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mercredi, 17 mars 2021

Coup de pied au cou de pied...

Ouais, elle est facile mais c’est le jour des gosses, hein...

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Lundi nous sommes allés chez le médecin pour l’entendre commenter nos analyses.
Elles sont impeccables.
Elles...
Heure-Bleue, en revanche, moins.
Elle s’est foulé une cheville en voulant sauter dans le bus.
Elle avait seulement oublié que l’agilité de l’adolescence est plutôt passagère.
Ce ne serait rien si, têtue comme une mule, elle n’avait refusé avec une énergie surprenante pour une souffreteuse, de prendre le taxi que je lui proposais.
Mais non ! Madame a voulu faire à pied le kilomètre et demi qui sépare le cabinet du médecin de l’arrêt du 20 à la République.
Évidemment il lui fut impossible de résister à l’appel du Monoprix du métro Temple...
De « boitillante », sa marche s’est ainsi transformée en « chaloupée » pour finir en « accrochée à Minou » sur les derniers mètres.
Au point que mon coude gauche, celui auquel se pend Heure-Bleue, est maintenant dix centimètres au dessous du code droit, celui qui porte les courses pendant qu’elle me donne le bras...
Je dispose néanmoins d’une information d’importance : Il y a pire que « Minou enrhumé ».
Ou lectrices chéries, « Ma Mine » avec un cheville foulée c’est autre chose.
C’est grandiose !
Que je vous explique.
Avez-vous déjà essayé de mettre un collier à un chat adulte qui n’a jamais connu d’entrave ?
Eh bien Heure-Bleue immobilisée, c’est un peu ça !
Elle est infernale.
On dirait un gosse assez malade pour être couché, pas assez pour avoir envie de dormir.
Un gosse la veille de Noël.
Un prisonnier à deux jours de sa libération.
Autant dire l’enfer...
Alors, avant de préparer une pizza pour midi, et de passer l’aspirateur pour lui éviter de boitiller en gémissant, je vous demande une seule chose, lectrices chéries.
Jetez vous sur vos claviers et noyez nos notes de commentaires élogieux sur la résilience d’Heure-Bleue.
Si vous pouviez faire pareil avec la patience du Goût, ce serait bien aussi...
Bref, lectrices chéries, plaignez-nous !

lundi, 15 mars 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°72

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Je détestais cette glacière.
On aurait pu avoir un vrai réfrigérateur mais ma mère avait des notions étranges en matière d’économies.
Elle avait décidé que ce serait une glacière, pas un « frigo » qui consommerait de l’électricité.
Mon père avait eu beau lui faire remarquer que faire livrer de la glace deux ou trois fois par semaine coûterait plus cher que l’électricité consommée, ça ne marcha pas.
Ce soir, ma mère a sorti de la glacière le papier sulfurisé qui contenait le beurre.
Quand elle le déplia je ne vis qu’une maigre noisette de beurre.
Ma mère soupira, remis le papier dans la glacière et en retira un paquet de margarine Astra miraculeusement indemne...
Elle s’est tournée vers moi  «  Ce soir on mange des coquillettes à la viande hachée ! »
J’ai demandé :
- Avec du beurre, maman ?
- Non, à la margarine...
Je préférais le beurre mais la margarine, c’était mieux que « l’Hippofrit »...
J’ai su à la regarder que c’était un de ces mois trop longs.
Un de ces mois où j’avais intérêt à me tenir tranquille.
Un de ces mois où j’avais l’impression d’être encore en pension.
Elle avait l’air triste et fatigué.
Elle m’a regardé avec ce sourire bizarre où seules ses lèvres bougeaient en un mouvement curieux mais où ses yeux étaient gentils.
Elle m’a dit « Ne t’en fais pas, mon chéri... Je t’en ferai la prochaine fois avec du beurre... » et elle m’a embrassé sur la joue.
Je me suis essuyé parce que je crois bien qu’elle avait laissé une larme sur ma joue...
Je n’ai plus jamais aimé la margarine...

vendredi, 12 mars 2021

72ème devoir de Lakevio du Goût.

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« Le beurre frais pour tous. »
Ainsi salua-t-on l’arrivée de la margarine après le siège de Paris.
Bien sûr, ça ne sert pas qu’à se laver les cheveux même si on fait croire aujourd’hui que c’est excellent pour la santé du cheveu pour peu qu’on lui adjoigne un parfum de rose, la puanteur du monoï et une bonne dose d’optimisme pour en faire la publicité.
Mais je suis sûr que pour beaucoup, la margarine rappelle des souvenirs moins « bio » et diététiques que ceux censés venir à l’esprit aujourd’hui.
Ce serait bien si vous en faisiez part à vos camarades de blogs, tous ceux qui ont encore le courage de vous lire et surtout d’écrire...

 

jeudi, 11 mars 2021

De chant, point !

Ouais bon... J'ai honte...

