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lundi, 25 mai 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 40

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40ème devoir de Lakevio du Goût
Mais que diable peut-il lui raconter ?
Où veut-il en venir.
Qu’attend-elle ?
Que pense-t-elle de sa ballade ?
À l’instant je n’en sais rien.

Grâce à vous j’espère en savoir plus lundi.

J’ai simplement toussoté.
Elle a enfin tourné son regard vers moi, l’air de se dire « Qu’est-ce qu’il veut celui-là ? »
Je lui ai retourné un regard indifférent.
Pourtant, à regarder son bras languissamment reposer sur l’accoudoir du canapé, je n’avais qu’une envie, passer ma main sur ce poignet délicat, puis sur le dos de sa main.
J’ai gardé cet air distant tandis qu’elle me regardait avec un je ne sais quoi d’agacé dans l’expression.
Elle a bu une gorgée de son verre.
Délicatement, sans un bruit qui eut été incongru à cet instant puis elle a levé les sourcils d’un air interrogatif.
J’ai pensé que c’était une expression comme ce « Oui ? » interrogatif et silencieux, un peu agacé, du guichetier de mairie ou de la dame de la Poste qu’on empêche « d’aller en pause ».
- Je cherchais justement quelque chose de spirituel à vous dire…
Elle a souri.
- Ne forcez pas, je suis sûr que ça va venir…
- C’est sûr, il suffit d’un peu de patience et d’indulgence.
- Et de bonne volonté aussi pour que ça se passe bien.
Là s’est passé un phénomène surprenant.
Mes oreilles sont devenues très chaudes, je l’ai senti.
Quant à elle, elle a rougi de façon soudaine.
Je suppose que c’est ce qu’on appelle une « communion de pensée ».
Cette façon de prêter ensemble aux mots prononcés un tout autre sens que celui initialement prévu.
Comme nous semblions tous deux prêts à être patients et indulgents, la conversation a pris une tournure plus détendue.
Elle nous occupa un long moment.
Nous nous trouvâmes plus tard extrêmement détendus…
L’art de la conversation, vous dis-je…

dimanche, 24 mai 2020

Pandémie

Bon, ce matin tout est rentré dans l’ordre.
J’ai de nouveau l’air d’un poussin ébouriffé !
En moins mignon et avec les plumes moins jaunes.
Normal me direz-vous, je suis brun.
Enfin j’étais…
Pour me remonter le moral, j’ai fait un tour sur le Web, sur les nouvelles sans intérêt et enfin sur Facebook.
C’est là que j’ai trouvé de quoi me redresser, fier d’être un Français, un vrai ! Un de souche !
Mieux encore, j’ai découvert que nous avions un président capable d’avoir une influence sur le monde.
Oui lectrices chéries ! Sur le monde entier ! Un président efficace « worldwide » !
J’ai ainsi appris incidemment que le Covid-19 était une arnaque.
Une pure invention de notre Emmanuel Macron national et de fait mondial.
Il a lancé cette histoire de fausse pandémie dans un seul but : Faire la nique aux Gilets Jaunes !
Ouais ! Cette pandémie n’est qu’une farce à but politique lancée par notre président à nous !
Il faut reconnaître qu’il est super fort ! On a un président avec des « super-pouvoirs », comme Spiderman ou Ironman !
« En deux coups les gros » comme disaient les djeuns qui ne sont plus depuis un moment, il a réussi un bobard comme on n’en a plus vu dans le monde depuis la naissance du Christ ou le retour de virée dans le désert du Prophète.
Il a réussi à confiner plus de trois milliards de Terriens sur les sept milliards que compte la planète.
À arrêter cent-quatre-vingt-huit états sur les cent-quatre-vingt-treize que compte la planète.
Faut reconnaître que notre beau pays de France a élu un cador au destin national, que dis-je, mondial.
Voire universel au train où vont les choses sur Facebook.
N’empêche, si j’avais su qu’en plus de démanteler le droit du travail, exacerber les inégalités en permettant à ceux qui ont presque tout de gratter le fond des poches de ceux qui n’ont presque rien, il nous forcerait à sortir masqués comme de mauvais Zorro juste pour emmerder ceux qu’on applaudit chaque soir aujourd’hui après les avoir vilipendés chaque samedi de l’année dernière, eh ben je crois que j’aurais usé de mon droit d’abstention…

samedi, 23 mai 2020

Jour de pêche au merlan...

