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samedi, 20 avril 2019

Même sans lard, les pénates c’est bien…

Ouais, je sais bien que Mab ne dira rien mais j’y pense tout de même en la revoyant dans son jardin.
Et puis, elle au moins appréciait les jeux de mots de mince…
J’ai accompagné la lumière de mes jours chez le dentiste.
Ce fut une journée épuisante !
Nous avons commencé par faire un tour chez le coiffeur.
Juste avant de me faire enfermer comme dernier représentant de Neandertal ou traîner dans un centre d’hébergement comme « homme des bois ».
Nous n’avions pas pris le train depuis un bon mois, ça nous a fait bizarre.
Nous avions déjà vu qu’à Saint Lazare ont été installés il y a plusieurs mois des portillons en grand nombre, comme ceux du métro.
Ils ne sont toujours pas en service.
Quelqu’un a dû se rendre compte, le dernier installé, que le débit nécessaire ne serait jamais atteint…
Lire un ticket ou un badge prend quelques centaines de millisecondes, l’ouverture des portes vitrées plus d’une seconde –si on ne veut pas les casser trois fois par jour-.
Plus d’une seconde par passager !
Un million de passagers par jour empruntent la gare Saint Lazare en trois phases d’affluence de deux heures et il n’y a pas cinquante portillons, faites le calcul…
Pour éviter l’embauche de contrôleurs et céder à l’illusion de supprimer une fraude que l’on estime à 0.9% du chiffre d’affaires de la SNCF, de brillants esprits ont « pensé » qu’engorger la principale voie d’accès au quart ouest de Paris était la solution.
Sans parler du résultat prévisible en cas de panique.
Tout ça pour gauler quelques milliers de SDF majoritairement insolvables qui changent de ville et qui vont coûter plus cher en frais de justice que le prix du billet ou quelques milliers de gamins qui vont du collège à leur banlieue et ont gratté les sous du passe Navigo.
C’est tout l’art de donner une réponse idéologique qui coûte des millions d’€uros à un problème qu’on pense économique  pour éviter de trouver une réponse politique à un problème social qui ne coûterait vraisemblablement pas plus cher.
Vieille habitude de politiciens si moralistes dans leurs discours et si peu moraux dans leurs actes...
Mais bon, il faisait beau et par un miraculeux hasard, arrivés dans notre ancien lieu d’exil, les ascenseurs de la passerelle fonctionnaient.
L’air embaumait le lilas car il y avait peu de circulation dans le coin, les habitants du cru ayant déjà préparé leur départ pour les vacances pascales et ne pollueraient que le lendemain.
Notre salon de thé nous a accueillis avec joie au point que je me suis demandé si nous n’étions pas les seuls clients de la journée mais non.
Le tenancier nous a reconnus et aimablement servi.
Nous avons dit un peu de mal de… Et de… Mais dans l’ensemble nous avons eu des nouvelles de ceux que nous avions abandonnés à leur vie de campagnards.
Nous nous sommes baladés en attendant l’heure du rendez-vous. Le coin « évolue » comme disent ceux qui détruisent les coins. Dès que deux maisons sont à vendre, il y a préemption de la mairie et construction d’un immeuble qui engendre quelques milliers d’€uros qui disparaîtront l’année prochaine et supprime maintenant un bouquet d’arbres et tous les piafs qui vont avec…
La modernité en marche, en somme, vue par une maire qui a l’âge d’être une « grand’maire »…
J’ai été heureux de revenir à la maison.

jeudi, 18 avril 2019

Evènement ciel...

