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dimanche, 01 juin 2014

Le léopard des Batignolles...

Histoire de donner un nouvel élan à notre vie, Heure-Bleue et moi avons décidé de changer totalement notre façon d’occuper nos journées.
Alors, lectrices chéries, « vous savez quoi ? » comme disent les djeuns et les moins djeuns ?
Eh ben on est allé à Paris…
Mais on a changé. On n’est pas descendu à Saint-Lazare. On est descendu à Pont-Cardinet.
Oh, je sais… Ça ressemble à quelque chose de connu, ça vous a un air de déjà vu.
Alors que non. Enfin si. Bon, peut-être.
Nous sommes allés chercher un döner rue des Batignolles, avons joué à « Carmen et la Hurlette » sur un des bancs de la place puis, les doigts gras et le cœur léger, nous sommes partis vérifier que les choses qu’on connaissait étaient bien là, conformes à nos souvenirs.
Évidemment, Heure-Bleue est tombée à la renverse quand elle a vu la boutique de l’encadreur remplacée par une boutique de « schmattès ».
Je l’ai retenue avant qu’elle ne jetât une brique dans la vitrine de l’usurpateur de souvenirs.
Nous avons continué vers la place Villiers dont nous savons depuis des lustres qu’elle ne s’appelle plus place Villiers mais place Prosper Goubaux. Mais on s’en fout, ça fait maintenant bientôt quarante-cinq ans qu’une autre place autrement célèbre s’appelle Charles de Gaulle mais, à part les touristes étrangers, tout le monde parle de la place de l’Etoile, alors hein...
Ce n’était pas de ça que je voulais vous parler mais quasiment une vie avec « une qui parle fille » tout le temps donne une forte tendance à la digression et au « coq à l’âne »…
Ce dont je voulais vous entretenir, lectrices chéries, c’est de lumière.
Oui, parmi les choses les plus belles de ce coin de Paris, et qui ne changera pas sauf guerre nucléaire, il y a la lumière.
La lumière de cette espèce de « part de camembert » qui va de la place Pereire –je sais, elle est devenue la place du Maréchal Juin mais tout le monde s’en fout- au square des Épinettes et dont la pointe est au Jardin des Tuileries, est exceptionnelle.
Même quand le temps est gris, il n’arrive jamais à y être vraiment triste.
Quand il fait beau, la lumière du printemps illumine tout. Le ciel y est d’un bleu qu’on ne retrouvera, plus au nord, que vers le Sacré Cœur. Après, c’est fini.
Bon, vous me direz qu’éclairer la Porte de la Chapelle, une des plus moches de Paris, avec une telle lumière aurait été un gaspillage…
Mais dans ce coin du XVIIème où Heure-Bleue grappille des miettes d’enfance en protestant d’une absence totale de sensation de nostalgie, la lumière d’hier après-midi était à couper le souffle.
Alors pensez, le souffle d’un emphysémateux…
Il n’empêche que nos pas, conduits par Heure-Bleue, ont soigneusement évité de nous amener jusqu’au boulevard des Batignolles.
Le croisement de la rue de Rome et de ce boulevard offre en effet, par beau temps, une superbe vue du Sacré Cœur et du début du IXème arrondissement qui, vous le savez, est mon arrondissement préféré.
Sans doute dans le but louable de m’éviter un pincement de regret de n’y avoir pas un appartement.
Je vous dirai une autre fois toutes ces boutiques, immeubles et ruelles calmes qu’on peut parcourir quand on connaît le coin…

samedi, 31 mai 2014

Un petit coup de rhume ?

