vendredi, 12 mai 2017
Ni quelle ni que…
Je n’arrive pas à écrire.
D’habitude je n’ai pas grand’chose à vous dire, lectrices chéries.
Aujourd’hui, je n’ai rien à vous dire.
Pire, je n’ai aucune idée sur la façon dont je vais m’y prendre pour vous le dire.
J’aurais évidemment pu vous parler du spectacle magnifique du ciel que je vois de ma fenêtre et de la ramure des arbres qui resplendit sous le soleil de ce matin de printemps.
Bien entendu, dès que j’ai voulu tartiner là-dessus, le soleil s’est caché derrière des nuages qui promettent de gâcher ma journée.
Que voulez-vous…
Chaque matin, je me lève et je pense à faire le petit déjeuner de la lumière de mes jours, avant même de penser au mien.
Mon abnégation me fait parfois tourner la tête.
Puis, j’allume mon PC, pressé de vous retrouver.
Hélas, neuf fois sur dix vous n’êtes pas encore sorties de vos draps.
Je me mets néanmoins à cogiter, histoire de trouver quelque chose à vous raconter.
Ce n’est pas toujours facile, soit qu’il ne s’est rien passé de particulier la veille, hormis les catastrophes habituelles qui émaillent la marche du monde, soit il s’est passé des choses que je ne vous raconterai pas.
Je n’ai pas, hélas, le talent d’Heure-Bleue pour vous faire une note intéressante en parlant des petits riens de la vraie vie.
Voilà pourquoi il y a des jours comme aujourd’hui où je n’ai rien à mettre sur vos écrans.
C’est tout.
C’est peu.
C’est rien.
10:09 | Commentaires (12)
jeudi, 11 mai 2017
Astérisques et périls…
De rien Mab, de rien…
Mardi, comme vous l’a dit Heure-Bleue, nous sommes passés au Bon Marché chercher un truc pour elle.
La journée avait mal commencé.
Que je vous dise, lectrices chéries, tous les dangers qu’il y a à jouer comme si toutes les articulations avaient l’âge du gosse qui habite mon crâne.
À la jouer Serge Lifar en mettant mes chaussettes, je me suis tordu le dos.
Depuis, la lumière de mes jours se fout de moi alors que, comme elle dit quand elle a mal, « je ne suis qu’un bloc de souffrance »…
Après avoir trouvé ce pour quoi nous étions venus, nous sommes passés à la librairie et c’est là qu’on a constaté que le Bon Marché s’est transformé en agent immobilier et loue sa surface à des marques au lieu d’acheter leurs produits et tenter de les vendre.
Le « schmattès » étant nettement plus rentable que le livre, fut-il d’art nous avons « bégueuricané » sur la diminution de la surface culturelle au profit de la surface fripière.
On a quand même profité de ce passage pour acheter deux bouquins puis nous sommes descendus et avons passé un moment assis au café au dessus de La Grande Épicerie en buvant tranquillement un express.
Enfin, un « déca » pour la lumière de mes jours et « un serré » pour votre serviteur.
Puis nous avons eu l’idée toute bête de trouver des tomates que je préparerai avec du basilic et de la mozzarella et qui seraient suivies de jambon et de pâtes.
Mais il y a tant de choses dans cette boutique…
Alors j’ai suivi Heure-Bleue dans les allées.
Elle a enfin repéré les asperges qu’elle cherchait vainement depuis son retour de la campagne.
Elle s’est penchée pour en regarder le prix.
Je l’ai prestement retenue avant qu’elle ne s’effondrât sur le sol, assommée par ce qu’elle avait lu sur l’étiquette tandis que je n’ai eu qu’un bref étourdissement en me demandant quel est le couillon qui a prétendu que l’inflation avait disparu.
Nous remettant tant bien que mal du choc, nous avons continué les courses et « ma Mine » a trouvé une sauce tomate prête à lui trouer l’estomac.
Nous sommes ensuite revenus à la maison tranquillement et, pour que la lumière de mes jours puisse apprécier la sauce tomate, j’ai préparé les spaghetti.
Pendant que la sauce chauffait doucement au bain marie, la montre posée devant moi, j’ai coupé les tomates en lamelles ainsi que la mozzarella et j’ai parsemé le tout de feuilles de basilic.
Le tout fut arrosé d’un filet d’huile d’olive italienne.
Les spaghetti furent prestement retirés du feu et égouttés.
J’y ai ajouté la sauce tomate.
Et c’est après le hors d’œuvre frais que la fourberie de la lumière de mes jours a éclaté au grand jour.
Elle a commencé par agripper les rondelles de mozzarella comme si c’était son porte-monnaie.
Le pire était à venir.
Comme disait Victor, oui lui, le seul le grand « Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire »
Bref, j’ai eu un mal fou à arracher trois spaghetti à Heure-Bleue.
