Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 06 mars 2009

Le mécano de la Générale

La note de Karmara me remet en mémoire un article dénoncé à l'époque par la confrérie (ce n'est pas une profession, c'est une caste) des garagistes.
Elle est particulièrement présente dans mon souvenir, vous connaissez la prédilection des mecs pour les histoires de bagnoles...
Donc, pour revenir à nos chevaux, il y a une trentaine d'années, le syndicat des garagistes s'était élevé vigoureusement contre les "agissements scandaleux" d'un client.
Que s'était-il passé ?
Ce client s'est présenté à un garage, le garagiste lui a fait la liste des pièces dont le remplacement était absolument indispensable et lui a présenté un devis complet d'un montant à estourbir Rockefeller...
En quoi donc consistaient ces "agissements scandaleux" ?
Eh bien, servi par une précédente expérience, le client avait eu le culot insigne de faire marquer et constater par huissier les pièces listées dans le devis.
Après avoir laissé sa voiture au garage pour effectuer les travaux prévus dans le devis, il peaufina sa traîtrise en allant chercher son véhicule accompagné de l'huissier chargé d'en vérifier la bonne exécution.
Notre client commença par réclamer les pièces défectueuses et théoriquement remplacées.
Tout comme en politique, on sait qu'en mécanique on peut mentir. L'essentiel est de le faire avec aplomb.
Le garagiste lui expliqua donc que les pièces étaient parties à la ferraille.
Devant cet obstacle, le client ne désarma point: Il fit ouvrir le capot et constater par l'huissier l'état réel des travaux.
Je pense qu'il est inutile d'insister sur le fait que si la facture correspondait point par point aux travaux prévus dans le devis, il n'en allait pas de même quant aux travaux réellement exécutés.
L'affaire passa dans les journaux et finit au tribunal, montrant par là que quand on gruge un client, il faut éviter de gruger quelqu'un qui a des accointances dans la presse et mauvais caractère...
Il n'y eut guère que le syndicat représentant la profession à s'indigner du comportement inqualifiable de ce client indigne qui avait osé vérifier qu'on lui avait bien vendu ce qu'on lui avait facturé.

Karmara, fais donc passer un article dans ton canard, ça a toujours un certain succès.
Ca ne te remboursera pas forcément et ton garagiste te regardera de travers mais désormais il y regardera à deux fois avant de te facturer le quart d'heure de mécano au tarif de l'heure de neurochirurgien...

vendredi, 27 février 2009

L'Ours et la Poupée

coca.jpg

Vous ai-je déjà parlé de la Merveille ?
Oui ?
Ah bon, je pensais que non...

La Merveille, donc, entretient avec son père des relations conflictuelles ces temps-ci.
Normal, me direz-vous, les filles veulent sortir, les pères, toujours affolés à l'idée que leurs filles sautent dans d'autres bras que les leurs, les enchaîneraient volontiers à un pied de leur chaise.
Parfois, d'autres envies se heurtent, et au bon sens nutritionnel et à l'autorité sourcilleuse du père.
J'en veux pour preuve la dernière escarmouche qui eut lieu entre l'Ours et la Merveille.
Hier, Merveille, déjà très au fait de ce qui n'est pas bon pour elle réclama "Papa ! aca coya !".
Papa en question, usa de diplomatie (l'autre nom du chantage) pour retarder autant que faire se peut le moment où une gorgée de Coca récompenserait l'opiniâtreté de son rejeton et intima "Pas tant que ton biberon ne sera pas vide !".
C'était sans compter la rouerie féminine déjà à l'oeuvre dans un corps de crevette.
Dans la seconde qui suivit, Merveille s'en alla donc dans la cuisine et en ramena fièrement un biberon vide...
Désarmé, l'Ours versa une petite gorgée de Coca dans une tasse de la dînette.
Vite versée, vite bue. Merveille tenta donc le rab en tendant sa tasse à l'Ours.
Oubliant un peu rapidement que dans cette famille de chieurs pointilleux sur les mots et la langue, la génétique avait fait son travail de sape du pouvoir parental, l'Ours dit imprudemment "Tu n'auras plus une goutte de Coca dans cette tasse ! " .

Que croyez-vous qu'il arriva ?

Merveille prit une autre tasse et la tendit...
.

dimanche, 22 février 2009

Instant tanné...

Le bistrot est le lieu le plus riche d'enseignements de France, ça doit être pour ça que l'on veut supprimer l'Université.
La preuve, avec son café, on y prend toujours une leçon de choses:

- T'entends ? C'est Anis !
- Qui ça ?
- Anis, le mec de Cergy qu'était à moitié clodo !
- Ouais, eh ben ?
- Ca a l'air de marcher pour lui.
- Ouais, ben, yen a plein des comme ça, des qui disparaissent et retournent RMIstes.
- Zont qu'à faire des économies au lieu de tout bouffer avec des potes !
- Faut voir qu'artiste et homme d'affaire, ça couche pas bien, c'est plutôt des cigales...
- Eh ho ! Ya Mireille Mathieu ! Pis ya Sylvie Vartan ! C'est des fourmis, ça !
- Sylvie, c'est normal, elle est Roumaine...
- Non ! Elle est Bulgare !
- Ouais, bon, ça vole pareil dans le métro...

