mercredi, 18 janvier 2017
L’aventure, c’est l’aventure !
Oui lectrices chéries, hier j’ai pris la passerelle avec Heure-Bleue !
Nous avons pensé punir Monop’ pour sa façon désinvolte de traiter ses clients.
Alors, armés de notre courage, pour être honnête, surtout le courage de la lumière de mes jours, nous avons tenté l’Intermarché d’en face.
Nous avons eu le plaisir de constater que le même vin de Bordeaux coûte environ 10% de plus qu’au Monop’ mais que les plats cuisinés y sont moins chers.
Hélas, nous n’achetons jamais de plats cuisinés.
Les petits gâteaux « bio », tentation sucrée des vieux, sont moins chers aussi mais à peine et trouent l’estomac d’Heure-Bleue avec la même facilité.
Bref, nous avons claqué un peu de sous au prétexte de faire une promenade malgré un climat qui effraierait des Inuits.
Ne ricanez pas, lectrices chéries !
A peine sorti, j’ai regretté de n’avoir pas de scaphandre.
La minceur des caleçons m’a ramené illico à l’âge de huit ans environ, deux noix de muscade remontées à la source et un outil contracté au point de ne plus songer à faire pipi avant l’été.
Mais bon, il faut savoir sacrifier au diktat « bonne santé » mais en suivant tout de même les conseils de maman Santé Publique.
« Habillez vous chaudement » me dit la radio avant les infos.
« Ne faites pas d’effort physique important ! » me susurre-t-elle avant la chronique de Nicole Ferroni.
« Les personnes âgées et les enfants sont plus fragiles ! » insiste-t-elle avant l’émission d’Augustin Trapenard.
« Penser à faire boire les personnes âgées ! » me dit-elle comme si boire était superflu hors froid et canicule…
Bref, j’ai l’impression que ma mère est ressuscitée et est intermittente sur France Inter.
Feue ma mère a toujours été prodigue en excellents conseils qu’elle n’a jamais suivis elle-même, ce qui ne l’a jamais empêchée de professer « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ».
Revenons à mon mouton.
Il faisait si froid donc, que j’ai même réclamé de repasser par la passerelle plutôt que continuer jusqu’au pont pour revenir à la maison.
Malgré tout, je dois avouer qu’une chose m’a surpris à écouter disserter sur « cette vague de froid » qui semble faire passer tous les problèmes du monde au second plan.
Même la primaire de la gauche, celle qui servira à désigner le perdant du premier tour, est tombée dans les oubliettes.
Un petit évènement tout de même : Grâce au talent en matière de manœuvres dilatoires du syndic, histoire de repousser aux calendes grecques les travaux nécessaires, le trottoir de notre immeuble devient une patinoire et bientôt un cimetière de cols de fémur…
10:15 | Commentaires (8)
lundi, 16 janvier 2017
Tes reins de jeux…
De rien, Mab…
Il m’énerve, mais il m’énerve…
Comme si je ne voyais pas où il veut en venir.
Je le regarde, il lit, plutôt il fait semblant de lire…
Comme si je ne savais pas comment il s’y prend.
Ça commence toujours comme ça, il s’assied à côté de moi et ouvre son livre.
Puis, comme souvent, je ne sais pas exactement comment ça arrive, il pose sa main sur ma cuisse et la meut doucement en lisant.
Ce n’est pas que ça me déplaise, non, c’est juste qu’il m’énerve.
Depuis le temps que ce canapé est un terrain de jeux, je ne vois pas pourquoi il s’y prend encore comme un chat qui essaie d’attraper un piaf.
Gnagnagna, et que j’avance une main…
Gnagnagna, et que je tourne une page en faisant semblant de rien…
Gnagnagna, et que je remets ma main un peu plus haut…
Mais tu vas te décider, bon sang !
Mais non, juste il m’énerve, si ça continue je vais me lever et il sera drôlement embêté.
Qu’est-ce qu’il croit ?
Que je reste assise là, à côté de lui, à ne rien faire juste pour le regarder lire ?
Je ne comprendrai jamais ce mec.
Est-il timide ?
Est-il paralysé à l’idée de dire clairement « J’ai envie de toi ! »
Je pourrais évidemment lui dire « Retire moi ce jean ! Immédiatement » mais je crains l’effrayer.
Faut pas croire, ces mecs à la gueule de bandit sicilien, ça à l’air indestructible, à voir comme ça mais je le connais, c’est fragile de l’aiguillette ces bêtes là…
S’il tourne une autre page, je me lève, tant pis pour lui.