Vous savez toutes, lectrices chéries, grâce à la merveilleuse propension des blogs à répandre des informations inutiles, qu’Heure-Bleue a un rhume.
Et une chose me choque profondément, oui, oui, lectrices chéries, profondément !
Ce qui donc, me choque profondément, c’est que vous la plaignez, elle, au choix, d’avoir un rhume ou d’avoir un mari qui a un rhume !
Mais jamais le mari, moi, votre Goût préféré qui lui aussi a un rhume.
Ce qui me met à l’agonie, bien sûr, mais normalement.
Je me contente de mourir en faisant attention à ne pas déranger, je croupis dans mon coin, je m’éteins doucement, je souffre le martyre mais en silence.
Enfin presque, de temps en temps je m’offre un gémissement, espérant attirer l’instant de compassion de la journée, celui qui me permettra de supporter une agonie que je pressens interminable et douloureuse…
Tandis que chez la lumière de mes jours, le même rhume prend des proportions quasiment dantesques !
Heure-Bleue n’a pas un rhume, elle.
Heure-Bleue ne meurt pas, elle.
Elle n’a pas le ton réservé de Marguerite Gauthier expirant doucement –sauf dans la Traviata où elle officie sous le pseudo de Violetta pour hurler une agonie avec un souffle que lui envieraient tous les tubards de la planète-.
Non, Heure-Bleue a « l’agonie Palais Garnier ».
Surtout la nuit.
Elle me réveille avec des « Je ne te réveille, pas Minou ? » gémissants.
Avec des « Je sais que je ronfle mais j’a le nez bouché, excuse moi Minou, allez dors… »
Comme si je pouvais.
Le matin, après le « Minou, je peux avoir mon petit déjeuner ? » réclamé d’une voix mourante, on me dit « Oui, je peux bien mourir la nuit, tu t’en moques ! » d'une voix nettement plus vive.
Puis « Tu entends comme je tousse ? » et « Dis moi, tu crachais toi, hier ? »
On me réclame des détails, une longue vie commune a salement émoussé la notion de pudeur et de quant-à-soi entraînant des questions comme  « C’était de quelle couleur, Minou ? Moi c’est blanc… »
Oui, l’information significative est là : Heure-Bleue après des décennies de conseils et de nombreuses séances d’entraînement dispensées par l’Ours, a enfin appris à cracher et s’est rendu compte que c’était bien moins difficile à digérer comme ça.
Voilà où mène un rhume chez la lumière de mes jours.
Et c’est elle que vous plaignez ?
Franchement, lectrices chéries, ça me troue !

vendredi, 30 mai 2014

Le train de sénateur…

Je viens de lire la longue complainte de Gérard Longuet sur la maigreur de ses émoluments de sénateur.
Ému par le triste sort que la République réserve à ses élites, je suis allé regarder de plus près la misère que l’Etat verse à ses représentants les plus méritants et les actions d’éclat de ce pauvre homme.
Ce pauvre hère ne perçoit effectivement qu’une aumône.
Aumône composée d’un chèque mensuel de 7,100 € bruts d’indemnité, d’un autre chèque mensuel de 6,412 € d’indemnité de frais de mandat.
Ce qui le sauve de la famine, c’est enfin d’un troisième chèque de 7,548 € pour s’adjoindre des collaborateurs, ce qui n’a rien d’obligatoire.
L’impôt que je verse obligeamment au Trésor Public lui permet, outre ces gras émoluments, de voyager gratuitement sur le réseau de la SNCF, ce qui, aux dernières nouvelles, n’est pas le cas des chômeurs.
Quand je pense que je paie si cher le billet qui m’amène à Saint-Lazare…
Bref, ce brave homme se plaint de toucher pas loin de quinze SMIC chaque mois, desquels seront ôtés les retenues habituelles pratiquées sur les salaires des fonctionnaires.
Et je soupçonne qu’il n’assume pas gratos son rôle de vice-président de l’UMP, rôle qui doit lui valoir le remboursement du peu de choses qu’il paie…