Cette confiance dans le genre humain fait chaud au coeur.

jeudi, 19 février 2009

Je hais Tarmine !

Quelqu’un que je prenais pour une amie m’a « taggé » avec ce truc de nul : « Que feriez-vous s’il ne vous restait que 500 € à dépenser et 500 secondes à vivre ? »
Comme si je pouvais en avoir la moindre idée, déjà que, quand j’ai un week-end entier devant moi, je ne sais qu’en faire et, de toute façon, même si je le savais, Heure-Bleue m’aurait étouffé le billet de 500 € qui m’aurait permis d’en profiter…
Cela dit, étant passé récemment par un moment où j’étais persuadé qu’il me restait au mieux 500 heures à vivre (j'exagère, je pensais à 3000 heures mais vous connaissez mon goût pour le théâtre, un reste d'ascendance pied-noir, sans doute...) et la maigreur réputée des indemnités journalières de la Sécurité Sociale pour les voir passer.
J’avais donc échafaudé divers projets dont un qui m’avait plongé dans l’état de l’âne de Buridan : Claquer ces 500 € dans des tickets de loto, assez nombreux je l’espérais pour avoir de bonnes chances de donner à Heure-Bleue de quoi couler la retraite dorée dont elle rêve et que ne lui assure pas la CNAV ou les laisser directement à Heure-Bleue (qui les aurait claqués en achetant des fleurs pour la maison, deux paires de collants illico filés par le chat, quelques livres et deux boîtes de Ricoré, bilan, rien à bouffer).
Le problème posé étant que si je claquais cette maigre ressource au loto, Heure-bleue n’aurait rien à manger si l’affaire tournait mal, ce qui est assez courant.
Tout le monde ayant remarqué que la seule vraie gagnante du loto est La Française des Jeux, et toutes les semaines s’il vous plaît…

Mais s’il ne me restait que 500 secondes à vivre, là, j’en profiterais pour dormir.
Pour plusieurs raisons.
D’abord parce que mourir dans son sommeil est quand même le vœu le plus répandu dans l’humanité, sauf bien entendu, quelques cinglés qui rêvent de sacrifice, d’héroïsme, de martyre et autres âneries qui font la joie des bourreurs de crânes prêts à se battre jusqu’au dernier d’entre nous.
Ensuite parce que ma pente naturelle me pousse à glisser doucement vers le farniente et qu’après tout on n’est pas là pour être bousculé sans cesse par des agités qui veulent surtout que nous on bouge pour qu’eux puissent glander.
Quant aux 500 € , je les claquerais dans une chambre d’hôtel de luxe pour y passer mes dernières huit minutes et dix secondes.
Mon seul regret ? Ne pas voir la tête du directeur de l’hôtel, contemplant un cadavre dans une de ses chambres et, poussé par un reste d’humanité, gémissant « Mon Dieu ! La réputation de mon établissement ! Mon chiffre d'affaires ! » car j’aurais pris soin de tartiner les murs et le lit de sang de bœuf pour faire croire que.

Un vrai gamin, vous dis-je…
Bon, je pars me reposer.
Mais auparavant je vais demander à Fauvette, Mab, Milky, Karmara et Passagère (qui n'a pas vu un billet de 500 € depuis des lustres…) de se livrer au même exercice.
J'adore les vengeances mesquines...

samedi, 14 février 2009

« Oui not’maître », le retour…

Notre bien-aimé Président de sa République à lui tout seul a encore eu une idée (aïe !).
Inspiré sans doute par la couvaison éclair de son Garde des Sots (oui, celle-là même qui a remarqué il y a peu, emportée par son élan, que
«l'indépendance de la magistrature n'est pas un dogme» oubliant seulement un détail que même moi, qui ne suis pas juriste, connais: en effet, l'indépendance de la magistrature n’est pas un dogme, c’est seulement un principe constitutionnel...)
Donc, dans un de ces élans de modernisme échevelé dont il a le secret, il vient de proposer un raccourcissement du congé maternité dans le but de voir les parturientes retourner au boulot le plus vite possible.
Il serait temps d'arrêter ce chantre du modernisme avant que les femmes ne soient contraintes d'accoucher au bureau ou dans les ateliers comme au XIXème siècle...

Plus je le vois à l'œuvre, plus je constate que son modernisme date de deux bons siècles et est marqué par la crainte que des gens puissent vivre et s'occuper de leurs enfants grâce à la solidarité de leurs concitoyens.
Que des gens qui travaillent puissent s'arrêter un moment et continuer à toucher des subsides est manifestement sa plus grande hantise.
En revanche, que la caste objet de toutes ses attentions ne se fatigue guère qu'à lire les pages saumon du Figaro et gagner (si l’on peut dire) son pain à la sueur du front des autres ne semble pas l’émouvoir outre mesure…
A quoi ça sert la ploutocratie si les pauvres peuvent se rebiffer ? Hmmm ?