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lundi, 19 avril 2021

Devoir de Lakevio du Goût N° 77

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Elle fait une drôle de tête...
Est-elle indécise face au menu ?
Est-elle indécise sur la conduite à tenir ?
Est-elle triste ou en colère ?
J’espère en savoir plus lundi.
À vous de jouer !
Bon, à moi aussi...

Dès que je suis entré dans ce café, je l’ai vue.
Assise, rêvant à je ne sais quoi, elle ne regardait même pas son verre de soda.
J’ai cru un instant qu’elle était absorbée par sa tablette mais non, elle attendait.
Je me suis arrêté derrière elle un moment.
Pendant de longues minutes j’ai admiré le mouvement discret de ses épaules que soulevait son souffle régulier.
Comme souvent, je m’arrêtai dans ce bistrot.
Une paix et un silence rares dans ce quartier touristique y régnaient.
J’aimais y passer et déambuler sur le quai, m’asseyant parfois sur le rebord de pierre, écoutant les accords de quelque guitare qui arrivaient atténués à mes oreilles.
Là, je suis resté immobile derrière elle, regardant, avec un peu de gourmandise je dois dire, sa peau claire et ses cheveux entre blond et roux.
La coiffure simple, toute simple.
Simplement lâche et libre.
Celle qui ne sert qu’à tenter le pauvre homme, le poussant presque malgré lui à vouloir vérifier du bout des doigts si la peau dévoilée en écartant les cheveux était aussi douce qu’elle semblait l’être à ne voir que son visage.
Tout était fait pour me faire soupirer derrière elle.
Même cette chemise blanche, un peu trop grande, exprès j’en suis sûr pour laisser la possibilité d’y glisser une main délicate jusqu’à l’épaule.
Je ne connaissais pas cette femme et n’avais pas de goût particulier pour la blondeur mais je dois avouer qu’elle avait, dans cette posture d’attente inquiète, quelque chose d’extrêmement attirant.
Quelque chose de surprenant aussi.
Malgré la fraîcheur du café, elle gardait sa veste ouverte sur cette chemise mince.
Rien qu’à la regarder, pauvre frileux que je suis, j’en frissonnais.
J’ai osé dire doucement :
- Il n’est pas venu ?
Elle a soupiré et repoussé sa tablette.
- Non…
La chemise a glissé un peu quand elle a haussé les épaules.
Mon dieu cette peau…
J’ai failli resserrer moi-même la chemise pour la mettre à l’abri de la fraîcheur.
Je lui ai seulement demandé si son soda était encore frais.
Elle a secoué la tête pour dire « non » et a bien voulu en prendre un autre…

samedi, 17 avril 2021

Le ciel est bleu, la mer est verte...

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La mer est verte...
Moi aussi.
J’ai froid, lectrices chéries !
J’ai froid.
Je vous le dis souvent et vous savez que je suis frileux.
Mais là...
À peine 15°C dans la maison au lever.
Notre chaudière n’augmente que la facture, pas la température.
Pour la première fois depuis longtemps, j’ai failli perdre patience en téléphonant au syndic.
Je suis d’un naturel plutôt courtois, non que je sois particulièrement gentil mais une longue expérience des négociations avec les administrations et autres m’a appris depuis longtemps qu’il ne faut jamais, absolument jamais, brusquer un interlocuteur, surtout si son seul pouvoir est d’emmerder l’usager ou le client...
Je sais d’expérience que plus le bailleur est fortuné, plus il est pingre.
De la même expérience, j’ai appris aussi que le souci premier d’un syndic ou d’une entreprise est de temporiser le plus longtemps possible avant de signer la commande qui lui fera sortir des sous qu’il ne veut pas sortir.
Oui, « chez ces gens là » comme dit Brel, « on ne vit pas, on compte » et surtout le flux de l’argent n’a qu’une direction.
Et ce n’est pas celle de la sortie...
Bref, je me tâte et me demande si je ne vais pas aller voir directement ce personnage mal élevé qui, m’a assuré sa secrétaire, « vous rappellera sans faute vendredi après-midi ».
Le vendredi en question étant celui de la semaine dernière.
Heureusement, le ciel est bleu, la mer est verte.
Hélas, il n’est pas question de laisser la fenêtre ouverte.
D’ailleurs Edith Piaf a cessé de chanter depuis un moment...

vendredi, 16 avril 2021

77 ème Devoir de Lakevio du Goût

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Elle fait une drôle de tête...
Est-elle indécise face au menu ?
Est-elle indécise sur la conduite à tenir ?
Est-elle triste ou en colère ?
J’espère en savoir plus lundi.
À vous de jouer !
Bon, à moi aussi...

mercredi, 14 avril 2021

Encore une promenade...