Ouais, bon...
Ça y est !
J’ai changé !
Fini le statut de « hippy », de « beatnik » !
Je suis allé chez le coiffeur ce matin.
Il m’a salué d’une voix assourdie par le masque et m’a tendu  un sac poubelle pour que j’y mette mes affaires.
- Elles sont en si piteux état ?
Ai-je demandé.
- Non, mais on n’a pas le droit de les pendre dans l’armoire avec d’autres vêtements.
L’idée m’a paru peu élégante mais efficace.
Il s’est mis du désinfectant sur les mains et m’a lavé les cheveux.
Je n’ai pas dit que le shampooing suffisait. Les « procédures » n’est-ce pas…
Je suis sorti de chez le coiffeur plus léger de la tête et du compte en banque.
En descendant la rue Lamarck, je me suis arrêté devant une vitrine.
Je ne me suis pas reconnu tellement j’étais beau !
J’ai même cru un instant que quelqu’un s’était glissé entre la vitrine et moi mais non.
Je me suis reconnu au jean et au blouson mais surtout aux chaussures.
Elles sont dans un état lamentable.
Heure-Bleue avait raison de me pousser à acheter des chaussures il y a quelques jours.
La Chine avait tort de persister à les fabriquer.
Le résultat est patent : Je traîne d’horribles savates en lieu et place de chaussures.
Une des semelles est en passe de casser sous peu.
En abandonnant mon reflet dans la vitrine je suis même allé jusqu’à me dire « Mon pauvre Goût… Il va falloir que tu vendes vite ces chaussures sinon tu vas perdre dessus… Elles ne valent même pas les frais de stockage… »
Mal chaussé certes, mais bien coiffé.
Je me suis arrêté devant une autre vitrine pour en profiter encore un peu.
Oui, lectrices chéries, un phénomène encore plus rare que les supernovæ, ou pire, qu’un salaire décent pour les infirmières, est advenu aujourd’hui.
Le Goût avec des cheveux ordonnés, sans épis qui sortent de façon impromptue d’un crâne par ailleurs « normal ».
Enfin, « normal » du point de vue du contenant.
Tout mon entourage étant plutôt réservé quant au contenu…
Même Merveille doute que son grand-père préféré soit quelqu’un de fréquentable.
Quoique… Elle au moins n’est pas persuadée que je soit vieux.
Ni même grand.
Ni même que je sois sorti de l’enfance.
Au moins je suis bien coiffé.
Ce sera la seule fois de l’année je le crains…

vendredi, 22 mai 2020

40ème devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakvio du Goût_40.jpg

Mais que diable peut-il bien lui raconter ?
Où veut-il en venir.
Qu’attend-elle ?
Que pense-t-elle de sa ballade ?
À l’instant je n’en sais rien.

Grâce à vous j’espère en savoir plus lundi sur ce que vous inspire cette toile d'Aldo Balding.

jeudi, 21 mai 2020

La machine à explorer le temps s’appelle Fabie…

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Fabie me rappelle quelque chose.
Bon, a priori vous n’avez rien à cirer de ce que me rappelle la note de Fabie.
Il est vrai que les souvenirs de vacances chez ma tante ne sont pas palpitants, sauf ceux des premières découvertes qui me font toujours sourire à les évoquer.
Là, il s’agit d’autre chose.
Comme dirait feu Chirac, il s’agit de bruit et d’odeur.
Fabie, donc a acheté un « arc » non pour jouer à Cupidon mais pour y faire grimper des rosiers.
L’image et la photo qu’elle a jointes m’ont ramené vers les étés des années cinquante que je passais chez « la tante Olga » dont je vous ai déjà parlé.
Cette tante, que je trouvais gigantesque et que j’ai revue dans la trentaine et qui de fait était minuscule, tenait un café en Bourgogne.
Devant ce café, le trottoir était très large et servait de terrasse, une terrasse assez grande pour qu’on pût la décorer de faux puits faits de pneus peints en blanc et remplis de pétunias de toutes les couleurs.
Il y avait aussi, et c’est ce que me rappelle la note de Fabie, une tonnelle.
Une vraie tonnelle assez grande pour contenir trois ou quatre tables et leurs chaises.
Même en cas de canicule, il y faisait frais tant la vigne vierge qui la meublait poussait serrée.
En plus de la vigne vierge qui lui servait de couverture, la tonnelle était décorée de rosiers grimpants et de volubilis, les deux espèces se battaient comme des chiffonnières pour occuper le plus d’espace possible et ma tante rétablissait un équilibre bancal à coup de sécateur.
Allongé sur le sol de terre battue, après avoir joué à sasser du sable grâce à une boîte de « pilchards » transformée en passoire grâce à un clou et une pierre, j’écoutais.
J’écoutais et je sentais.
La tonnelle, le matin était calme, il n’y avais pas encore de clients qui la faisaient sentir le vin à coups de « Olga ! Une chopine s’il te plaît ! »
La tonnelle sentait la vigne vierge, la rose et une autre fleur que je ne connaissais pas.
Elle bruissait de façon continue, le zonzonnement des abeilles couvrait les autres bruits.
Ce zonzonnement finissait par me sortir de mon monde de rêvasseries et me poussait à aller chercher deux capsules de bouteille de bière.
Ces capsules n’étaient pas faciles à récupérer parce que la Bourgogne de l’époque « consommait local » et le « local » était « la chopine », le vin rouge.
Le truc qui en amenait plus d’un à se rouler en hurlant dans les fossés pour échapper aux pieuvres ou aux araignées selon l’angoisse du picoleur.
Je récupérais donc deux capsules et m’approchait des fleurs.
J’étais assez habile pour attraper ainsi quelques abeilles dont je se savais quoi faire une fois coincées entre les deux capsules…
Une fois, comme ça, je n’ai pas eu le temps d’être fier de ma capture.
Je me suis précipité en hurlant vers ma tante, tendant un index sur lequel un bourdon était planté de tout son dard…
Elle a retiré le bourdon d’un coup de torchon, m’a serré en m’appelant « mon pôlpetiot » puis m’a dit « comme ça, tu sauras qu’il ne faut pas attraper des bêtes qu’on ne connaît pas ! »
Mon index a gonflé, puis a repris sa taille normale d’index d’enfant.
Voilà où m’a ramené Fabie et son « arc à rosiers »…