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mercredi, 26 mars 2014

Dissonance...

Je vous ai déjà conté cette histoire d’oreillers « en cafouillon » où je fus piégé par sa voix pour une fois melliflue.
Ce matin, histoire d’éviter à Heure-Bleue une cruralgie féroce, plus connue sous le nom de « tour de rein », j’ai changé l’enveloppe de la couette.
J’ai fait un gros effort pour le faire moi-même car voir Heure-Bleue se battre avec une enveloppe de couette est un spectacle de qualité. De haute tenue, même.
J’ai bien envie de le voir mais elle refuse…
Mais bon, la pousser dans un fauteuil roulant pendant quatre-vingt-dix jours pour cause de col du fémur ne m’emballe pas.
Alors je l’ai fait.
Comme j’ai souvent fait le lit de la version antérieure, celle avec drap du dessous, drap du dessus, couvertures et couvre lit.
Je suis le seul à faire un lit « au carré » grâce à un entraînement féroce dont je vous ai déjà parlé et que, comme le vélo ou la nage, on n’oublie jamais.
Enfin, sauf Heure-Bleue qui ne sait pas nager et est la seule personne que je connaisse qui ait oublié le vélo…
Le scénario de l’aventure est parfaitement au point et invariable. Il faut dire que l’aventure n’est ni palpitante ni compliquée. Enfin pour moi.
Néanmoins, le partage des tâches, rôdé comme un ballet, ferait l’admiration de l’association « Osez le Féminisme ».
Je me charge de la couette, du plaid et du drap du dessous.
Heure-Bleue se charge de changer les taies d’oreiller.
Plus exactement de mettre des taies propres sur des oreillers dont j’ai retiré les taies moins propres.
Je vais donc au placard, prends un draps de dessous, une enveloppe de couette et c’est tout.
Puis, je mets la couette.
Et là, quelque chose me frappe. Malgré ses dénégations forcenées, Heure-Bleue a une âme de poète.
Je viens de retirer des oreillers des taies correspondant à l’enveloppe que je dois remplacer.
L’air bête, l’enveloppe pendant au bout du bras, je pense aux précédents changements et je me rappelle en secouant la tête que les ensembles enveloppe et taies sont systématiquement désassortis.
L’enveloppe d’un ensemble est accompagnée systématiquement des taies d’un autre ensemble.
Heure-Bleue, parangon de la branchitude, qui apporte un soin jaloux à mettre des verres dépareillés  dès que nous recevons, fait de même avec notre plumard !
Si vous voyiez comme elle fait attention à dégotter trois paires de taies qui n’ont rien à voir entre elles et encore moins avec l’enveloppe de couette…
Même moi je reste pantois devant tant d’opiniâtreté.
Pourtant, à part moi elle ne reçoit personne dans ce lit.
Enfin, j’espère…

