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jeudi, 20 mars 2014

Eros et rosses.

Aujourd’hui, lectrices chéries, c’est le printemps.
Et on est en train de me gâcher le printemps.
Un fait qui n’est pas si divers, me fait hurler.
Il me faut bien vous avouer, alors que niais comme au sortir de ma maman je reste persuadé que l’acte gratuit existe, qu’Heure-Bleue a raison qui me serine que « Non, non, non ! L’altruisme c'est une vaste foutaise pour cacher les motivations égoïstes, tu seras toujours aussi nunuche Minou ! Enfin à ton âge ! »
Et qu’est-ce qui m’amène ainsi à réviser de façon déchirante une conception de la vie aussi vieille que moi ?
C’est un fait divers, hélas semble-t-il fréquent.
La victime en est une jeune femme qui s’est affublée d’un pseudo de garçon : Jack Parker.
Il y a quelques secondes, avec le mauvais esprit que vous me connaissez, j’ai ricané intérieurement en me gratifiant d’une de ces plaisanteries douteuses dont je suis hélas coutumier. Oui, je me suis demandé si l’agression dont elle a été victime n’est pas qu’une tentative de vérification que le pseudo était en adéquation avec la nature de celle qui le portait. Je me suis raconté ça in petto, histoire d’éviter une gifle d’Heure-Bleue, assez sensible au sort de la gent féminine.
Non ! Pas sur la tête, lectrices chéries !
Et puis d'abord j’ai des lunettes !
De quoi s’agissait-il ? Eh bien, un… J’allais écrire « un homme » alors que c’est un porc, a eu l’idée saugrenue, profitant qu’elle était en jupe, d’aller vérifier de tactu qu’il s’agissait bien d’une femme.
Il y a gagné apparemment une raclée dont je suis sûr qu'en plus il s'est plaint...
Revenons en à ce fait divers scandaleux qui devrait pousser la moitié de l’humanité à jouer Lysistrata jusqu’à ce que l’autre moitié perde la mauvaise habitude de considérer la première moitié comme un self-service sexuel.
C’est donc plutôt à l’armée de porcs qui sillonne le monde que je m’adresse.
On ne vous a jamais appris qu’on ne touche pas quelqu’un sans sa permission ?
Je sais bien que c’est souvent un long travail de persuasion, des négociations délicates et qui peuvent durer, mais tout de même !
On demande ! Et gentiment !
Et même, avant de demander, on essaie de savoir si la demande a quelques chances d’être bien accueillie !
Mais là ! Passer directement la main au cul de quelqu’un dont on n’a pas même entrevu le visage ! Mais vous n’avez pas honte ?
Mais comment avez-vous été élevés pour penser ( ?) qu’une femme, dès qu’elle n’est pas en jean blindé, soit vue comme provocante ?
Etre une femme serait une provocation en soi ?
Je frémis alors à l’idée de ce que doivent subir vos femmes, vos mères, vos sœurs, vos filles.
J’avais appris il y a longtemps que le sexe est dans le cerveau.
Vous m’apportez la preuve que chez vous, c’est l’inverse !
Vous me faites honte !
Il me faut tout de même tempérer, avec mauvais esprit, mon indignation.
Je m’élève aussi par égoïsme contre le comportement de ces imbéciles.
Oui, je déteste l’idée d’être privé des raisons qui me font admirer tous les jours la gent féminine.
Sauf ceux où je me dispute avec Heure-Bleue bien sûr.
Je vois venir avec effroi le jour où, dans les rues, je ne pourrais voir des femmes que le nez.
Je les imagine déjà poussées qu’elles auront été par des cinglés menés par leurs gonades à s’enfermer de la tête aux pieds dans des prisons de tissu.
Décidément, ces couillons n'aiment pas les femmes.
Sinon ils les considéreraient comme leurs égales.
Des égales si heureusement différentes.
Je me demande s'ils n'en ont pas peur...

mardi, 18 mars 2014

Les illusions perdues.

Hier après-midi, j'ai vu P'tite Sœur et suis allé chercher Merveille à l'école.

