mercredi, 02 juin 2021
A l'aide !
Hier, contrairement à mes habitudes, j’ai réfléchi...
Mais, comme d’habitude cette fois, c’est en écoutant la radio que j’ai pensé à la difficile condition humaine.
Outre que ce n’est pas drôle tous les jours, plein de conseils viennent nous pourrir la vie.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, lectrices chéries, qu’à défaut de s’occuper de notre bien-être, on s’occupe un peu trop de notre santé.
Plus exactement de ce qu’elle risque de coûter.
Non à nous en termes de mal-être mais à eux en termes de finances.
Plus exactement, des gens qui ont une idée bien arrêtée de ce que nous devons faire pour préserver cette santé, nous noient sous des recommandations qui ont de plus en plus souvent des allures de règles qu’il sera bientôt obligatoire de suivre...
Nous sommes semble-t-il, engagés sur la voie d’un gouvernement constitué d’un aréopage de censeurs.
J’ai en retiré qu’à défaut de vivre cent-vingt ans nous en aurons l’impression car les jours vont nous sembler insupportablement longs...
Mes réflexions dérivant au fil de l’eau qui remplace ma cervelle ces temps-ci, m’ont amené à une idée dont je ne suis pas sûr qu’elle soit si idiote.
Je me suis dit que parfois, il vaut mieux éviter d’aider quelqu’un.
Ça lui rend service mais un des effets secondaires courant est aussi dévastateur.
Je me suis soudain rendu compte, à un âge avancé, qu’aider quelqu’un vous exposait à sa détestation.
Il vous en veut d’avoir eu besoin de vous.
Il vous en veut car il imagine devoir une reconnaissance éternelle.
Dites lui plutôt « Je ne peux pas et ça ne te rendrait pas service ».
Il vous en voudra aussi mais au moins il aura une bonne raison...
10:18 | Commentaires (12)
lundi, 31 mai 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°83
Cette toile d’Aldo Balding m’a interpellé, excité ma curiosité.
Mais que se racontent ces deux femmes ?
Attentive est l’une, certes.
Mais que dit l’autre ?
À lundi.
Nous en saurons peut-être plus...
La blonde a reposé son verre de vin blanc.
Elle aurait dû depuis un moment car c’est quand même le troisième...
De ma table j’entendais leur conversation.
- Ils me saoulent !
- Mais qui ça ?
- Mes parents !
En voyant des gosses passer avec un bouquet, la brune lâcha :
- Tiens, c’est la Fête des Mères aujourd’hui...
La blonde se redressa soudain.
- Oh m... ! J’ai oublié !
- Quoi donc ?
- Ben la Fête des Mères ! Je vais avoir droit à des jérémiades à n’en plus finir !
- Je n’y pensais plus depuis longtemps...
- Oui mais toi, tes parents sont morts !
- Justement, pendant que les tiens sont vivants, pense à leur souhaiter...
- Ouais bon, je vais les appeler ce soir.
La blonde reprit une gorgée de vin blanc et dit soudain :
- Mais franchement, ils me saoulent...
La brune essuya d’un doigt une larme qui coulait sur sa joue et dit doucement.
- Moi, j’aimerais bien que les miens me saoulent de temps en temps...
La blonde chercha nerveusement son smartphone dans son sac.
- Bon, je vais appeler ma mère.
Et ajouta :
- Mais quand même, ils me saoulent !
Apparemment, le même souci a traversé l'esprit de la lumière de mes jours...
Navré d'avoir raconté une histoire voisine.
09:59 | Commentaires (19)
dimanche, 30 mai 2021
Champignons de Paris
« Minou, tu dors ? »
- Ben non ma Mine...
Que voulez-vous que je réponde à un « Minou tu dors ? » aussi inquiet ?
Il est quatre heures et dix neuf minutes.
La nuit est encore noire.
- Minou, qu’est-ce qu’elle a ma langue ?
- Il fait noir, ma Mine...
- Je peux allumer la lumière ?
J’allume la lumière de mon côté.
La lumière de mes jours se redresse et me tire la langue.
La langue de la lumière de mes jours est rose.
Je lui dis « Elle est rose avec des petites taches roses. »
- Qu’est-ce que ça peut être ?
- Ben... Tu as eu la scarlatine ?
- Euh... Non...
Elle se lève et va dans la salle de bains.
Elle en revient décomposée.
« Mais j’ai la langue pleine de bubons ! » s’alarme-t-elle.
Elle se recouche.
- J’ai peur Minou...
- Hmmm...
Je la connais, je sais à quoi elle pense.
