mercredi, 11 septembre 2024
Quand on a paniqué on ne sait pas.
N’allez pas croire, c’est plus sensé qu’il y paraît…
Et j’espère que cette note, inspirée par celle d’Adrienne qui m’a fait sourire hier matin ne vous semblera pas trop leste.
Adrienne nous parlait hier de la remarque d’une jeune fille de quatorze ans qui se plaint que l’école soit pleine de « mochetés » en matière de garçons et que les seuls « beaux gosses » soient tous « gay ».
Comme Adrienne, je me demande comment elle le sait.
Quant à moi, je me demande pourquoi elle se maquille avec tant de soin si les seuls garçons qu’elle tente ainsi d’intéresser sont des « mochetés » qu’elle « enverra au bain » s’ils tentent quoi que ce soit pour lui témoigner quelque intérêt.
Pour ce que je me rappelle, il me semble bien que l’adolescence est ce moment où on est le plus intarissable sur ces sujets.
C’est-à-dire essentiellement sur ce qu’on ne connaît pas…
Je me rappelle aussi, comme quelques camarades de ma génération, que quand nous commençons à avoir quelques lumières sur le sujet on est beaucoup plus discret et on évite de se répandre auprès de copains dont on sait que justement, ils manquent de ces lumières allumées si récemment et encore si tremblotantes.
J’ai souvenir d’un retour de vacances de Pâques en 4ème ou un copain de la petite bande de trois que nous formions étions assez proches pour lâcher quelques confidences.
Nous en parlions essentiellement pour dire notre ignorance et parler de quelques émotions qui nous prenaient parfois.
Ce jour de retour, notre copain J. dont j’étais assez proche et dont j’ai déjà parlé nous instruisit d’un détail.
C’était à « la récré » de midi, la plus longue, celle qui commençait à la sortie pour le déjeuner et le retour en classe de l’après-midi.
Nous étions assis tous trois sur les marches à l’entrée du couloir qui menait aux classes.
Pendant ces vacances, je n’avais rien fait de particulier si ce n’est essayer d’en apprendre un peu plus sur le sujet et chercher les œufs cachés dans le jardin des grands-parents.
J. lui avait tenté quelque chose qui l’avait surpris.
Pour deux raisons.
La première c’est qu’il avait trouvé une cousine aussi curieuse que lui et ne l’avait pas giflé.
La seconde, il nous nous l’a dite à voix basse en s’approchant de nous et nous avoir fait jurer de n’en dire mot à qui que ce soit.
Nous jurâmes et c’est ainsi que j’appris « elle a bien voulu et j’ai mis mon doigt »…
Nous dîmes en chuchotant « et alors ? ».
Il nous appris quelque chose qui nous fit rêver pendant très longtemps « eh ben, c’est chaud et c’est vachement doux… » et il répéta « vachement doux… »
« La récré » prit fin et c’est la cervelle supputant à mort que nous sommes revenus en classe.
On en apprit plus par nous-même plus tard et je suis sûr que passée l’émotion de l’instant, certains de nous se sont souvenus de J.
Surtout quand on a su que ce « c’était vachement doux… » était « vachement vrai »…
11:52 | Commentaires (8)
lundi, 09 septembre 2024
Devoir de Lakevio du Goût N°190
À la demande générale d’au moins deux amateurs, voici de retours des « devoirs de Lakevio du Goût »
J’ai obtempéré aussitôt car habituellement, personne n’a besoin de moi alors imaginez un peu mon amour-propre d’un coup caressé dans le sens du poil.
Bref, « je biche »…
Ainsi, je propose à votre imagination de raconter une histoire qui vous serait inspirée par cette toile de Gustave Caillebotte.
J’espère que nous découvrirons ensemble vos histoires dès lundi matin.
Je suis sûr qu’elles seront savoureuses et sans aucun doute charmantes
C’est la rentrée, lectrices et lecteurs chéris !
Il m’avait dit « Venez mon amie, nous allons pêcher, je suis sûr que vous en reviendrez enchantée ! »
Il m’avait alors jeté un de ces regards qui lui donnaient un air si naturellement gai qu’ils me faisaient sourire rien qu’à le regarder.