Et pour moi…
Alors, après tout…
« Chéri, tu m’aimes ? »
Il m’a encore eue…
Finalement, il ne m’énerve pas, je dirais même qu’il…
09:13 | Commentaires (13)
dimanche, 15 janvier 2017
Ah… Les seins doux… Même si ceux-ci sont secs…
Ne dis rien, Mab, j’ai honte…
Ne me dites pas que cette note est décousue voire un vrai bordel, lectrices chéries, je le sais.
Mais je me secoue la cervelle sur mon blog en espérant qu’elle sera au moins défroissée
Ce matin, je ne sais pourquoi, je pensais au sel.
Il m’arrive d’avoir des idées comme ça au réveil, il me vient souvent des pensées saugrenues qui ne sont pas forcément lestes.
Je me disais donc, à propos du sel, que Terre, ma planète préférée faute d’une autre, était quand même salement inhospitalière au début.
J’allai même jusqu’à me souvenir que l’eau de mer, c’est quand même de l’eau salée, soit H2O+NaCl.
Et c’est là que ça m’est revenu, ces bêtises qu’on apprend en classe et nous reviennent quand on est à la retraite alors qu’elles nous échappent si vite quand on est sur l’estrade paralysé par cette mutité dont rêve tout enseignant.
Mais si, lectrices chéries, rappelez vous.
HCl+NaOH = H2O+NaCl.
En repensant à ça ce matin, je me disais que des océans d’acide chlorhydrique dans lesquels s’effondraient des montagnes de soude caustique avaient fini par donner cette solution d’eau et de sel qui attire l’estivant.
Puis, comme souvent, en déroulant le fil de mes pérégrinations neuroniques, je me suis rappelé pourquoi j’en étais arrivé là.
Eh bien c’est parce qu’hier après-midi, Heure-Bleue et moi sommes allés faire quelques courses histoire de manger autre chose que des « petits coudes » et des sardines ce week-end.
Ce n’est pas que ce soit mauvais, mais un vieux réflexe de nanti nous pousse à ne pas nous satisfaire de ce que nous avons sur nos étagères.
Comme tout aspirant à la fortune, nous essayons d’être perpétuellement insatisfaits.
Ce fut réussi.
J’ai tenté d’acheter un saucisson.
Un bon saucisson.
Pas de la rosette qui n’est rose, et rose pâle s’il vous plaît, que parce que la proportion de gras dépasse de loin la proportion de maigre.
Pas non plus du « saucisson de ménage », le truc qui me rappelle, tant il est salé la morue du vendredi en pension.
C’était encore une époque où la morue n’était pas encore du cabillaud et ne coûtait pas aussi cher que la sole.
Je me suis donc mis à chercher du saucisson.
Et je me suis aperçu que si le prix n’en avait pas baissé, il n’en allait pas de même de la qualité.
Quelle qu’en soit la marque, la tendance est de passer de 35% de protéines et 25% de lipides à 28% de protéines et 32% de lipides.
Je suis même tombé sur un exemplaire qui atteignait 42% de lipides et 20% de protéines, c’est dire qu’une tranche valait une tartine largement enduite de saindoux…
Il ne me reste ce matin qu’à aller au Franpr.x du croisement.
Il me vend un saucisson qui me convient.
Comme rien n’est parfait, même si ma radio me dit que les prix sont stables, je l’ai vu passer de 300 g et 4,75 € à 240g et 4,75 € et enfin 240g et 5,50 €.
J’ai un peu peur de me voir proposer sous peu un sachet vide pour dix €uros.
09:39 | Commentaires (9)
samedi, 14 janvier 2017
Pas perdus pour tout le monde...
De rien, Mab...
Hier nous sommes allés à Paris, déjeuner d’un « bô-bun » avec des amis que nous n’avions pas vus depuis environ trois ans.
Ce fut sympa, nous nous connaissons bien, même nos défauts…
Il est vrai que nous avions fait connaissance quand Heure-Bleue a acheté sa première librairie.
Lui était conseiller financier, elle s’occupait de ses enfants après une brève carrière de journaliste.
Autant dire que nous nous connaissons depuis des siècles…
Après le repas, la lumière de mes jours nous fit une démonstration éblouissante de son sens de l’orientation.
Avec, à la clef, une explication tout à fait surprenante.
