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dimanche, 10 janvier 2021

Frustration...

Aaaahhh… Lectrices chéries…
Je crains fort, à la lecture de vos commentaires, devoir augmenter votre frustration.
À propos de ce fou-rire qui vous tracasse tant, je dois vous dire que vous n’en saurez pas plus.
Bon, il était question de sexe.
Mais vous avez dû vous apercevoir, au long de toutes ces années que nous passons à nous lire mutuellement, qu’on ne partage pas toutes nos idées étranges sur le Web, surtout quand elles nous font rire aux larmes.
Bon, en vrai, on ne se rappelle plus guère que le sujet.
Mais quoi exactement ? Mystère !
On a oublié, sauf que ça nous a fait rire aux larmes... 
À demain donc, pour le « Devoir de Lakevio du Goût ».

samedi, 09 janvier 2021

Courses en tête

On est sorti la lumière de mes jours et moi, du Monop’.
Je me suis arrêté, le chariot derrière moi et ai regardé le ciel.
Elle avait son bras sous le mien.
Elle s’est donc arrêtée aussi, a regardé le ciel et dit.
- Il fait un temps de mince…
- Mais il ne fait pas nuit…
- Mais il ne fait pas jour non plus…
- Et pas chaud…
- Le plafond est bas, c’est pour ça…
Nous avons repris notre marche.
Nous nous sommes arrêtés au bout de deux pas et j’ai dit « Non mais tu te rends compte ? Les platitudes qu’on sort ? »
Elle a dit « Heureusement que c’est rare… »
J’ai été d’accord avec elle.
Vous imaginez un instant de passer tant de temps avec quelqu’un et n’avoir que ça à dire ?
Heureusement qu’il y a les prix de Monop’ et de Carrouf à comparer…
Il est temps que nous puissions sortir pour autre chose qu’aller faire des courses.
Heureusement aussi qu’on a encore eu un fou-rire.
Malheureusement je ne peux décemment pas vous raconter pourquoi.
Nous faisons parfois des remarques tout à fait inavouables et surtout scandaleuses pour les adeptes forcenés du politiquement correct.

vendredi, 08 janvier 2021

63ème devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakevio du Goût_63.jpg

Hopper avait-il quelque prescience de ce qui nous arrive ?
Que pouvait-il imaginer en peignant ce carrefour vide ?
En avez-vous une idée ?
D’ici lundi vous l’aurez écrit j’espère.
À lundi…

jeudi, 07 janvier 2021

Le foulard...

Floride-06.jpg

Ce matin comme tous les matins en écoutant France Inter, cette radio de gauchistes, je lisais le blog d’Adrienne.
Une phrase me tira un sourire.
« ne jamais avoir les mains inoccupées quand on est une fille, disait la mère. »
Mais c’est juste parce que le matin j’ai « l’esprit mal tourné »…
Une autre m’a rappelé la mienne, de grand’ mère, puis ma mère, puis toutes les femmes du village où vivait ma grand’ mère.
Même ma grande sœur…
« C’était le temps où les femmes portaient des foulards sur la tête et n’étaient pas musulmanes. »
Et pourquoi diable ?
Eh bien parce que, je l’appris plus tard, dans nombre de villages de France, de Navarre et apparemment de Belgique, les femmes se couvraient la tête.
Pour la Belgique et la Navarre, je ne sais pas, mais pour le village de ma grand’ mère, je sais.
Si dans les « grandes villes » comme Paris, les femmes sortaient « nu-tête » mais se mettaient un foulard sur la tête pour entrer dans les églises, dans les villages elles sortaient toujours couvertes.
Elles devaient sortir couvertes.
Ça aboutissait à quelque chose qui me semblait étrange et injuste.
Les femmes devaient absolument se couvrir la tête pour entrer dans les églises.
Les hommes devaient absolument se découvrir la tête pour entrer dans les églises.
J’appris ainsi que ce qu’on appelait « une femme bien » ne sortait jamais « en cheveux » et que les hommes étaient sans doute frileux du crâne et que c’était pour ça qu’ils allaient plus au bistrot qu’à l’église.
Même ma grande sœur porta le foulard.
Je savais bien qu’elle n’était pas un pilier de sacristie aussi je lui demandai un jour pourquoi elle mettait un foulard pour sortir à Paris.
C’est là que je sus que « c’était la mode » et elle me le prouva en me montrant une affiche vantant la dernière voiture sortie des usines Renault, la « Floride ».
Cette affiche montrait la voiture roulant en pleine campagne et les deux jeunes femmes, l’une au volant, l’autre sur le siège passager, étaient blondes à souhait et portaient sur la tête un foulard flottant gracieusement au vent de la course.
Je compris d’un coup l’intérêt de ma grande sœur pour des foulards qu’elle évitait soigneusement auparavant.
Voilà où m’a mené le lecture de la brève, très brève, note d’Adrienne ce matin…
Du coup, je me sens moins vieux.