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Nous avons fini par y aller.
Du moins tenté d’y aller.
Alors on a pris le bus.
Un autre, on a essayé un autre bus qui nous a laissé au Pont au Change.
Évidemment, il nous fut impossible de traverser car des barrières gardées par des « chaussettes à clous » privaient le citoyen du « droit d’aller et venir » tel que garanti par la Constitution.
J’eus beau argumenter, rien n’y fit.
La réflexion « Purée ! J’ai mis 750 millions dans la cagnotte et je peux pas voir ? » tira un sourire du pandore mais ne nous permit pas de passer.
Nous avons donc continué sur le quai, parmi une foule nombreuse et beaucoup étrangère, prenant de temps en temps une image de la lointaine cathédrale.
J’ai même pensé « feue cathédrale » mais je l’ai gardé pour moi, un lynchage est si vitre arrivé…
En attendant, la flèche de Notre-Dame manque cruellement à l’horizon et la grue qui la remplace, ça fait maigrelet et moins élégant.
Il faisait un temps délicieux et nous avons arpenté notre ancien quartier.
Que je vous dise, Heure-Bleue ne voudrait pas y habiter de nouveau.
Le goût du luxe lui viendrait il en vieillissant ? Elle se met à préférer les petites rues calmes aux abords du Sénat à celles animées, bruyantes et fleurant le pétrole des IIIème et IVème arrondissements.
Nous nous sommes arrêtés pour boire un café derrière l’Hôtel de Ville.
En revenant à notre table, la lumière de mes jours se plaignit d’une chose que je n’avais jamais remarquée.
Elle prétend qu’elle vieillit.
C’est faux ! C’est seulement le temps qui passe !
J’en veux pour preuve un détail : Nous sommes passés rue Rambuteau ou, fort heureusement le type qui vend des éclairs divins était fermé.
Nous avons continué vers Pompidou et c’est en arrivant devant la boutique de « Produits d’Auvergne » que la preuve que le temps passe nous a sauté aux articulations.
Il y avait là, il y a peu, genre la semaine dernière, une jeune fille qui commençait à vendre des produits du terroir.
Je ne l’a pas vue alors j’ai demandé à la dame derrière la caisse où était la jeune fille qui servait.
Elle m’a répondu sans sourire « mais elle est partie à la retraite il y a près de dix ans ! »
Du coup, mon cou s’est transformé sur le champ en « cou de dindon », la peau de mon visage s’est effondrée et mon genou droit m’a fait souffrir plus encore que d’habitude.
Je me demande si les promenades dans le quartier où les cerises sont si chères au mois de janvier sont si bonnes pour nous.
Déjà qu’Heure-Bleue n’est plus enceinte…
Heureusement, dimanche nous allons apporter du vin pour les grands et du chocolat pour les petites.
Ça fait longtemps que nous n’avons pas vu Merveille et P’tite Sœur.
On va avoir des nouvelles de Rome…

mardi, 16 avril 2019

Notre Père, qui êtes soucieux...

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Hier soir, nous étions effondrés à regarder Notre-Dame flamber de toutes ses poutres.
C’est à regarder l’incendie que je me suis dit, avec une patate de deux kilos dans la gorge, que je voyais toute ma vie partir en fumée.
Toute ma vie, enfin… Du moins ma vie jusqu’à jeudi dernier, jour où avec une amie nous étions allés manger des choux chez Odette.
C’est en accompagnant notre amie à l’église Saint Nicolas des Champs qu’on est passé devant Notre-Dame encore entière et que j’ai pris la photo qu’Heure-Bleue a mise sur son blog.
Nous avons regardé les informations jusqu’à plus de vingt-trois heures et nous avons pensé à ce qui disparaissait sous nos yeux.
Notre-Dame est avec moi depuis que je suis tout petit.
Ma grande sœur m’a emmené en haut des tours alors que je n’avais pas huit ans.
Elle m’a aidé à monter les cent milliards de marches qui menaient jusqu’au « Grand Bourdon » dont j’ai entendu le son. Il était produit par le guide qui passait sur le bord une clef anglaise monstrueuse.
Plus tard, je suis remonté en haut des tours avec une… Une… Une camarade.
Je me rappelle lui avoir posé mon pull sur les épaules car il y avait du vent en haut des tours.
Puis je suis souvent passé devant en allant à la fac, je la regardais le long du quai de Montebello, je me retournais pour la voir depuis le quai la Tournelle et je continuais ainsi jusqu’à Jussieu.
Plus tard, j’y suis allé au mois de janvier 1972.
Je m’en souviens car Heure-Bleue était enceinte et eut une envie de cerises.
J’en ai trouvé près de Notre-Dame.
Des cerises en janvier… Je crois qu’on a fini de les payer quand l’Ours a eu son bac…
Après, on l’a emmené au square Jean XXIII –le seul pape aimé de tous sauf des chrétiens car il était humain- pour jouer.
L’Ours a tenté, vainement je dois avouer, de poser un grain de sel sur la queue d’un pigeon.
Puis on l’a visitée tant de fois, cette cathédrale.
Un Américano-pakistanais avec qui j’avais travaillé à New-York, musulman de son état, était venu me voir à Paris.
Il avait été ébloui par la beauté de Notre-Dame qu’il avait visitée un peu craintivement au moment d’entrer puis conquis une fois dans la nef.
Cette cathédrale, finalement m’accompagne comme beaucoup de Parisiens, depuis que je suis tout petit.
Nombre de cathédrales ont été esquintées par les guerres et restaurées intégralement en un temps raisonnable.
J’espère bien y retourner avec la lumière de mes jours avant notre fin dernière…
Je suppose que le type qui a mal écrasé sa clope en partant s’était déjà rongé les ongles jusqu’au poignet à minuit en regardant la télé…
Puis pour sortir de mon égoïsme petit-bourgeois, je me suis dit que nombre de Syriens voyaient leur vie et leur enfance disparaître sous les décombres depuis des années.
Mais j’aimerais bien revoir Notre-Dame…

