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vendredi, 11 juillet 2014

Histoire de science faction…

Hélas, lectrices chéries, vous devrez encore me supporter quelque temps…
C’est du moins ce que laisse supposer le compte-rendu du radiologue.
Ce personnage est, comme mon épouse préférée et unique, quelqu’un que j’aime et  déteste. C’est sans doute dû aux deux points communs qu’il partage avec la lumière de mes jours.
Comme elle, il me dit chaque fois que je le vois quelque chose d'agréable et il a des rapports désastreux avec la ponctualité.
J’ai dû attendre près de quatre heures les résultats de ce « scan ».
Je me suis inquiété un moment, non pour moi mais pour Manou et Heure-Bleue.
L’angoisse semble un état inné chez elles.
Manou fume et a passé beaucoup de temps dans la rue.
Heure-Bleue a trop chaud. Plus que d’habitude. Du coup elle transpire, boit de l’eau, retranspire et passe beaucoup de temps à dire « Je suis sûre que je pue ! Est-ce que je pue, Minou ? »
Mes objurgations n’y changent rien.
Elle ajoute « Évidemment, toi tu ne sens rien… Toi non plus Manou, vous deux vous ne sentez rien… »
Manou tente « on a la peau mate, nous, ça doit être pour ça… C’est une question de peau… »
Erreur ! Du coup Heure-Bleue commence a dire que Merveille, l’Ours et elle puent, qu’ils ont la peau claire et que…
Mais bon, ça lui change les idées…
J’ai lu Libé in extenso.
J’ai fini mon bouquin.
Et j’ai attendu.
Attendu.
Attendu…
Heure –Bleue m’a enjoint de boire des millions de litres d’eau sous le prétexte que « tu n’as qu’un rein, il faut que tu élimines l’iode, tu sais que ce n’est pas bon pour les reins. » Etc.
On a fini par appeler «  Monsieur Le Gooooût ?  
Je me suis donc précipité.
D’abord sur le second chapitre du compte-rendu dès son impression.
Celui qui donne le détail de mon état abdominal, ceci afin d’être sûr de pouvoir me délecter de mon second péché mignon.
Oui, après, bien après, les rousses, il y a les « single malts » nord-écossais.
Je lis avec délectation que
« Le foie est de taille, de morphologie normales et de densité homogène sans dilatation des voies biliaires intra ou extra hépatiques. 
Absence d’anomalie de l’aorte, de la veine cave inférieure et des axes vasculaires digestifs et rénaux. »

Youpeee!!! Mes deux babies hebdomadaires sont sauvés et je vais pouvoir me jeter sur le « jamòn de Jabugo » !
Le reste est ennuyeusement standard. Il n’y a que l’état désastreux d’éponges mitées par la clope qui, au moins, n’a pas bougé depuis 2010.
Cet épanchement, qui n’a rien de synovial, terminé, sauf si vous voulez des détails sur mon pancréas, vous pouvez être rassurées lectrices chéries.
Heure-Bleue me dit « en plus tu as des analyses de bébé ! », soulagée elle aussi.
Mon tempérament méfiant me pousse à me demander si ce n’est pas, plutôt que ma santé, la crainte de devoir préparer elle-même son petit déjeuner ou pire, changer toute seule l’enveloppe de couette.
Cette dernière épreuve restant pour moi un enchantement. Une fois l’an environ, je lui demande de le faire sous un prétexte fumeux et j’admire la lutte enflammée de la lumière de mes jours contre le monstre de tissu rétif. Comme je ne vais plus au cirque depuis longtemps, j’apprécie un spectacle comme celui-là à sa juste valeur.
Dernier détail qui a son importance, lectrices chéries : Mon cœur est resté, tel celui que j’avais il y a cinquante ans, dans son état initial d’artichaut.

mercredi, 09 juillet 2014

My god !

