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mardi, 04 août 2020

Sacré Dionysos...

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Il faisait beau.
Nous étions dans le jardin.
Je racontais des bêtises, comme toujours.
Les filles étaient heureuses.
Tout allait bien.
J’avais soif.
Mon fils m’a servi.
Puis resservi.
Il est allé poser les saucisses sur la grille du barbecue.
Il a bu son verre et m’en a servi un autre.
De gorgée en verre et de verre en gorgée, le jardin est devenu instable.
Alors j’ai fermé les yeux.
J’ai à peine entrevu le regard meurtrier de la lumière de mes jours.
J’ai pris un verre d’eau.
Ce ne fut pas suffisant…
Quand il a fallu rentrer à la maison, Merveille s’est inquiétée de ma santé.
L’Ours a appelé un taxi.
Il a eu raison.
Maintenant que la honte d’avoir expérimenté la technique dite « des semelles à bascule » s’estompe, je peux vous le dire.
Ça faisait longtemps, très longtemps que je n’avais eu un si sévère « coup dans le nez ».
La chance a voulu que je n’expérimente pas, en sus de l’inconfort, le syndrome dit « de la casquette en ciment ».
Cela dit, s’il fait beau, que vous êtes dans un jardin en bonne compagnie, je ne saurais trop vous recommander de vous rabattre sur l’eau minérale au lieu de papoter en buvant sans prêter attention au fait que votre verre n’est jamais vide.
Bon, laissons tomber cette série de mauvaises excuses, de « oui mais je… » et de « j’avais pas vu que… »
J’aurais mieux fait d’utiliser ma cervelle à faire attention et vider ma « maxi-bouteille » d’Evian au lieu de vider sans faire attention et surtout sans retenue, ces verres de Martini-gin avec trop de gin, puis ces verres d’un Côtes du Rhône d’une bonne année.
Bref, votre Goût adoré a clos la fête en l’honneur des anniversaires d’Heure-Bleue, de JJF et de P’tite Sœur avec une tête idiote que la lumière de mes jours a immortalisée et me mettra sous le nez à chaque chamaillerie…
Pour dire les choses simplement, j’ai été saoul comme une grive.
Et ça faisait très très longtemps, des années et des années, que ce n’était pas arrivé.
Et ça, c’était pas bien du tout…

samedi, 01 août 2020

Elle a tout d'une grande !

Elle a tout d’une grande.

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Comme disait une publicité « bagnolesque ».
Plus exactement, elles ont tout de grandes et poussent à jouer à Lamartine disant au lac du Bourget
« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! »
Bref, demain, on va chez les enfants !
C’est l’anniversaire de P’tite Sœur !
« Lucie d’Arabie » a eu sept ans hier !
Merveille a grandi et changé.
Je l’ai vue et admirée  sur les photos que Manou a envoyées.
Une « bombe » comme disent les « djeuns ».
Plus qu’à attendre le moment où elle dira à son père « Tu ne peux pas comprendre… Tu ne sais pas… Tu ne peux pas savoir… »
Je le sens venir.
Je l’entends même d’ici dire à son père, levant les yeux au ciel, jetant aux nuages un regard désespéré « D’ailleurs, comment tu pourrais savoir ? Tu n’as jamais connu ça ! »
J’en ricane d’avance car ça ne m’étonne pas.
Je pressens des scènes comme j’en vis -et en vécut- à la maison avec mes sœurs.  
Ouaip ! Il y a des âges, comme ça, où on pense qu’une fois qu’on est né, les parents ne savent plus du tout de quoi il s’agit et ne servent qu’à nous loger et nous nourrir...
Connaissant le caractère de l’Ours, ça laisse présager des éclats de voix.
En attendant, demain nous allons voir les enfants.
Et nous ne savons pas exactement comment nous y rendre.
Train ou taxi ?
Le train assure moins de promiscuité que le taxi mais, connaissant la population du coin pour y avoir vécu trois ans – un record-,  prendre le bus en sortant de la gare, garantit un entassement propice à attraper n’importe quelle maladie, même les moins avouables…
À moins que nous allions tranquillement à pied de la gare à la maison des enfants.
Ça me semble la meilleure solution.
Allons donc voir à quoi ressemblent pour de bon une P’tite Sœur « grande » et une Merveille « bombe ».
Heure-Bleue doit amener un cadeau.
Comme d’habitude, je dois amener une bouteille de vin.
Il serait bien vu qu’il soit à la hauteur des évènements…