Très fière, elle m'a donné la main et l'a tirée pour me dire :
- Bonjour papy, j'ai un super livret en maths.
- Bonjour Merveille, c'est très bien.
- Merci Papy. Tu sais…
- Oui ma chérie ?
- Ce que tu appelles « merdouniers du Japon » en fait ce sont des corètes du Japon.
- Merci Merveille mais…
- De rien Papy.
- Mais je préfère « merdouniers du Japon »
- Humour de papy, ça…

Ça ne devrait pas grandir, ces petites choses-là…

dimanche, 16 mars 2014

Vous prendrez bien un peu de vain ?

Vous savez toutes, lectrices chéries, que par la grâce de quelques accrocs à mon intégrité physique, j’ai un coupe-file pour assister gratuitement aux expositions sans l’inconvénient souvent décourageant de devoir faire la queue.
Le jaloux n’a plus qu’à être plus bancal que moi ou Président de la République s’il veut me doubler.
Cela dit, pour me remettre des reproches d'Emilia-Celina, je suis allé au musée Cognacq-Jay.
C'est juste avant que j’ai appris quelque chose de surprenant sur ma pauvre condition de handicapé reconnue par la Nation et la Sécu.
Il y a peu, en regardant les conditions d’accès et les tarifs des musées, je me contentais de lire que j’était un pauvre handicapé, un malheureux invalide, un bancal.
Un type esquinté, certes mais qui pouvait, escorté de son accompagnatrice  Heure-Bleue, entrer dans des musées où le ticket d'entrée coûte un œil sans sortir un fifrelin.
Du coup, il y a même des jours où je me dis que si j’avais su, j'aurais chopé mon cancer avant, j’aurais économisé plein de sous…
En fait non, je n'aurais rien économisé du tout, Heure-Bleue et moi on aurait claqué ces sous, économisés sur le dos du contribuable, dans des restaurants.
D’accord, c’est pas bien mais on l’aurait fait quand même.
Mais revenons à ma bancalitude.
Eh bien figurez-vous lectrices chéries, que depuis peu tout a changé pour moi.
Le ministère de la Culture m’a gratifié d’une promotion importante.
Bon, c’est toujours gratuit d’aller dans un musée mais quelque chose a changé.
De handicapé –« simple handicapé »  comme diraient les journalistes toujours affolés à l’idée de croiser quelque chose de compliqué-, de « handicapé » disais-je, je suis parvenu à la position enviable de « visiteur en situation de handicap moteur ».
Reconnaissez que c’est quand même autre chose…
Attendez un peu la prochaine fois que, d'humeur taquine, j’irai au musée  ! Attendez qu’ils s’aperçoivent qu’en plus je suis borgne !
Ils vont être drôlement embêtés au guichet.
Ça va les plonger dans un état d’hébétude profond.
Je les vois bien hésiter des heures sur la touche à presser pour justifier les billets gratuits…

samedi, 15 mars 2014

En attendant que Strauss cane…

Ainsi parlait Zarathoustra, plus exactement Emilia-Celina par qui je viens de me faire sévèrement rappeler à l’ordre.
Oui, lectrices chéries, Emilia-Celina m’enjoint, pleine de reproche, de soigner mon langage et d’éviter d’abuser du mot « ch…t ».
Elle prétend même que j’en use et abuse avec complaisance.
Et ça, ça me navre !
On peut m’accuser de beaucoup de choses.
D'être grossier parfois.
D’être « guimauvesque » quand je me laisse aller à raconter quelques souvenirs.
D'être nostalgique quand je vous parle de Paris.
D'être véhément quand je constate que je viens de me faire avoir en allant voter.
D’être scandalisé trop souvent par les raisons de la misère du monde.
D'être indigné quand je vois comme on traite les moins bien lotis.
D'être envieux quand je vois les jeunes gens sans problème de genoux ni de souffle.
D'être sensible à la poésie de choses qui n'attirent pas l'attention de grand monde.

