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mardi, 26 février 2013

Bonheur parfait.

Dites-moi, lectrices chéries, avez-vous remarqué que votre goût adoré, pour cette histoire s’est cassé la nénette ?
Une d’entre vous a-t-elle songé à chercher d’où sortaient les titres de ces notes qui étaient ravissantes avant de sombrer dans le sirop ?
Hmmm ? Qui ?
Ah, franchement, c’est bien la peine que les profs de français se soient usé la patience et la reliure de MM Lagarde & Michard !
Finalement j’aurais dû clore cette histoire par un de ces délicieux petits poèmes dont Théophile Gautier avait le secret.
Un de ces poèmes que vous ne trouverez ni dans « Vers & Prose » ni dans le « Lagarde & Michard ».
Vous les trouverez plus sûrement chez « l’Archange Minotaure ».
Cet éditeur fouille, sans trêve ni relâche, d’un doigt curieux mais délicat, toujours à l’affût de sensations nouvelles, posant un regard indiscret sur ce que d’habitude on cache, en appréciant la saveur, nous en donnant le goût.

À quoi pensiez-vous donc ? Hmmm ?

Voyons, lectrices chéries, ce que l’Archange Minotaure fouille de ce doigt curieux, c'est la littérature.
Je pensais justement, délicat comme vous me connaissez, à un petit poème qui s’appelle justement « Bonheur parfait ».

Mab ! Ne montre pas ce billet aux garçons !
Tu vas leur donner des idées fausses…
Parle leur plutôt de celui qui a écrit

Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...

Et tu me diras: "Cherche!" en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup...

 

lundi, 25 février 2013

Itinéraire d'un enfant gâteux...

J’avais commencé hier à écrire la conclusion de mon historiette quand mon clavier s’est englué dans la guimauve.
Même moi je me suis fait rire, c’est dire ! Alors j’ai décidé de laisser tomber avant de vous avoir torché une page de mélo faite d’un savant mélange de Max du Veuzit et de Marc Lévy et j’ai nettoyé mon clavier.
Imaginez un peu, après m’être fait serrer par Dulcinée –ce qui avait passablement agacé Heure-Bleue- je me sentais mal à l’idée d’être assailli de mails envoyés par la maison Harlequin qui, j’en suis sûr, m’aurait tiré de la retraite et de la misère à grands coups de chèques à cinq zéros.
Ne riez pas ! Quand vous avez entendu la publicité de la MA..UT avec ses deux zozos ou celle du fromage Ossau-Iraty avec le nullos et la bécasse, vous paniquez à l’idée que la prime à la niaiserie et la nullité ne soit désormais la règle.
A moins que, persuadé qu’est le monde ces temps-ci que plus la qualité est basse moins c’est cher, on ne claque des fortunes en véritables m… en étant convaincu de faire des économies.
Il y a des limites à la honte, tout de même…
Cela dit, lectrices chéries, pour résumer, on a fini par se tutoyer.

dimanche, 24 février 2013

Car elle me comprend, et mon cœur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème

