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lundi, 10 décembre 2012

Fais moi mal, johnny...

Lectrices chéries, je suis sûr que vous êtes persuadées qu’Heure-Bleue est un ange de douceur.
Un ange qui couve son mari d’un regard enamouré.
Une perle qui n'en détache son regard que pour éviter de tomber dans les escaliers.
Une Heure-Bleue qui ne ferme les yeux que pour dormir et rêver de l’homme délicieux qui partage sa vie.
Eh bien non ! Lectrices chéries, « vous vous plantez grave » !
Vous savez déjà qu’elle abandonne la vision enchanteresse d’un époux qui a juste assez de défauts pour le rendre attachant pour vérifier l’ordonnancement des oreillers.
Heure-Bleue est aussi hélas, capable de réactions d’une violence aussi sauvage qu’inconsciente !
J’en veux pour preuve un souvenir cuisant qui date de quelques années.
Comme vous l’avez constaté à la lecture de son blog, Heure-Bleue est quelqu’un à l’imagination débordante et au sommeil capricieux.
Mon sommeil, en revanche est profond comme il sied à l’homme probe et innocent.
Le problème chez Heure-Bleue est que le sommeil ne calme pas cette imagination qui déborde parfois sur le réel.
Et c’est là que donc le drame se noua.
C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit, comme disait Jeannot.
Votre Goût préféré et unique –du moins je l’espère- fut tiré du sommeil brutalement.
C’était la guerre ? Avait-on  attaqué l’appartement ? Des malandrins s’étaient-ils introduits dans la chambre ?
Non, rien de tout cela, Heure-Bleue venait simplement de me réveiller d’une gifle magistrale qui me laissait vaguement estourbi, totalement surpris et absolument endolori.
Et pourquoi ce réveil ?
Renseignement pris de part et d’autre, il apparut qu’Heure-Bleue, réveillée à son tour par son geste et mon « aïe » assourdissant, prétendit qu’elle avait fait un rêve dans lequel je la trompais avec une femme de notre connaissance.
Avec le caractère paisible qu’on lui connaît et un sens de la diplomatie qui l’avait déjà rendue célèbre, elle avait résolu le problème en me collant une claque d’importance, claque qui n’était pas rêvée du tout.
Croyez-vous qu’une fois au fait de la réalité elle présenta des excuses au charmant garçon qui ravissait ses jours et enchantait ses nuits ?
Que nenni, j’eus simplement droit à un « De toute façon, reconnais que tu ne l’aurais pas volé ! Me tromper avec cette s… ! » asséné platement.
J’eus tout juste droit à un bisou et elle se rendormit.
Comme il arrive que j'aie de la chance, elle n'est jamais allée jusqu'à défigurer « Cette s… ! » qui se serait bien demandé pourquoi elle se retrouvait victime d'une furie...

 

