mercredi, 05 mai 2021
Hier, j'ai eu ma dose...
Je ne sais pas ce qu’il y a dans cette seringue.
En théorie, il s’agit d’un vaccin.
On m’en a injecté la seconde dose dont j’espère qu’elle n’est pas la deuxième...
Comme la première, l’effet immédiat sembla nul.
Aucune des conséquences possibles ne me frappa.
Pas de douleur, pas de fièvre, pas de ci ni de ça.
En revanche, je ne sais si c’est l’idée d’échapper à l’épidémie qui nous frappe, ça se solde par la prise de neuf cents grammes...
Et ce « en revanche » m’amène à me poser une question qui regarde tant la physique que la métaphysique.
Comment l’injection de 0.3 ml soit 300µg d’un liquide composé essentiellement d’eau a-t-elle pu causer la prise de près d’un kilogramme chez votre serviteur ?
J’admets volontiers, enfin non, pas volontiers du tout, que le corps d’éphèbe magnifique quoique borgne, qui faisait baver d’envie une gent féminine qui ne voyait pas trop clair, a changé au fil des ans.
Les années donc, ont vu petit à petit ces « tablettes de chocolat » qui ornaient un ventre aussi plat qu’un discours de François Bayrou, remplacées par un grand rond.
Alors que je ne buvais qu’un ou deux « demis » dans l’année, j’ai vu soudain ces petits carrés si élégants remplacés par une sorte de grand rond dit « abdo de comptoir ».
La question reste pendante : Comment 300 µg de flotte peuvent ils se transformer en un kilogramme d’on ne sait quoi en une douzaine d’heures ?
Comme dit la presse « Je me perds en conjecture sur les raisons qui ont- poussé ce kilogramme superfétatoire à s’inviter indûment. »
Peut-être bien l’idée que l’affaire pût mal tourner m’a-t-elle poussé à concocter pour le dîner cette « fondue de poireaux » délicieuse accompagnant un coquelet cuit à point...
Le gravelax à l’aneth qui précéda le plat, délicieux lui aussi, concourut à l’affaire.
Bref, ce matin, je n’avais pas plus de douleurs qu’il y a quatre semaines.
En revanche, j’avais neuf cents grammes de plus.
Et ça me gêne.
Pas tant pour une allure qui ne craint plus rien hélas que pour l’impression d’être engoncé dans un jean qui m’allait si bien la veille.
09:18 | Commentaires (14)
lundi, 03 mai 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°79
J’aurais pu vous soumettre la toile de Courbet « Le sommeil » présentée souvent comme « La paresse et la luxure ».
J’ai choisi « La paresse » de Valloton, pas plus habillée.
C’est évidemment ce goût pour la flemme et pour la femme, profondément ancré en moi qui m’a poussé à vous proposer cette illustration de l’activité la plus prisée de votre serviteur.
Qu’évoque donc pour vous la paresse ?
À lundi.
Quel plus beau jour que le lundi pour parler de la paresse ?
Tout y incite.
Tout ce qui tournera mal aujourd’hui sera la faute de ce jour.
Ça ne va pas ?
Ça va « comme un lundi »...
Quelque chose ne marche pas ?
C’est normal, la hantise industrielle reste la même partout.
Chez Renault, c’est voir en permanence revenir chez le concessionnaire cette épouvantable « voiture du lundi ».
Ce véhicule fait de pièces toutes dans les tolérances prescrites.
Toutes pièces soit au minimum soit au maximum autorisé.
Donc un véhicule qui brinqueballe.
Et il en va ainsi ce jour-là de tout ce qui est entrepris de la sorte.
Le lundi matin est ce moment de la semaine où l’expression « aller au chagrin » prend tout son sens et démontre que l’idée de gagner son pain à la sueur de sont front n’est déjà pas agréable mais conforte l’idée de la prochaine révolte contre une réalité incontournable qui gâche le reste de la semaine.
Le lundi est le jour où, comme depuis trop longtemps se rend compte qu’en réalité « on va au charbon » pour gagner le pain de quelqu’un d’autre à la sueur de son propre front.
Et ça gâche la journée.
L’homme comme toujours continue de rêver en se rasant de la femme qui l’accompagne et le supporte.
Il la voit telle il vient de la quitter, nue sur le lit qu’elle n’a pas plus envie de quitter que lui.
Lui reviennent ces mots de Racine « Belle sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil. »
Elle ? Elle, à le voir quitter le lit pour la salle de bains, se remémore ces moments délicieux où elle se rappelle qu’il y a peu encore elle disait « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue »
C’est ça le lundi, ce jour maudit où on a envie de rester chez soi, se retourner dans le lit et ressentir une fois encore cette magie « Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler »
Ah... Laisser tomber le boulot pour se livrer entièrement à la paresse, ce sentiment délicieux décrété « vice » par tous ceux qui, thésauriseurs de choses sans valeur, ne se sont jamais dit « Je sentis tout mon corps et transir et brûler »
Le lundi est hélas ce jour maudit où Valloton n’a peint que la moitié la plus belle de la paresse.
Ah si, il y a le chat... Ce côté « décontraction » qui manque tant à cause de la mauvaise conscience qui nous saute à l’âme chaque lundi quand on se dit « Et si je n’allais pas à la mine »...
09:12 | Commentaires (25)
vendredi, 30 avril 2021
79ème Devoir de Lakevio du Goût
J’aurais pu vous soumettre la toile de Courbet « Le sommeil » présentée souvent comme « La paresse et la luxure ».
J’ai choisi « La paresse » de Valloton, pas plus habillée.
C’est évidemment ce goût pour la flemme, profondément ancré en moi qui m’a poussé à vous proposer cette illustration de l’activité la plus prisée de votre serviteur.
