lundi, 07 juin 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°84
Maintenant que j’avais un peu de repos, un peu de fortune et un peu de temps, j’allais enfin vérifier cette information toujours lue et jamais démontrée.
La semaine dernière, j’étais déjà allé à Los Angeles.
Plus exactement au 6000 Santa Monica Boulevard.
J’avais traîné devant les studios Pa ramount, puis parcouru les bosquets, penché sur chacune des plaques.
Je n’avais trouvé alors que la moitié des informations que je cherchais…
Dépité tout de même, je suis revenu à Paris, bien décidé à éclaircir cette histoire.
J’ai cherché, parcouru les musées, lu avec attention toutes les vignettes apposées au bas des aquarelles de la dame.
Au hasard de mes pérégrinations, j’ai découvert des choses plutôt inattendues.
La plus curieuse, compte tenu du peu d’information dont je disposais, que non seulement elle afficha son antisémitisme mais qu’elle avait en matière d’inclination, un goût prononcé pour les filles…
Persuadé toutefois que l’administration, tatillonne mais précise, n’omettrait aucun des détails de sa vie, je me rendis au Père Lachaise.
Là aussi, je dus patienter avant qu’on m’indiquât la division puis l’allée où se trouvaient les restes de la dame.
J’appris incidemment qu’Apollinaire, reposant non loin, l’avait aimée et encensée.
Pour rien, manifestement…
C’est là que, pris d’un doute, je m’aperçus qu’une quadruple impossibilité contredisait l’information que je pensais détenir.
D’abord, le 6000 Santa Monica Boulevard ne faisait pas mention de la première.
Puis, la différence d’âge rendait impossible la liaison supposée entre ces putatifs amants.
Ensuite, le judaïsme de l’amant prêté couchait mal avec l’antisémitisme de la supposée maîtresse.
Enfin, le goût de la dame pour les plaisirs saphiques s’opposait manifestement à toute union durable.
La touche ultime fut apportée par la pierre tombale qui abritait la dame.
Contrairement à ce qui se révéla n’être qu’une rumeur tenace, répandue par une bluette où il était question d’un « été indien », je peux vous l’affirmer aujourd’hui.
Non ! Joe Dassin ne s’est jamais marié avec Marie Laurencin !
09:40 | Commentaires (20)
dimanche, 06 juin 2021
Au revoir là bas...
Lectrices chéries que j'aime et tout.
Des évènements indépendants de ma volonté m'obligent à user du PC de la lumière de mes jours pour vous écrire.
Or, squatter le PC de la lumière de mes jours, c'est comme lui piquer son parfum ou pire, comme si vous usiez de sa brosse à dents.
Donc, tant que je n'aurai pas :
- Changé la carte mère de ma machine.
- Réinstallé Windows et tous les outils qui me servent entre autre à vous causer.
- Récupéré -ce que ne sera pas une mince affaire - mes données et toutes mes bidouilles.
Eh bien vous devrez supporter mon absence...
Bon, je pense que vous ne ressentirez pas la peine de celui qui dit "ma belle amie est morte, je n'oublierai jamais" etc. comme dans le "Chant du pêcheur" de Théophile Gautier.
Mais une chose est néanmoins sûre : Vous allez me manquer.
Ces deux jours m'ont au moins montré que ce qui me manque en l'absence d'un PC avec lequel je me chamaille depuis vendredi, ce n'est pas FB, c'est vous.
10:49 | Commentaires (6)
vendredi, 04 juin 2021
84ème devoir de Lakevio du Goût.
07:51 | Commentaires (3)
jeudi, 03 juin 2021
J'aime l'art Dante.
Ce matin, je ne sais pourquoi, j’ai pensé à une dame qui habite en exil.
Enfin... Elle habite là où nous avons habité entre octobre 2013 et octobre 2017.
J’y ai pensé parce qu’elle travaille dans l’administration d’un lycée parisien de bonne renommée et qu’elle s’était proposée d’intercéder en faveur de Merveille.
Mais pas que...
Nous avons passé quelques soirées ensemble jusqu’à notre retour à Paris.
Je me suis aussi rappelé qu’elle avait toujours ce bouquin acheté d’occasion chez l’équivalent japonais de « Leboncoin ».
Las, il fut envoyé à cette adresse de banlieue où cette charmante voisine le récupéra et aurait dû me le remettre au cours d’un dîner ou d’un café.
« Sieur Covid » hélas tua le projet.
Pourquoi de bouquin me revient il à l’esprit maintenant ?
Je vais tenter de vous dire pourquoi « La Divine Comédie » est le livre qui me semble si important.
