mercredi, 05 mars 2014
Si peu, Syrien…
Hélas pour eux, les Syriens ont été arrachés trop tôt à l’affection des media.
Ces derniers, toujours à la recherche des sujets qui vont nous occuper suffisamment.
Suffisamment en tout cas , histoire d’oublier les maquillages de comptes des uns, les comptes en Suisse des autres, le salaire qui baisse, le chômage qui monte.
Du coup, les Syriens, après avoir été passés au gaz par leur président, sentent le réchauffé…
Puis, alors que tout semblait perdu, que la presse, écrite –si peu- ou parlée –si mal- commençait à avoir du mal à cacher que tout merde sévèrement, un véritable génie intervint.
Un obscur dictateur, convaincu de se remplir les poches avec les sous des citoyens, se voit demander des explications par son peuple.
Il était vraiment nul ce type, nous on fait ça depuis longtemps ici et ça fait moins d’histoires.
Lui, comme une andouille se rebiffe ! Au lieu d’attendre que son tour revienne, aux élections d’après, comme chez nous, il fait tirer sur les manifestants .
J’ai entendu de mon coin nos chroniqueurs pousser un « ouf » quasiment dantesque.
Tout s’est emballé lorsque le Tsar de toutes les Russies s’est avisé qu’il tenait là une occasion en or de récupérer ce que Gorbatchev avait malencontreusement laissé échapper.
Depuis, les cent-cinquante mille morts de Bachar ne pèsent pas plus que le charisme de J.M.Ayrault à côté des quatre-vingts morts de la place Maïdan…
Un peu plus on avait des nouvelles qui nous concernent…
Puis, quand il est clairement apparu que la communauté internationale allait s’époumoner à voix basse, la presse s’est de nouveau sentie mal.
Il y eut un peu d’espoir quand je ne sais quelle andouille a parlé de pressions économiques sur la Russie qui ne pouvait se passer de la vente de son gaz à l’Europe.
Cet aimable couillon ne s’est pas encore aperçu que l’Europe ne peut pas facilement se passer de 30% de son gaz, parce ne pas se chauffer ni faire tourner les centrales est assez mal vu du bon peuple, toujours prêt à se venger au prochain scrutin…
Toutes ces âneries de chômage, de croissance, de pauvreté, tout ça, allaient ressortir.
L’horreur, quoi…
Heureusement qu’un président de parti de chez nous vient de se .signaler à l’attention des foules. Ce couillon, au lieu d’apporter la preuve de son innocence, vient de demander que le parlement concocte un truc pour obliger les autres partis à dévoiler leurs magouilles.
Il était moins une qu’on apprenne quelque chose sur ce qui nous attend.
On l’a échappé belle…
06:35 | Commentaires (5)
lundi, 03 mars 2014
Incompréhension.
Mais non ! Ce ne sont pas les malfaisants qui me manquent !
Même si en croiser de temps à autre ne me gêne pas plus que ça, sinon qu’aurais-je à vous raconter, lectrices chéries ?
Non, non, ce qui me manque, ce ne sont pas l’odeur d’essence ni l’odeur d’égout qui sort parfois des grilles de la rue, ça, on le sent partout.
Ce qui me manque, ce sont les gens, les rues, la lumière si particulière de Paris, celle qui change totalement selon que l’on est à l’ouest, l’est, le nord ou le sud.
Je suis presque sûr que peu d’entre vous mes chéries n’avez remarqué combien la lumière peut être variée sur une surface aussi réduite.
Paris, comparée aux autres capitales européennes, est une ville petite mais est malgré cela extrêmement variée, seule La Haye est plus petite, et de très peu.
Mais Paris est aussi variée que Londres par exemple qui a besoin de quinze fois plus de km² pour être aussi diverse.
Et puis, je vais vous dire, lectrices chéries, à part quelques pays de l’Est, je me suis promené dans quasiment tous les pays de l’hémisphère nord mais nulle part je n’ai trouvé de ville, sauf peut-être New-York, où un Parisien pourrait vivre.
Même, pour votre serviteur, aucune autre ville ne sera aussi riche en souvenirs, bons ou mauvais, aucune ne fera qu’en regardant un coin de rue sous un angle particulier ne me fera rater un battement de cœur. Aucune ne me fera ressentir cette sensation de « gargoziau serré » devant certains bâtiments ni ne me fera revivre des promenades comme Paris.
Ceux qui n’ont jamais descendu la rue de la Montagne Sainte Geneviève de Polytechnique au boulevard Saint Germain ne peuvent pas savoir.
