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vendredi, 30 mai 2014

Le train de sénateur…

Je viens de lire la longue complainte de Gérard Longuet sur la maigreur de ses émoluments de sénateur.
Ému par le triste sort que la République réserve à ses élites, je suis allé regarder de plus près la misère que l’Etat verse à ses représentants les plus méritants et les actions d’éclat de ce pauvre homme.
Ce pauvre hère ne perçoit effectivement qu’une aumône.
Aumône composée d’un chèque mensuel de 7,100 € bruts d’indemnité, d’un autre chèque mensuel de 6,412 € d’indemnité de frais de mandat.
Ce qui le sauve de la famine, c’est enfin d’un troisième chèque de 7,548 € pour s’adjoindre des collaborateurs, ce qui n’a rien d’obligatoire.
L’impôt que je verse obligeamment au Trésor Public lui permet, outre ces gras émoluments, de voyager gratuitement sur le réseau de la SNCF, ce qui, aux dernières nouvelles, n’est pas le cas des chômeurs.
Quand je pense que je paie si cher le billet qui m’amène à Saint-Lazare…
Bref, ce brave homme se plaint de toucher pas loin de quinze SMIC chaque mois, desquels seront ôtés les retenues habituelles pratiquées sur les salaires des fonctionnaires.
Et je soupçonne qu’il n’assume pas gratos son rôle de vice-président de l’UMP, rôle qui doit lui valoir le remboursement du peu de choses qu’il paie…

Subsiste tout de même un certain manque de cohérence, chez cet homme.
Lui que j’ai toujours entendu revendiquer une appartenance à la droite. Droite d’autant plus dure qu’elle n’est pas poussée par la faim, sauf celle du pouvoir.
Eh bien, figurez vous que cet homme, qui rédigea le programme économique du FN, participa à la création du mouvement Occident, célèbre pour son goût de l’éviction du territoire français de toute trace de peau mate et d’idée de gauche, n’hésita pas à faire avancer ses idées à coup de poings, humaniste qui rédigea la charte du GUD, ce qui valut à la fac de droit Assas le surnom malicieux de « fac de droite » puis participa à la fondation du mouvement Ordre Nouveau.
Mouvement dont j’ai encore l’affiche, abondamment placardée sur le Boul’Mich’,  dans les yeux, un beau brun, l’air décidé, la mèche rebelle de Victor Mature dans un peplum des sixties, tendant le doigt façon « Oncle Sam » et intimant au passant « Rejoins tes camarades ! » le tout dans les tons bleu, blanc, rouge agrémentés de l’inévitable torche qui sied au patriote « qui en a ».  
C’est un de ces chantres du libéralisme féroce, quasiment partisan du darwinisme social, qui vante partout la vertu et la force du choix et de l’assomption de ses choix,  qui conseille de quitter un emploi quand on n’en est pas satisfait et d’aller ailleurs chercher ce que votre patron vous refuse, qui prétend qu'il faut assumer les risques qu'on prend.
Bref, il me chiffonne que ce type de droite plutôt féroce et qui crache sur « l'assistanat » qu'il repère dans toute aide sociale ou chaque fois qu'une obole est tendue avec moult conseils à quelqu'un victime du système qu'on encense et qu’on souhaite encore plus violent.
Du coup je me demande pourquoi ce type qui n’en fout pas lourd à part ratiociner et s’estime mal payé avec près de quinze SMIC, dont une part sortie de ma poche, n’abandonne pas son boss pour aller gagner sa croûte ailleurs…
Et quand je pense que ce type parle souvent d’être fidèle à ses convictions.
A moins qu’il ne nous ait toujours caché ses convictions les plus profondes.
Sans doute beaucoup moins avouables…

jeudi, 29 mai 2014

Je vais. Comme ce bac là va. Je flotte...

« Seigneur suis je l'exception? Je peux écouter la radio, faire mes emails, répondre au téléphone et avoir 2 ou 3 multi chats »
M’a dit Tornade dans son commentaire.
Commentaire auquel j’ai ajouté les accents car son clavier QWERTY est sûrement celui de son « british boulot »…
C'est vrai, Tornade, dans ton genre tu es exceptionnelle... 

Cela dit, ma grande, avec ton passage, t'as vu combien de kilos j'ai pris ?!!

