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mardi, 29 avril 2014

La presse peu pressée…

J’apprends ce matin avec stupeur que les greffiers sont en rogne par voie de grève depuis un mois.
Ce qui me remplit de stupeur ce n’est pas que les greffiers soient en grève, non, c’est que les journalistes, ce que j’ignorais jusqu’à présent, sont des intermittents du boulot.
Rendez-vous compte, lectrices chéries, que chaque jour apporte par leur voix des faits divers qu’on connaît en détail depuis trois jours car ils passent en boucle dès que vous ouvrez votre navigateur.
En revanche, un mouvement social qui met le doigt sur les inconvénients induits par une réforme « à la hache » de la justice ne semble pas intéresser ceux qui justifient tous leurs dérapages par « le public a le droit de savoir »…
A l’exception de son immatriculation, nous savons tout sur le scooter qui a permis au Président de la République de se livrer aux délices du « coup de canif » dans les draps d’une actrice.
Grâce à la merveilleuse rapidité des communications, nous savons qu’une touriste à partagé sa pizza avec Richard Gere, ce dont nous n’avons objectivement rien à cirer.
Mais que les actions engagées en justice n’avancent pas parce que les greffiers se sont mis en grève, ça nous ne l’apprenons qu’un mois plus tard.
Qu'une avalanche de fautes de français nous avertisse qu'un truand a été envoyé ad patres pour cause de concurrence féroce dans le commerce illicite nous garantit de longs développements à longueur de bulletins. Beaucoup moins longs que ceux qui vont s'étendre sur les départs en vacances et leur incidence sur l'économie hôtelière. 
Qu’un traité régissant les relations commerciales transatlantiques qui pourrait bien faire d’énormes dégâts en laissant aux entreprises le droit de battre en brèche des lois qui risquent d’obérer les profits attendus de leurs investissements ne tracasse pas trop nos journalistes non plus. Il faut qu’un opposant au traité TAFTA soit invité à la radio pour qu’on l’apprenne et que du coup on daigne enfin nous avertir que ce traité est en discussion depuis près de vingt ans.
Déjà, que des traités qui engagent deux continents se trament discrètement, soit. Que ce traité soit délibérément discuté sans que les citoyens de vingt-huit pays censément démocratiques ne sachent pas à quelle sauce ils vont être mangés est douteux.
Mais que les acteurs de la presse généraliste, si sourcilleux sur « le droit à l’information » se taisent pendant des années alors qu’ils nous abreuvent de faits divers sans intérêt est proprement scandaleux !
Heureusement que Closer nous avertira quart d’heure avant le lancer du premier missile que la guerre est déclarée…

lundi, 28 avril 2014

J’ai passé un dimanche serin.

En cage mais sans chanter…
Pour que je me sente bien, j’ai besoin de soleil, qu’il fasse beau.
Contrairement à Verlaine, le « doux bruit de la pluie, par terre et sur les toits » ne me transporte pas.
Surtout quand il faut aller chercher le pain…
Ce que je fais très souvent, Heure-Bleue n’étant en état de sortir, comprenez habillée, qu’à une heure où les restaurants songent à dresser les tables du dîner.
Le vrai, le repas du soir, pas le dîner des Suisses qui apparemment se couchent tôt puisque leur dîner se prend vers midi.
Comprenez moi bien, lectrices chéries. Il n’est pas question, à force de beau temps de voir notre pays transformé en désert sec comme un cœur d’huissier.
Non, non, non... C’est simplement que plus la température est clémente, plus j’ai le loisir de voir  autre chose que des nonnes.
Non que même très habillées, les femmes ne soient pas belles, Marlène Jobert dans « Le passager de la pluie » est tout à fait émouvante dans son imperméable blanc cassé.
Mais dans « Nous ne vieillirons pas ensemble » elle était si belle, émouvante aussi quand elle renvoie Jean Yanne à ses chères études…
Et pas qu'à cause de sa mini-jupe.
Bon, d’accord, encore une rousse aux yeux clairs me direz vous.
Que voulez vous, je suis comme ça. C’est comme les faux plis dans une chemise, quand ils sont trop vieux, on a beau les repasser, ils restent obstinément et se font remarquer à la première occasion.
Cette digression sans intérêt pour vous dire, lectrices chéries –j’ai abandonné l’idée d’avoir des lecteurs- qu’aujourd’hui encore il fait un temps de m… et que je commence à en avoir marre !