dimanche, 09 décembre 2012

Démons et Merveille

Le petit déjeuner d’Heure-Bleue n’y est pour rien.
Je le prépare depuis si longtemps que si elle décidait de se lever pour le préparer elle même, ça me désorienterait.
Heureusement, je sais, pour connaître les matins d’Heure-Bleue depuis longtemps, que je ne risque pas l’angoisse du plateau vide.
Equivalent cuisinier de l’angoisse de la page blanche de l’écrivain.
Non, ma journée fut active, c’est ça qui me désoriente compte tenu d’un goût pour l’effort assez maigre.
J’ai dû, après un monstrueux travail de collecte de matières premières la veille, me livrer à un travail de forçat ce matin de bonne heure.
Un jour où j’avais imprudemment proposé une invitation, je me suis piégé tout seul en proposant au célèbre couple « Milky & Tigre-Chou » de venir déguster un couscous entièrement fait à la maison.
La préparation du couscous, c’est un peu comme le mal de dents, à peine le dentiste passé, on oublie la douleur.
Je me mis donc dès potron-minet à éplucher comme un obsédé, à faire revenir et réserver, à salir autant de vaisselle qu’un évêque peut en bénir, à me battre avec la taille d’une desserte incompatible avec un couscous pour dix.
Pour dix ? ! ?
Oui, Milky et Tigre-Chou venaient déjeuner mais les enfants, Merveille et Manou venaient dîner...
Si nous avons passé un déjeuner et un après-midi délicieux, avec nos invités,
le dîner s’engagea sous des auspices moins favorables pour votre serviteur.
Mon fils menaça de me maltraiter si j’abordais encore le sujet de la disparité oculaire de Merveille.
Je «sortis d’un wagon de pommes » selon l’expression consacrée, innocent comme l’agneau qui vient de naître, voire plus innocent encore.
Je n’avais pas souvenir d’avoir fait une remarque quelconque en ce sens depuis très longtemps, dûment chapitré à l’époque par des parents craignant un traumatisme psychologique grave chez Merveille.
Je m’étais bien gardé de leur dire que Merveille était bien plus « résiliente » qu’ils ne le pensaient et surtout bien plus résiliente qu’eux-mêmes…
Protestant donc de mon innocence mais voulant malgré tout éviter ce fameux traumatisme improbable à Merveille, je proposai à la petite d’aller à la cuisine pour lui « dire un secret ».
Ça marcha comme sur des roulettes.
Vous connaissez une fille qui hésite à suivre quelqu’un qui veut lui « dire un secret » ?
Elle me suivit donc comme elle suit toujours Papy, sachant qu’il y a toujours une information intéressante à la clef.
Les autres furent priés, gentiment, de continuer à siroter leur apéritif.
Une fois rendus dans la cuisine, Merveille s’assit sur un tabouret.
Papy lui dit « dis moi, Merveille, tu sais que tu as de très beaux yeux n’est-ce pas ? »
Evidemment elle abonda dans le sens de Papy.
Papy continua « Tu sais qu’ils ont en plus quelque chose qui donne à ton regard un charme supplémentaire ? », Merveille attendait, Papy ajouta, « Tes beaux yeux sont légèrement différents, ça leur donne un côté attirant incomparable. »
Merveille soudain intéressée, tenta « la moue » et demanda « C’est vrai, ça, Papy ? ».
« Bien sûr, Beauté ! Tu vas avoir plein d’amoureux, plus encore qu’à l’école ! »
Et Merveille de réaliser « Mais comment je vais faire ? »
Et Papy d’enseigner « Tu vas avoir tant d’amoureux que tu vas être obligée de les chasser à coups de bâton ! »
Et là, ce fut Papy qui bénéficia d’une leçon supplémentaire en matière d’âme féminine.
Quand je vous dis qu’on étudie dans ce domaine jusqu’à la fin de ses jours…
Merveille réfléchit quelques instants, s’approcha de Papy et lui glissa « Non, non, je ne vais pas les chasser à coups de bâton. »
Papy, inquiet d’une possible collection d’amours simultanées, option courante mais risquée demanda « Mais que vas-tu faire ? ».
Et Merveille, levant les yeux au plafond et abusant de « la moue », se pencha et dit « Je serai cruelle. Très cruelle »…
Je sens poindre une vague de victimes telles celle dont parle René Char dans son poème « Allégeance »…

 

samedi, 08 décembre 2012

Pourquoi j’ai failli manger ma mère.

En vrai champion de la digression et du « flash-back » hors de propos, je m’en allais vous entretenir d’un sujet sans intérêt quand me revint un de ces souvenirs impromptus de mon passage au lycée.