Subsiste tout de même un certain manque de cohérence, chez cet homme.
Lui que j’ai toujours entendu revendiquer une appartenance à la droite. Droite d’autant plus dure qu’elle n’est pas poussée par la faim, sauf celle du pouvoir.
Eh bien, figurez vous que cet homme, qui rédigea le programme économique du FN, participa à la création du mouvement Occident, célèbre pour son goût de l’éviction du territoire français de toute trace de peau mate et d’idée de gauche, n’hésita pas à faire avancer ses idées à coup de poings, humaniste qui rédigea la charte du GUD, ce qui valut à la fac de droit Assas le surnom malicieux de « fac de droite » puis participa à la fondation du mouvement Ordre Nouveau.
Mouvement dont j’ai encore l’affiche, abondamment placardée sur le Boul’Mich’,  dans les yeux, un beau brun, l’air décidé, la mèche rebelle de Victor Mature dans un peplum des sixties, tendant le doigt façon « Oncle Sam » et intimant au passant « Rejoins tes camarades ! » le tout dans les tons bleu, blanc, rouge agrémentés de l’inévitable torche qui sied au patriote « qui en a ».  
C’est un de ces chantres du libéralisme féroce, quasiment partisan du darwinisme social, qui vante partout la vertu et la force du choix et de l’assomption de ses choix,  qui conseille de quitter un emploi quand on n’en est pas satisfait et d’aller ailleurs chercher ce que votre patron vous refuse, qui prétend qu'il faut assumer les risques qu'on prend.
Bref, il me chiffonne que ce type de droite plutôt féroce et qui crache sur « l'assistanat » qu'il repère dans toute aide sociale ou chaque fois qu'une obole est tendue avec moult conseils à quelqu'un victime du système qu'on encense et qu’on souhaite encore plus violent.
Du coup je me demande pourquoi ce type qui n’en fout pas lourd à part ratiociner et s’estime mal payé avec près de quinze SMIC, dont une part sortie de ma poche, n’abandonne pas son boss pour aller gagner sa croûte ailleurs…
Et quand je pense que ce type parle souvent d’être fidèle à ses convictions.
A moins qu’il ne nous ait toujours caché ses convictions les plus profondes.
Sans doute beaucoup moins avouables…

jeudi, 29 mai 2014

Je vais. Comme ce bac là va. Je flotte...

« Seigneur suis je l'exception? Je peux écouter la radio, faire mes emails, répondre au téléphone et avoir 2 ou 3 multi chats »
M’a dit Tornade dans son commentaire.
Commentaire auquel j’ai ajouté les accents car son clavier QWERTY est sûrement celui de son « british boulot »…
C'est vrai, Tornade, dans ton genre tu es exceptionnelle... 

Cela dit, ma grande, avec ton passage, t'as vu combien de kilos j'ai pris ?!!

Bon, je ne les ai pas volés.
Le lendemain même de ton départ, j'ai bouffé, que dis-je, englouti,  les deux gros baklavas, les trois kouignettes qui restaient, et les quatre loukoums.
J’ai aussi fini deux petits boreks censés être à la viande et qui étaient en fait au fromage. Ce qui prouve qu’on ne doit faire confiance à un Arménien qu’avec parcimonie. Surtout s’il est épicier.
Pour être honnête, chez les enfants, j’ai fini avec l’Ours les boreks qui restaient, il y en avait  quand même sept.
Des grands.
Mais là, l’Ours et moi avons été aidés par Heure-Bleue, Manou et JJF.
Il y eut peu d’aide…
Ces kilos seraient restés en nombre raisonnable si l’Ours n’avait pas, au cas où une fringale soudaine nous aurait saisis, eu l’idée de faire deux immenses quiches.
Nous en avons laissé une.
Mais je n’ai pas résisté au gâteau qui a suivi…
Combien de temps vais-je mettre à perdre ces kilos ?
Nous sommes aujourd’hui jeudi et j’ai encore deux cents grammes de trop.
Tornade ne repassant à la maison qu’au mois d’août, j’ai des chances de récupérer des mensurations raisonnables.
La seule chose qui me console, c’est la plainte d’Heure-Bleue.
Elle pleure sur cette scandaleuse injustice qui fait que cent grammes de gâteau lui font prendre une livre qu’elle mettra un mois à perdre tandis que deux jours de goinfrerie me feront prendre deux kilos que je perdrai en trois jours.
C’est dégueulasse, je sais…
Mais qui a dit que le monde était juste ?  

mercredi, 28 mai 2014

Mythique ? Mi-toc !

