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samedi, 15 décembre 2012

Le crépuscule des vieux.

A la demande d'une blogueuse amie, avide de nouvelles, je me fends de quelques renseignements sur l'état de santé d'Heure-Bleue.
Non, elle n'est pas  « à l'article ».
Heure-Bleue est enrhumée.
Toute la « blogosphère » le sait.
J’ai donc préparé cette fois-ci silencieusement le dîner.
Comme tous les soirs mais elle aime bien que je dise les choses comme ça, elle a l’impression que les autres soirs c’est elle qui le prépare…
Il faut toujours prendre soin du moral des grands malades.
Je ne sais plus exactement à quoi nous rêvassions hier soir, Heure-Bleue et moi pendant ce dîner amoureusement préparé.
Entre chaque reniflement destiné à faire comprendre à l’homme de sa vie qu’elle avait un pied dans la tombe, Heure-Bleue me rappelait diverses choses.
Notamment que les mails d’un amour depuis longtemps refroidi commençaient à « la saouler grave ».
Tout en se plaignant que maintenant elle avait l’autre pied sur une peau de banane et qu’en conséquence sa fin était proche.
J’ai surtout pu constater que sa faim était proche.
Nous devisions donc de choses et d’autres en regardant d’un œil distrait les gens se faire tuer en allant dans une école primaire du Connecticut.
Dans nos propos, il était vaguement question de souvenirs et, de souvenirs en attendrissements, nous en vînmes à parler de jeans.
Pourquoi ?
Mystère…

Je me souvins d’un coup qu’elle et moi portions tous deux, à l’orée des années soixante-dix, des jeans Newman, en velours milleraies.
Je lui en parlais aussitôt.
Nous nous rappelâmes, un rien bêtasses, le sien. Elle était si mince qu’elle portait un ceinturon monstrueux pour le faire tenir.
En fait j’ai surtout souvenir que derrière la boucle il y avait une épingle à nourrice pour lui éviter d’avoir le pantalon sur les chaussures en pleine rue…
Elle m’a rappelé le mien, un 36 vert qui ne me serrait pas.
Je lui ai rappelé le sien, un 36, faute du 34 adéquat, un 36 donc, noir et qui tenait grâce à une fameuse épingle dont je vous ai déjà parlé.

J’ajoutai, un rien pensif, « on ne pourrait plus mettre ces jeans Newman aujourd’hui. »

C'est là qu'Heure-Bleue a failli me fairet tomber de ma chaise en assénant cette sentence grandiose « Ben, c’est normal, c’est plus la mode… ».

Qui a prétendu qu’on vieillissait ?

 

vendredi, 14 décembre 2012

C'est pour Milky

bug.jpg

(cliquer pour voir en grand)
Ce n'est pas vraiment une photo mais elle me rappelle des choses et m'amuse à chaque fois.

C'est pour toi, Milky.
C'est pour t'apprendre, quand ils vont numériser les classes, à être prudente.

Voilà.

jeudi, 13 décembre 2012

Avertissement sans frais à mon « marché chéri »

Je viens d’en apprendre une bien bonne.
Du moins une qui en dit long sur la façon dont certains considèrent les femmes.
Enfin, on ne va pas se plaindre; au moins, en ces périodes de chômage massif, vous serez heureuses, lectrices chéries, qu’en dehors de la mode, de la traite des blanches et du proxénétisme, une nouvelle profession qui s’intéresse aux femmes vient d’éclore.

Le « coaching en séduction ».
Vouiiii !!!  Vous avez bien lu, lectrices chéries mes amours !
Il faut des « coaches » pour trouver l’âme sœur.
Vous noterez que, comme toujours depuis des temps immémoriaux, il n’est jamais question de trouver « l’esprit frère ». Vous savez très bien comment vous y prendre, vous, distribuant les vestes comme s'il en pleuvait.
D'ailleurs il en pleut...
Si j’en crois le poste de radio qui me susurre ces fadaises, vous êtes devenues un « marché », oui lectrices chéries ! Vous ! Un « marché » !
Un « marché à conquérir » et que l’homme, à son tour, selon le mot délicat employé par notre escroc, l’homme « doit être marketé » car il en est « le produit phare ».
Je me demande si le type qui propose ça n’essaie pas de nous faire prendre la vessie de son ego pour un phare de l’humanité…
Même si, selon  la formulation très ambiguë employée par une des ces « expertes » de site de rencontre, il paraît que « la frontière entre le digital et le réel s’estompe »…
Ou elle ne sait pas exactement de quoi elle parle, ou elle ignore totalement qu’en français on ne dit pas « digital » mais « numérique ».
Si elle ne sait pas de quoi elle parle, c’est plus grave.
Si quelqu’un qui est censé avoir quitté les débuts de la puberté et ses découvertes délicieuses depuis un certain temps ne sait pas ce que veut dire « digital », ça se complique...
A l’écoute de cette intéressante émission, j’ai appris des choses extraordinaires.
Notamment que la claque sur les fesses n’est pas la méthode d’approche la plus prisée par « la part de marché » visée.
On apprend aussi qu’il est assez bien vu de se rendre compte qu’on ne peut séduire tout le monde.
Et surtout, air connu de tous ceux qui regardent les filles avec intérêt depuis l’âge requis, c'est-à-dire environ treize ans, il faut surtout savoir regarder et écouter.
Si vous avez bien écouté, vous savez quoi dire.
Et si vous savez quoi dire vous savez séduire…