mardi, 25 mars 2014

Allo maman, bobo…

Je lis et entends souvent depuis quelque temps quelque chose qui me déplaît profondément.
Me hérissait déjà le racisme à base ethnique, qui consiste à trouver que le Noir court mieux que le Gaulois mais devrait se contenter de bananes selon une interprétation étrange des Evangiles répandue par certains bigots. Il semblait prouvé aussi, selon des sources voisines, que le Maghrébin vole mieux, plus vite et surtout plus souvent que notre Rafale.
Je ne perdrai pas mon temps, lectrices chéries, à vous parler de « la fourberie du Jaune », de la fainéantise congénitale de l’Africain ou de la cruauté de l’Extrême-Oriental.
Non, je ne vous parlerai pas de toutes ces preuves de la stupidité, de la peur et de l’ignorance qui submergent la cervelle du pilier de café du commerce. Celui qui trouve que « l’autre », même s’il est né ici, « eh ben il est v’nu que pour les allocs et le RSA, heureusement qu’Marine elle va virer tout ça ! »
Il y avait jusqu’à une époque récente, quelques inimitiés, souvent solides, entre divers représentants des classes de notre beau pays. Le riche y méprise souvent le pauvre qui, à l’en croire est si dépourvu de sens commun qu’il pense que le monde est mal fait. Le pauvre déteste souvent le riche, le riche étant simplement celui qui gagne plus que lui, ce qui étend considérablement la zone de détestation.
Le dirigeant était fier de ne plus faire partie des dirigés, oubliant dans l’enthousiasme qu'il a de nouveaux patrons, son banquier et son percepteur...
Bref, tout allait pour le mieux dans ce monde où la rancœur, pour des motifs parfois sérieux, parfois futiles était monnaie courante et semblait justifier quelques discriminations pourtant illégales.
Non, je vous parlerai aujourd’hui d’un nouveau racisme, un racisme social.
La droite, d’abord extrême puis plus récemment dite « droite forte », c'est-à-dire la même mais sans bandeau sur l’œil ni patrimoine familial lourd à porter, a trouvé un nouvel ennemi, une classe indéterminée dont votre Goût adoré s’honore de faire partie.
« L’horrible bobo » ! Voilà à quoi ces conservateurs bornés me réduisent.
Ça justifie l’appellation USienne de « neocons », si savoureuse et si juste avec l’accent français.
Dès que quelqu’un les invite à y aller doucement, remarque que la vie n’est pas drôle mais qu’elle est courte et qu’il faut en profiter, qu’il faut vivre et laisser vivre, que la fin ne justifie pas tous les moyens, qu’il y a des choses qu’on ne fait pas, surtout si ce n’est que pour l’argent, eh bien le type qui dit des choses comme ça est un « bobo ».
Vous n’êtes pas dans la misère et vous trouvez que le trader est beaucoup trop payé compte tenu de son apport à la société ?
Vous êtes un bobo.
Vous vivez dans un appartement plutôt sympa et vous trouvez à la fois que La Lanterne est une chouette maison qui vous plairait bien ?
Vous êtes un bobo.
En plus vous trouvez que la façon de traiter les Roms est scandaleuse et indigne ?
 Là vous devenez un affreux bobo.
Vous trouvez débile et indigne d’aller distribuer des horions à des femmes aux seins nus qui manifestent pour le mariage homo ?
Là, ça s’aggrave, vous êtes alors un de ces  « horribles bobos ».
Bref, être bobo est apparemment avoir l’esprit large et ouvert.
Pour paraphraser Courteline et son plaisir de fin gourmet, j’en viens à me dire que passer pour un bobo aux yeux de crétins fascisants est plutôt flatteur.
Pour ces gens, être bobo est une maladie grave alors qu’elle consiste surtout à s’apercevoir que si la vie n’est pas drôle tous les jours, en aucun cas c’est quelque chose de sérieux.

lundi, 24 mars 2014

Le printemps ? Ça marche !

Je savais bien que je n’étais pas le seul à ne penser qu’à ça.
Bon, il y a bien sûr tous les mammifères – « les poils-mamelles » selon la fille d’une blogueuse- mais à ma grande surprise il y a aussi les fruits.
En faisant quelques achats je suis tombé sur une tomate en pleine forme.
Oui, lectrices chéries ! J’ai acheté une tomate mâle !
Et ça se voit !
En le constatant, je me suis fait la remarque qu’il y avait au printemps des hommages à la fertilité.
Et, plus voyant, un brûlant hommage aux tomates femelles…
Je sais maintenant pourquoi les tomates, c’est bon pour la santé.
C’est surtout que certaines semblent avoir elles-mêmes une sacrée santé !
Mais comment diable appelle-t-on une tomate mâle ?
Un tomato ?
Ne trouvez-vous pas, lectrices chéries, que « pomme d’amour » convient superbement à ce fruit délicieux ?

tomate_mâle.JPG


Et ne me dites rien, lectrices chéries.
C’est le printemps, je sais.
Et vous savez aussi, depuis le temps...

dimanche, 23 mars 2014

Le voisin.