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J'adore ce square dans lequel j'ai beaucoup traîné et que je connais depuis 1966...
Hier nous sommes sortis.
Ouaip ! Encore !
Avant-hier c’était pour aller traîner du côté des Ternes.
Hier c’était pour accompagner Heure-Bleue chez le médecin.
Elle en est ressortie avec un rendez-vous pour être vaccinée le 30 avril.
Elle va avoir « un vaccin de vieux ».
Elle sera vaccinée avec le vaccin Astra Zeneca.
Oui, celui qui esquinte essentiellement des femmes...
La femme de ma vie a peut-être envie d’en finir avec le coronavirus mais je la connais, elle n’a sûrement pas envie d’en finir avec la vie.
Mais depuis le temps que nous partageons notre vie, je sais qu’elle a une âme d’aventurière.
Elle aura droit à ce vaccin car elle veut être piquée par notre médecin.
Elle est folle ! Ces gens ne savent pas faire une piqûre !
Ils vous font super mal alors qu’une infirmière vous donne quasiment envie de l’épouser tant elle fait la chose avec talent.
Mais non, pas cette chose-là, l’autre, la piqûre, pfff... Vous ne pensez qu’à ça...
Évidemment, au retour, nous avons nos kilomètres habituels à parcourir en passant, tout aussi évidemment, par le Monop’ de la République.
Pour se remettre de l’émotion de la piqûre qu’elle ne subira que dans plus de deux semaines, la lumière de mes jours s’est consolée d’avance en me demandant pour le dîner une choucroute au poisson.
« C’est faible en calories » a-t-elle dit...
Je sais pourquoi, c’est parce que le poisson est apparemment pêché à la ligne par au moins un duc et deux comtes.
Dans ces conditions, on ne peut plus manger jusqu’à décembre 2022.
Bon, j’exagère...
Mais quand même !
Bref, hier aussi c’était super bien.
Surtout que j’ai acheté une rame de papier et que c’est Heure-Bleue qui l’a portée

lundi, 12 avril 2021

Devoir de Lakevio du Goût N° 76

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76ème devoir de Lakevio du Goût

Lectrices chéries, vous rappelez vous qu’aujourd’hui, ça fait deux cents ans que Baudelaire est né (oui, je me suis trompé quand j’ai écrit « mort ». Un grand merci à Laura ) ?
Il est parti se coucher au cimetière Montparnasse, squatter la tombe d’un beau-père détesté.
Il n’a pas eu le loisir d’y faire apposer l’épitaphe qui lui allait si bien :

« Ci-git qui pour avoir par trop aimé les gaupes
Descendit jeune encore au royaume des taupes »

Comme Heure-Bleue et votre serviteur, il fut un « nomade parisien » et déménagea très souvent.
Il habita cet hôtel sur l’île Saint-Louis.
Ce lieu me rappelle évidemment quelque chose.
Mais à vous ?
Beaucoup d’entre vous ont vu un jour Notre Dame ou l’île Saint Louis.
Avez-vous erré dans les rues qui l’entourent ?
Qu’y avez-vous vu, qu’est-ce qui vous frappé, une des « petites choses de peu » qui vous frappent et vous émeuvent pour des raisons qui vous échappent jusqu’au moment où vous découvrez pourquoi elles ont remué votre âme.
Comme elles ont sûrement remué celle de Baudelaire.
Vous n’avez pas moins de talent, vous êtes seulement moins connues, alors dites lundi ce qui vous a remué.
(À part, bien sûr, cet appel au devoir, torché de main de maître par un Goût auquel France Inter a obligeamment donné le sujet du devoir car je ne savais pas quoi vous soumettre...)

Hier encore, quand j’ai commencé à tenter d’écrire ce fichu devoir.
Il faisait, je vous l’ai dit, un « temps de mince » car « quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » que pouvez-vous faire ?
Écrire ?
Mais écrire quoi ?
Se plaindre encore du confinement ?
Mais que voulez vous écrire « quand la terre est changée en un cachot humide » ?
Oui, malgré tout, « quand la pluie étalant ses immenses traînées, d’une vaste prison imite les barreaux » j’ai le spleen de Paris.
Surtout quand je constate avec dépit que je n’arrive à rien.
Que j’ai la cervelle stérile « et qu’un peuple muet d’infâmes araignées vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux ».
Finalement Charles Baudelaire a su bien avant nous « ce qui nous pend au nez comme un sifflet de deux sous ».
Il sut même ce qui m’attendrait dans l’adolescence, quand je traverserai l’île Saint Louis pour aller à la fac.
Vous savez bien comme on est à ces âges où, tandis que je la regardais passer « agile et noble, avec sa jambe de statue », j’étais hypnotisé par « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue ».
Ah, ces chemins à suivre partout dans Paris, dans les pas de Baudelaire qui me pardonnera j’en suis sûr ces emprunts au « Spleen de Paris » et d’être sans doute comme tous les garçons, tombé amoureux d’une passante...