mercredi, 08 février 2017
Exquis mots.
Hier fut une journée épuisante mais délicieuse.
Mais non, lectrices chéries, mais non… Pfff… Vous ne pensez qu’à ça !
Nous avons, comme prévu, emmené Merveille manger un « döner » chez notre Turc préféré.
Après un voyage sans histoire elle a remarqué que si la rue du Faubourg Poissonnière était chouette, elle « puait grave l’essence » mais a été enthousiasmée par le « döner » lui-même, nous assurant qu’elle n’en avait jamais mangé de meilleur.
Encore plus enthousiasmée par les toilettes « que vraiment elles sont super », à croire qu’elle ne va au restaurant que pour aller faire pipi…
Il nous a fallu ensuite être plus persuasifs car Merveille est rétive à l’idée de marcher.
Nous l’avons tout de même convaincue de faire la promenade du croisement des rues des Petites Ecuries, Richer et Faubourg Poissonnière jusqu’au bout de la rue Vivienne.
Je l’ai fait entrer avec moi au Grand Rex pour demander quand avait lieu « la Féerie des Eaux », elle a été éblouie car elle n’y était jamais allée.
Du coup on a gagné le droit de l’y emmener un de ces jours…
Puis nous avons continué par la rue Poissonnière et la rue de Cléry jusqu’à la Bourse et la place des Petits Pères et enfin une entrée de la Galerie Vivienne.
Chouette promenade avec une Merveille qui musarde, danse, marche, regarde et questionne.
Evidemment enchantée de sa boule de glace avec une tonne de chantilly au Bistrot Vivienne.
Heure-Bleue avait émis l’idée de revenir lentement à pied à Saint Lazare mais après le café, Merveille et la lumière de mes jours ont tenu à prendre le bus.
Pas le 29 qui était à côté, non, un autre, le 27 près du Conseil Constitutionnel où nous sommes arrivés après une longue station au Palais Royal où Merveille a joué à « chat perché » avec une petite fille et un grand-père moins essoufflé que moi.
Nous sommes rentrés, même pas fatigués, juste à temps pour laisser Merveille concocter la sauce du concombre que j’ai épluché et émincé.
C’était bien comme dit celle qui partage tout avec moi sauf ses habits.
10:53 | Commentaires (7)
mardi, 07 février 2017
Quand il entre en transe, y s’tord…
Hier j’ai emmené Merveille voir l’expo Gaston Lagaffe à Beaubourg.
Elle a bien aimé.
Quand elle a vu cette image, elle a dit « Tiens ! Il a fait comme toi, Gaston ! »
Elle est une visiteuse attentive et sérieuse.
Même quand elle rit, elle rit sérieusement…
Elle m’a dit avoir adoré nous voir passer devant tout le monde sans se faire écharper par une foule innombrable.
Elle est allée jusqu’à me dire « C’est super, hein, d’être invalide, Papy ! »
Que lui répondre d’autre que « Oui Merveille. Si j’avais su, je l’aurais été avant… »
Même ça, ça l’a fait rire.
Avec toutefois ce regard désespéré vers le ciel, genre « pfff... humour de papy, ça… »
Apparemment, les gaffes attirent beaucoup de monde, c’est peut-être pour ça que les politiciens en font tant.
Allez savoir, lectrices chéries…
Aujourd’hui on emmène Merveille à Paris.
On l’invite à « notre » döner.
Elle y tient.
Après on l’emmènera manger une boule de glace avec de la chantilly au Bistrot Vivienne.
Elle y tient aussi.
La journée a bien commencé avec une Heure-Bleue qui est impatiente d’y aller.
Elle a appelé l’Ours, histoire de l’assurer que non, Merveille n’est pas morte dans d’atroces souffrances.
Heure-Bleue a commenté :
- Elle a bien dormi, hier soir elle a bien mangé.
L’Ours a semblé content.
Jusqu’à ce que j’ajoute « elle a bien bu aussi, elle est marrante comme tout quand elle est saoule ! »
La lumière de mes jours a rattrapé le coup car l’Ours ne plaisante pas avec ses filles.
Pfff… C’est bien un père de fille…
12:00 | Commentaires (8)
lundi, 06 février 2017
I've Got You Under My Skin...