Je n’écris pas ces temps-ci, lectrices chéries.
Je sais, ce n’est pas bien, mais que voulez-vous, je n’ai rien à dire, donc à écrire.
Mon environnement non parisien, Heure-Bleue exceptée est désolant de platitude.
Pas un ivrogne, pas un malfaisant, rien à l’horizon qui me donnerait matière à échanges donc à notes à vous destinées…
Je comprends bien votre tristesse, votre frustration et votre impatience mais je préfère me taire.
Je sais bien ce qu’il me faudrait écrire pour voir se précipiter les foules mais décemment je ne peux pas.
En revanche, je vous fais partager avec plaisir mes délires épistolaires lorsque j’ai des démêlés avec des voisins dont la jeunesse expansive couche mal avec le besoin de calme d’Heure-Bleue. Elle a toujours besoin de calme, aussi je sais bien détecter chez elles les prodromes de chamailleries.
Du coup je m’empresse, grâce à une affichette, d’étouffer dans l’œuf les germes de la guerre à venir…

Monsieur le batteur du 5ème…


Le locataire du second que je suis apprécierait grandement que l’amateur de batterie du cinquième, celui qui ne se donne pas la peine de répondre quand on frappe chez lui, ait au moins la sagesse de comprendre que le niveau sonore n’ayant jamais masqué l’absence de talent il devrait réaliser qu'il n’aurait pu être le batteur de Dire Straits, faute de maîtriser la technique exigée, mais il ignore manifestement que le tapage, même diurne, est puni de 45 € d’amende si on les paie comptant.
Que ces 45 € se transforment hélas rapidement en 68 € s’ils sont réglés dans les 30 jours.
Malheureusement pour lui, au-delà de 30 jours, ces 68 € se transforment en 180 € que le Trésor Public se charge de récupérer avec l’efficacité que chacun s’accorde à lui reconnaître.
Sans préjudice de la confiscation du matériel qui a permis la matérialisation du préjudice…

Je ne saurais donc trop recommander à cet amateur, de surcroît malhabile, de s’équiper d’une batterie électronique et d’un casque ou de louer une cave qui lui permettra d’emmerder les souris plutôt que moi et lui coûtera bien moins cher qu’une série d’amendes pour tapage.
Faute de quoi, plutôt que risquer de me heurter à une porte désespérément close et donc me déplacer pour rien, je ferai désormais appel à la maréchaussée.
En ces périodes électorales, le représentant de l’ordre, soucieux de montrer comme on cajole bien l’électeur, est toujours prompt à traquer le trouble au voisinage et à en taxer sévèrement l’auteur.
Surtout si le « troubleur » est jeune.
Vieux reste de l’inimitié entre la jeunesse et le guet…

Le Goût
Appartement xx

samedi, 22 mars 2014

Le sacre du printemps.

Nous sommes le 22 mars.
Bon, pour les gamines que vous êtes, lectrices chéries, le 22 mars ne signifie pas grand’ chose, sauf peut-être que ça fait deux jours que le printemps est là et qu’il fait un temps de mince.
Oui, je fais comme Merveille, pour éviter de dire une grossièreté alors que je n’en pense pas moins, je remplace «  de m… » par « de mince ».
Il me semble pourtant vous avoir déjà parlé du 22 mars 1968, jour de naissance d’un mouvement dont il ne reste hélas que peu de souvenirs.
Ce mouvement qui avait des airs très politiques mais que je soupçonne d’être né parce qu’on en avait assez d’un pouvoir cacochyme, vieux au point d’avoir oublié que ce qui attirait le plus les étudiants c’était quand même les étudiantes.
Même Libé, issu du canard « La cause du Peuple » est en train de disparaître…
Tout fout le camp.
Demorand s’est sauvé. Serge July est à la retraite, Dany le Rouge s’est calmé au point de partir lui aussi à la retraite.
Jean-Paul Sartre est mort. Guy Debord est mort. Michel Recanati avec qui je suis allé en classe est mort. Bref, les meilleurs sont morts.
Et moi je ne me sens pas très bien…
J’ai l’impression que l’une des périodes les plus heureuses de la France d’après guerre est en train de disparaître dans le brouillard du temps.
Quelques années après la naissance de l’Ours, l’espoir qui était dans l’air depuis le début des années soixante s’est envolé, comme le prix du pétrole.
Je dirais même que l’espoir s’est envolé avec le prix du baril…