Nous étions partis boire un café rue de Lévis, à deux pas de la place de Villiers, celle qui a gardé ce nom bien qu’il eût changé en 1907.
Nous avons donc descendu la rue des Dames jusqu’à la rue des Batignolles et c’est là qu’Heure-Bleue a décidé de tourner à droite et de descendre jusqu’à la rue Legendre qu’elle nous fit emprunter jusqu’à la rue de Lévis, que nous dûmes donc remonter quasiment jusqu’à la rue… des Dames…
La seule explication que je reçus, après que nous nous soyons gelés et trempés par une pluie fine, fut « et pourquoi pas ? »
Oui, elle est comme ça la lumière de mes jours…
Après avoir bu nos cafés et conversé un long moment, nous sommes repartis vers quelque lieu qui, selon Heure-Bleue, nous amènerait près de l’arrêt du 74 qui déposerait nos amis rue du Louvre, autant dit à une demi-heure de marche de chez eux.
Je ne sais quelle carte de Paris elle a dans la tête pour prendre de tels chemins.
Dès qu’il n’y a pas de Monoprix dans les environs, elle erre comme sur la planète Mars.
Arrivés au carrefour des rues de Rome et Cardinet, elle entreprit de les envoyer loin du bus vers l’avenue de Clichy.
Tout le monde était frigorifié, sauf elle bien sûr.
J’ai osé remarquer qu’en descendant la rue de Rome jusqu’à Saint Lazare, ils auraient le 29 qui les amènerait directement en bas de chez eux.
C’est là que la lumière de mes jours m’a, une fois de plus, estourbi :
« Tu comprends, Minou, je n’allais jamais par là quand j’étais petite, j’allais plutôt vers Courcelles, Pereire, tout ça, pas vers la place Clichy ni les Batignolles, alors je pars toujours dans l’autre sens ! »
Que voulez-vous répondre à ça, lectrices chéries.
Inutile que je lui fasse remarquer une fois de plus que c’était un coup à faire quarante mille kilomètres pour atteindre une rue qui se trouvait à deux cents mètres, rien que pour éviter un boulevard qu’elle n’avait pas le droit d’emprunter « quand elle était petite ».
C’était une époque où la femme de ma vie était paraît-il obéissante.
Je n’ai jamais connu cette époque bénie, hélas…
09:49 | Commentaires (13)
vendredi, 13 janvier 2017
Souvenir de graisse antique…
De rien, Mab...
Il ne vous arrive jamais, lectrices chéries, de ne saisir que des années plus tard le sens profond d’une phrase.
De ces phrases qui semblent tout à fait anodines au premier abord.
Quand j’ai grandi, à défaut de devenir adulte, mon vocabulaire s’est enrichi.
Mieux même, la variété de sens que peut prendre un mot m’a alors ébloui.
Pourquoi me suis-je lancé là-dedans ce matin ?
Ah oui, c’est parce que ce matin, j’ai entendu quelqu’un causer dans mon poste avec une voix dite de « mêlé cass’ ».
Ça m’a rappelé une de ces charmantes saynètes qui se déroulaient parfois à la maison quand mon père se laissait aller à des réflexions dont ma mère était persuadée qu’elles allaient gâter définitivement l’esprit de leurs enfants.
Une dame du quartier, de mauvaise réputation car, célibataire avec deux enfants, elle avait l’air bien trop bien dans sa peau la plupart du temps pour être « une femme honnête » avait frappé ce jour là ma mère.
Elle l’avait croisée dit-elle à la crèmerie et elle semblait « mal virée ».
J’ouvris des oreilles grandes comme le radio-télescope d’Arecibo, comme font tous les enfants quand leurs parents parlent à voix mesurée
- Lemmy !
- Ma poule ?
- J’ai vu madame L. à la crèmerie…
- Et alors ?
- Eh ben dis donc, elle avait l’air drôlement hargneux.
- Bof… Peut-être qu’elle a…
- Lemmy ! Non, c’est pas ça, c’est juste qu’elle grince…
- Les machines qui ne servent pas un moment, tu sais…
- Quoi donc ?
- Il leur faut un bon graissage…
- Gaby ! Les enfants ! En plus tu as des filles, voyons !
« Gaby », ça a toujours été un mauvais plan pour mon père…
Mais depuis, j’ai compris qu’il avait voulu dire que la solitude grippait les machines les plus souples…
10:04 | Commentaires (8)