J’ai lu hier une nouvelle qui m’a secoué et ému bien plus que le gel des retraites.
Vous savez toutes, lectrices chéries, que parmi les merveilles du monde, il y en a une dont il n’est fait mention dans aucun livre.
Seuls Botticelli et Fra Angelico en ont meublé abondamment leurs œuvres.
Enfin, non, pas qu’eux, mais eux seuls l’ont fait de façon aussi éclatante et émouvante.
Cette nouvelle, donc, m’effondre !
À la veille de passer un scanner qui risque de pourrir le reste de mes jours en les ramenant à un nombre bien trop réduit à mon goût, le Web lui-même me fout le moral en l’air.
Oui, lectrices chéries ! Le changement climatique aurait des conséquences insoupçonnées et autrement plus graves que la fonte de la banquise, l’acidification des océans ou l’assèchement des terres cultivables.
L’action du changement climatique sur la couche nuageuse de certains pays risque bien d’avoir pour conséquence de ramener au rang de souvenir lointain des merveilles comme celle-ci :
rousse.jpg
Oui ! Le changement climatique pourrait bien signifier la disparition des rousses !
Ouais ! Leur peau aussi !
Bon, des roux aussi mais je dois avouer à ma grande honte que ça me fait moins d’effet.
C’est idiot car il faut bien des roux et des rousses pour fabriquer des petites rousses et des petits rouquins mais que voulez-vous, les roux ne m’ont jamais mis dans le même état d’hébétude que les rousses.
Votre Goût est ainsi fait…
L’action de l’ensoleillement exagéré sur un gène particulier conduirait à l’inactivation de celui-ci, au grand dam des amateurs de son effet.
Selon le docteur Alistair Moffat, tandis que seulement 5% de la population française serait rousse, la proportion de 13% des populations irlandaise, anglaise et écossaise risquerait de pâtir sévèrement de l’inactivation de ce gène.
Inutlie de dire qu’une Irlande, une Angleterre et une Écosse sans rousses perdraient l’essentiel de leur attrait pour les bruns mats comme moi qui se foutent quand même éperdument de la beauté de leur paysage, obnubilés qu’ils sont par l’idée de batifoler avec des rouquines…

mardi, 08 juillet 2014

Scène de méninges.

Hier, bien que nous ne regardons la télé que quelques minutes par jour, ça a paru sans doute exagéré à notre décodeur, ce truc qui nous sert essentiellement d’horloge.
Il se mettait au repos toutes les trois heures environ, comme un bébé.
Il fallait le stimuler afin qu’il daigne au moins afficher une heure pas trop fantaisiste.
Vous savez sans doute, lectrices chéries, que votre serviteur aime bien que les automates fonctionnent comme des automates.
C'est-à-dire sans que j'aie à intervenir dix fois par jour.
Aussi, passés deux jours de ce régime, je me suis enquis auprès de mon fournisseur d’accès au réservoir de rumeurs de ce qui arrivait à ce malheureux matériel.
Après quatorze minutes d’attente, j’eus droit au discours plutôt renversant d’une idiote **.
Je me suis même posé deux questions.
J’ai commencé par me demander si ça valait vraiment le coup d’aller à l’école jusqu’à plus d’âge pour y apprendre les arcanes des sciences physiques.
Ensuite, plutôt désespéré, je me suis demandé si je ne devais pas me rendre à l’évidence que ces lois de la physique, si longuement démontrées et si durement apprises, ne valaient plus un clou.
Et pourquoi cet effondrement moral soudain chez votre Goût adoré, lectrices chéries ?
Que je vous conte cette affaire de « déconneur TV ».
Dès que j’eus en ligne la demoiselle, celle-ci me recommanda avec l’assurance donnée par des années d’ignorance :
- Bon, vous éteignez votre décodeur.
- Bien, et ?
- Rien, vous attendez… Voilà, je lance le test…
- Le décodeur éteint ?
- Oui monsieur.
- Ah…
- Oui, je suis en train de tester à distance le fonctionnement de votre décodeur.
- Mais il est éteint !
- C’est normal. C’est la procédure.
- Alors vous testez un décodeur éteint ?
- Oui, et je vérifie qu’il répond correctement aux tests.
- Il fait ça comment ? Sans énergie puisqu’il est éteint ?
Là, mon univers, celui qui tient debout grâce au principe de la conservation de la quantité de mouvement qui me permet de voir le soleil se lever chaque matin, eh bien mon univers vient de s’effondrer.
Oui, ma dépanneuse de haut vol vient de me répondre, avec dans la voix, ce soupçon du mépris de celle qui sait face à une andouille :
- C’est grâce à la haute technologie, monsieur, c’est la haute technologie ! C’est comme ça que ça marche.
Il est apparu au cours du test qu’elle avait oublié de me demander de rallumer le décodeur… Il a fallu recommencer.
Le test s’est mal passé. J’eus droit à un « code d’échange ». Je me suis précipité à la boutique adéquate pour en obtenir un nouveau. Il me fut donné sans difficulté.
Je l’installai aussitôt.
Pour me rendre compte que la boîte contenait trois cordons au lieu de quatre.
Manquait le plus important car je dispose d’une grosse réserve des autres.
Oui, le cordon secteur, celui avec cette petite prise si particulière, celle qu’on ne voit que rarement…
Oui, j’avais un décodeur tout neuf, installé, rebranché de presque partout et qui ne pouvait fonctionner. Le boutiquier m’a enjoint de tout ramener le lendemain.
Je me rappelai alors que j’étais censé avoir un cordon de ce type. J’ai fouiné dans mes BAM.
La « boîte à m… », dite « BAM », celle où on trouve tout ce qu’on aurait dû jeter il y a longtemps, complément indispensable de la boîte à outil.
Et je l’ai trouvé.
On a donc pu se faire bourrer le mou à vingt heures…

