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dimanche, 25 mai 2014

Venit, vidit, vicit…

Tornade est venue.
Elle a vu.
Elle a vaincu.
Et j’ai pris deux kilos…

Eh oui lectrices chéries, nous avons, vendredi soir, commencé tous trois un pèlerinage sur les terres du IXème.
Puis hier, seuls enfin, comme peuvent être seuls les amoureux… de la bouffe, nous avons poursuivi ce pèlerinage vers les terres du IXème, puis du VIème.
Vendredi déjà, pétrifiés de désir, nous nous sommes précipités... au premier étage des Galeries Lafayette.
Non, pas celles des fringues. Celles dites « Lafayette Gourmet ».
J’entendais déjà les hurlements de mini-néphro le mois prochain de juin rien qu’à passer devant le rayon des fromages.
Nous nous endormîmes enfin.
Repus.
C'est-à-dire l’estomac à la limite de l’explosion.
Puis samedi, après que Tornade eut dévasté le salon de coiffure et qu’à un ami de Cholet –vous savez bien, cette pâle copie des aventures de Noé, ce bled où il pleut tout le temps sauf quand on dort et encore je ne suis pas sûr-  j’eus expédié une cellule phono Ortofon afin qu'il puisse écouter ses disques vinyles, nous sommes repartis en pèlerinage donc.
Ce périple nous amena d’abord, à pied pour bien profiter de la pluie, à la « Grande épicerie d’Orient ».
Pure merveille où nous pûmes acheter des loukoums, des boreks et des baklavas.
Au fur et à mesure que le sac se remplissait, je sentais déjà des athéromes monstrueux se former insidieusement dans des artères pourtant en bon état à la descente du train.
Chargés, enfin Tornade chargée car je profite de sa forme éblouissante pour la laisser porter les paquets, nous somme repartis prendre le bus qui nous amènerait chez Odette.
Une manifestation contre la modification des rythmes scolaires entraîna une modification du trajet du bus et allongea le trajet.
Toujours à l’affut de quelque chose d’intéressant, nous avons repéré un attroupement boulevard Saint-Germain.
Oui, Tornade à l’œil perçant pour les choses utiles et elle avait aussitôt repéré la boutique Larnicol, cause probable de l’attroupement.
Nous sommes enfin arrivés chez Odette. Nous avons mangé quelques choux et bu du café. Puis nous avons pris une boîte de choux « pour la maison parce qu’Heure-Bleue aime ça »...
Tornade, elle, fut déçue par les choux et leur pâte « pas pâte à choux, quasiment américaine mais bon ça plaît, ça doit être pour le tourisme » a-t-elle dit la bouche pleine.
Nous avons passé un moment agréable et sommes repartis, toujours sous la pluie, à la recherche du bus. Nous avons alors remonté le boulevard Saint Germain. Tornade, voulant se remettre de la « déception Odette » me traîna à marche forcée chez Larnicol et se vengea cruellement par l’achat de « kouignettes », gâteaux perfides dont je vous ai déjà plusieurs fois entretenues, lectrices chéries.
Voilà pourquoi la balance s’est cruellement vengée…