Ce n’est pas une mince affaire qu’expliquer pourquoi vous êtes poussé à lire et relire un bouquin, pourquoi il vous a frappé, quels sont les ressorts plus anciens qui vous y ont amené.
Pourquoi il vous a d’abord amené à faire l’effort de le lire alors que vous êtes dans la vie active depuis des années.
À l’apprécier pour ce qu’il vous apporte, le regard qu’il vous amène à porter sur le monde.
Puis à l’aimer.
Je l’avais découvert dans la boutique de ma libraire préférée il y a quarante et un ans.
Je fouinais derrière le grand « meuble-étal-présentoir » des livres de poche.
A l’arrière de ce meuble étaient plutôt entassés que rangés de vieux bouquins qui auraient dû être « retournés » depuis cinq lustres au bas mot.
J’y ai trouvé un vieux « Classique Garnier » qui m’a rappelé les bouquins qu’on avait au lycée.
La Divine Comédie de Dante Alighieri.
Je ne savais alors que trois choses de ce bouquin.
La première était qu’il était censé avoir été écrit en une seule nuit, celle d’un Vendredi Saint si je me souviens bien.
La seconde est qu’il était dévolu à une Béatrice dont j’ignorais tout.
La troisième était que, comme la Bible de Martin Luther était la source de la langue allemande, la Divine Comédie était la source de la langue italienne.
Ce qui est bien peu, convenez-en…
Toujours est-il que je me suis plongé dedans.
Avec difficulté au début car mon métier n’était pas propice à la lecture des bouquins en vers tous les jours.
Puis, le rythme pris, la première lecture se passa bien et se contenta de me laisser un souvenir agréable au point de me remémorer quelques tirades que je me récitais dans les embouteillages.
Quelques années plus tard, moins de cinq, je le relus.
Là, les souvenirs affluèrent.
Ceux des cours de latin.
Si vous n’avez pas été obligé de vous taper l’Enéide en VO, vous avez échappé à deux choses.
D’abord un manque d’entrain flagrant pour la lecture de Virgile pendant les cours.
Puis, plus tard, bien plus tard, un éclair de compréhension réelle dans une cervelle plus calme...
Ça, c’est quand vous avez enfin compris que le chemin qui apparaît le plus sympa pour atteindre son but est un piège.
Sale découverte pour un type rétif à l’effort…
Finalement, « La Divine Comédie », c’ est comme la Bible, chacun y trouve ce qu’il y cherche.
C’est un bouquin qu’on peut lire avec diverses visions.
C’est une remarquable construction intellectuelle qui comble de l’adolescence et ses rêves d’absolu à l’âge mûr -ouaip ! ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas encore vieux, juste déglingué.
Âge où on sait « qu’on a fait le plus gros » et que « vous qui entrez ici, laissez toute espérance »…
Et ne me dites pas que parle beaucoup pour ne rien dire, je le sais.
10:39 | Commentaires (5)
mercredi, 02 juin 2021
A l'aide !
Hier, contrairement à mes habitudes, j’ai réfléchi...
Mais, comme d’habitude cette fois, c’est en écoutant la radio que j’ai pensé à la difficile condition humaine.
Outre que ce n’est pas drôle tous les jours, plein de conseils viennent nous pourrir la vie.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, lectrices chéries, qu’à défaut de s’occuper de notre bien-être, on s’occupe un peu trop de notre santé.
Plus exactement de ce qu’elle risque de coûter.
Non à nous en termes de mal-être mais à eux en termes de finances.
Plus exactement, des gens qui ont une idée bien arrêtée de ce que nous devons faire pour préserver cette santé, nous noient sous des recommandations qui ont de plus en plus souvent des allures de règles qu’il sera bientôt obligatoire de suivre...
Nous sommes semble-t-il, engagés sur la voie d’un gouvernement constitué d’un aréopage de censeurs.
J’ai en retiré qu’à défaut de vivre cent-vingt ans nous en aurons l’impression car les jours vont nous sembler insupportablement longs...
Mes réflexions dérivant au fil de l’eau qui remplace ma cervelle ces temps-ci, m’ont amené à une idée dont je ne suis pas sûr qu’elle soit si idiote.
Je me suis dit que parfois, il vaut mieux éviter d’aider quelqu’un.
Ça lui rend service mais un des effets secondaires courant est aussi dévastateur.
Je me suis soudain rendu compte, à un âge avancé, qu’aider quelqu’un vous exposait à sa détestation.
Il vous en veut d’avoir eu besoin de vous.
Il vous en veut car il imagine devoir une reconnaissance éternelle.
Dites lui plutôt « Je ne peux pas et ça ne te rendrait pas service ».
Il vous en voudra aussi mais au moins il aura une bonne raison...
10:18 | Commentaires (12)