mardi, 06 juin 2017
L'émail des mots
Je voulais ce matin faire une note sur le « parler fille ».
Ce langage particulier qui fait qu’elles nous mènent par le bout du… nez.
Ce « Oui mais non » permanent qui fait que l’acquiescement à peine prononcé vous n’êtes déjà plus d’accord.
À peine avez-vous dit « oui » que le « mais » qui suit, inéluctable, vient le transformer en « peut-être ».
Ne parlons de cette technique de l’élision qui est la copie langagière de votre tactique de l’évitement dans le geste.
J’allais vous parler de tout ça.
L’occasion m’en était donnée par un échange avec Heure-Bleue.
Mais ce matin Heure-Bleue a fait ça tellement mieux que moi…
C’est sûrement pour ça que j’aime les filles.
Ce sont les seules êtres qui réussissent à la fois à faire passer plein d’informations en un haussement d’épaules ou une moue et démontrer avec brio que le langage est le principal obstacle à la communication.
Bon, j’exagère, il y a bien sûr des femmes comme Madame Delmas-Marty ou Madame Badinter qui savent bâtir des phrases compréhensibles même par des hommes.
Même Nadine Morano réussit parfois à faire des phrases.
Et même sans faute, sauf de goût, si elles sont très courtes.
Mais honnêtement –ne ricanez pas, lectrices chéries- à part ces rares exemplaires dont je ne suis pas sûr que dans l’intimité elles ne se laissent pas aller au « parler fille », il n’y a que les femmes pour réussir d’un regard, d’un mouvement ou d’un effluve à faire passer l’essentiel du message.
Finalement, ça ne se gâte entre nous que quand on se met à parler…
10:57 | Commentaires (12)
lundi, 05 juin 2017
Ricci ? C’est fait pour les femmes bouclées…
De rien, Livfourmi, de rien...
C’est un parfum.
C’est ce parfum qui m’a sorti de mon bouquin.
Un parfum que je n’avais plus senti depuis des années et des années.
Je me suis demandé qui pouvais porter ce parfum de Nina Ricci né juste après-guerre.
J’ai refermé mon livre en rêvassant à la seule femme que j’ai connue portant « Cœur Joie ».
Ça faisait longtemps mais il était resté dans ma mémoire pendant toutes ces décennies.
J’ai mis mon bouquin dans la poche de mon blouson et me suis mis à lever le nez pour trouver qui pouvait bien porter ce parfum.
Ce parfum dont j’avais toujours trouvé qu’il rendait les femmes troublantes.
Mieux, il avait ce pouvoir qu’a parfois le regard qu’un homme porte sur celle qu’il aime de la rendre irrésistiblement belle.
La rame arrivée à la station, les portes se sont ouvertes et cette senteur délicieuse fut remplacée un instant par d’autres, moins séduisantes mais plus capiteuses, trop capiteuses.
Je me suis fait la réflexion que certains pensent assurément que « sentir bon » c’est d’abord « sentir beaucoup » puis les portes se sont refermées.
J’ai perdu « Cœur Joie » de vue, plutôt d’odorat alors j’ai ressorti mon livre de la poche et ai continué ma lecture.
A la faveur d’un léger mouvement de foule j’ai eu le nez chatouillé de nouveau par ce parfum.
Si souillé qu’il fut par les autres senteurs je l’ai reconnu immédiatement.
J’ai eu du mal à rester dans mon bouquin.
Ce parfum, bien trop délicat pour être bêtement une odeur, me tenait prisonnier.
Il me fallait absolument voir qui le portait.
J’étais sûr qu’il ne pouvait habiller qu’une peau claire.
Ce n’était pas un parfum de « mate », c’était un parfum de « claire ».
Ce n’était même pas affaire de cheveux ou d’yeux, non, c’était juste une question de peau.
Pour ce que j’ai remarqué souventefois, « Poison » et « Shalimar » n’habillaient joliment qu’une peau mate mais « Cœur Joie » comme « L’air du temps » n’habillaient élégamment et légèrement qu’une peau claire.
J’ai fait du regard le tour des gens qui se pressaient autour de moi.
Je n’ai rien vu de particulier jusqu’à la station suivante.
C’est la que je l’ai vue quand la cohue s’est éclaircie.
Elle était brune et me tournait le dos mais à la minuscule part de son cou découverte par sa chevelure, j’ai su que c’était elle.
Quelques personnes sont descendues, me laissant le passage jusqu’à la vitre de la porte opposée, celle qui ne s’ouvrirait que quand la rame, arrivée au terminus, partirait sur l’autre voie.
Je me suis approché, mon livre à la main, guidé par le parfum.