Lectrices chéries, n’insistez pas, vous me désobligeriez en ramenant sur le tapis l’éternelle antienne du « quand on devient vieux, on se rappelle sa jeunesse ».
D’autres font pire, je ne citerai pas de nom pour éviter de froisser Heure-Bleue qui ne manque jamais de ma rappeler que depuis quelques années je nostalgise, alors qu’en fait je regrette ma souplesse articulaire…
Revenons donc à mon propos ou plutôt sa dérive.
Il me revint soudain, alors que j’allais vous régaler d’une de ces notes qui vous charment et vous tiennent en haleine, qu’en seconde, un copain –D. J. aussi acharné que moi dans l’étude du « camp d’en face »- arriva un lundi matin assez troublé.
Troublé au point d’avoir négligé une version latine qui lui valut le séjour du jeudi bien connu des collés de ma génération.
Nous avions eu vent, par touches discrètes, d’une idylle en train de se nouer avec une fille du lycée de la place Clichy –notre foule de Sabines à nous et nous étions prêts à les enlever- .
Et c’est là que ma mère une spécialiste, que dis-je « la » spécialiste du tour pendable intervient.
Sans doute dans le but inavoué de me protéger des entreprises d’une bande de femelles avides et sans aucun doute acharnées à vouloir enlever son fils chéri, elle n’était jamais à court de ressources pour me mettre à l’abri.
Un peu comme dans ces romans de science-fiction où un « champ répulsif » protège les explorateurs intergalactiques des bestioles monstrueuses qui peuplent toutes ces planètes étrangères.
Sa technique était moins sophistiquée mais d’une efficacité redoutable.
Au point que je dus rapidement perdre exprès dans les couloirs du lycée ce champ répulsif.
Point de technologie dans cette affaire.
Vous vous rappelez sûrement qu’à cette époque bénie, j’étais gras comme un filet de vinaigre (je le sais rien qu'aux commentaires que vous avez laissés au mois de juillet...).
Tout aussi sûrement vous vous rappelez le goût de ma mère pour un « vert bronze » en version bizarre, ce vert qui permettait à ma mère de me tricoter des pulls immondes que je devais oublier à peine portés sous peine d’être la cible de lazzis.

Pour l’occasion, elle changea de tactique.
Si ma copine de l’époque n’avait été rencontrée pendant les vacances d’été, aucun doute, au mieux je l’eus perdue sur le champ, au pire notre amour eût été tué dans l'oeuf,  à la vue de l’appareil répulsif dégotté par ma mère.
De quoi s’agissait-il ?
D’une veste !
Mais pas n’importe quelle veste, non, une création faite exprès pour les mères jalouses !
Le truc sorti d’un esprit judéo-pied-noir au mauvais goût très sûr.
De ce faux « vert bronze » inévitable, d’une coupe faite pour un videur de boîte de nuit, ce qui sur mon gabarit de type épais comme un faucheux était d’un effet assez rebutant.
Pire, le tissu de ce veston était agrémenté de fins filaments genre lamage bleu turquoise, scintillant au gré des rayons du soleil.
Quelques fils blancs dans la trame ajoutaient à mon charme de brun au teint mat et me donnaient l'air d'un maquereau libanais.
Un vrai costume de scène de chanteur yéyé dans la débine…
Heureusement, malgré ma répugnance à l’effort physique, je pus, pour m’en débarrasser en moins d’une semaine, participer à un match de foot.
Comme nos jeux pouvaient être assez brutaux, la veste , « The Veste », n’y résista pas plus d'une mi-temps, m'épargnant l'effort de participer à la seconde.
Je me fis engueuler d’importance mais pus me contenter de la vieille veste qui me convenait.
Je voulais un blazer bleu marine, comme c’était la mode, avec la chemise blanche à col arrondi, avec les petits boutons qui tenaient ce col.
Je m’étais retrouvé avec une monstruosité, choisie justement pour ça par ma mère.
Je me demande pourquoi le matricide n’est pas plus souvent envisagé comme solution à un problème d’émancipation filial…

 

vendredi, 07 décembre 2012

La femme chocolat...