La semaine suivante, nous déambulions dans les allées des Tuileries quand elle m’entraîna près du petit bassin asséché par les allées désertes que je lui avais fait découvrir lors de notre visite au Louvre.
Une fois assis côte à côte elle posa sa tête sur mon épaule et soupira d’aise.
Toujours la tête sur mon épaule, mon bras entourant ses épaules, nous appréciions la douceur de l’après-midi en regardant le bassin vide. Elle semblait, l’air songeur, préoccupée malgré tout et, comme chaque fois que je la sentais s’éloigner, je sentis au cœur un pincement d’inquiétude. 
Au bout d’un moment, elle se redressa et me chuchota :
- J’ai déjà couché avec un garçon.
Comme j’étais sûr que ce n’était pas le soixante-seizième de l’année et que je m’attendais à une nouvelle autrement fracassante, genre « mais comment j’ai pu penser être amoureuse d’un type comme vous !? », je fus immédiatement soulagé…
- Moi aussi. Enfin non, moi c’était avec une fille, et alors ?
- Vous m’en voulez ?
Elle me regardait avec cet air qui lui allait si bien, les sourcils relevés près de l’arête du nez, les yeux un peu inquiets, la bouche entrouverte.
Quand elle me regardait comme ça je devenais aboulique.
Je gardai le silence un moment, non pour l’inquiéter mais parce que je me rappelai avoir causé de ce genre de chose avec mon père un jour où il était disposé à ça. Il en avait retiré une information dont il me fit profiter et qui se trouvait justement répondre à l’inquiétude de ma petite camarade fendilleuse de « pierre de cœur ».
Mon père avait beau être, génération et « pied-noiritude » obligent, très pudibond, il avait épousé ma mère qui était une jeune veuve de guerre et ce qu’il avait vu et vécu pendant cette guerre avait fortement relativisé ses vues sur la notion « virgo intacta », très en vogue,  surtout  chez les Méditerranéens, jusqu’au « Manifeste des 343 salopes » qui est devenu, « politiquement correct » oblige, le « Manifeste des 343 »…
Inquiète de mon silence, mon élue insista :
- Alors ? Dites-moi… Vous m’en voulez ?
- Pas du tout ! Être « le premier » est à la portée du premier négociateur un peu habile. Être le dernier est une autre affaire.
- Vous avez trouvé ça tout seul ou vous l’avez lu ?
- Non, c’est mon père qui me l’a expliqué, il a traversé la vie moins aisément que nous.
Et j’ajoutai, histoire de titiller « En plus, lui aussi on l’a souvent pris pour un Arabe… »
Elle me donna un coup de coude. Puis un baiser. Après un silence, elle ajouta « je me suis fait avoir  ce jour là… »
Je souris en lui disant « c’est bien le mot… » puis, la voyant froncer les sourcils « allons, vous savez bien que la virginité est un état passager ».
Ce à quoi elle répondit le plus sérieusement du monde et assez vivement « Mais ce n’est pas si vrai ! N’allez surtout pas croire que parce qu’on n’est plus vierge, « le faire » n’est pas important ou sans signification. »
C’est là qu’elle m’a donné sous le coup de l’émotion et sans le faire exprès une information de la plus grande importance.
« Elle », venait de me faire comprendre que les filles redevenaient vierges à chaque nouvel amour.
Je réfléchis un instant lui dis « Je me demande s’il n’y a pas que les garçons pour se préoccuper de cet aspect et que ce qui importe aux filles, c’est bien autre chose. »
Que je n’ai toujours pas découvert, ça doit être interdit aux garçons…
Elle me jeta ce regard que j’avais déjà vu dans l’œil d’un prof quand il manque tomber de sa chaise parce que, de façon impromptue, un cancre vient de comprendre quelque chose.
Ça lui a fait peu comme mon prof d’Histoire quand il surprenait un éclair d’attention chez moi.
Apparemment soulagée, elle se blottit un peu plus contre moi.
Si, si, c’était possible, essayez vous verrez, c’est toujours possible, d’ailleurs nous y sommes parvenus…
Et il a bien fallu, hélas, que nous rentrions, elle chez ses parents, moi à la maison.