Ça a été un sacré boulot !
Ça n’a pas duré longtemps, pourtant cette expression.
Une expression entre la surprise et la vexation.
Je n’ai même pas eu le temps de prendre une photo, ça s’est inscrit dans ma mémoire sur le champ.
Ces deux copines qui me servaient de modèle depuis longtemps ont été plus que surprises.
Je n’ai plus de modèle pour un moment, du moins pas elles.
Le problème, je crois est qu’elles ne furent pas mes inspiratrices mais qu’elles le crurent.
Elles me libéraient voyez-vous.
Je pouvais avec elles, quelle que soit leur tenue, mettre sur la toile ce que je voyais.
Pas de ces traits erronés qui font les toiles où quelque chose ne colle pas, cette espèce de gauchissement des traits, voire des murs, qui fait inévitablement penser à ces bouquins de Lovecraft où les bâtiments sont insensés.
Rien de tout ça ne se passait lorsque je les couchais sur la toile.
Tout se mettait en place aisément, les proportions étaient respectées, les couleurs étaient justes, les expressions aussi parlantes que sur leur visage.
En y réfléchissant, ça marchait parce que je les regardais et les voyais comme elles étaient, pas comme un objet de convoitise.
Je crains bien que cette toile ne soit la dernière où elles seront vraies.
Ça aura été la dernière fois que je les ai peintes, en tout cas.
Nous étions attablés devant des cafés, en bas du studio, quand elle est entrée.
Elles ont tout de suite vu.
Puis je leur ai dit « oui, c’est elle… »
Et elles ont fait cette tête là, exactement cette tête là en voyant cette rouquine frisée aux yeux qui passaient du vert au bleu selon qu’elle regardait le fond du bistrot ou la vitrine.
Elles se sont exclamées « Mais où es-tu allé dégotter cette maigrelette pâlichonne ?! Il n'y a rien à bouffer sur un piaf comme ça ! »
Je me demande si ce n’est pas la pâleur de sa peau qui les a le plus choquées.
Je leur ai dit que je ne pourrais jamais peindre une fille comme ça, que d’ailleurs elle n’était pas mon modèle.
Je ne leur ai pas dit qu’elle était mon obsession…
06:50 | Commentaires (11)
samedi, 04 février 2017
Tous en scène.
Ce matin, j’ai commencé par fermer les fenêtres, vêtu de ma seule innocence et d’une probité que j’hésite à dire candide…
Et j’ai bien fait.
Imaginez-vous, lectrices chéries que j’ai eu les pieds mouillés d’eau glacée car la pluie a arrosé le parquet devant les fenêtres.
Bref, ça ne commençait pas trop bien.
Mais ça a passé rapidement.
D’abord parce que j’ai une nature optimiste, oui, vous ne pensez quand même pas que j’aurais persisté après avoir constaté qu’à essayer de vaincre la solitude, ça finissait plus souvent avec un râteau qu’une pelle…
Ensuite parce qu’hier, après avoir songé à fourguer Merveille à des trafiquants d’organes, elle s’est remise à sourire et c’est allé mieux.
J’oublie toujours qu’elle est morte de faim en sortant de l’école.
On est donc allé au McDo puis on a risqué gros : On a emmené P’tite Sœur au cinéma.
C’était la première fois.
Sa vie est encore émaillée de premières fois.
En y pensant à l’instant, je me dis que ma prochaine première fois, ce sera ma dernière première fois, ce sera ma dernière fois en somme.
Bref, au ciné, ce fut parfait.
J’adore les comédies musicales comme celle-ci, avec un « happy end », des péripéties haletantes et des séquences de concert rock époustouflantes.
Pour nous remettre on est allé prendre un sundae au McDo, c’était notre séquence « excès de glucides » de l’après-midi, juste avant qu’on aille au Monop’ leur trouver quelque chose à dîner.
On est passé devant le présentoir de bijoux fantaisie.
P’tite Sœur, faute de prince russe à ruiner, s’est tournée vers mamie, lui tendant un collier doré.
- Eh ! Ce n’est pas ton anniversaire, P’tite Sœur !