dimanche, 27 avril 2014

Le parfum…

Vous est-il arrivé, lectrices chéries, d’être dans « une disposition de l’âme » comme disait Louise de Vilmorin, où soudain, à cause d’une odeur, d’un bruit, d’un brusque changement de lumière, d’être transportées ?
Ailleurs, à un autre moment, avec toutes les sensations de ce moment qui vous reviennent brutalement.
De ces petites choses qui vous en rappellent mille autres.
C’est quasiment comme si on était ramené à ces cours d’Histoire si ennuyeux qu’ils vous poussent à la somnolence et à l’envie pressante d’une récréation qui sonnerait en avance.
Je parle là de cours d’Histoire, non que ce soit l’Histoire qui soit en cause mais plutôt ces profs que l’exercice de leur métier ennuyaient profondément. Les élèves aussi, pour le coup…
Eh bien il m’est arrivé il y a peu, devant mon PC, la fenêtre ouverte à mon côté, de me trouver dans cet état.
Je ne sais quelle fragrance, venue d’on ne sait où m’a transporté.
Je serais bien incapable de vous dire où.
Simplement, je me suis retrouvé, le regard vague, devant mon écran, à rêvasser à je ne sais quoi. D’important sûrement puisque mon cœur s’est serré, mes mains se sont arrêtées sur mon clavier.
Tout ce que je peux vous dire là-dessus, lectrices chéries, c’est que c’était bien.
Bien comme un premier rendez-vous. Et que ça sentait bon. Et que le ciel était beau.
J’ai été ramené brutalement sur terre par le passage du train qui va à Deauville ou Cherbourg.
C’est là que j’ai su ce qui m’avait plongé dans cet état second.
Il y a, en bas, de l’autre côté du jardin de l’immeuble, une maison, ancienne la maison, et vieux le jardin. Dans ce jardin, il y a un immense lilas mauve. Non, pas mauve, presque violet.
Et ce lilas embaume, vous ne pouvez pas savoir comme il embaume.
Le savoir, découvrir ce qui m’avait amené là,  a un peu gâché mon réveil mais je vous assure, lectrices chéries, qu’il y a des moments où rêver éveillé vous fait un bien fou…

samedi, 26 avril 2014

Bretteurs et menteurs sans vergogne.

Vergogne : Subst. Féminin. Vieilli ou littéraire. Peu usité.
Pudeur, retenue, modestie.

Pourquoi diable ai-je songé hier à ce vieux mot ?
Parce qu’il n’est guère utilisé aujourd’hui que dans la « locution familière » comme disent les dictionnaires qui parlent de « loc. fam. sans vergogne ».
Oui, lectrices chéries, pourquoi cette affaire de vergogne ?
C’est là que le dictionnaire de l’Académie pointe du doigt une dure réalité : Peu usité.
Ce « peu usité » à propos de « vergogne » est vrai à un point que je n’imaginais pas.
Pensez à un type qui voit tous les mois arriver un virement de 21.000 € sur son compte bancaire, montant amputé des cotisations sociales qui frappent chaque salarié dûment déclaré à l’URSSAF.
Il ne reste alors à ce pauvre hère « écrasé par les charges » qu’un peu moins de 16.400 €.
Vous auriez pensé, lectrices chéries, voir un jour ce type à la télé vous expliquer avec sérieux que « tout le monde sera mis à contribution pour récupérer ces fameux  cinquante milliards mais que les bas revenus seraient épargnés » ?
Oubliant de nous dire au passage que le sien aussi, serait épargné.
Vous auriez pensé ça de quelqu’un qui verra, le 28 du mois au plus tard, le solde de son compte s’accroître de 16.000 € ?
Vous auriez seulement osé penser que quelqu’un qui n’a payé de sa poche ni un repas, ni un taxi, ni un loyer ni un costume, bref, qui a vécu gratuitement, aurait été se présenter devant les Français pour leur dire que, dans un élan rare de générosité, le gouvernement qu’il dirige épargnera « ceux qui ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté et les retraités qui relèvent du minimum vieillesse ».
Vous auriez pensé qu’un type qui vit gratuitement, plus exactement à nos frais, et entasse chaque mois près du revenu annuel d’un smicard viendrait dire à la télévision qu’on peut vivre avec 977 € mensuels ?
Vous auriez pensé que ce type oserait dire ça ?
Eh bien oui, lectrices chéries, il a osé.
Je l’ai entendu.
Vous comprenez maintenant pourquoi ce type m’a fait penser à « vergogne » et son « peu usité »…

