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vendredi, 09 mai 2014

J’ai fait du beau avec du lait.

Avant de vous relater un truc aussi passionnant que la réalisation d’un entremets « caramel au beurre salé » à 1,47 €  il me revient la question d’une lectrice chérie.
A la suite d’une note, celle-ci m’a écrit un truc du genre :
« Naaaaannn !!! C’est pas vraiiii ! C’est vraiiii ? Tu vas aller voir un psyyyyy ? »
Meuh non, voyons, lectrice chérie ! Ça ne m’est jamais venu à l’idée.
Du moins récemment.
Pourquoi diable irais-je expliquer à quelqu’un qui va, au mieux, lâcher un « Hmmm… » deux fois dans les quarante-cinq minutes de la consultation et ne m’adressera la parole qu’à la fin d’icelle pour marmonner en lisant mon chèque « Hmmbbll cent quarante euros… Hmmm… » et ajoutera d’une voix claire « Eh bien, c’est parfait ! La semaine prochaine, même jour même heure ? »
Hein ? Pourquoi ferais-je ça, lectrice chérie ?
Revenons à mon entremet.
J’ai donc, hier soir, commencé la préparation du dîner par celle de l’entremets promis à Heure-Bleue.
C’est vachement fastoche, il n’est pas même question de se souvenir de la technique maternelle dans la préparation Francorusse.
Même pas besoin.
Même pas besoin.
Bon, là je mens car j’ai tout de même regardé au dos de l’enveloppe les « conseils de préparation » pour constater qu’il en allait en 2014 comme en 1954.
Il suffisait de délayer le contenu du sachet dans un demi-litre de lait, d’amener le tout à ébullition puis de touiller ça feu doux pendant trois minutes avant de le répartir dans des coupes et les mettre au réfrigérateur.
Ne râlez pas, lectrices chéries ! Je vous avais prévenues que ce serait particulièrement inintéressant !
Mais ne pleurez plus, séchez vos larmes, votre tourment touche à sa fin.
Comme pressenti par tout mari maqué depuis des décennies avec une houri certes ardente mais qui déteste le lait, le résultat ne s’est pas fait attendre.
- C’est trop sucré !
- Ah ?
- Oui, et ça a trop le goût de lait…
- Bon…
Je me doutais bien du résultat.
Alors j’ai tout bouffé.
Un demi-litre d’entremets.
Tout seul. Oui, tout seul.
Je sors de la salle de bains.
Il m’a semblé entendre la balance ricaner sur mon passage…

jeudi, 08 mai 2014

Chez Mango j’ai ri…

Bon, je sais, ça ne tombe pas tout à fait juste et nous ne sommes pas encore en été.
Cela dit, hier après-midi j’ai accompagné Heure-Bleue à la poursuite de son diamant vert, l’entremet à la pistache des bonnes sœurs de je ne sais quelle congrégation.
En réalité ce qui branchait la lumière de mes jours c’était l’entremet au caramel au beurre salé mais il n’y a pas de film qui s’appelle « A la poursuite du diamant jaune » alors, hein…
Nous sommes donc allés boulevard Haussmann, chez Lafayette Gourmet.
My god ! C’est l’endroit de toutes les tentations !
Oui, toutes les tentations car même les misses de l’entrée sont mignonnes…
Rien qu’à passer devant les rayons, j’ai senti mon foie fabriquer des triglycérides en pagaille !
Nous étions partis avec l’idée de nous contenter de cet entremet. Claquer 1,47 € nous paraissait raisonnable.
Heure-Bleue semblait heureuse de son entremet.
Comme je suis plutôt gentil, je me suis bien garder de dire que je me demandais si les bonnes sœurs avaient vraiment la veine écolo prétendue.
Parce que franchement, vous avez déjà fait de la poudre de beurre, vous ?
Pendant que j’imaginais toutes les opérations chimiques à réaliser pour faire un sachet de poudre capable de gélifier un demi litre de lait et lui donner le goût de crème caramel au beurre salé en quelques brèves minutes, nous parcourions des allées pleines de choses délicieuses.
Et inabordables…
La somme de 1,47€ s’étant transformée en plus que ça, nous sommes sortis avant d’être complètement ruinés et repartis vers Saint Lazare.
Et c’est sur le chemin que je suis resté estourbi par une monstruosité dans la vitrine de mon titre.
Un costume était si curieusement taillé que le mannequin, apparemment de mensurations normales, semblait être devenu la statue de Scarron.
C’est quand j’ai vu combien la boutique comptait tirer de cette horreur que éclaté de rire et que m’est venu le titre de cette note.
Il m’est aussi venu à l’esprit que pour oser proposer de telles guenilles à un tel prix, il fallait non seulement être doté d’un culot d’acier et d’un fournisseur particulièrement laxiste sur les procédures de contrôle en fabrication mais aussi avoir la chance insigne d’avoir une clientèle aussi myope qu’aisée…
Comment ce quartier, si plein de boutiques de luxe dont aucune vitrine n’aurait osé, il y a seulement cinq ans, afficher un vêtement mal taillé a-t-il pu se laisser aller ainsi ?
Encore un petit effort et, grâce à la croissance qu’on nous promet depuis quelques décennies maintenant, le VIIIème arrondissement sera une copie de la Goutte d’Or…

mercredi, 07 mai 2014

Grâce à vous, je m’édite

 