lundi, 15 avril 2019

Ce n'est pas dur qu'aux miséreux...

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"En haut de la rue Saint-Vincent, un poète et une inconnue,
S'aimèr'nt l'espace d'un instant, mais il ne l'a jamais revue.
Cette chanson, il composa, espérant que son inconnue,
Un matin d'printemps l'entendra quelque part au coin d'une rue."

(La Complainte de la Butte)

C'est de "l'espace de l'instant" que je voudrais que vous me parliez.

Histoire inattendue, éphémère, dès lundi !


J’aime la rue Paul Albert, celle du tableau que tu proposes, Lakevio.
Oui, je suis sûr que c’est celle-là car je reconnais, au bas de l’escalier mille fois arpenté, la rue Ronsard.
Au coin de la rue Ronsard, juste en face de l’escalier, quand les rues Charles Nodier et André Del Sarte la rejoignent, il y avait une boulangerie.
Je pense parfois à cette boulangerie « l’espace d’un instant »…
Il y a des instants comme ça, des instants qui devraient durer l’éternité.
À la revoir au coin de la rue alors qu’elle est remplacée par un bistrot me plonge dans un de ces trop brefs moments où vous sentez votre cœur près d’éclater et un sourire irrépressible vous venir aux lèvres.
Je ne connais que trop bien cette sensation étrange qui vous pèse dans le ventre et vous dilate la poitrine et en même temps vous allège.
Le « paradoxe du bonheur triste » sans doute.
Ce sentiment écartelant qui vous saisit quand vous revient le bonheur d’avoir vécu l’instant et la certitude qu’il s’est enfui à jamais.
Il suffit de peu, très peu de choses, une vitrine de boutique un éclat de lumière, le passage d’un nuage, une odeur vous pousse à clore les paupières et vous ramène dans des temps où tout était plus léger.
« L’espace d’un instant » qui me saute à l’esprit comme un pavé dans la g… d’un flic.
L’espace de cet instant qui me vit, marchant lentement, mon cartable me battant le mollet.
J’étais tout seul et ça ne me plaisait pas mais il faisait beau et doux alors, en haut de la rue de Steinkerque, je suis entré dans le jardin du Sacré-Cœur.
J’ai monté le « pas d’âne » qui mène en haut, puis j’ai pris la sortie qui donne sur la rue Paul Albert et je suis sorti pour descendre les escaliers jusqu’à la rue Ronsard.
Je me suis arrêté devant la vitrine de la boulangerie,  juste à côté de la porte.
Un instant plus tard elle est sortie, son cartable dans une main, un « pudding » dans l’autre.
Le « pudding » des boulangeries était exactement ce que ma mère appelait « le pain perdu ».
La boulangère a crié « la porte ! » quand elle s’est retournée, ne sachant que faire, les deux mains encombrées.
J’ai dit « je peux fermer la porte ».
Je ne sais pourquoi j’ai dit ça. Peut-être, sûrement même, parce que je la trouvais jolie.
Elle a dit « oh merci ! », j’ai fermé la porte.
Quand je me suis retourné elle m’a tendu son cartable.
Elle a retiré le papier, a arraché un petit morceau du « pudding » et m’a dit « tu en veux ? »
J’ai juste hoché la tête et, les deux mains encombrées, je me suis penché. Elle a glissé délicatement le petit morceau de « pudding » entre mes lèvres et a dit « T’es en quelle classe ? »
J’ai eu très chaud aux oreilles, je le sais bien.
J’ai réussi à avaler ma salive avec la petite bouchée de « pudding », je l’ai regardée et j’ai dit « en sixième… » elle m’a répondu « Ah moi aussi ! »
Avant de descendre la rue André Del Sarte et la rue de Clignancourt qui m’amènerait chez moi je l’ai suivie du regard, elle descendait la rue Charles Nodier.
Nous n’étions pas du même monde…
Mon dieu que j’aurais aimé faire partie de son monde à ce moment, le mien était bien plus dur…
J’en ai fait partie « l’espace d’un instant » et j’aurais donné ma vie pour qu’il durât toujours.
J’ai suçoté en rêvant ce morceau de « pudding » jusqu’à la maison et aujourd’hui oublié le visage de cette petite fille mais pas un instant de la scène…
Cet « espace d’un instant » est un des nombreux instants de bonheur grappillés au long de ma vie.
Et il y en eut...