Mon monde s’effondre !
Toute ma vie, oui toute ma vie, j’ai vécu parmi les femmes.
Dès l’enfance même car j’avais trois sœurs, une mère et Malika pour me dispenser la tendresse et l’affection dont j’ai toujours eu grand besoin.
Sauf les quatre années passées chez des fous où l’existence des femmes n’était révélée qu’à travers celle plus ou moins hypothétique de quelques exemples piqués au hasard des pages de la Bible.
Le côté positif de la gent féminine représenté par Ève et la Vierge Marie.
L’autre aspect, plus inquiétant et qui remportait les suffrages des Frères n’était que très vaguement abordé et sous forme de mise en garde.
Il y était question de traîtrise au travers de Dalila, cette s… qui avait trahi Samson.
Puis de Madeleine, autre s… à qui le Christ dut dire « Noli me tangere » car elle ne pensait qu’à l’entraîner sur la pente glissante ( !) de la luxure.
Quand je vous disais que ce sont des fous…
On ne me parla que bien plus tard et très vaguement de Lilith, l’adultère et la non soumission à l’homme étant mal vus.
Donc, disais-je, mon monde s’effondre. Un monde où j’ai vécu parmi les femmes et dont on m’a seriné qu’elles étaient, contrairement aux hommes, capables de faire plusieurs choses à la fois.
Je le croyais volontiers, n’ayant pas creusé le sujet mais ayant constaté que ma mère pouvait poser une assiette, m’envoyer une taloche et répondre à mon père que « si c’était pas trop demander, il pourrait quand même amener les couverts que je ne suis pas une esclave quand même, quoi ! »
Plus tard, la lumière de mes jours et d’autres représentantes de la plus jolie moitié de l’humanité m’ont affirmé, selon les moments, que « oui les femmes peuvent faire plusieurs choses à la fois » ou « les hommes ne peuvent penser qu’à une chose à la fois ».
Ce dernier point étant généralement souligné chaque fois qu’on m’a dit « Oui mais non, attention derrière toi ! Tiens attrape ça ! Mais bleu, tu vois. » ou « mais tu ne penses qu’à ça !  »
Ce qui s’est souvent soldé par une plat ou un verre cassé et a conforté Heure-Bleue dans l’idée que non seulement les hommes ne peuvent faire qu’une chose à la fois mais que le sien n’a pas de cervelle et en plus a le diable au corps.
Eh bien, lectrices chéries, cette vision du monde à pris un sévère coup dans les dents hier.
Et grâce à vous.
Ou à cause de vous, tout est affaire de point de vue.
Oui, la lecture de vos commentaires sur la note que j’ai commise hier a sapé les bases d’un univers que je pensais solidement bâti.
Avec un ensemble confondant, vous avez toutes affirmé que vous étiez incapables d’écrire en écoutant la radio !
Vous ! Lectrices chéries et toutes les autres femmes de ma vie !
Vous qui avez toujours été ce phare qui a guidé ma route depuis la naissance.
Vous dont j’escomptais bien, fainéant comme je suis, que vous le feriez jusqu’à ma mort histoire d’échapper à l’effort de me guider moi-même.
Vous n’êtes pas capables d’écrire en écoutant Pascale Clarke ou une autre de ces voix qui font le charme de la radio ?
J’ai l’impression d’avoir été toute ma vie comme un papillon devant une lumière !
Toujours brûlé, jamais éclairé…