vendredi, 31 juillet 2020

Red Russian


Mercredi soir, après le bulletin météo, une publicité a attiré mon attention.
Non que l’idée d’acheter une voiture m’effleurât je fus attiré par la musique accompagnant le clip publicitaire de la maison Volvo.
Une voix de contralto plutôt agréable donnait une version assez surprenante de la chanson « I want to break free » qui valut à Queen quelques déboires dus essentiellement au côté « cul serré » des anglo-saxons dont le moralisme hypocrite m’agace depuis longtemps qui s’offusque plus du travestissement d’un chanteur qu’aux accrocs à l’éthique en matière d’économie.
Hier, tandis que la lumière de mes jours était chez le coiffeur, j’ai passé un moment seul à la maison que je mis à profit pour chercher qui chantait cette chanson de Queen.
Et j’ai trouvé.
Cette chanteuse qui transforme « I want to break free » en une berceuse assez ensorcelante s’appelle « Red Russian ».
Je ne sais si ce pseudo fut choisi pour rappeler un cocktail constitué dans sa version « cocktail pour homme » d’une moitié de vodka et d’une moitié de schnaps, en souvenir du passé communiste des Russes ou simplement parce que la chanteuse est une vraie « ginger », une rouquine.
J’ai donc écouté cette version et apprécié ce clip étrange.
J’en ai retiré que je comprenais bien qu’elle voulût « être libre » mais qu’hélas elle ne s’y prenait pas de la meilleure façon qui soit.
Je ne gloserai pas sur des escarpins au look « shalala » qui disent illico que si sa « libération » dépend de sa vélocité, elle est déjà morte…
Mais c’est une rouquine que je trouve plus avenante que Freddy Mercury et qui dit de façon plus douce son envie d’être libre…
Ce qui fut le souhait de nombreux Russes, « red or not » jusqu’en 1989 et qui probablement le souhaitent de nouveau depuis que Vladimir Vladimirovitch. Poutine a décidé qu’il resterait au pouvoir jusqu’à la mort…
Et je n’ai toujours pas saisi le rapport avec la voiture Volvo car je sais bien qu’une voiture n’a jamais rendu libre qui que ce soit.
Il faut toujours mettre du pétrole dedans, l’assurer, la réparer, la garer au risque de la retrouver en fourrière ou au mieux agrémentée d’un papillon qui vous enjoins de payer au plus vite une somme scandaleuse au prétexte que vous vous êtes arrêté…