vendredi, 23 mai 2014

Le vieux concourt, mais pas bien vite…

Mercredi, avant la douche du retour entièrement prévue par Météo-France, nous sommes allés voir les merveilles.
Merveille 1ère m'embrassa après m’avoir assuré de son amour, amour d’autant plus indéfectible que, ses devoirs étant faits, le motif de dispute principal avait du coup disparu…
Dès qu’elle sentit chez moi un embryon d’intérêt pour Merveille 2ème, elle me proposa de jouer à un « jeu de cancre ».
Pourquoi jeu de cancre ? Parce que le jeu était un « jeu de dés silencieux », celui auquel on peut jouer en classe sans se faire serrer…
Vous savez comme sont les enseignants, assez sourcilleux quant à l’attention portée à leurs paroles.
Deux petits cochons de latex donc, à jeter, avec un score dépendant de la position des cochons à l’atterrissage.
Merveille me savait borgne et indulgent mais, cet après-midi là, me pensait carrément aveugle et débile.
Merveille se mit donc à tenter de me gruger un peu –beaucoup- exagérément, pour tout dire de façon voyante.
Je la surpris modifiant la position d’atterrissage de ses deux cochons de sorte qu’ils lui rapportassent un max de points.
Je lui dis :
- Tu as triché, Merveille…
- Moi ?!!! Dit-elle en papillotant des yeux, vous savez, cette arme redoutable dont Merveille abuse.
- Tu me prends pour une andouille, Merveille ?
Et c’est là qu’on reconnaît la diplomate née, celle qui est prête à tout pour gagner, à commencer par l’usage de l’arme fatale du charme.
Elle osa, oui ! Elle osa me lancer, avec ce regard clignotant irrésistible :
- Si tu veux, Papy, tu pourras tricher au prochain coup, je te montrerai si tu veux…

Elle me confia aussi un autre secret dont je ne peux vous parler…
Heure-Bleue et moi ne sommes pas tricheurs.
Nous avons en plus la mauvaise habitude de tenir nos engagements.
Vous voyez où ça nous a menés.
Il y a des jours où je me demande si nous avons fait le bon choix…

jeudi, 22 mai 2014

Curiosity…

N’allez pas croire que Paris n’est qu’un musée peuplé de touristes et de garçons de café atrabilaires.
Tout y est à voir.
Ou curieux…
Auriez-vous pensé un instant que dans cette rue du XVIIème arrondissement, surtout dans cette partie de l’arrondissement,  « bourge »  s’il en est, on pouvait voir le « chat bignole » ?

chat_bignole.JPG


Oui, même les chats d’ici sont parisiens.
Curieux et reluquant avec un peu de mépris le passant.
Je suis sûr que ces chats savent très bien si on est parisien ou non.
Celui-ci plus que les autres. Ce chat habite en haut de la rue de Rome et, derrière la vitre de sa fenêtre, voit passer un tas « d’étrangers » toute la journée.
Pour être honnête, il voit passer un tas de Parisiens, ceux qui ont hésité entre la gare Saint-Lazare et la gare de Pont Cardinet, première gare en direction de l’Ouest sauvage.
Pour être encore plus  honnête, Heure-Bleue et moi sommes passés par là, poussés par l’envie de voir si la vitrine de l’antiquaire propose toujours ces deux vases de Gallé qui la tentent et les deux petits bronzes qui me font craquer.
Pour être toujours plus honnête, c’est aussi poussés par l’envie de vérifier que l’Auvergnat qui propose cette « saucisse au couteau » délicieuse est ouvert…
Que je vous dise, la rue de Rome, de la gare Saint Lazare à l’entrée du boulevard Pereire, me passionne depuis l’enfance.
C’est le quartier de la SNCF, certes, mais surtout le quartier des luthiers.
Les vitrines y proposent des tas de choses qui me passionnent depuis longtemps, depuis 1962 pour être précis.
Et non, pour une fois il ne s’agit pas que des filles.
Si vous aviez vu ces vitrines ! Pleines de matériel haute-fidélité arrivant des Amériques. Si vous êtes sages, lectrices chéries, vous pourrez regarder les photos d’un appareil dont j’ai fait une copie dès 1965. En bien moins joli évidemment mais fonctionnant aussi bien. Les schémas en ayant été diffusés dans une revue de 1963 précieusement conservée par votre Goût préféré.

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Il y avait, et il y a toujours, ces vitrines de lutherie, pleines de pièces de bois finement ciselées, qui vous montrent que la facture d’un violon ou d’une guitare est un travail de Romain. Plus exactement de Crémonien…

 

luthier.jpg


Il y avait, et il y a encore, ces vitrines de vieux bouquins à reliure de cuir, aux titres gaufrés et dorés. J’y avais repéré une édition des Tragiques, d’Agrippa d’Aubigné –mais si, vous connaissez, lectrices chéries, c’est là qu’on lit  « une rose d’automne est plus qu’une autre exquise »- malheureusement hors de mes moyens.

