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dimanche, 07 juin 2020

Les jolies colonies de vacances…

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J’ai entendu hier matin quelque chose d’étrange.
Il était question de « colonies de vacances apprenantes ».
Quoique cela veuille dire, ça allait signifier au moins une chose : Les gosses allaient partir en vacances avec l’entrain qui menait l’ouvrier qui « allait au charbon »…
Puis, une autre raison de pourrir ces « colonies de vacances apprenantes » se fit jour au fur et à mesure que le journaliste égrenait « les précautions indispensables à la sécurité » des enfants.
Ceux qui auraient la chance – deux cent cinquante mille enfants tout de même- de « profiter » de ces « vacances » se trouveraient masqués, leurs moniteurs itou.
Les repas les verraient soumis à la « distanciation sociale », comme si elle n’existait pas dans leur monde habituel.
Ces pauvres enfants, eux que l’on envoyait autrefois « en colo » pour soulager leurs parents et leur apprendre que les vrais arbres n’ont pas de grilles de fonte autour du tronc, pour leur apprendre aussi que les relations sociales doivent être empreintes de solidarité, de camaraderie et de bien d’autres choses allaient déchanter sous peu.
À écouter ce chantre de l’hygiénisme, je me suis dit soudain que le premier baiser de ceux qui auraient normalement dû avoir la chance de le voler allait avoir un drôle de goût…
D’un seul coup, ça m’a gâché leurs vacances.
Pauvres gosses…
Non seulement ils ont raté l’école mais en plus on leur aura pourri l’école buissonnière…

PS :
Nous partons chez les enfants et nous ne reviendrons que lundi soir.
Ergo, je vous lirai seulement mardi...

samedi, 06 juin 2020

Exit...

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Lectrices chéries ! Vous souvenez-vous de Léontine ?
Mais si… La dame charmante qui habitait au-dessus de chez nous quand nous habitions près du Père Lachaise, juste de l’autre côté du « Mur des Confédérés ».
Eh bien, au début du mois d’avril j’avais tenté de l’appeler dans sa maison de retraite pour lui souhaiter son anniversaire.
Léontine semblait tenir le coup.
Léontine, l’amatrice de champagne, celle qu’on allait voir, qu’on emmenait au café boire « son petit demi du dimanche ».
Léontine, qu’on raccompagnait chez elle, nous faisait entrer et nous offrait un « coupette de champagne », son péché mignon et qui finissait, de « coupette » en « coupette » avec un sévère coup dans le nez.
Léontine est née en 1925 et semblait oubliée par le temps.
Elle avait commencé à avoir peur de sortir après qu’on l’eut opérée d’un genou.
Elle avait mal au genou et sortait boire une bière avec son amie ou bien avec nous qui  l’emmenions au café « siroter un petit demi ».
Rentrée de l’hôpital, ce fut fini, elle s’étiola, tomba et finit à l’hôpital.
Où, vu l’exigüité  du placard où on l’avait collée elle ne put que rechuter.
Sa fille finit par la placer dans une maison de retraite.
J’ai donc appelé, vous ai-je dit, Léontine avril pour lui souhaiter son anniversaire.
La maison de retraite ne répondit pas plus que le studio de Léontine.
Elle mettait quelques minutes à me reconnaître mais y parvient toujours.
En fait elle ne perd pas la mémoire, elle est seulement « dure de la feuille »…
Heure-Bleue remarque que Léontine a toujours plus facilement reconnu les hommes que les femmes…
Cela dit, Léontine était la seule vieille plante que je connaisse qu’on ait pu changer de pot sans qu’elle meure en quelques mois.
Inquiet tout de même, nous avons cherché Léontine.
Puis j’ai fini par appeler la fille de Léontine.
Léontine est morte peu après son quatre-vingt-quinzième anniversaire.
Léontine fut victime d’un effet collatéral du coronavirus.
Elle n’est pas morte d’une maladie pulmonaire.
Ni d’une maladie physiologique quelconque – increvable vous dis-je-…
Léontine est morte d’une maladie de l’âme.
Léontine est morte de chagrin.
Les « gestes barrière » ont eu la peau de Léontine.
Elle est morte de ne plus voir sa fille qui venait régulièrement.
Dès qu’un confinement sévère fut mis en place pour « protéger » les pensionnaires des maisons de retraite, ils se sont mis à éviter le Covid-19 pour mourir de « syndrome de glissement ».
Avouez que « syndrome de glissement » ça vous a une autre gueule que « mourir de chagrin »…
Ce que je me rappellerai de Léontine, c’est sont regard malicieux quand elle me demanda d’écrire une lettre à ses voisins du dessus au câlin expansif, et son faux air de « chien battu » quand elle tendait sa flûte pour « allez, une dernière petite coupette »…

vendredi, 05 juin 2020

42ème devoir de Lakevio du Goût

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Qui est-elle ?
Existe-t-elle ?
Que fait elle là ?
À vous de le dire lundi…

jeudi, 04 juin 2020

Les « chaussures de sept lieux »