Vous le saviez bien, n’est-ce pas lectrices chéries ?
Vous savez donc que ces « coaches en séduction » ne sont que des pièges à gogos et que ceux qui y ont recours ne se sont avisés que trop tard qu’ils n’avaient pas assez regardé ni surtout écouté…

Je me demande si je ne vais ouvrir à mon tour une officine qui me paiera grassement pour rappeler aux imbéciles ce qui est connu depuis l'aube de l'humanité et les problèmes qui vont avec depuis toujours...

PS:
A la lecture de vos commentaires, je m'aperçois que ma note est ambiguë, comme beaucoup de mes notes, je l'avoue.
En fait c'est un peu fait exprès.
En réalité, la clientèle visée est masculine et semble, d'après les « expertes » et « experts » que j'ai entendus, constituée essentiellement de « bourrins » peu doués en matière de relations humaines.
Vous, lectrices chéries, êtes censées être les proies amoureuses qui doivent, après trois mois de « coaching intensif » leur tomber toutes rôties dans le lit les bras.

 

mercredi, 12 décembre 2012

Imposture.

« Minou, il faut que tu t'occupes de moi aujourd'hui, j'en ai vraiment besoin.
Mais attention, avec douceur. »
Gentil comme je suis, je m'exécute...
Il est vrai qu'allongée comme une odalisque sur le lit en désordre, avec son regard fiévreux et ses pommettes rougies elle semble vraiment en avoir besoin.
Comme son regard se voile, j'approche ma main, elle gémit doucement.
Curieux, je fais un passage par la salle de bains.
A peine revenu j'essaie d'utiliser l'objet.
Sa tête roule sur l'oreiller. Malgré ses « non ! non ! non! » j'insiste et j'arrive à mes fins.
Je ressors l'objet du délit.

Il indique 37,1°C
Elle m’a roulé.
Elle a un rhume…

Et vous ? Vous pensiez à quoi ? Hmmm ?

 

mardi, 11 décembre 2012

Flaubert attitude

Aujourd’hui, lectrices chéries, je ne ferai pas de note.
Non, ne pleurez pas ! Ne jetez pas un pavé dans votre écran !
Surtout, surtout, ne vous jetez pas sur votre télécommande pour regarder TF1, le remède serait pire encore que le mal…
Je vous fais néanmoins part d’une idée qui m’est venue hier après-midi.

Heure-Bleue et moi traînions à Paris, dans une des nombreuses provinces de l’empire de Monsieur Arnault, celle chargée au premier abord de dispenser la culture et, « au deuxième rabord » essentiellement d’engraisser l’empereur en dégraissant ses sujets.
Heure-Bleue trouva son bonheur –étonnamment il ne s’agissait pas de moi…- et prit trois livres.
Votre scribe adoré, lui, attiré par une couverture sobre et de bon goût ainsi qu’un prix modique –il m’arrive d’être pingre avec moi- pris d’une envie de relecture, plutôt d’un regard nouveau sur une œuvre déjà lue il y a plus de quarante ans, votre scribe donc, toujours adoré j’espère, se saisit de Madame Bovary.
Je jetai un regard sur le reste du présentoir et tombai en arrêt devant un véritable bijou littéraire, lu vers dix-sept ans et qui fit longtemps mon profit.
Je pris donc immédiatement cette merveille de la littérature, si riche d’enseignements et véritable vademecum de la jeunesse en quête de code de vie.
« L’éducation sentimentale » rejoignit donc  nos achats.
Mais vous savez comme sont parfois les associations d’idées…
Il me revint alors en passant à la caisse et contemplant côte à côte ces deux livres, une sorte de mésaventure récente.
Oui ! Celle qui fit vos choux gras cet été.
Je fis part à Heure-Bleue, toujours partante dès qu’il s’agit de faire du mal à une possible concurrente, d’une de ces idées saugrenues qui font le charme de votre serviteur.
« Puisqu’elle semble si à l’aise dans le rôle de Madame Bovary, tu ne crois pas que je devrais lui envoyer « L’éducation sentimentale » ? Il serait temps qu’elle se renseigne, non ? »

«  Ce que tu peux être méchant ! » me dit Heure-Bleue avec un sourire plus gourmand que candide…