Imaginez comme toutes ces choses pouvaient passionner un gamin intéressé par la musique, la poésie et les sciences…

mercredi, 21 mai 2014

Instant tanné.

Hier, je vous ai parlé de Bourganeuf.
Ce n’était pas que par hasard.
Ni pour dire du mal des Creusois ou donner à Seringat l’occasion de nous parler d’un pâtissier de ses connaissances.
D’ailleurs lectrices chéries, je n’ai jamais mis les pieds à Bourganeuf.
C’est seulement que m’a traversé l’esprit le souvenir d’une dame charmante et fort courageuse.
Je vous ai peut-être déjà parlé d’une boutique du XVIIIème qui me confiait, pour meubler –beaucoup- mes vacances scolaires et – un peu – mon porte-monnaie,  le montage de kits que certains clients considéraient comme trop difficiles à monter par eux-mêmes.
Le rapport avec Bourganeuf ?
J’y viens.
Cette dame habitait l’immeuble et faisait le ménage de la boutique qui en occupait le rez-de-chaussée.
Les matins où j’y passais, que ce soit pour y prendre mon ouvrage, l’y rendre ou jouer au vendeur, elle officiait. Très sérieusement, toujours sérieusement.
Elle me paraissait très vieille alors qu’elle devait avoir une soixantaine d’années, était veuve et vivotait de la pension d’un mari mort un dimanche d’une crise de paludisme attrapé en faisant la guerre je ne sais où.
Le ménage de la boutique mettait un peu de margarine dans les épinards de sa maigre pension. 
Et elle parlait. De tout. Si elle n'avait pas fait le ménage de la boutique, elle n'aurait pas échangé trois mots dans la journée.
Mais elle parlait surtout de sa ville natale et du héros national qui y était né, du moins très près de chez elle.
Elle était intarissable sur Raymond Poulidor.
Ce cycliste remplissait la vie peu animée de madame B. Elle en parlait comme s’il se fût agi de son fils.
Vous me connaissez depuis assez longtemps pour savoir que l’idée d’effort, surtout sportif, me donne des boutons mais cette dame était fort gentille et je l’écoutais, si ce n’est avec beaucoup d’attention, au moins avec patience.
Aucune des places de plus brillant second du cyclisme français ne lui échappait.
« C’t’un gars du pays ! C’est pas un yéyé, lui ! »
J’opinais. Elle posait son balai et continuait « Tu vois mon garçon, il est de Bourganeuf, enfin, juste à côté. Ah c’est vrai, tu connais pas Bourganeuf… C’était bien Bourganeuf quand j’étais gamine… »
Elle reprenait son balai, finissait de ramasser les balayures, vidait le cendrier énorme comme une soupière et puant comme un cent de boucs –je ne fumais pas encore…- et partait en disant « Ça m’a fait du bien de parler du pays mon garçon. »
Après un silence elle ajoutait « Je le sais bien que tu te fous de Poulidor. T’es bien un Parigot… »
Un jour elle est repartie à Bourganeuf.
Voilà pourquoi je vous ai parlé de Bourganeuf hier, lectrices chéries…

 

mardi, 20 mai 2014

La traversée de Paris.