Un jour, il y a longtemps…
Enfin, le 4 mai, après beaucoup d’hésitations de « Procrastinette » comme j’appelle parfois la lumière de mes jours, j’ai pris la décision de commander ces chaussures dont elle me parlait depuis des jours.
- Minou ?
- Hmmm ?
- Qu’en penses-tu ? Elles semblent confortables.
De fait, on eut dit des « chaussons de sortie » et d’une souplesse que j’eusse aimée dans le caractère de la lumière de mes jours…
Les atermoiements durèrent ainsi plusieurs jours au point qu’un matin, j’ai acheté « en ligne » ces chaussures.
Le 4 mai dans l’après-midi.
Lesdites chaussures, censément en provenance de la perfide Albion, car je n’hésite pas à user d’un cliché quand l’occasion se présente, furent payées sur le champ et devaient arriver quarante-huit heures après dans notre boîte aux lettres.
Du moins celle réservée au « courrier volumineux ».
Le 5 mai au matin, la banque m’avisa que le paiement avait été prélevé.
Sachant que l’état du compte auquel j’ai accès est celui de la veille à minuit, je me suis dit « Mazette ! Ils doivent payer les chaussures « au cul du camion » pour débiter si vite ! »
Le 6 mai, point de chaussures.
Le 8 mai, férié, pas de courrier et pas plus de chaussures.
Le 10 mai, j’écrivis au marchand pour lui faire part de ma surprise.
Il me raconta en un français approximatif que les chaussures souffraient du coronavirus et que ça influait sur le délai de livraison.
Le 13 mai, un poulet me parvint comportant un lien menant à un transporteur qui m’informerait de l’état d’avancement de la livraison.
Ledit lien m’avisa que les chaussures de ma bien-aimée venaient d’arriver à l’aéroport où elles partiraient pour la France.
Je m’aperçus alors que ces chaussures avaient des vertus inconnues même de l’inventeur des « bottes de sept lieues ».
Elles avaient ramené le marchand avant 1997.
Ces chaussures venant censément d’Angleterre arrivaient de… Hong-Kong, terre britannique jusqu’en 1997.
À pied sans doute car les semaines passèrent sans plus de nouvelles.
Jusqu’hier après-midi.
Nous apprîmes avec stupeur que faute d’une boîte au lettres « aux normes » les chaussures seraient disponibles au bureau de La Poste de l’avenue dès aujourd’hui.
Il a fait un temps magnifique pendant les mois du confinement.
Évidemment, le jour où on doit aller à la Poste,  il pleut…
Il fait frais, et ça plaît à la lumière de mes jours.
Alors c’est bien aussi…

mercredi, 03 juin 2020

Convalescence…

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Hier on s’est baladé du côté de la Madeleine.
On est aller acheter une chose indispensable chez Ikea : Une gourde !
À l’aller nous nous sommes arrêtés à la terrasse d’un café.
C’était agréable.
Heure-Bleue, victime d’étourdissement devant tant de liberté et de soleil, a bu un café – mauvais - et bu un verre d’eau.
Comme toujours, j’ai pris un « diabolo fraise », j’aime bien cette boisson acidulée, somme toute surprenante du hiatus entre la douceur de sa couleur et l’acidité piquante et légère de son goût.
Une partie de la promenade fut épuisante.
N’eut été la possession de la carte attestant de ma « bancalitude », la queue quasiment Kroutchevo-moscovite devant le magasin nous aurait dissuadé d’y entrer.
Si entrer ne fut pas difficile, et même agréable à voir la moue envieuse voire offusquée de tous ceux qui attendaient sagement leur tour, la suite fut plus délicate.
Imaginez un peu Ikea, coincé entre la nécessité de respecter la « distanciation sociale », les « gestes barrière » et autres précautions et la nécessité d’éviter la faillite, a concocté un labyrinthe qui aurait fait pâlir Thésée d’angoisse et usé jusqu’au dernier centimètre tout le fil qu’Ariane aurait fabriqué.
Heure-Bleue commit deux erreurs.
Elle pris une gourde sans le fameux « code barre ».
Elle oublia sur le champ où elle avait trouvé cette gourde.
Tandis que je laissai à l’abandon une autre babiole à la caisse je perdis facilement un quart d’heure à tenter de remonter « à rebrousse-poil » le chemin qui menait au rayon adéquat.
Après maints allers, maints retours, maintes erreurs de trajet, je parvins enfin à trouver la gourde convoitée équipée de son étiquette salvatrice, celle qui permettrait de la payer.
Je me contentai ensuite de faire fi de tous ces chemins tortueux et passai sous les bandes qui interdisaient d’emprunter le chemin qui menait à la caisse abandonnée.
Nous sommes sortis enchantés de retrouver l’extérieur et désolés de voir que le café Pouchkine n’avait pas jugé bon de participer à la liesse de la réouverture des bistrots.
Nous avons donc repris le chemin du retour.
Cette fois, ce fut l’envie de faire pipi qui nous fit nous arrêter à une autre terrasse.
Je repris un « diabolo fraise » tandis que la lumière de mes jours, soucieuse de préparer le prochain arrêt prenait un Perrier.
Comme à l’aller, je constatai que « un mètre cinquante » ne comportait pas le même nombre de millimètres selon que l’on est mastroquet ou ministre de la Santé…
Le mètre de mastroquet représente tout juste la distance qui permet de passer entre deux tables sans renverser les verres d’une table ou l’autre.
Ça ressembla assez à la première sortie de convalescents après un séjour à l’hôpital.
Mais c’était bien comme dit la lumière de mes jours.

PS : J’ai oublié. Heure-Bleue m’a bien eu cette fois : C’est moi qui ai changé le tube de dentifrice...