mon_cartable.JPG

Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Une d’entre vous, une prétend que lorsque je n’ai rien à dire, ça prend habituellement une centaine de lignes.
Bon, je ne dirai pas que cette mauvaise langue est Muse car, pour rien au monde, je ne voudrais froisser une lectrice chérie…
Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous parler.
Je risque bien néanmoins de prouver qu’elle n’a pas tout à fait tort.
C’est en cherchant une des trop nombreuses injonctions à arpenter les couloirs des hôpitaux de l’APHP que je me suis fait une de ces réflexions qui me rassurent sur la survivance de quelques neurones dans la béchamel qui meuble mon crâne.
Oui, lectrices chéries, Heure-Bleue qui jusque récemment se contentait de me trouver déjanté me considère désormais « gâteux gravissime » ce qui, pour quelqu’un censé m’adorer jusqu’à la mort, n’est pas très sérieux
Bref,  j’ai donc commencé à fouiner dans mon petit cartable en cuir fauve pour chercher ce foutu papier. C’est là qu’il m’est revenu incongrûment que j’avais toujours refusé cet insigne épouvantable qui désigne aux foules « le jeune cadre plein d’avenir » : Cette petite mallette, hélas en plastique pleine fleur, à qui on essaya vainement de donner un peu de fausse noblesse en l’affublant du sobriquet britannique « attaché-case », avait envahi tous les couloirs de l’entreprise.
Elle était censée badigeonner d’une couche de sérieux des gens qui ne l’étaient au fond pas plus que moi.
Si certains –lèche-cul, j’en suis sûr- mettaient dedans des documents, d’autres, je l’ai vu, y logeaient leur sandwich et le quart de rouge qui va avec.
Voilà, lectrices chéries, à quoi je pensais en cherchant ce papier. Je repensais à cette époque où j’occupais la position enviable de « jeune cadre » alors qu’aujourd’hui je fais malheureusement partie des « vieux tableaux »…
Je me rappelais notamment trois accessoires qui me différenciaient de nombre de mes collègues.
Tous rejoignaient leur voiture avec, accrochée à la main « la samsonite » qui les classait à coup sûr.
J’avais quant à moi autre chose.
Parfois rien mais souvent ce petit cartable fauve que j’affectionnais particulièrement, offert par une des amoureuses de l’Ours. J’eus aussi une petite mallette de cuir roux, offerte par une Heure-Bleue qui à l’époque m’admirait encore –ça a cessé quand elle a découvert que je ne valais pas cher-.
Une de mes préférées fut une petite mallette de cuir du XIXème siècle, achetée sur une brocante. Elle suscitait l’envie de me la voler chez certains collègues et fut, hélas, détruite par un ami censé la faire réparer quand un morceau vint à s’en détacher…
Aaahhh… Si vous aviez vu cette mallette. Rien à voir avec cette horreur en platique qui, avec le complet sombre de rigueur, vous donne l’air un soldat de 2ème classe dans une armée de zombies.
Certes, selon les mots d’Heure-Bleue, « je ne ressemblais à rien avec mon look d’étudiant attardé » mais j’aimais mieux ne ressembler à rien que ressembler à tous ces autres…

mardi, 06 mai 2014

Bof.

J'avais hier soir, l'idée d'une note.
Elle s'est envolée avec mon dernier rêve...

lundi, 05 mai 2014

Ce quartier est généreux, il était né faste…

Samedi, Heure-Bleue et moi sommes allés à Paris.
Encooooore ??? Vous écriez vous, lectrices chéries.
Oui, encore, lectrices chéries…
Ce fut quand même un voyage studieux, il était en effet fortement question d’être sûrs que le manque de thune allait bien transformer nos choix cornéliens en manque de choix draconiens et pas en débâcle financière.
Cela dit, ce fut une promenade plutôt sympa. Heure-Bleue a découvert avec stupeur que le plus vieux métier du monde s’exerçait toujours en approchant la rue Saint-Denis.
Le nombre et la bonne humeur apparente des péripatéticiennes montraient qu’à l’évidence, la reprise économique approchait…
J’ai été ravi de constater que ce coin, malgré les offensives des agents immobiliers avait gardé quelque chose d’immuable.
J’ai traîné Heure-Bleue rue du Faubourg Saint-Denis, chez un Turc dont l’adresse m’avait été donnée par un autre Turc avec qui j’avais engagé la conversation devant « notre » kebab de la rue des Batignolles.
J’ai été ravi. La viande était du veau et non de la dinde. Le soleil et la présence de touristes mêlés à la population habituelle du quartier, plutôt mate, brune et mal rasée me convenait tout à fait.
Heure-Bleue, elle, n’a pas été conquise. Mais elle est assez « bêcheuse XVIIème » et n’apprécie pas trop les coins dits « mélangés ».
Un moment, nous parlions de ce quartier qui, depuis que je le connais c'est-à-dire une cinquantaine d’années, a toujours été « le quartier turc ».
Il est délimité au nord par la rue de Petites Écuries, à l’ouest par la rue du Faubourg Poissonnière, à l’est par les boulevard de Strasbourg et « le Sébasto » et au sud par la rue Réaumur.
J’ai machinalement dit à la lumière de mes jours :
- Le quartier a peu changé finalement…
- Ah bon ?
- Oui, c’est un quartier sympa qui commence à vivre vers cinq heures du matin.
- Et comment tu sais ça ? Comment tu connais ce quartier ?
- Oooohhh làààà… Je le connais depuis longtemps.
Notre promenade fut agréable. Heure-Bleue m’a dit « tu me referais des pâtes comme hier ? » sur un ton qui m’aurait plutôt fait penser à tout autre chose que des pâtes…
Mais j’ai quand même refait des pâtes comme hier en rentrant à la maison.
Elles n’avaient pas le même goût que la veille.
C’est l’avantage de la cuisine à la maison sur l’industrie, on ne fait jamais deux fois la même chose…