**
J'avais écrit « une, sans doute ravissante, idiote » mais d'aucunes, ignorant sans doute la filmographie de B.B. ont pris ça pour de la misogynie. Donc je m'empresse de corriger...

dimanche, 06 juillet 2014

Fashion victim…

Pauvre enfant que P'tite Sœur...
Après deux épouvantables journées de douleur dues à la séparation, que dis-je,  l’arrachement, Heure-Bleue et moi sommes retournés à Paris ensemble pour tenter de trouver ce fichu « maillot de bain flottant ».
Mal nous en prit !
Nous aurions pourtant dû nous méfier…
De Claudie Pierlot en Bonpoint, de Petit Bateau en Tartine et Chocolat, de Lili Gaufrette en Temps des Cerises, personne ne proposait ça.
D’aucunes car ce sont des femmes qui tiennent ces boutiques,  d’aucunes donc m’ont même regardé d’un air qui m’a fait me demander si je n’avais pas pissé sur le parquet de leur boutique ou si je n’étais pas arrivé chez elle la braguette largement ouverte sur un caleçon douteux…
Quelque chose aurait dû pourtant attirer mon attention.
Je suis entré, car Heur-Bleue préfère de loin que ce soit moi qui m'y colle, d’abord dans une boutique Petit Bateau.
Ça commença mal. Pourtant, la porte à peine refermé j’avais, de cette voix qui fait mon charme, dit « Mesdames, bonjour. »
On aurait juré le présentateur de « Rendez-vous à cinq heures » dont la voix fit se pâmer des millions d’auditrices dans les années cinquante.
Le silence seul me répondit. J’ai regardé de plus près l’assistance et les marchandises.
Rien à dire sur les marchandises.  L’assistance était en revanche constituée essentiellement de jeunes femmes plutôt mal élevées. Après de longues minutes d’attente j’ai élevé la voix.
- Excusez-moi !
La tenancière a daigné cesser son papotage pour me regarder.
- Auriez vous des « maillots de bain flottant, s’il vous plaît ? »
J’hésite sur l’expression de son visage et celui de maintes pétasses de l’assistance.
Quelque chose entre le mépris pour quelqu’un désireux d’acheter une chose comme ça et la honte qu’on pût la trouver chez elle.
Après un « non, monsieur… » suivi d’un « désolée » de circonstance, je suis sorti.
Je commençai à comprendre pourquoi c’était moi qui m’y collais chaque fois.
On n’est trahi que par les siens…
Le chemin continua jusqu’à une boutique de la rue de Courcelles.
Là, nous vîmes enfin le… la… la chose.
Un épouvantable caparaçon rose vif, d’aussi mauvais goût qu’une vanne de Canteloup et épais comme l’humour de Roucas. Et en plus ils le vendent…
Le machin qui vous pousserait à noyer le bébé plutôt que lui apprendre à nager.
Je suis sorti de la boutique et ai appelé mon fils, horrifié que j’étais.
- Oui papa ?
Là, désolé je suis pour la confrérie des bignoles, espèce envoie de disparition mais je n’ai pu retenir un :
- Mais où et avec qui as-tu pu choper ce goût de concierge !?
- Mais pourquoi ?
- Tu as vu ce que tu veux faire porter à P’tite Sœur ? Tu as vu ce truc hyper moche ?
- Ben c’est J.T. qui en avait offert un à JJF pour Merveille il y a six ans !
- Et alors ? C’est parce que ça vient d’A.P.C. que c’est beau ?
- Ben… Passe moi môman s’il te plaît…
Ce fut finalement une longue et agréable promenade qui nous mena, de Pont Cardinet à la Porte Champerret par de longs méandres boutiquiers.
Cela dit, il va nous falloir trouver autre chose pour l’anniversaire de P’tite Sœur.
Je pressens d'autres kilomètres de marche d'ici la fin de juillet…