Mais d'être complaisant, ça non !
Sauf, peut-être vis a vis de moi, mais ça c’est normal.
Si je ne m’aime pas, qui le fera ? Hmmm ?
Ou, plus honnêtement, si je ne fais pas preuve d'une indulgence coupable à mon endroit, personne ne le fera.
Alors hein...

jeudi, 13 mars 2014

On a des écoles qui forment les grands comiques de l’Etat…

Après quelques échanges avec une blogueuse d’ailleurs qui me contait ses activités du moment, j’ai été saisi par le désespoir.
Ces temps-ci, elle doit faire quelques exposés traitant du vieillissement et du système de santé de son pays à des personnels soignants.
Personnels que je sens assez mal armés pour expliquer à leurs clients qu’ils devraient en profiter pour s’éclater car ils ont fait le plus gros.
Après avoir reçu quelques mails sur les réactions des « élèves », je me suis mis à faire quelque chose que je devrais faire plus souvent : Réfléchir.
Et le résultat de mon essorage neuronal m’a attristé…
Faisant appel à mes souvenirs de ces cours d’Histoire et de lettres  qui m’avaient si bien poussé à la rêverie quand ce n’était pas au sommeil tant la voix d’un professeur pouvait être lancinante, je me suis aperçu avec une certaine stupeur mélangée de surprise d’une modification aussi soudaine que profonde du monde où nous vivons.
Oui, lectrices chéries, ou plutôt non, ou, pour « parler fille », oui mais non.
Le monde, me suis-je rendu compte, n’avait pas fondamentalement changé pour l’essentiel.
Il était toujours, foutraque, brutal, parfois cruel mais riche et souvent beau.
On avait habillé de paroles lénifiantes la méchanceté coutumière de la société envers les plus faibles, nettement plus intéressants à malmener que les puissants qui ont en plus mauvais caractère et se défendent, ces salauds…
On nous avait fait croire que la douceur s’était répandue sur le monde comme une tache de miel sur mon pull un matin de petit déjeuner dans le coma.
J’avais même pensé un instant que c’était la grâce de la civilisation qui avait enfin maté les réflexes brutaux de l’humanité.
Erreur, lectrices chéries, erreur !
Sous couvert de sérieux, de traçabilité des bêtes, des gens et des carottes bio, on nous a changé le monde brutalement.
Mab aussi a contribué à ma réflexion qui nous signale une des innombrables stupidités susceptibles d’adoucir notre sort de citoyens décervelés.
J’ai repéré chez elle, alors que le chômage, les inégalités, l’accès aux soins ou l’éducation  et autres billevesées sans importance minent nos vies, qu’une directive européenne interdit aux jeunes de moins de dix-huit ans l’usage d’escabeaux de plus de trois mètres dans les vergers.
C’est à mon avis assez couillon car, en réfléchissant un peu, cet aréopage de vieux machins se serait rappelé que les jeunes, ça grimpe aux arbres. Un escabeau de plus de trois mètres éviterait sans aucun doute bon nombre de chutes donc de membres cassés.
Voilà ce que nous avons gagné. Maintenant, seuls les téléphones sont devenus intelligents.
Des « Smartphone » !
Je t'en foutrais, moi du « smart » !
« Smart » mon c... ouais !
Plus que leurs utilisateurs dans la plupart des cas, pour ce que j’entends dans les transports.
Voilà, je suis effrayé.
Le monde comme la vie, n’est pas drôle tout les jours mais en aucun cas quelque chose de sérieux.
Eh bien, nos chefaillons, pénétrés de leur sérieux et de leur constance à se tromper, ont réussi à le rendre ennuyeux.
Je suis désolé de vous annoncer ça.
Sous l’influence de faux scientifiques persuadés d’être des modèles de rationalité, le monde est devenu ch... 
Il est devenu bien sûr beaucoup gnangnan mais est toujours aussi féroce.
Un peu comme le gamin hypocrite qui pince le bras de son frère en souriant à sa mère.
Mais il est surtout devenu ch…
Mais quand donc ces vieux c..., ces tristes comptables, ont-ils pris le pouvoir ?
Ah oui ! Je me rappelle. 
En même temps que Reagan et Thatcher...