Je vous ai déjà parlé de la blogueuse qu’on aime ?
Enfin, l’une d’entre elles ?
Oui, Heure-Bleue et votre Goût adoré, aimons beaucoup.
C’est notre truc, ça, aimer, ça nous occupe.
Eh bien, hier, nous sommes allés à Paris… Oui, je sais, lectrices chéries, encore…
Hier donc, nous avions rendez-vous à Paris avec cette blogueuse qu’on aime d’autant plus qu’elle n’habite pas à Bourganeuf.
Vous ne connaissez pas Bourganeuf, lectrices chéries ? C’est en plein milieu de la Creuse. Bref, notre blogueuse eût habité là-bas, nous ne l’eussions point aimée. Surtout avec les tarif éhontés pratiqués par la SNCF.
Nous étions donc, Heure-Bleue et moi, partis pleins d’allant pour Paris. Nous avions frimé un peu, genre « on se la fait culturelle », en parlant de l’expo Fragonard et Watteau au musée Jacquemart-André. Arrivés à la gare Saint Lazare, puis montés dans le bus qui nous mena au Petit-Pont, il faisait si beau que la température croissante a fait évaporer nos envies de culture.
Nous avons donc rejoint notre blogueuse, avons constaté benoîtement que nous l’aimions toujours et du coup nous nous sommes jetés avec voracité sur… Les petits choux à la crème d’Odette. Délicieuse jeune femme parlant au bas mot quatre-vingt-six langues et servant ses petits choux avec célérité.
Je me demande si elle n’est pas payée à la guelte…
Nous avons ensuite emprunté le quai de Montebello, l’air était rafraîchi par la Seine proche, j’ai traîné Heure-Bleue et notre comparse dans l’entrée d’un immeuble que je connais depuis bien plus longtemps qu’Heure-Bleue, oui, c’est celui de la photo, quand je vous dis que Paris recèle plein de merveilles.

maison_tournelle.JPG
Faut cliquer pour voir mieux

Après une longue conversation avec une boutiquière du quai de la Tournelle car, je ne sais pour quelle obscure raison où il était question de rappeler à Heure-Bleue comment on disait « le sel » et « l’ange » en hébreu, ça a dérivé sur le monothéisme et la laïcité.
La boutiquière est une Berbère charmante et cultivée aussi la conversation traîna en longueur. Pressée par l’heure, la blogueuse qu’on aime nous a abandonnés pour cause d’engagement ailleurs.
Nous sommes alors repartis vers un boulevard Saint Germain étonnamment calme, à la recherche d’un café. J’ai offert à Heure-Bleue un petit bouquet de roses qui sentaient la rose et pas le pétrole et nous nous sommes arrêtés à la terrasse d’un café.
Nous avons commandé un café, histoire de préparer le prochain « arrêt pipi ».
Un moment, alors que nous papotions, une odeur rare maintenant à frappé mes narines, celle de « l’Amsterdamer ».
J’ai dit à Heure-Bleue « c’est étrange, on dirait qu’on fume la pipe. »
- C’est derrière toi, ça sent bon, hein ? J’aime bien…
Je me suis retourné et j’ai vu la version casher de George Sand, en plus vieux mais tirant avec application sur son brûle-gueule. Une copie de Denise Epstein.
Nous sommes repartis vers Saint Lazare, passant par le pont de l’Archevêché, alourdi par des tas de cadenas qui lui donnent le look doré des chefs d’œuvre de l’art pied-noir.

archevêché.JPG
là aussi


Oui, c’est bien de là qu’on a cette vue de Notre-Dame qu’on trouve sur les cartes postales.
La preuve :

notre_dame.JPG
Et puis là aussi


Puis nous avons décidé de prendre le pont d’Arcole et donc pris le Quai aux Fleurs.
Jankélévitch y a habité et la plaque démontre avec quel brio un philosophe peut vous balancer des évidences à la figure.

quai_aux_fleurs.JPG
Et encore là


Puis nous avons continué et sommes passés devant la maison d’Héloïse et Abélard.

Héloïse_&_Abélard.JPG
Ainsi qu'ici.


« Qui fut châtré et puis moine » me récita Heure-Bleue à ce moment et me rappela que nous nous étions disputés sur ce quai un hiver il y a bien quarante ans.
Ce qui a donné à cette histoire de castration un parfum inquiétant.
Nous sommes arrivés à la maison d’humeur joyeuse.
On a même dit du mal de je ne sais plus qui, c’est dire…
Alors, lectrices chéries, je vous le dis, si vous voulez, je donne pour pas cher des cours de délayage pour faire des notes vides et sans intérêt mais longues…
A part ça, reconnaissez que Paris, c'est quand même beau, non ?