Qu’évoque donc pour vous la paresse ?
À lundi donc.
08:48 | Commentaires (5)
mercredi, 28 avril 2021
De l'origine des espèces
Hier, histoire de vérifier que les gens des beaux quartiers étaient retournés vérifier que les habitants des banlieues pauvres continuaient bien à s’échiner à gagner les fortunes de leurs patrons, nous sommes retournés, seuls cette fois, au Parc Monceau.
Nous nous sommes assis au bord du petit lac agrémenté d’une colonnade.
Pas n’importe quoi comme colonnade !
De la colonne à « chapiteau corinthien », le vrai, celui à feuilles d’acanthe.
Pas le chapiteau dorique, simple et convenant aux « endroits de pauvres », ce qui serait déplacé dans ce parc réservés à la gent fortunée.
Les choses, hélas se sont adaptées au monde d’aujourd’hui.
La mauvaise habitude de mégoter sur tout, même les émoluments des gens de maison, a saisi la grande bourgeoisie.
La « nurse » en uniforme, celle qui ne dînait pas à la table des maîtres mais tout de même pas à celle des domestiques, a disparu.
Elles étaient de la bonne ethnie et enseignaient l’anglais à des rejetons qui apprenaient en même temps à mépriser ceux qui feraient croitre leur héritage.
Hélas, trois fois hélas, la mode du bas salaire à tous les étages sauf ceux de la direction a frappé là aussi.
La « nurse », devenue « nounou », est telle qu’après deux ans de biberons et trois ans de promenade, le bambin s’exprime assez aisément en arabe ou en swahili.
Rassurons-nous, il n’est pas devenu communiste pour autant...
Il a néanmoins changé.
Il ne court plus l’air attendri, tendant les bras vers des moineaux qui s’envolent prudemment.
Il se précipite pour donner des coups de pied aux pigeons...
Au cours de notre pérégrination, j’ai surpris sur le manège une décoration qui prouve que tout n’est néanmoins pas perdu et que notre beau pays de France n’est pas encore devenu une copie des USA.
Non, lectrices chéries ! Ne craignez rien ! La « woke culture » pas plus que la « Cancel culture » n’ont envahi nos « beaux quartiers ».
La décoration du manège du Parc Monceau nous montre avec brio que les gens y sont élevés dans le même esprit qu’à l’époque bénie où les aristocrates bien en cours achetaient de « ces petits nègres si jolis » et qui servaient si bien de domestiques aux grands et de jouets aux petits...
La publicité qui plaisait tant aux enfants pour les petits-déjeuners du siècle dernier est toujours à l’honneur...
Elle nous montre que Mr Darwin avait raison à propos d’évolution.
Elle n’est jamais aussi rapide qu’on le pense.
10:13 | Commentaires (7)
lundi, 26 avril 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°78
Pivoine me l’a suggéré.
Je vous le soumets.
Comme nombre d’entre nous, elle aime les aquarelles de John Salminen.
J’espère qu’après l’avoir suggéré, elle se donnera la peine de nous soumettre à son le fruit de ses pensées.
Je vous ai quelquefois parlé de cette fontaine.
Elle a retenu l’attention de John Salminen, de Pivoine et de votre serviteur qui a déjà tartiné sur le sujet.
Mais à vous, que dit-elle ?
Quels souvenirs vous rappelle-t-elle ?
Racontez à votre tour vos pérégrinations dans le dédale de votre mémoires.
Je passe encore et toujours sur la place de la Concorde.
Je sais bien qu’il y a trente-sept ponts qui permettent aux Parisiens d’aller d’une rive à l’autre de la Seine.
Ahhh... La Seine, la Seine, la Seine... Dit la chanson qui est chouette mais en parle moins bien qu’Apollinaire.
J’ai souvent, très souvent, traversé la Seine mais je ne l’ai pas traversée en empruntant chacun des trente-sept ponts qui la franchissent.
Je me suis souvent même arrêté avant d’aller sur la rive gauche, arrêté que je fus par le Louvre et les Tuileries.
Il y a tant de choses à voir dans les salles de l’un et les allées de l’autre.
Même si j’en ai vu d’autres dans les allées et sur les bancs du Jardin de Plantes qui est de l’autre côté...
Que voulez-vous...
Je sais bien qu’il n’y a pas que sur la place de la Concorde ou même à Paris qu’on trouve des fontaines.
J’ai même entendu parler d’une fontaine à Rome, assez célèbre pour qu’on y voie Audrey Hepburn frimer devant en scooter...
Une autre fontaine me trotte par la mémoire pendant que je vous parle.
J’ai même souvenir d’un petit garçon qui y plongea la main et l’en retira, surpris de la fraîcheur de l’eau.
Saint-Chef ! C’est ça !
Vous connaissez Saint-Chef ?
Ce bled minuscule où la fontaine « glougloute » devant le monument aux morts, est honorablement connu d’au moins une célébrité.
C’est à la ville voisine, Bourgoin-Jallieu qu’est né le commissaire San-Antonio.
Qui est quand même autrement célèbre qu’Henri War et n’écrivait pas plus mal...
Voilà où m’a ramené pour un instant la « Fontaine des mers » de la place de la Concorde peinte par John Salminen.
Vous ai-je dit que j’aime ce que peint cet homme ?
Il me donne avec de l’aquarelle, des envies de Paris aussi vives que le fit Caillebotte avec de la peinture et la vue des rue de mon quartier depuis que je sais marcher.
Bon, ça c’est quand on aime la ville...
Si on n’aime pas la ville ou si on n’aime pas les Parisiens, c’est autre chose...
09:47 | Commentaires (22)