Et puis, ce léger défaut de prononciation des accents, qui m’avait séduite quand je l’ai rencontré me charma encore ce matin.
Vous savez bien, ce défaut qui donne aux tournesols une couleur « jone » plutôt que leur jaune habituel, que les roses sont ouvertes à la mesure de la bouche qui en parle même si elles sont en bouton…
Parfois hélas ce défaut modifie sensiblement le sens des mots lorsque l’on confond les marais et les marées…
J’étais heureuse de sa proposition et nous passerions j’en étais sûre des moments délicieux au bord de la rivière.
Le soleil brillait tant qu’il prit son chapeau de paille tressée, son panier, cala une canne à pêche sous son bras et me tendit l’autre pour que je m’y accroche.
Après une courte promenade, nous nous sommes arrêtés au bord de l’Yerres.
La rive était calme et ombreuse, à l’abri de tout regard autre que celui des oiseaux qui pépiaient dans les branches.
Las, il prépara longuement ses appâts sans se soucier d’autres appas, cibles pourtant plus aisées d'accès...
Tandis qu’il ne se préoccupait que de « pêcher » me revint à l’esprit « La maison Tellier », cette nouvelle de Monsieur de Maupassant où une escapade au bord de l’eau de deux jeunes gens donna un résultat autrement intéressant que celui que l'on m’offrait là...
J’aurais peut-être dû me méfier de ce défaut de prononciation si propice aux erreurs d’interprétation et demander quelques précisions sur ce qu’il entendait par ce « nous allons pécher » prometteur et s’est soldé par ce « nous allons pêcher » ennuyeux.
Les rêves se réalisent rarement, je le savais et je l’ai oublié pour une histoire d’accent…
08:40 | Commentaires (25)
vendredi, 06 septembre 2024
190ème devoir de Lakevio du Goût.
À la demande générale d’au moins deux amateurs, voici de retour des « devoirs de Lakevio du Goût »
J’ai obtempéré aussitôt car habituellement, personne n’a besoin de moi alors imaginez un peu mon amour-propre d’un coup caressé dans le sens du poil.
Bref, « je biche »…
Ainsi, je propose à votre imagination de raconter une histoire qui vous serait inspirée par cette toile de Gustave Caillebotte.
J’espère que nous découvrirons ensemble vos histoires dès lundi matin.
Je suis sûr qu’elles seront savoureuses et sans aucun doute charmantes
C’est la rentrée, lectrices et lecteurs chéris !
08:52 | Commentaires (9)
dimanche, 01 septembre 2024
L’homme est un roseau pensant.
Sacré Blaise Pascal !
Souvent il n’est qu’un roseau qui ne pense pas vraiment…
Et je viens d’en avoir la preuve éclatante en allant chercher le pain.
Que je vous dise...
Eh bien voilà…
C’est le troisième été que nous passons dans notre nouveau chez nous.
Il est moderne.
Enfin… Il a un ascenseur.
Ascenseur à la fiabilité aléatoire mais il daigne assez souvent nous amener à notre étage pour que nous ne déménagions pas dans le mois.
Il a aussi une porte censément « automatique ».
Vous tapez les quatre caractères du code secret que tout le quartier connaît et la porte s’ouvre.
Là, les choses se passent moins bien.
Dès que le climat change, devient trop froid, trop chaud ou trop humide, vous avez beau taper le code, rien ne se passe.
Vous faites part de votre souci à la gardienne qui laisse la porte en « libre passage » et appelle la société censée l’entretenir.
Las… À peine mal réparée, il vous faut pousser avec une force herculéenne sur la porte après avoir tapé le code sinon vous dormez dehors.
Ou vous êtes reclus chez vous selon le côté de la porte où vous êtes quand vous voulez l’ouvrir.
Notre bailleur, toujours à l’affût de nouveautés inutiles et dispendieuses a décidé récemment non seulement de faire appel au service de maintenance mais aussi de faire mettre « à la norme » le système qui nous enferme dehors ou dedans.
« La norme » consiste à avoir le même système, c’est-à-dire imprévisible, mais qui cause et est « adapté à l’habitant en situation de handicap visuel ».