Bon, je ne les ai pas volés.
Le lendemain même de ton départ, j'ai bouffé, que dis-je, englouti,  les deux gros baklavas, les trois kouignettes qui restaient, et les quatre loukoums.
J’ai aussi fini deux petits boreks censés être à la viande et qui étaient en fait au fromage. Ce qui prouve qu’on ne doit faire confiance à un Arménien qu’avec parcimonie. Surtout s’il est épicier.
Pour être honnête, chez les enfants, j’ai fini avec l’Ours les boreks qui restaient, il y en avait  quand même sept.
Des grands.
Mais là, l’Ours et moi avons été aidés par Heure-Bleue, Manou et JJF.
Il y eut peu d’aide…
Ces kilos seraient restés en nombre raisonnable si l’Ours n’avait pas, au cas où une fringale soudaine nous aurait saisis, eu l’idée de faire deux immenses quiches.
Nous en avons laissé une.
Mais je n’ai pas résisté au gâteau qui a suivi…
Combien de temps vais-je mettre à perdre ces kilos ?
Nous sommes aujourd’hui jeudi et j’ai encore deux cents grammes de trop.
Tornade ne repassant à la maison qu’au mois d’août, j’ai des chances de récupérer des mensurations raisonnables.
La seule chose qui me console, c’est la plainte d’Heure-Bleue.
Elle pleure sur cette scandaleuse injustice qui fait que cent grammes de gâteau lui font prendre une livre qu’elle mettra un mois à perdre tandis que deux jours de goinfrerie me feront prendre deux kilos que je perdrai en trois jours.
C’est dégueulasse, je sais…
Mais qui a dit que le monde était juste ?  

mercredi, 28 mai 2014

Mythique ? Mi-toc !

Mon monde s’effondre !
Toute ma vie, oui toute ma vie, j’ai vécu parmi les femmes.
Dès l’enfance même car j’avais trois sœurs, une mère et Malika pour me dispenser la tendresse et l’affection dont j’ai toujours eu grand besoin.
Sauf les quatre années passées chez des fous où l’existence des femmes n’était révélée qu’à travers celle plus ou moins hypothétique de quelques exemples piqués au hasard des pages de la Bible.
Le côté positif de la gent féminine représenté par Ève et la Vierge Marie.
L’autre aspect, plus inquiétant et qui remportait les suffrages des Frères n’était que très vaguement abordé et sous forme de mise en garde.
Il y était question de traîtrise au travers de Dalila, cette s… qui avait trahi Samson.
Puis de Madeleine, autre s… à qui le Christ dut dire « Noli me tangere » car elle ne pensait qu’à l’entraîner sur la pente glissante ( !) de la luxure.
Quand je vous disais que ce sont des fous…
On ne me parla que bien plus tard et très vaguement de Lilith, l’adultère et la non soumission à l’homme étant mal vus.
Donc, disais-je, mon monde s’effondre. Un monde où j’ai vécu parmi les femmes et dont on m’a seriné qu’elles étaient, contrairement aux hommes, capables de faire plusieurs choses à la fois.
Je le croyais volontiers, n’ayant pas creusé le sujet mais ayant constaté que ma mère pouvait poser une assiette, m’envoyer une taloche et répondre à mon père que « si c’était pas trop demander, il pourrait quand même amener les couverts que je ne suis pas une esclave quand même, quoi ! »
Plus tard, la lumière de mes jours et d’autres représentantes de la plus jolie moitié de l’humanité m’ont affirmé, selon les moments, que « oui les femmes peuvent faire plusieurs choses à la fois » ou « les hommes ne peuvent penser qu’à une chose à la fois ».
Ce dernier point étant généralement souligné chaque fois qu’on m’a dit « Oui mais non, attention derrière toi ! Tiens attrape ça ! Mais bleu, tu vois. » ou « mais tu ne penses qu’à ça !  »
Ce qui s’est souvent soldé par une plat ou un verre cassé et a conforté Heure-Bleue dans l’idée que non seulement les hommes ne peuvent faire qu’une chose à la fois mais que le sien n’a pas de cervelle et en plus a le diable au corps.
Eh bien, lectrices chéries, cette vision du monde à pris un sévère coup dans les dents hier.
Et grâce à vous.
Ou à cause de vous, tout est affaire de point de vue.
Oui, la lecture de vos commentaires sur la note que j’ai commise hier a sapé les bases d’un univers que je pensais solidement bâti.
Avec un ensemble confondant, vous avez toutes affirmé que vous étiez incapables d’écrire en écoutant la radio !
Vous ! Lectrices chéries et toutes les autres femmes de ma vie !
Vous qui avez toujours été ce phare qui a guidé ma route depuis la naissance.
Vous dont j’escomptais bien, fainéant comme je suis, que vous le feriez jusqu’à ma mort histoire d’échapper à l’effort de me guider moi-même.
Vous n’êtes pas capables d’écrire en écoutant Pascale Clarke ou une autre de ces voix qui font le charme de la radio ?
J’ai l’impression d’avoir été toute ma vie comme un papillon devant une lumière !
Toujours brûlé, jamais éclairé…

mardi, 27 mai 2014

La note, s’il vous plaît.