samedi, 13 avril 2019

« The lazy dog jumps over the quick brown fox »

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Ne me dites pas que cette note est ennuyeuse et inutile, je le sais.
Comme celle du titre, la phrase « Voyez le brick géant que j’examine près du wharf » bien connue des gens de l’informatique contient toutes les lettres de l’alphabet.
Alors voilà où je voulais en venir : J’ai démonté mon clavier une fois de plus.
Non, deux fois.
Vous rappelez-vous que les touches se mouvaient comme dans du sirop ?
Eh bien, c’était normal.
De plus, chaque fois que je tapais un mot, s’élevait du clavier une odeur de vinasse qui m’agaçait de plus en plus.
J’ai donc démonté de nouveau le clavier.
J’ai passé la partie comprenant les touches sous le robinet d’eau chaude.
Au début, quelques ruisselets rosés ont coulé…
J’ai persisté jusqu’à ce qu’une eau claire coulât du dispositif.
J’ai enfin posé le clavier sur le radiateur.
Radiateur à peine tiède.
Alors je suis descendu voir la voisine charmante du deuxième étage.
Elle m’a prêté bien volontiers son sèche-cheveux.
Une fois les touches parfaitement mobiles et sèches, j’ai remonté le clavier.
Las… Il ne fonctionnait plus du tout.
Il restait d’un mutisme d’élève un jour de récitation…
Alors je l’ai démonté pour la seconde fois de la journée.
Je dis « seconde » parce que j’espérais bien que ce serait la dernière fois.
J’ai sorti mon voltmètre de son carton et ai commencé à vérifier certaines connexions.
Tout allait bien, ce qui ne laissait pas de m’inquiéter car quand tout va bien, c’est seulement qu’on n’a pas trouvé ce qui ne va pas.
J’ai enfin mis le doigt, que dis-je, la pointe de touche, là où ça péchait.
Un interrupteur microscopique avait pâti du démontage.
J’ai mesuré la consommation du clavier et en ai déduit que s’il était toujours « ON » je changerai les piles tous les ans au lieu de tous les deux ans.
J’ai ressorti mon fer à souder, rangé depuis que j’avais réparé la « platine vinyle » d’un ami, c'est-à-dire environ trois ans.
C’est avec plaisir que j’ai constaté que je n’avais pas –encore- besoin de loupe ou d’autres lunettes pour souder le minuscule « strap » qui allait remplacer le microscopique interrupteur.
Et voilà, lectrices chéries, pourquoi vous pouvez ce matin lire cette note qui n’a d’autre intérêt que vérifier que le clavier fonctionne de nouveau parfaitement.