Quand je fus arrivé près d’elle, mes yeux se sont clos un instant et j’ai inspiré lentement et silencieusement.
C’était bien elle.
Je l’ai parcourue du regard.
J’ai toussoté.
Elle s’est tournée vers moi, laissant pendre son livre au bout d’un bras superbe de pâleur transparente.
C’était une assez jolie femme.
Bien sûr elle était brune et avait des yeux bruns.
Je le sais, je l’ai bien vu quand elle m’a regardé par dessus ses lunettes de soleil.
Mais elle avait une peau qui allait si bien avec « Cœur Joie »…
Si j’avais parié avec moi, j’aurais gagné.
Merci beaucoup Madame Ricci.
06:50 | Commentaires (23)
dimanche, 04 juin 2017
Dès que le temps passe, le temps est plus vieux...
Vendredi, je suis allé chercher Tornade au Bon Marché.
Tout avait bien commencé.
Le soleil était radieux et chauffait votre Goût préféré comme il aime.
Je suis donc sorti en chemise et suis allé prendre le bus.
Hélas, il y a des jours comme ça.
Je suis monté dans le bus et je me suis aperçu que je n’avais plus qu’un ticket.
« Bof, j’en achèterai Porte de Champerret » me suis-je dit.
Arrivé vers l’île de la Jatte, le ciel s’est assombri.
Arrivé vers Neuilly, le ciel était d’un noir d’encre et l’ouverture des portes du bus me causaient un frisson.
Arrivé Porte de Champerret, l’automate voulait bien recharger le « Pass Navigo » que je n’ai pas mais ne dispensait plus de tickets…
Le temps de quitter l’abri pour rejoindre le 84, soit environ cinq mètres, le déluge s’est déclenché.
Evidemment, une fois arrivé au Bon Marché, le temps était nuageux mais sec…
Dans le 84 j’ai vu trois adolescents papoter.
L’une avait cet engin appelé « hand spinner », c’était la première fois que j’en voyais un. Je n’en soupçonnais même pas l’existence.
C’est sympa, ça tourne.
J’étais sûr que c’était équipé de roulements à billes et que ceux-ci étaient sûrement les pièces rebutées au « Contrôle Qualité » d’une usine quelconque.
Bref ça semblait occuper les mômes.
Hier, rien de particulier si ce n’est une redite de la douche mais en pire.
La lumière de mes jours avait eu l’idée saugrenue de nous entraîner dans une rue où on trouve tout.
Pareil qu’ailleurs mais en un peu plus tentant et en beaucoup plus cher.
Le retour se fit donc le dos courbé sous le déluge.
J’ai préparé à mes deux commensales une salade César « bidouillée ».
Agrémentée de lamelles de poulet grillé, d’œufs pochés, bref la salade « riche ».
Cette histoire de « hand spinner » m’est revenue quand les infos en ont parlé.
J’ai eu la surprise de voir et entendre une directrice d’école disserter longuement sur le sujet.
Se posant des questions métaphysiques sur la possible interdiction du jouet dans la cour de l’école.
Cette nunuche pontifiante avait manifestement oublié que, les siècles, les décennies, les années, passant, les cours de récré avaient vu :
- Les billes.
- Les toupies.
- Les « petits soldats ».
- Les « yoyos ».
- Les « scoubidous ».
- Les « superballes ».
Et des tas d’autres jouets, selon la mode du moment.
M’est revenue cette preuve de l’humour surprenant des enfants en cinquième.
La prof de « Français-Latin », oui, celle-là même qui m’avait collé un zéro alors que je savais les récitations cette hyène, cette prof donc, avait confisqué un pistolet de plastique souple à un élève.
Ces pistolets qu’on achetait à la guitoune devant le lycée, pleins de sirop de grenadine, de menthe ou de citron.
Ces pistolets qu’on remplissait dès que vides d’eau et on s’arrosait copieusement avec.
La prof donc en confisqua un, en aperçut un autre qu’elle réclama.
Elle eut l’idée bizarre, sûre qu’il n’y aurait que deux autres « voyous » à en posséder, de dire « Messieurs, si quelques uns d’entre vous sont en possession de ce type d’engin, vous êtes priés de me l’amener sur le champ ! »
Nous étions obéissants et la classe, comme beaucoup de l’époque comptait plus de quarante gamins.
La prof s’est trouvée face à une montagne de pistolets sur son bureau.
Je dois avouer qu’elle eu beaucoup de mal à ne pas sourire…
Passionnant non ?
Bon, en même temps c’est dimanche, hein...
09:59 | Commentaires (11)
mercredi, 31 mai 2017
La souris « Grease »…
De rien Mab…
La lumière de mes jours m’annonce :
- Tu te rends compte Minou ? Olivia Newton-John a un cancer du sein !