 

samedi, 05 juillet 2014

La fusion ? Une énergie matrimoniale…

Heure-Bleue et moi serions, selon certaines sources, un couple fusionnel.
Je me dois néanmoins de rassurer Lili qui semble à la fois stupéfaite et effondrée.
Oui ! Le monde de Lili s’écroule sous l’effroyable nouvelle :
Oui ! Heure-Bleue et Le-Goût peuvent vivre loin l’un de l’autre pendant plusieurs heures !
Aujourd’hui je vais même lancer un rocher dans l’océan sans fond des croyances sans fondement.
Bon, honnêtement, il s’agit plutôt d'un pavé dans la mare.
Hier, c’est moi qui ai disparu pour l’après-midi.
Quand je suis revenu, pas livide mais échevelé comme d’habitude et l’épaule droite démontée par le poids des achats au Monop’ de la Chaussée d’Antin, Heure-Bleue était toujours vivante.
J’ai rêvé un instant d’être accueilli comme un type extra, genre le Messie, le mec qui manque à tout le monde.
La réalité hélas fut moins enthousiasmante et en aucun cas ne dépassa la fiction contrairement à une idée répandue par Mark Twain (si, si, j’ai vérifié que ma mémoire ne me faisait pas défaut).
On me demanda, alors que je venais d’entrer dans l’appartement « tu veux que je t’ouvre, Minou ? »
Comme j’étais déjà dans la place, l’autre signification possible de ce « tu veux que je t’ouvre, Minou ? » m’a un instant inquiété. J’ai imaginé la lumière de mes jours, armée du couteau à rosbif et animée d’intentions homicides…
Mais non, Heure-Bleue était simplement contente de voir réapparaître sur le seuil le seul homme capable de lui faire des… des petites crèmes à la pistache.
Ça m’a semblé insuffisant sur le coup mais, hein…
Mais vous savez, lectrices chéries, que si nous passons beaucoup de temps ensemble, nous en passons aussi beaucoup chacun de notre côté.
Sinon, comment pourrions nous passer tant de temps à papoter, à rire, à nous chamailler si nous n’avions pas recueilli, chacun de son côté, de nouvelles du monde extérieur ?
Vous n’aviez jamais pensé à ça, j’en suis sûr…