samedi, 23 février 2013

Nos deux âmes jumelles, Ensemble ouvrant les ailes,

Plusieurs jours passèrent dans  une ambiance oscillant entre merveilleuse et paradisiaque et un après-midi, serrés l’un contre l’autre sur un des bancs du square qui fait face au Théâtre de la Gaîté Lyrique, elle me parlait doucement.
Oui, elle parlait toujours doucement et oui nous parlions aussi…
A un moment, elle me dit « emmenez moi dans votre quartier, montrez-moi où vous habitez, vous voulez bien ? ».
- Ce n’est pas aussi reluisant que votre quartier, vous savez, vous y tenez vraiment ?
- Oui, j’aime l’idée de savoir où vous êtes quand je ne suis pas près de vous.
Nous nous sommes alors levés et nous sommes partis pour une contrée qui ressemblait à Beyrouth dans les années soixante-dix…
Nous voilà donc, marchant en direction du XVIIIème et, parvenus au croisement du boulevard Magenta et de la rue Lafayette,  avons parcouru tous deux les trois boulevards que j’avais empruntés seul tout à l’heure.
Dès que nous atteignîmes la station Barbès-Rochechouart, elle sentit le changement de quartier.
Il en va de Paris comme des toutes les grandes villes du monde où il suffit souvent de franchir une rue pour changer totalement d’univers. Plus tard, au cours de mes pérégrinations, je suis souvent passé d’un quartier huppé à un quartier où le type que vous croisez sait au premier regard combien il va tirer de vos chaussures et de votre veste.
« Elle », eut l’air inquiet tout le long du boulevard Barbès, entre les stations Barbès-Rochechouart et Château-Rouge. Quand nous avons traversé la rue de la Goutte d’Or,  elle se cramponna fermement à mon bras et agrippait son petit sac à main contre sa poitrine, comme si nous étions assiégés par une armée de bandits. Elle m’attira vers elle pour me chuchoter à l’oreille qu’elle se sentait mal à l’aise et même avait un peu peur.  Bien qu’elle se rassérénât un peu quand elle vit que je m’y sentais à l’aise, j’allongeai le pas et nous entraînai sur le trottoir en face, moins populeux.
Plus nous approchions du métro Simplon, plus j’étais gêné. La proximité des « voyous de la Porte de Clignancourt » sans doute. Les voix devenaient plus fortes, les tenues plus débraillées et les immeubles plus lépreux. C’était un quartier ouvrier où le rasage hebdomadaire était la norme.
Ça donnait à beaucoup un air peu engageant et à certains un air franchement patibulaire. Je la rassurai en lui disant que le quartier n’était « que » pauvre, et « pauvre » ne veut pas dire « dangereux ».
Je me gardai bien de dire toute la vérité, qui était plutôt « pauvre ne veut pas toujours dire dangereux mais il vaut mieux faire attention ».
Je l’emmenais à l’entrée du passage où j’habitais et quand je lui montrai le « bougnat » du rez-de-chaussée, elle se serra contre moi et ne voulut pas aller plus loin.
Elle rit quand je lui racontai que la femme de monsieur « Bois et Charbons » était tombée dans les pommes quand elle avait ouvert sa porte et m’avait découvert sur le seuil, la figure en sang, ce jour funeste du lancement raté du véhicule interstellaire dont la portée n’excéda pas l’hôpital Bichat où il m’envoya pour deux mois et demi.
Elle se rappela d’un coup que j’étais la victime –pas vraiment innocente- et m’embrassa après m’avoir dit « Oh ! Je suis désolée ! » d’un ton qui montrait parfaitement qu’il n’en n’était rien.
Mais bon, elle était très bien élevée…
Nous sommes repartis vers des quartiers pas forcément plus cléments mais en tout cas moins miséreux.
J’avais peur maintenant qu’avoir vu dans quel endroit je vivais « ne portât un coup fatal à un amour qui ne demandait qu’à se transformer en passion dévorante » me disais-je car, à l’époque déjà, je ne reculais devant aucun cliché et la grandiloquence mal à propos ne me faisait pas peur.
Du coup, ce fut moi qui la serrai contre moi, tandis qu’on s’approchait de la rue d’Hauteville, quartier où le rasage quotidien était la règle.
On eut dit que je voulais me l’approprier. Idiot…
Elle dût le sentir car elle leva le visage vers moi et me sourit, l’air de dire « Il n’y a pas de raison que ce soit toujours la même qui soit inquiète… »