P’tite Sœur, toujours imaginative et convaincante s’est avancée dans l’allée en chantant
- Happy birthday to you, P’tite Sœur ! Happy birthday to you, P’tite Sœur !
Ça n’a pas marché mais elle l’a bien pris.
Un peu moins plus tard en passant devant les jouets où elle a essayé un truc qu’avait tenté son père au même âge : « Je vais me rouler par terre pour faire céder maman ».
Le résultat fut le même : Une claque sur les fesses. Ce fut la seule que l’Ours eut de sa vie.
Quand c’est rare, voire unique, ça semble fonctionner.
Puis j’ai préparé le dîner de tout le monde.
J’ai dû m’y reprendre à deux fois pour que Merveille ait un œuf à la coque qui soit vraiment coque.
Les poireaux « suaient » un peu trop à côté, ça a éteint les plaques et un œuf à la coque cuit en deux fois se transforme en œuf dur…
Mais ce fut une chouette journée.
On a bien dormi, comme rarement pour Heure-Bleue, comme toujours pour moi…
10:50 | Commentaires (10)
jeudi, 02 février 2017
L'ire régulière...
Hier je suis allé tout seul à Paris car Heure-Bleue avait trop mal aux pieds et au dos pour m’accompagner chez « mon éreinteur ».
Ce fut une épopée.
La lumière de mes jours avait insisté pour que je partisse tôt et évitasse le métro.
Non que j’y répugnasse mais d’après elle les risques d’arrêts pour cause d’alertes au « colis suspect » allaient conduire à être en retard au rendez-vous.
Le 29 donc je pris, de Saint Lazare à la mairie du XIIème, près de l’hôpital où je me rendais.
L’aller fut émaillé des incidents habituels de la circulation dans les rues étroites du Marais, avec un arrêt long, demande du chauffeur de descendre pour aller à un autre arrêt, puis rappel par le chauffeur pour cause de reprise du trafic.
Puis, arrivés près de la Bastille, fin de service du chauffeur.
Et c’est là que je me suis amusé, mon tempérament d’emmerdeur qui n’aime pas les gens pas aimables.
A l’arrêt suivant la Bastille, alors que j’étais près de la porte centrale, je me suis effacé pour laisser monter une jeune femme.
Elle passa sans même dire « merci » et s’assit sur la rangée proche de la porte.
Le chauffeur appuya sur le bouton qui fait dire au haut-parleur « Dans le bus, je monte, je valide » et démarra.
Quelques secondes plus tard il appuya sur le bouton « nous vous rappelons que l’on doit monter par la porte avant du bus ».
J’ai regardé la miss.
Le chauffeur réitéra le message.
J’ai re-regardé la femme.
Elle m’a dit d’un ton pas aimable « kessta toi ? »
Le plus civilement du monde j’ai juste répondu « Oh, moi je n’ai rien, mais je connais le chauffeur, il repère ceux qui montent sans valider et il appelle les contrôleurs, alors moi… hein… »
Elle s’est précipitée pour descendre à l’arrêt suivant.
Je me suis félicité d’avoir pourri le voyage de cette pétasse mal élevée.
Il faut peu de chose pour égayer une journée…
A part ça, l’éreinteur m’a trouvé en forme.
Ah si ! Au retour j’ai vu ce qu’était le racisme ordinaire quand il est retenu par une forte dose de bienséance.
Je suis remonté dans le 29 pour le retour et me suis assis à côté d’un Noir.
Un Noir normal quoi, pas un juif ni un Blanc.
Le voyageur qui me faisait face s’est levé pour descendre alors j’ai pris sa place.
Le Noir m’a regardé, un peu surpris.
J’ai dit « Non, non, ce n’est pas vous, c’est juste pour être dans le bon sens. »
Il m’a souri et a repris l’observation du paysage par la fenêtre.
Une dame est montée, jeune, bien mise et s’est assise à côté de lui mais en se serrant si près de l’allée qu’on aurait pu asseoir un gosse entre les deux.
Elle serrait son sac fermement comme si son voisin allait, au hasard d’un cahot, s’en saisir et le voler.
Quand il est descendu, elle s’est normalement assise et son air méfiant l’a quittée.
Pas pour autant souriante…
09:18 | Commentaires (11)