Il faudra que j’explique un jour à Heure-Bleue que France-Inter n’est pas un DVD.
Que je vous dise.
Le matin, en ouvrant ses yeux verts, Heure-Bleue déroule un texte rôdé depuis longtemps.
- Minou, quelle heure est-il ?
- Huit heures moins vingt…
- Minou, quelle heure est-il ?
Je me lève et vais à la chambre répéter « Huit heures moins vingt… »
- Que fais-tu debout si tôt ?
- Je me lève tous les jours vers sept heures moins le quart…
- Ah bon ?
Dit-elle, comme si l’ordre du monde s’était soudain modifié la nuit dernière…
- Tu veux ton petit déjeuner ?
- Oui, tu me dis si Mab a écrit ?
Je prépare le petit déjeuner, lui dis si Mab a écrit et je vaque à mon tour matinal sur les blogs.
A neuf heures le second acte commence.
Heure-Bleue se lève.
« Belle, sans ornement, dans le simple appareil
   d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil. »
comme disait Jeannot et demande « tu me fais deux rico, Minou ? »
Là commence l’objet de l’explication.
Heure-Bleue commence.
- Minou, tu as une idée ?
- De ?
- Pour ma note d’aujourd’hui ? De quoi je peux parler…
Une minute d’un profond silence s’écoule, j’ouvre la bouche.
Trop tard ! « Je sais ! » dit-elle alors que j’ai l’air d’un gardon sorti de l’eau.
- Minou, j’écris, éteins la radio, tu la remettras après.
- Tu sais, ils ne vont pas répéter exprès pour moi, ce que je n’entendrai pas est perdu…
- Sois mignon, je ne peux pas écrire avec la radio.
Je ne dirai rien, j’écris avec la radio. J’arrive même à écrire en écoutant la radio.
Pourquoi pas elle ? Mystère…
J’entends pourtant depuis longtemps « les femmes peuvent faire plusieurs choses en même temps, pas les hommes ».
Il faudra quand même que je lui dise « France-Inter n’est pas un DVD, il ne reprend pas là où tu as demandé une pause ».
Mais ce n’est pas urgent.
Après tout j’écoute le bulletin de sept heures, beaucoup plus complet que celui de neuf heures.
Mais quand même…

lundi, 26 mai 2014

Une fois ta mère l’an honoreras…

C’est barbare, je sais mais je ne peux résister.
« Mais tu ne penses qu’à manger !!! » me disait Mab hier matin.
Eh bien non, Mab.
Je ne pense pas qu’à manger.
Je pense à faire les courses pour préparer à manger, bien sûr.
Mais pas que.
Je rêvasse, dans les rues de Paris, à bien d’autres choses que manger.
J’y ai plein de souvenirs que je dois ranger, expurger et mettre en forme pour les raconter sur mon blog.
Je termine enfin l’étude du « DAC »,( « Digital to Analog Converter », soit « convertisseur numérique-analogique ») qui permettra à Nadia d'entendre ce que contiennent réellement ses CD.
Je lis aussi un livre qui me saoule un peu, un machin italo-croate qui traite des inévitables « secrets du Vatican », mais bon, j’en suis aux deux-tiers, je vais le finir.
Je vais aussi traîner avec Heure-Bleue chez les enfants vérifier que Merveille tient toujours jalousement à ce que papy ne regarde qu’elle. Ce qu’évidemment je ne fais pas.
Je me promène avec Heure-Bleue et vois d’autres blogueuses.
Je vais au musée avec d’autres amis qu’Heure-Bleue ne connaît pas.
Je discute de haute-fidélité avec un ami qu’Heure-Bleue connaît.
Je papote interminablement avec Heure-Bleue qui me répète les choses, tandis que quand je fais la même chose, d’après elle je radote…
Évidemment, comme toujours, je regarde les filles.
Heure-Bleue prétend que je suis en bonne voie pour Alzheimer.
J’ai apporté la preuve du contraire hier chez une fleuriste où nous n’étions pas allés depuis l’an dernier.
Nous y étions donc allés acheter un bouquet que je devais offrir à JJF, ma fille adoptive, mère de deux merveilles, dont Merveille.
A ma grande surprise, une jeune fille brune, très brune, nous accueillit.
Je ne pus retenir « Mais j’ai le souvenir d’une rouquine flamboyante, ici !!! »
La rouquine est venue prestement de l’arrière boutique, ravie, annoncer qu’elle était toujours là.
Et a agité une immense tresse rousse à mon attention.
J’étais content.
J’aime que les choses soient un peu stables…
A part penser à manger, qu’ai-je donc fait d’autre ?
Ah oui ! J’ai passé un après-midi épuisant avec Merveille.
T’ai-je dit, Mab, que Merveille est belle ?
Tu vois bien, Mab, que je ne pense pas qu’à manger…