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Vous savez que j’ai confiance en Heure-Bleue.
En borgne confirmé, je lui accorde une confiance aveugle.
Cette confiance, habituellement bien placée, me conduit aujourd’hui à me relaver les cheveux.
Pourquoi donc ? Vous demandez-vous, lectrices chéries.
Eh bien parce que la lumière de mes jours, vous le savez depuis longtemps, a des yeux clairs magnifiques dont la teinte varie avec le temps.
Hélas, ces yeux qui me ravissent sont moins fonctionnels qu’ils ne devraient.
De plus, la coquetterie la pousse à ne pas chausser les lunettes qui éviteraient des erreurs d’appréciation.
Ces yeux ont ce côté trompeur des yeux myopes, cette douceur du regard qui gruge avec aisance l’homme sensible que je suis.
L’autre inconvénient de ce regard faussement doux, est qu’il donne lieu a des erreurs parfois regrettables.
J’en veux pour preuve cette histoire de cheveux à relaver.
Il y a peu, Heure-Bleue a choisi un shampooing « bio », le shampooing magique, celui qui va redonner à notre chevelure la douceur et le soyeux de la jeunesse.
Et tout ça sans saloper les rivières ni nous bouffer le cuir chevelu.
Las… Je n’eus pas l’impression de me laver les cheveux.
Pas du tout, même.
Seulement, l’impression de faire une pâte feuilletée, de me tartiner les cheveux avec de la graisse végétale parfumée.
Quand on a réussi à les débarrasser de ce truc « inrinçable » on a effectivement les cheveux doux et soyeux...
Une fois la toilette terminée, les yeux soigneusement essuyés, j’ai pris le tube.
Tube sur lequel est écrit, en trop petit pour l’œil d’Heure-Bleue, « Soin trois en un » puis « Après-shampooing avec ou sans rinçage ».
Il était, je me le rappelle parfaitement, question d’acheter du shampooing.
La lumière de mes jours, à qui je disais « Ma Mine ! Je viens de me laver les cheveux à la margarine ! » m’a rétorqué :
- Ah bon ?
Puis, avant que je ne l’agonise d’injures :
- Il faut de temps en temps se laver les cheveux avec de l’après-shampooing, c’est bon pour les cheveux...
En lisant ce qui est écrit sur le tube, un détail m’a laissé rêveur, moi qui ai vu à quoi ça ressemble.
« Avec ou sans rinçage ».
Je me demande qui oserait sortir de chez soi avec des cheveux « tartinés », je ne vois pas d’autre mot, de ce... De ce truc...
Alors ce matin, les cheveux « doux et soyeux » mais en « cafouillon » total, je vais me laver les cheveux.
Avec le fond de shampooing, de vrai shampooing...  

mercredi, 10 mars 2021

Pourquoi bon sang ?

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Ce matin je pensais à « Sophie qui n’a pas de blog ».
Je suis presque sûr que vous avez oublié celle que j’appelais « Sophie qui n’a pas de blog ».
C’était une vieille dame qui nous rendait visite sur nos blogs.
Puis à qui on téléphonait de temps à autre car elle était seule.
Désespérément seule…
« Sophie qui n’a pas de blog » est morte.
Elle est morte l’année dernière.
Elle est morte seule.
Toute seule…
Je pense parfois que j’ai recueilli son dernier soupir car quand je l’ai appelée ce jour d’avril 2020, elle a décroché et j’ai entendu un vague soupir puis plus rien.
J’ai abandonné l’idée de l’appeler après quelques essais infructueux.
Ce matin au réveil, je ne sais pourquoi j’ai pensé à « Sophie qui n’a pas de blog ».
Sans doute parce que le soleil qui donne sur la cuisine, quoique pâlot, m’a rappelé le souvenir d’un de ses commentaires chez moi.
Ce commentaire disait :
« Il n'y a pas si longtemps, je me souvenais d'un flirt de mes 17 ans, et j'ai comme un annuaire qui s'est déclenché : je me souviens de son nom, mais également de son adresse avec une précision complète. Bizarre non ? »
Cette dame, morte l’an dernier à un âge avancé, pas assez sans doute mais avancé tout de même, avait ainsi gardé un souvenir de plus de soixante-trois ans assez vivace pour l’émouvoir.
Tout ce que je sais de cette histoire car elle me l’a dite est qu’ils avaient tous deux dix-sept ans.
Ils avaient dix-sept ans et elle n’avait jamais oublié son regard, sa voix, son souffle.
Pas même oublié son pas auquel elle s’attachait à accorder le sien…
Pourquoi donc cette histoire me revient-elle aujourd’hui ?
Elle parla même des doigts entrelaçant les siens.
Il y a des jours comme ça où l’air du temps est plus facile à respirer…
Dix-sept ans…
Pour ce que je me rappelle…
Vous, les filles aviez la peau tellement douce.
Nous, les garçons avions la barbe tellement dure.
Et nous avions tant de rêves…
Et nous passions tant de temps à tenter de les transformer en réalité.
Mais pourquoi « Sophie qui n’a pas de blog » ce matin ?
Mystère… Peut-être la lumière de la cuisine, celle de Montmartre…

Mais dix-sept ans, bon sang !
Et chaque printemps, j’ai l’impression que c’est la première fois.
Bon, il y a bien ce foutu genou qui déconne mais à part ça…
Bon, à part ça, il n’y a que la cervelle qui gigote encore.
Et encore, Heure-Bleue prétend que la mienne dévisse…
On est trahi que par les siens…