Ainsi chaque touche est lisible grâce à Mr Braille.
Elle change aussi de couleur en clignotant mais je ne sais pourquoi…
Ainsi, si l’habitant est aveugle le dispositif lui dit « La porte est ouverte ».
S’il est sourd il est comme vous et moi, condamné à constater que contrairement au discours du système, la porte n’est pas ouverte.
L’aveugle se trouve donc tout bête face à une porte qui lui dit être ouverte mais ne l’est pas.
Il lui faut en outre savoir où pousser pour que la porte daigne s’entrouvrir peut-être.
Je constate donc chaque jour que le bailleur engage des frais importants pour installer un système censé faciliter la vie du « locataire en situation de handicap » au lieu d’assurer le fonctionnement d’une porte qui permettrait à tous, valide ou bancal, d’entrer et de sortir à son gré…
Il en va ainsi comme de nos conditions de vie.
On fait des annonces, on dépense beaucoup d’argent dans des projets qui se révèlent plus dispendieux qu’utiles et laissent de côté l’aspect trivial qu’est la possibilité de sortir de chez soi.
Je me demande si notre bailleur n’est pas plus doué pour dépenser que pour maintenir en état de fonctionnement des dispositifs fondés sur des principes physiques connus depuis deux siècles.
À moins que, comme souvent il confonde « le moins disant » et « le mieux disant » partant du principe que « Le plus cher n’est pas le meilleur donc le moins cher ça ira bien… »
Le genre de raisonnement qui fait que les avions tombent parce que la sécurité c’est bien beau mais ça coûte…
18:04 | Commentaires (10)
lundi, 26 août 2024
Aujourd'hui, rien...
Hier nous avons remonté l’avenue Niel jusqu’à l’avenue des Ternes.
Tranquillement.
À pied.
D’un pas de sénateur.
Nous avons vu le Paris habituel du mois d’août, silencieux, quasiment inhabité.
Cette avenue qui aboutit à l’avenue Mac Mahon, celle qui arrive à la place de l’Étoile, était déserte.
Seule une voiture qui s’était probablement trompée de mois remontait l’avenue prudemment, se demandait si elle avait changé de monde.
Puis, j’ai été surpris par une passante qui promenait deux chiens.
Je me suis dit qu’il en allait avec les chiens comme il en va avec les époux.
On dirait que, le temps passant, une ressemblance s’établit entre la maîtresse et le mec.
Ou les chiens…
Là, c’est le mimétisme entre la maîtresse et les chiens qui nous a frappés, Heure-Bleue et moi.
La dame, équipée de ce que j’appellerais « des mollets de corbeau de course », était accompagnée de deux « mini clébards » équipés des mêmes jambes – j’allais écrire « pattes ».
L’effet était frappant !
Si les trois marchaient de la même façon, dépliants gracieusement des pattes de « faucheux », nous nous demandions qui avait muté de la sorte.
La dame ou les chiens ?
Je soupçonne, au vu de la passivité avec laquelle la dame se pliait aux souhaits des chiens en matière d’arrêt et de direction de la marche que les bestioles avaient pris le pas sur la mal nommée « maîtresse ».
Nous avons fini par arriver à la Fnac où nous avons refait notre stock de livres.
Nous avons passé ensuite un moment à les ranger d’une façon qui m’a rappelé la discothèque du « Potache » de Goscinny selon la méthode bien connue « Livres à lire, livre non lus, livre à rendre, livres non rendus ».
Nous sommes tranquilles jusqu’au mois prochain dont nous consacrerons les premiers jours à choisir quel livre lire.
Un livre de la pile des livres achetés précédemment ou commencer à taper dans la pile de nos achats d’hier.
En attendant, cet après-midi nous retournons acheter du pain dans la boulangerie de l’angle de l’avenue Trudaine et de la rue Turgot.
C’est le meilleur pain que nous avons trouvé en attendant la réouverture de celle où nous l’achetons rue de Lévis.
Nous voyageons finalement beaucoup grâce à la diversité des pains.
Et c’est la seule façon que nous avons trouvée pour marcher chaque jour entre un kilomètre et demi et trois kilomètres.
11:08 | Commentaires (6)