- Et si j’avais un cancer ! Hein, tu y as pensé ?
- Mais non, c’est au moins le dixième depuis qu’on se connaît...
Elle ne me croit évidemment pas.
Il est cinq heures vingt et comme elle n’a plus mal, nous nous rendormons.
Quand nous nous levons, il fait jour et j’appelle « notre » médecin.
Qui conclut après examen « Champignons... Votre cortisone, faut boire tout de suite après... »
La suite ?
Elle prend un fongicide absolument dégueulasse, d’une couleur qui rappelle le minium.
Trois fois par jour elle doit en garder 5 ml dans la bouche pendant cinq minutes.
Et je suis chargé du minuteur.
C’est là que ça se gâte car le plus difficile arrive, redoutable épreuve pour la lumière de mes jours.
Elle doit garder le silence pendant cinq minutes consécutives.
Et ça, c’est dur.
07:49 | Commentaires (6)
vendredi, 28 mai 2021
83ème devoir de Lakevio du Goût.
09:11 | Commentaires (5)
mercredi, 26 mai 2021
Le crépuscule des vieux.
Oui, il y a un vague nerf en chacun de nous.
Celui du souvenir.
Ouais, bon... Mab ne me dira plus rien maintenant...
Allons donc à mon propos que vous ne connaissez pas encore.
Il y a peu, au cours d’une balade qui nous amena du côté du Printemps où la lumière de mes jours nous mena pour renouveler une partie de son habillement secret, nous sommes passés devant une vitrine.
Et c’est là que je me suis aperçu que les ophtalmologistes sont des gens à l’optimisme débordant.
En passant devant une des milliards de vitrines proposant à tout un chacun de se croire Brummel ou Mr d’Orsay, la lumière de mes jours me montra un pantalon.
Moche, le pantalon ! Mais mooooche !!!
Elle m’avait dit « marron ».
C’était un pantalon « beigeasse », plus proche de la déjection canine mal maitrisée que du « marron » promis.
Elle m’avait dit aussi « velours milleraies ».
Erreur ! Erreur tragique.
Regardant par-dessus mes lunettes, j’ai regardé attentivement le tissu prétendument « velours milleraies ».
C’est un vague tissu d’origine extrême-orientale et manifestement bas de gamme quoi qu’essaie de faire croire un prix exorbitant.
J’ai donc sous les yeux un pantalon mal taillé, comme la plupart des pantalons depuis des années où le prix de revient en fabrication prime sur toute autre considération.
Un pantalon de couleur « fèces diarrhéiques » importable sauf dans un pays frappé par une épidémie de choléra.
Un pantalon fait d’un tissu qui m’a rappelé les tabliers de mes petites sœurs pour aller à l’école maternelle.
Ce tissu aux motifs flous à force d’usure.
Ce tissu pelucheux à force d’avoir été cousu, décousu, retourné puis recousu cent fois.
Quand je pense que la femme de ma vie a tenté de me gruger en essayant de faire passer ce... cette... ce « truc » pour un de ces pantalons « Newman » qui étaient si bien taillés, m’allaient si bien et me donnaient une allure quasiment humaine.
En plus, ces salauds de pantalons étaient de taille « 36 » quand je les mettais pour aller retrouver la lumière de mes jours.
Nous avons traversé au pas de charge le rez-de-chaussée du Printemps, histoire d’éviter de nous mettre sur la paille jusqu’aux prochaines élections municipales qui auront lieu en 2026.
Car vous ne le savez peut-être pas mais si quelque chose rend folle la lumière de mes jours et que ce n’est pas moi, ce sont les sacs à main.
Elle se serait jetée au feu pour moi.
Enfin, non, elle aurait poussé un pompier à le faire mais passons.
En revanche, pour un sac à main, elle me pousserait à la délinquance.
Mais pas n’importe lequel, ces temps-ci, Yves Saint Laurent et Givenchy ont sa préférence.
Pourtant, ils sont petits, de plus en plus petits.
Si je lui en offrais un, elle redeviendrait comme nombre de femmes que je vois depuis que j’ai pris le métro pour la première fois.
Mais si, vous savez bien, lectrices chéries.
Ces femmes qui portent un sac à main, petit ou grand mais toujours trop plein et trop petit au point qu’elles portent aussi un cabas, voire un « sac Tati » plein lui aussi.
Ce qui faisait dire à mon père « Ma poule, pourquoi tu ne mets pas une anse sur le mur de l’appartement ? Tu n’aurais pas besoin de sac à main... »
C'est là que ma mère lui jetait un regard meurtrier...
09:56 | Commentaires (14)