vendredi, 25 avril 2014

Rêveries du promeneur solitaire sur les blogs…

Les réactions de deux blogueuses aux aléas de leur vie sentimentale m’ont interpellé au point que je m’y suis intéressé.
La curiosité, bien sûr, mais la diversité du sort qui les touche et la disparité de leurs réactions m’ont poussé à les observer.
Enfin les observer… Les lire.
Lire leurs blogs. Lire les commentaires qui sont laissés sur leurs notes.
L’une a un blog peu nourri.
Elle y conte, assez rarement, les aventures de l’enfant qu’elle eut d’un précédent amour.
Elle est un peu plus prolixe sur les déboires et déceptions qu’elle tire du lien qu’elle a bien du mal à entretenir avec un homme que je dirais plutôt « évanescent » pour rester délicat.
Elle a « le cuir trop tendre » à mon avis et je connais pas mal de femmes qui auraient dépecé à coup de pince à ongles celui qui se serait conduit avec elles de la sorte.
Heure-Bleue et quelques blogueuses avec je suis –encore- en bon termes auraient même commencé par les yeux.
C’est d’ailleurs pourquoi je fais très attention…
Une autre semble souffrir de solitude mais se protège d’une armure pleine de trous et d’un caractère assez rébarbatif qui, croit-elle, la mettra à l’abri de déceptions dont elle semble avoir été largement pourvue néanmoins.
Ça en dit long sur l’efficacité de l’armure.
Cette autre, donc, écrit plus régulièrement. Des notes à la fois froides et tristes. Désespérées et désespérantes.
Les deux souffrent. C’est évident. Les deux ont peur, soit de la solitude, soit d’être « mal accompagnées ».
Il n’est pas là question de mérite, de leur mérite, en la matière. Si c’était au mérite nous serions tous seuls, lamentablement seuls.
Je lis ces deux femmes depuis longtemps et j’en ai tiré quelques enseignements.
L’une sait faire confiance et s’abandonne avec confiance. Elle se fait avoir bien sûr mais elle vit des expériences intéressantes. Des fois « c’est bien », des fois « c’est pas bien », elle est heureuse puis malheureuse mais sa vie ne semble jamais vide.
Du moins il s’y passe des choses, des disputes, des larmes, des tremblements, des moments où il faut faire « bonne figure » parce qu’il y a l’enfant.
Et d’autres moments, j’en suis sûr, où elle se jette sur son lit en pleurant sur la rusticité de son compagnon et où elle se dit, comme dernièrement, que ce serait mieux s’il exerçait ses talents sur quelqu’un d’autre. Pour ce que je lis de lui, il semble indifférent mais pas à la manière dont le voyait Watteau, encore moins Samain.

L’autre semble perpétuellement malheureuse comme les pierres. La peur de « se faire avoir », ce qui lui est manifestement arrivé, la conduit à mordre la première main qui se tend vers elle. La peur de s’abandonner l’amène à être si enfermée dans une citadelle de béton qu’il y a peu de chance pour que quelqu’un armé d’autre chose qu’une pioche parvienne à la toucher.
D’ailleurs elle se défend farouchement d’être sensible à une forme quelconque d’attendrissement ou de sentimentalité. Pas question de s’attacher à qui que ce soit. Ne parlons pas de faire un enfant. Quelle horreur ! Un lien ! Le résultat le plus courant auquel elle semble parvenir est de n’intéresser que les amateurs d’aventure  sans lendemain. Autant dire sans lien. Elle effleure par moment et par inadvertance le sujet mais c’est pour en dire aussitôt que « ce n’est pas étonnant », « j’ai l’habitude » ou « je connais ».
L’ignorance, réelle, affichée ou feinte, des réactions de son compagnon du moment ne semble pas la traumatiser.
On pourrait presque la croire si on ne lisait pas ses notes sur une longue période.
Ni l’une ni l’autre ne traverse une vallée de roses.
J’en retire l’impression que si l’une se roule de temps en temps dans les pétales de roses, l’autre persiste à ne poser le pied que sur les épines les plus dures…
Voilà où mènent les rêveries du promeneur solitaire sur les blogs…