Présenter à Heure-Bleue des spaghetti correctement cuits avec une sauce à la viande bien faite, c’est tenter le diable.
Elle sécha la gamelle, toute la gamelle, pendant que mon estomac s’époumonait, criant « Famine ! Famine ! »
Pour une fois, ce n’est pas sur moi que la balance s’est vengée hier.
Il reste un semblant de justice en ce bas monde…
06:48 | Commentaires (11)
lundi, 08 mai 2017
Le Palais de la Découverte.
C’est la première fois.
Je pensais tout à l’heure encore à Yves Montand qui regrettait de « n’être pas seul un instant avec Paulette ».
Il en était si marri qu’il avait bafouillé et chanté « de n’être pas un seul instant avec Paulette »…
Elle ne s’appelle pas Paulette.
Mais pour la première fois elle a bien voulu rester avec moi quand les autres sont partis.
Nous avons continué lentement, le long du chemin et, après avoir sauté un fossé nous nous sommes installés dans ce pré, « faisant naître un bouquet changeant de sauterelles, de papillons » comme disait encore Montand.
Elle s’est assise dans l’herbe, décontractée, je me demande comment elle fait pour être aussi calme tandis que je souffle sur une fleur de pissenlit.
Enfin, je souffle… J’essaie, j’ai du mal à garder un semblant de souffle tant j’ai la poitrine serrée.
C’est la première fois que nous sommes seuls, ensemble, à l’abri des autres.
Je tente de l’intéresser en lui parlant mais je ne sais pas quoi dire.
Elle me regarde pourtant gentiment, différemment toutefois de sa façon de me regarder habituelle.
C’est la première fois.
Je croise les jambes, je ne sais pas quoi faire mais je sais ce que j’aimerais faire.
Je fais semblant de rien mais je crois qu’elle sait.
Elle sait que je regarde ses boucles acajou.
Je me demande si elle sait que je voudrais lui retirer ce chapeau et noyer mon visage dans sa chevelure.
Elle sait aussi que mon regard s’arrête sur sa bouche.
Je suis sûr qu’elle sait que je regarde ses lèvres entrouvertes avec l’envie de les baiser doucement.
Seulement voilà, je n’ose pas.
Elle non plus.
Je fais bien attention à ce que mon regard ne passe que brièvement sur son corps, qu’il ne s’arrête pas sur ses jambes surtout.
Je n’ose pas.
Elle non plus.
Mais nous oserons la prochaine fois.
Je l’ai vu dans ses yeux.
09:32 | Commentaires (14)
dimanche, 07 mai 2017
L’étrange disparition du jouet moche.
Lectrices chéries, mes amours.
J’ai eu froid.
Terriblement froid.
Reclus, rejeté, abandonné sur une banquette, près de la fenêtre du séjour.
Que je vous dise.
Merveille et P’tite Sœur ont absolument tenu à dormir à la maison vendredi soir.
Je vous ai parlé de vendredi ?
Oui bien sûr.
Heure-Bleue s’est longuement plainte de la nuit qui mena à samedi.
A mon tour.
J’ai eu froid parce que la lumière de mes jours n’envisage pas un instant de laisser les fenêtres fermées.
Ça ne me dérange pas sauf quand je dors seul, couvert seulement de la couette habituellement réservée à Tornade et pile poil à trente centimètres de cette p… de fenêtre de mince !
Après une nuit que je ne souhaite pas à mon pire ennemi clochard, je me suis levé et ai pris mon petit déjeuner.
Un calme de cimetière régnait dans la maison.
La radio elle-même se gardait bien de rendre compte de l’agitation du monde.
Puis la lumière de mes jours est arrivée, vêtue d’un semblant d’innocence.
Il y a une justice car les deux petites lui avaient pourri sa nuit.
C’est drôlement encombrant et remuant ces petites choses...
Histoire de passer une journée plus apaisante que la veille, il fut décidé d’emmener les petites au McDo.
P’tite Sœur me colla jusqu’à la borne où je lui ai demandé le « happy meal » qu’elle souhaitait.
Comme elle mange à peu près autant qu’une Biafraise de 1968, je sais qu’elle est intéressée par le jeu.
Ce jouet a mystérieusement disparu.
L’examen attentif des lieux a permis de constater que le ménage du McDo est mal fait.
Le jouet n’est ni sous la banquette ni dans les nombreux sacs qui nous encombrent.
Comme souvent, je me demande, à regarder tout ce qu’on traîne rien que pour aller au restaurant et passer une nuit ailleurs, pourquoi on ne vit pas tous dans une roulotte.
Il n’empêche que ce jouet, qualifié même par P’tite Sœur de « jouet moche », a bel et bien disparu.
Elle a pensé à réclamer un « sundae ».