Je viens d’entendre sortir de mon poste une escroquerie au féminisme qui mérite d’être répandue parmi vous, lectrices chéries.
D’après une « étude » venue d’Angleterre –comme si on pouvait faire confiance à une Albion où on n'est « fair-play » que quand on gagne… - une question fut posée à la gent féminine.
Il fallait savoir à quoi les Anglaises renonceraient le plus volontiers. Le sexe ou le chocolat ?
La réponse fut, à une large majorité « Le sexe ! On préfère le chocolat ! ».
Je ne gloserai pas, comme n'importe quel pilier de comptoir, sur le talent de l'Anglais sous une couette, non.
En revanche, je douterai de l’explication fournie par l’Université, explication de laquelle il ressortait que le cerveau britannique s’y retrouverait car les endorphines engendrées par le chocolat seraient du même type que celles apportées par un orgasme.
Au risque de blesser le british amour-propre, ça ne peut être issu que d’un cerveau non seulement peu au fait des résultats de l’acte de Vénus mais encore peu instruit des problèmes physico-chimiques induits par l’abus de  chocolat.
Et là, lectrices chéries, vous avez affaire à un expert !
Non de l’acte de Vénus, comme disait Montaigne, car, à défaut d’être modeste j’ai l’intelligence d’être prudent, mais des conséquences de l’abus de chocolat.
Pourquoi parlé-je d’abus ? Mais tout bêtement parce qu’on n’est jamais assez satisfait en matière d’endorphines…
Et c’est là qu’intervient votre expert, lectrices chéries.
Eh ! Ho ! Mesdames,  mes amours ! Avez-vous pensé à l’acide oxalique, ce truc qui fait des calculs d’oxalate de calcium, générateur de coliques néphrétiques ?
Non, bien sûr, peu connaissaient l’existence de cet acide, présent dans le chocolat, si tentant, et les feuilles de betteraves, bien moins tentantes.
Alors, mesdames, si vous ménagez vos reins du point de vue de l’économie d’effort musculaire mais les massacrez du point de vue de la chimie, vous êtes perdantes sur plusieurs tableaux.
L’harmonie conjugale, un truc qui ne se satisfait que modérément de l’abus de chocolat.
Un mari perpétuellement frustré engendrant généralement l’épouse perpétuellement cocue, votre amour-propre en prendrait un coup…
Le désagrément, car si le câlin peut être insatisfaisant, voire carrément frustrant, c’est moins douloureux qu’une crise de coliques néphrétiques.
Crise qui ne va pas se résoudre aussi aisément en agonisant d’injures le mâle incapable.
Et n’oublions pas l’aspect économique, un câlin raté reste moins cher qu’une tablette de chocolat de qualité médiocre.
Donc, lectrices chéries, je vous en conjure, ne vous jetez pas sur le chocolat comme la misère sur le monde !
Notez que, comme je suis gentil, je ne vous hurle pas le "nom de dieu !" qui peut froisser les âmes pieuses...
Alors, avisez-vous de tenter le modus operandi satisfaisant les deux parties, sans compter que l’entraînement et l’apprentissage sont aussi extrêmement enrichissants.
Vous constaterez aussi un effet secondaire intéressant.
Le chocolat, quand on atteint le taux de satisfaction adéquat, vous a hélas sauté aux hanches pour des années tandis que le câlin vous donnera cette mine charmante qui attirera le câlin suivant.

 

jeudi, 06 décembre 2012

J’ai entendu mon nez faire « titi »

Oui, je sais, moi aussi j'ai honte du titre mais que voulez-vous...

Lectrices chéries ! Mes amours ! C’est le drame !
Frappé il y a peu, à la fois dans la fleur de l’âge, au milieu des vacances et aux narines par un rhume dont vous m’avez sauvé in extremis par vos assauts d’affection et vos paroles de consolation, je me vois dans la délicieuse obligation de faire de nouveau appel à vous.

J’ai eu de nouveau cette affection dramatique, affection qui vous déchire la gorge, qui vous aveugle à force d’yeux qui doublent de volume.
Ils vont bientôt être pédonculés, comme ceux des homards.
Bon, honnêtement, j’ai eu juste envie de pousser Merveille sous un bus pour éviter la récidive.
Car c’est elle qui m’a passé cette horreur. A moins que ce ne soit la scarlatine…
Mais, comme ça s’arrange assez vite, juste le nez qui fait des bruits bizarres à chaque inspiration, je pense qu’il ne s’agit que d’un rhume. 
Bon, un rhume n'est déjà pas banal chez n'importe quel homme.
Alors imaginez, lectrices chéries, pour votre Goût adoré...

En fait je voulais juste vous faire profiter de l’évolution de cette affection pour vérifier qu’elle ne me privait pas de la vôtre, qui m’est absolument indispensable.
Bref, tout m’est bon pour essayer d’être l’objet de vos attentions.
Franchement, il y a des jours où je me fais honte.

Mais pas aujourd’hui…