- Ah ?
- Elle est atteinte jusqu’au scrotum…
- Ça m’étonnerait, le scrotum c’est l’enveloppe des c...
- Ben, c’est ce qu’ils disent, Minou…
- Olivia Newton-John est peut-être un trav’ ou alors elle est transgenre, va savoir…
Heure-Bleue lisant parfois des mots étranges je suis quand même allé lire.
« Voici » m’a renseigné et confirmé deux choses :
1/ Heure-Bleue ne voit pas clair.
2/ Olivia Newton-John n’a pas de scrotum, comme toutes les femmes, mais un sacrum, comme les femmes et les hommes.
Heureusement que les magazines « people » diffusent leurs nouvelles les plus palpitantes sur les pages d’ouvertures des navigateurs Internet.
Heureusement aussi que la lumière de mes jours a toujours cette façon de dire les choses qui gauchit la réalité.
Ce talent qui fait qu’à l’écouter j’ai l’impression de vivre dans un monde parallèle.
Sinon, lectrices chéries, je n’aurais rien eu à vous dire ce matin…
09:43 | Commentaires (11)
mardi, 30 mai 2017
En vrai, comme dit Lakevio...
Oui lectrices chéries, je soupçonne Lakevio de faire gigoter des appâts pleins d’appas devant son lecteur chéri.
Du coup, la première chose qui m’est venue à l’esprit en regardant le sujet du devoir qu’elle a proposé, ce n’est pas ce que j’ai édité, non, ça c’était pour lui faire plaisir.
En vrai de vrai, genre justement « la vérité vraie » mais sans numéro, ce qui s’est imposé c’est ça :
Je me suis préparée comme d’habitude à mes visites.
Pas plus que d’habitude mais pas moins.
Après un regard au miroir, histoire de vérifier que j’étais impeccable au cas improbable où un mec « potable » passerait dans l’après-midi, je me suis assise.
J’ai étalé les cartes sur la table et ai entamé une séance « à vide ».
Juste pour me préparer.
On a sonné à la porte alors que je venais de prendre une carte.
J’ai regardé machinalement le cartel sur la cheminée
Je me suis dit « Tiens, c’est Lakevio, à la bourre comme d’habitude » et je suis allée ouvrir.
Pas de Lakevio, non, un type était là qui m’a regardée.
Avec intérêt semble-t-il.
Il attendait que je l’invite à entrer.
« Ah la s… de Lakevio ! Elle avait juré qu’elle ne mettrait pas ma photo sur son blog ! Je suis sûre que c’est ça ! »
Gênée malgré tout je lui ai demandé :
- Bonjour, que voulez-vous ?
- C’est Lakevio, elle m’a dit « il y a là une dame qui voudrait te connaître. » alors je suis venu.
- Mais pourquoi ?
- Je n’en sais rien, c’est vous qui savez, pas moi, je ne savais même pas que vous existiez.
- Mais quand même…
- Elle a juste mis une photo sur son blog, je lui ai dit « qui c’est cette femme ? »
Elle m’a dit « Tu verras… » c’est en arrivant que je vous ai reconnue.
C’est en regardant son visage à l’œil droit vague que j’ai pensé :
« La vache, c’est le Goût ! C’est un « patouilleur » ! Je suis foutue ! »
Je le sais depuis le temps que je le lis !
En plus j’ai la peau qu’il décrit régulièrement, il va vouloir me toucher.
Partout, en plus, pour ce que j’ai lu.
Alors je me suis reculée pour éviter qu’il avance la main, on ne sait jamais…
Il a pris ça pour une invitation à entrer et s’est incliné en passant devant moi.
Franchement, Lakevio !
Me faire ça, à moi !
Mais t’es une vraie s… !
Je suis retournée m’asseoir à ma table et ai montré une chaise face à moi.
J’espérais que la table serait un rempart suffisant au cas où…
Bizarrement, je n’avais pas peur, pour ce que j’en savais, il demandait au moins la permission.
Il s’est assis et a regardé le jeu avec curiosité.
J’étais à l’abri de ses mains, c’était déjà ça.
J’ai retourné une carte et en ai pris une autre.
Il m’a dit :
- Vous croyez à ça ?
Sa voix n’était pas désagréable alors j’ai répondu :
- Ah ? Vous aussi vous les tirez ?
Je me suis mordu la langue.
Trop tard, il a eu un vague sourire en coin et a juste dit :
- Non, pas les cartes…
J’en étais sûre !
Mais comment je vais me tirer de là ? Hein ? Comment ?
Je vais toujours proposer du café... Après ça, hein...
06:45 | Commentaires (6)