Mais au caramel parce qu’elle sait qu’elle ne va pas en manger beaucoup et que Mamie les préfère au chocolat.
En mangeant le dessus, elle n’a cessé de regarder Mamie en faisant « des hmmm… » à n’en plus finir et en la regardant avec l’air de se foutre d’elle.
Comme prévu, Mamie à demandé à Papy :
- Minou, mon Minou, tu ne veux pas aller me chercher un sundae au chocolat ?
Comme « Minou » avait déjà fait quelques allers-retours à la borne, il a décliné :
- Ma Mine, tu as une carte, c’est facile, tu suis les inscriptions…
- Voyons, Minou, tu sais bien que je suis une « techno blonde »…
J’ai tenu le coup.
Merveille a pris la suite de P’tite Sœur dans le « sundae » au caramel.
Hélas pour elle, son goinfre de père est arrivé avec JJF et a terminé le « sundae » à une vitesse folle…
Nous sommes revenus tranquillement à la maison sous la bruine.
La Toussaint est vraiment précoce, cette année…
10:09 | Commentaires (9)
samedi, 06 mai 2017
Quand on aime on ne compte pas…
Hier, nous sommes allés chercher Merveille et P’tite Sœur à l’école.
Histoire de permettre à l’Ours de prendre soin de JJF qui venait de subir un traitement qui, à défaut de la mettre sur pieds l’avait mise sur le flanc.
La lumière de mes jours et moi nous avons donc convenu d’un programme.
Enfin, surtout elle…
Pendant que j’allais à l’école maternelle chercher P’tite Sœur, Merveille a foutu en l’air le programme de l’après-midi en deux phrases :
- J’ai super faim et je ne veux pas de McDo.
- Je ne veux pas aller au cinéma.
En réalité, à la sortie de l’école Merveille est pâle comme la Lune et défaille de faim.
Il est donc illusoire, si on n’a pas des gâteaux dans la poche, d’espérer atteindre le McDo sans la voir tomber dans les pommes.
Pour le cinéma, y aller avec P’tite Sœur la saoule.
Elle en a assez de ne voir que des dessins animés destinés aux enfants à partir de trois ans.
Nous nous sommes donc arrêtés au chinois à mi-chemin…
Une fois de plus, j’ai plaint ma grande sœur de tout mon cœur.
Il est vrai qu’être l’aînée n’est pas une sinécure et les petites sœurs sont particulièrement consommatrices d’énergie et d’attention.
Nous nous sommes donc contentés de revenir à la maison après un passage par le Monop’ pour les courses du dîner pour tout le monde.
Je vous renseigne illico, lectrices chéries : La fabuleuse « remise de 85% » ne s’est appliquée finalement que sur deux babioles à « 7,99€ moins 85% sur le second produit ».
Il nous aura donc fallu acheter deux poupées au nom étrange pour bénéficier de la remise.
Pour le reste ? Ce fut comme d’habitude.
La constatation désolante que le groupe Casino ne nous vend pas ce qu’on veut acheter mais ce qu’il veut vendre.
Ce ne serait pas grave s’il n’était pas si manifeste que Casino n’achète pas un produit mais une remise…
Bilan ? Un œil !
Nous sommes revenus tranquillement à la maison par le « Coulée Verte », la poussette servant de caddy.
Un moment de calme et un câlin à une Merveille fatiguée m’ont fait pressentir qu’elle aura une vie sentimentale agitée.
Non qu’elle soit infidèle, non, pas du tout.
Elle aime toujours les mêmes, depuis celui de l’école maternelle, le locataire de « la chaise des punis », puis celui du CE1, j’avais vaguement entendu parler d’un autre du CE2 qui pendant un moment « l’a saoulée » mais auquel elle s’est habituée, celui du CM1, un joli petit garçon devant qui je l’ai vue papillonner au square.
Merveille est fidèle donc.
Hélas pour la horde d’élus qui va se précipiter j’en suis sûr, contrairement à ce qui se passe normalement, Merveille n’a pas les fidélités successives habituelles.
Non, Merveille a la fidélité cumulative.
J’entrevois néanmoins quelques problèmes si ça se perpétue.
Elle se dégote de nouvelles amours, bien sûr, chaque fois qu’elle change de classe ou va au jardin.
Le problème est qu’elle garde les précédentes…
Elle a évidemment ce goût pour l’exclusivité qui fait le ciment des amours.
Hélas, trois fois hélas, elle ne l’exige que de ses « amoureux ».
Eux, en revanche ne devront pas trop compter sur cette exclusivité.
Vu le type de garçon qui la branche, si elle ne change pas à l’adolescence, du moins ne fait pas preuve de discrétion, ça risque de finir comme Wozzeck, Othello ou Carmen…
08:40 | Commentaires (8)