Pas plus que ceux qui n’ont jamais profité des bancs du Jardin des Plantes pour se foutre du regard oblique des passants honnêtes.
Jusqu’à présent, j’ai toujours été un usager de la RATP, j’aimerais bien le redevenir avant d’être devenu « un usagé de la RATP » comme l’avait malencontreusement écrit un technicien dans un des rapports qu’il m’avait remis…
Alors, dites-moi, lectrices chéries, à part la sécheresse désolante de mon porte-monnaie et une Heure-Bleue aspirant au calme, qu’est-ce qui pourrait bien me forcer à vivre ailleurs qu’à Paris.
Mais bon, pour tromper mon attente, je vous raconterai encore Paris si vous le voulez bien…
18:58 | Commentaires (8)
dimanche, 02 mars 2014
Le lisse dand les vallées...
Ce matin, nous sommes partis, Heure-Bleue et moi, claquer quelques subsides au Monop’ de notre coin.
Les merdouniers du Japon – je ne me rappelle jamais le nom de ces foutues fleurs jaunes- avaient éclos comme de petites explosions de soleil dans le jardin à côté.
Sur les petites rues qui nous amenaient vers notre but, j’ai repéré quelques jonquilles qui poussaient de tous leur petits pétales d’or pour voir le jour.
Ces ruelles bordées de maisons respiraient le calme et certaines le luxe.
D’autres la volupté, j’en suis sûr...
Le ciel était bleu comme dans les publicités pour les îles d’ailleurs.
Je me suis un instant posé la question, rêvasseur comme je suis, de savoir s’il était vraiment utile de traverser la planète pour le même ciel qu’à sept minutes de la gare Saint-Lazare.
Mais bon, des piafs cuicuitaient, d'autres pioupioutaient, Heure-Bleue me parlait, tout ça.
Bref, tout était parfait.
Enfin presque.
Heureusement que la gare n’est pas loin de chez nous.
Parce que notre coin de petits bourgeois, eh bien il est calme, d’accord.
Il est exempt de malfaisants, d’accord.
Mais il est ch…
Surtout ch…
13:00 | Commentaires (11)
vendredi, 28 février 2014
Qu’a fait au laid la belle ?
Rappelez-vous cette aventure d’accommodation des restes.
Je le fais aussi pour la note d’hier.
Je vais donc, lectrices chéries, vous servir les restes de cette note.
Le plat servi alors, paraissait peu enthousiasmant au premier abord.
Au « deuxième rabord » ça s’est révélé tout à fait justifié.
Il faut dire que son aspect vous faisait dire immédiatement « mais ça a déjà été mangé, ce truc ! »
Avec le jus de couscous, les pâtes blanchâtres devenues rosâtres, tout cela m’a rappelé une couverture des années soixante, vue en sortant du lycée. La couverture de Hara-Kiri, ce journal dont l'accroche disait « Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez le ! ».
Délicats comme savaient l’être Cavanna, Topor et le Professeur Choron, ce canard affichait, impression en quadrichromie à l’appui, cette une inoubliable « Cette délicieuse page de vomi vous est offerte par le vin des Rochers ! »
Bon, pour changer, soyons un peu honnête quant à cet accommodement de restes.
L’horreur issue des souvenirs d’Heure-Bleue se révéla finalement moins épouvantable quand la chose fut réchauffée pour le déjeuner du lendemain.
Il faut dire que si une chose est capable d’améliorer nettement le goût d’un plat immangeable, c’est bien la faim.
Pendant que nos estomacs criaient « Famine ! Famine ! » d’une voix aiguë, j’ai fait réchauffer la… Le truc…
Les pâtes parurent un peu moins cuites, la viande un peu moins bouillie, la sauce un peu moins mouillée.
L’appétit aidant, il me faut avouer que notre mixture, largement arrosée de Rico pour Heure-Bleue et de thé pour votre serviteur, passa très bien. Nous finîmes même la poêle.
J’ai quand même fini par jeter les autres restes du couscous.
C’est vrai quoi, il ne faut pas abuser des mauvaises choses et il n’est pas question, même pour éviter de jeter, de conserver un estomac perpétuellement affamé d’adolescent dans des corps qui ont tout juste le souvenir d’escaliers montés au pas de course.
Rien qu’y penser m’essouffle…
Je me remets donc à la cuisine pour le prochain repas.