mercredi, 06 janvier 2021

Jour des Rois

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Aujourd’hui j’ai vieilli, c’est officiel, c’est mon anniversaire.
Mais c’est bien aussi, c’est mieux que ne pas avoir d’anniversaire.
Je sais aussi qu’il sera fêté autour de la fin juillet car la famille pratique l’optimisation des évènements, un peu comme le gouvernement qui souhaiterait avoir tous les malades dans un immense hôpital et tous les élèves dans un immense groupe scolaire.
Évidemment, comme chaque anniversaire, je me penche sur ceux qui furent mes géniteurs.
Et, comme chaque fois, lectrices chéries, je me dis que si on n’avait pas des parents, les psys feraient faillite.
D’ailleurs je ne suis même pas sûr que la profession existerait…
Vous ai-je déjà parlé de mes parents ?
Elle, une femme petite, brune aux cheveux quasi bleus marine tant ils étaient noirs et à la peau brune, plus « gitane » que « gauloise ».
Lui un homme plutôt grand pour un homme de sa génération, à la peau claire et aux cheveux châtain foncé, le « brun à reflets rouges » quand le soleil frappait ses cheveux, plus « gaulois » que « hidalgo de sa mère ».
C’était un couple étrange, un de ces couples dont on ne peut pas dire un instant qu’il s’agissait d’une paire.
Il ne s’agissait évidemment pas d’une paire assortie, comme les chaussettes, ou alors des chaussettes après plusieurs lavages, quand l’assortiment est un rêve  de chaussettes neuves.
Il s’agissait encore moins d’une paire complémentaire, comme la vis et l’écrou, ou alors pas du même pas, comme un écrou « Imperial » sur une vis « ISO », le truc qui coince.
Non, rien de tout ça.
C’était un équipage étrange dont ma mère était le cocher et l’attelage un cheval fou.
Elle s’évertuait à maintenir dans le droit chemin cet équipage qu’elle eût voulu reposant.
Hélas, avec mon père, autant essayer de mener un attelage de papillons.
Oh ! Elle pouvait compter sur lui pour des tas de choses.
Pour le travail, pour faire de bons mots.
Bons mots qui se révélaient dévastateurs si on avait besoin des gens après.
Pour peindre des tableaux car il fut longtemps un très bon copiste.
Sinon, elle pouvait compter sur lui comme sur une promesse électorale, le rêve risqué.
Remplacer un fusible de la boîte EDF au dessus de la porte ?
C’était le meilleur moyen de le retrouver inanimé sur les tomettes du palier.
Clouer un piton pour y accrocher un tableau prouvait que taper sur le piton au travers d’un doigt était inefficace et douloureux.
Ma mère ne le laissa jamais poser du papier peint.
Jamais !
Elle avait bien trop peur d’être obligée de lui couper les cheveux pleins de colle et de racheter deux ou trois fois les rouleaux de papier.
Ma mère, selon son humeur le voyait dans deux rôles très différents.
Les « jours Lemmy », elle le voyait chanteur.
Il avait de fait une assez belle voix de baryton qui charmait ma mère quand il lui chantait les chansons du moment.
À la condition évidemment qu’il n’en modifiât pas les paroles avec des trouvailles de son cru, totalement impubliables.
Les « jours Gaby », elle l’eût préféré gendarme.
Oui, gendarme.
Pour ma mère c’était le sommet de la tranquillité, une solde régulière, un emploi garanti, un uniforme qui lui aurait assuré le prestige dont elle rêvait.
Lectrices chéries, vous voudriez savoir à quoi aurait ressemblé mon père dans les rêves de ma mère ?
Pensez à un mélange d’Aristide Bruant, de Louis Campion et de Toulouse-Lautrec habillé en gendarme…
L’homme improbable, en somme.
Bref, c’était un de ses couples étranges, deux personnes disparates pas plus capables de vivre ensemble que de vivre l’une sans l’autre…
Et vous voudriez que les quatre enfants qu’ils avaient plus ou moins élevés ne soient pas un peu cinglés.
Depuis des années je me demande ce qui m’aurait été le plus profitable.
Ou néfaste…
Être élevé par les fondus du bon dieu ou par mes parents ?