mercredi, 29 juillet 2020

Rhabille les gosses

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C’est quand je suis passé devant le café de la place, pas le tabac, l’autre, celui en face de l’hôpital, que j’ai entendu ce « Euh... » interrogatif.
Ça m’a arrêté net alors que j’allais au « mini Carrouf de la place ».
Je me suis retourné et je les ai vus, ces trois types d’environs soixante-dix ans, attablés, leurs trois verres vides devant eux.
J’étais sûr que c’était du pastis.
J’en étais sûr rien qu’à ce que l’un d’entre eux venait de lancer au patron du bistrot.
Le type avait interpellé le patron d’un « Euh… » Indécis, comme s’il avait peur de déranger.
Quand le patron avait tourné la tête il lui avait dit « Tu rhabilles les gosses s’il te plaît ? » en accompagnant l'expression d’un geste explicite, tournant l’index au dessus des trois verres.
Une expression que je n’avais plus entendue depuis une quarantaine d’années au bas mot.
Quand la boîte qui me payait grassement pour expliquer à d’autres comment faire le boulot que j’aurais été incapable de faire moi-même, fort de deux mains gauches habiles du stylo plus que de l’outil, je l’avais entendue maintes fois, cette expression : « Tu rhabilles les gosses ? »
Le « S’il te plaît ? » plus souvent implicite qu’exprimé.
L’époque où les cafés n’étaient pas des endroits neutres aux terrasses chauffées peuplées de clients mais simplement « des troquets » enfumés peuplés d’habitués prompts à la « brève de comptoir ».
D’aucuns se vexaient même à entendre sortir de la radio du bistrot la voix de Ferrat chanter « Terre terre voici ces rades inconnues ».
J’en entendis un dire il y a longtemps « Comment ça, des rades inconnus ? T’entends ça ? Comme si on ne connaissait pas tous les rades du coin !!! Mais y nous connaît pas, Jeannot ! »
Tout ça pour vous dire qu’il suffit parfois d’une phrase entendue en allant chercher quelque chose au « mini Carrouf » de la place, pour vous rappeler un monde expulsé de Paris par les rapaces de l’immobilier et la bienséance moraliste des génocidaires du bistrot à pastis, à ambiance enfumée, à « p’tite Côtes », à « demi sans faux col » ou pire du « un demi ! Et avec la mousse au fond ! Ha ha ha !!! »
Des bistrots pleins de gens « mal élevés » mais qui n’auraient jamais osé vous louer leur jardinet l’après-midi pour un anniversaire moyennant « cinquante €uros mais avec l’augmentation de la demande, j’ai déjà des demandes pour cent €uros de l’heure mais je vais devoir investir dans des parasols… »
Ça a laissé tomber le bleu de chauffe de l’Assommoir pour le jean Hermès.
Hélas, ça a laissé tomber l’esprit de Jean Valjean pour celui de Shylock…
Et ça me rappelle aussi qu’il y a à la maison une demi-bouteille de Pastis depuis 2013.
Il n’en manque que deux doses servies un été à quelqu’un qui aimait bien prendre « un p’tit jaune » quand il fait chaud…
Non, mais vous rendez-vous compte, lectrices chéries où trois pastis sur un guéridon de bistrot mène le rêvasseur ce matin ?

mardi, 28 juillet 2020

Bis repetita placent. Parfois…

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Hier nous sommes retournés au BHV rendre le bouquin acheté la dernière fois par Heure-Bleue et déjà lu.
Elle en a trouvé un qu’elle n’a pas lu.
J’en ai trouvé un qu’il me semble ce matin avoir déjà lu…
En sortant du BHV, nous avons changé de café.
Après avoir évité le malgracieux du croisement des rues du Temple et de la Verrerie, nous sommes allés en face.
Ça nous a reposé un moment.
Assis tranquillement à l’ombre dans ce coin de rue désormais interdit à la circulation, nous avons regardé les passants.
Le peu d’entrain du serveur à s’enquérir de ce que nous souhaitions nous a permis d’apprécier l’absence de circulation pendant de longues minutes.
Reposés, nous nous sommes levés, pile quand il arrivait, et nous sommes partis vers un autre café.
Arrivés rue Rambuteau – préfet à l’origine des vespasiennes et de l’éclairage public des rues de Paris-, nous nous sommes assis à la terrasse d’un café que je connais depuis plus de cinquante ans et qui n’a guère changé depuis que de propriétaires et à peine d’aménagement.
Il est seulement devenu « moins popu ».
La clientèle passant de grossistes à « branchouilles » l’a mené à un service plein d’affectation.
C’est là qu’Heure-Bleue a montré que ses goûts pour l’étrangeté ne l’ont pas poussée que vers moi.
Elle prit tout à fait raisonnablement une glace et un verre d’eau.
J’ai choisi quant à moi un diabolo fraise.
La limonade m’a parue bizarre.
Oh ! Certes elle était française, un écusson en faisait foi sur le flacon.
Oh ! Certes elle était « bio », le sigle étoilé en faisait foi itou sur le flacon.
Le sirop de fraise était le vrai, le vieux, le rose en était pâle et acidulé.
Une autre sapidité, plus curieuse néanmoins m’a frappé.
La lumière de mes jours a aimé ce goût bizarre.
Le parfum de l’agave lui plaît…
Alors que je sais qu’elle n’aime pas la téquila.
Ce doit être le côté cactus qui lui plaît.
Il lui ressemble tant…