Que je vous dise tout de même ce matin, lectrices chéries, Merveille est toujours aussi ch… mais est en net progrès dans la coordination de ses mouvements : Elle n’a rien cassé ni renversé.
En revanche, si elle est toujours avide de câlins, ceux-ci sont devenus plus brutaux. Il y en a qui ne vont pas rire tous les jours d’ici quelques années.
Et je ne parle pas que de son père qui, contemplant les yeux clairs de P’tite Sœur a déclaré, un peu inquiet « Elle aussi va être une bombasse, ça va être un problème… »
07:26 | Commentaires (4)
jeudi, 27 février 2014
Economie…
Il semblerait qu’en vieillissant, non seulement on prend des années mais surtout de mauvaises habitudes.
Certains se mettent à être pris de panique à l’idée de « manquer ».
D’autres se mettent à détester l’idée de « jeter ».
Jeter les restes.
Jeter ce qui dépasse.
Jeter ce qui risque d’approcher la « date de péremption ».
Pour votre édification, « date de péremption » ne signifie pas « date au-delà de laquelle le produit est périmé » mais « date à partir de laquelle il faut racheter le même produit ».
J’en veux pour preuve ce cri du cœur d’un tenancier de supermarché qui, scandalisé par la fouille de ses poubelles par de pauvres hères, ne put s’empêcher de hurler devant les caméras « mais ils viennent voler nos ordures !!! »
Pour en revenir au sujet de ma note, Heure-Bleue et moi, quelque peu saoulés par l’idée de manger pour le quatrième dîner de suite, le couscous gigantesque concocté par mes soins, avons décidé de varier le menu.
Tout aurait pu se passer le mieux du monde si, entraîné par une Heure-Bleue en veine de créativité culinaire, votre Goût préféré et unique n’avait eu l’idée de demander si une idée d’accommoder les restes était venue à la lumière de ses jours…
Heure-Bleue prit un air inspiré et commença « Quand j’étais petite, on a mangé chez des amis de mes parents un truc, fait avec des restes de viande et des pâtes ».
Comme moi, ça faisait déjà un moment qu’elle était petite.
De plus, mes souvenirs des années cinquante auraient dû me pousser à la méfiance.
La maigre fortune des parents de l'époque laissait mal augurer du goût de la chose...
Néanmoins, plein d’illusions quant à la mémoire de la lumière de mes jours, j’ai demandé des détails sur ce plat qui semblait ravir les souvenirs d’Heure-Bleue.
Il y était question de récupérer et de désosser les restes de viande d’un plat, puis de faire cuire des pâtes.
Cuisson comprise entre « pâtes plus qu’al dente » et « pâtes colle à papier peint ».
Ça ne me semblait pas trop bien embringué mais bon…
J’ai continué en faisant vaguement réchauffer la viande du couscous et en désossant les morceaux de collier d'agneau et de poulet restants.
La viande dans un plat, les pâtes dans la passoire, je me suis mis à faire revenir l’oignon émincé, conseil de la lumière de mes jours censé enrichir d’une saveur délicieuse le plat impromptu.
Pendant que les oignons friaient dans la poêle, j'ai terminé le désossage.
Le tout enfin prêt, j’ai jeté les restes de viande dans la poêle.
Quand ces derniers on exhalé une senteur agréablement rehaussée de celle de l’oignon, j’y ai ajouté les coquillettes.
Ça fit « pshiiiitttt » de longues minutes.
Je regardais roussir les oignons jusqu’à ce que je me rendisse compte qu’il était temps d’ajouter le jus de cuisson de la viande de couscous.
Ça se mit à sentir bon.
Quand la télé fut enfin prête à nous sortir ses bobards habituels sur ce qui se passait dans le monde, nous nous sommes mis à table.
J’ai prudemment servi Heure-Bleue la première.
Elle n’a pas bougé.
Je me suis servi.
- Tu as salé ? M’a demandé la lumière de mes jours.
- Evidemment mais peu, comme toujours…
Nous avons pris avec méfiance une fourchetée de… du… du truc.
Nous l'avons goûtée.
Nous nous sommes regardés de l’air de dire « Sérieusement, ça se mange, ça ? »
Nous avons ri et avons regardé les infos…
Nous en avons quand même avalé quelques cuillérées…
Nous ne savons pas quoi faire de ce machin dégueulasse.
Nous ne sommes même pas sûrs que nous ne ferons pas l’objet d’une plainte en le donnant pour les animaux perdus…
07:35 | Commentaires (11)