vendredi, 22 février 2013

Les mains dans les mains restons face à face

Le lundi fut, suite à cette découverte, encore plus triste.
Elle avait, elle aussi, des obligations familiales.
Il paraît qu’il est bon que les filles et les fils passent quelque temps avec leurs parents.
Au moins ça permettait, malgré un syndrome de sevrage cruel,  de reposer des lèvres soumises à rude épreuve.
Mes parents étaient partis ce matin vers cinq heures, ce qui allongeait considérablement une journée qui promettait déjà d’être interminable.
Je mis donc à profit ce temps de torture pour, en premier lieu mettre un peu d’ordre et en second lieu, écouter de la musique. Mais non, pas Tristan et Isolde ni Don Giovanni, pfff…
Parmi mon fouillis audio il y avait un « tuner FM » – à tubes, s’il vous plaît ! Si je l’avais gardé, je pourrais tirer une fortune de ce truc « vintage »- ce « tuner », bidouillé à partir de kits et toujours tripes à l’air permettait d’écouter France Inter, France Culture et France Musique, les trois seules stations disponibles en 1966.
France Musique avait un énorme avantage sur le « France Musiques » d’aujourd’hui : On y diffusait les œuvres plutôt qu’en parler continûment pour n’en diffuser que des extraits à titre d’illustration du discours…
Il n’empêche que, malgré un peu de commissions et un passage devant « l’Ornano 43 » pour voir ce qu’on y projetait, la journée était longue comme un jour sans pain.
Je repassai sur France Inter qui passait un truc genre Rolling Stones ou Beatles.
A la fin de la chanson, j’éteignis tout et pris un livre auquel je ne réussis pas à m’intéresser.
Dieu n’existe pas mais il y en a quand même un pour les adolescents que l’absence de l’autre noie sous le spleen.
Il commença par réveiller la faim qui, chez moi avait le sommeil léger.
Le dîner avalé et la vaisselle faite, ce même dieu me permit de m’endormir profondément au bout d’une vingtaine de pages.
Le matin me réveilla avec son soleil éblouissant et un ciel qui, avec cette avalanche de lumière, ressemblait déjà à une tôle de fer.
Devinez quelle fut ma première pensée ? Ouiii !!! J’allais « la » voir !
Tout à l’heure était déjà trop lointain mais, comme disait le comte de Bussy-Rabutin, « quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a… ».
Je partis lentement pour la rue d’Hauteville, j’y allai en traînant nonchalamment le long des trois boulevards qui m’amenaient au bas de son immeuble. Je m’arrêtai dans un café pour y manger un sandwich et boire un verre d’eau.
Plus loin, j’achetai un paquet de chewing-gum à la menthe.
C’est ça le tact, ne pas oublier que la menthe c’est mieux que le saucisson sec pour embrasser l’élue de son cœur…
 J’avais beau marcher lentement, mon pas était encore trop long et j’arrivai avec près d’une heure d’avance au bas de chez elle. D’ailleurs, j’étais idiot de l’attendre déjà. Il n’était pas treize heures.
Mais il y a des jours où la chance vous sourit. J’entendis dans son immeuble claquer précipitamment des semelles. Une heure de gagnée ! Après qu’elle m’eût dit que derrière le rideau elle surveillait la rue, nous refîmes une prise de « la fille du shérif et le héros » et nous partîmes pour le jardin du Luxembourg.
Après avoir rejoint les grands boulevards, nous descendîmes le boulevard de Sébastopol jusqu’à la Seine que nous traversâmes via l’île de la Cité.
Toujours flânant, nous avons remonté le boulevard Saint-Michel jusqu’au jardin du Luxembourg où nous nous sommes assis, face au kiosque à musique. Nous étions très en avance mais nous avions tant de jours à rattraper que nous avons su mettre ce temps à profit. Que n’avons-nous pas dit comme bêtises, ri sous cape à dire des méchancetés sur les promeneurs –c’est quelque chose où je suis très fort et il est heureux que je parle doucement- et évidemment échangé des serments où cette histoire d’éternité revenait souvent.
L’orchestre est arrivé et a commencé à s’installer, la cacophonie de l’accord des instruments nous a passionné un moment, les gens ont commencé à affluer à leur tour.
Le chef a présenté l’orchestre et l’oeuvre que vous connaissez sans doute.
Mais si, lectrices chéries, vous connaissez toutes, j’en suis sûr, ce concerto pour clarinette de Mozart. L’adagio de ce concerto accompagne merveilleusement la scène où Robert Redford lave les cheveux de Meryl Streep dans « Out of Africa » probablement la scène la plus érotique du cinéma américain. Quoique je me demande si la partie d’échecs entre Faye Dunaway et Steeve Mc Queen dans « L’Affaire Thomas Crown », ne l'est pas autant qui, elle aussi, réveillerait un mort…
Inutile de vous décrire l’état dans lequel ce concert nous mit. Nous sommes restés assis un temps fou après la fin du concert, ne voyant pas pourquoi nous devrions nous lever et regagner nos pénates.
D’autant qu’il faisait doux et que nous étions si bien, nos chaises presqu’aussi collées que nous. 
En fait, je me demande encore comment nous sommes parvenus en bas de chez elle car parcourir une telle distance en se tenant par la taille n’est pas si aisé. Surtout qu’il n’était pas question une seconde de nous séparer en traversant les rues ou les boulevards.
Ah si ! A un moment, nous nous sommes arrêtés pour boire un café. Il a fallu que je lâche sa main au moment de régler le cafetier. On ne dira jamais assez la cruauté des cafetiers.
Avec bien du mal, nous nous résolûmes à nous séparer jusqu’au lendemain.
C'est fou comme les lèvres ont des propriétés adhérentes qui ne sont pas sans rappeler le gekko...