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dimanche, 18 octobre 2020

Je hais ce dimanche.


Hier on n’a rien fait.
Enfin si, j’ai « fait le lit en grand ».
Et chaque fois je regrette qu’Heure-Bleue ne s’y colle pas.
J’aime bien l’idée de la voir se battre avec l’enveloppe de couette mais elle refuse avec énergie.
Alors le rôle m’est dévolu à vie.
Heureusement, parmi toutes les choses sans intérêt qui émaillent nos vies, il y a un remplaçant à l’enveloppe de couette : L’aspirateur.
Nous avons acheté il y a quelque temps un « aspirateur sans fil à brosse rotative ».
Cet aspirateur est étrange, il se débrouille à peu près avec les tapis mais, malgré sa « rolling brush » comme dit la documentation, il refuse de ramasser la moindre miette.
J’admire donc Heure-Bleue quand elle passe l’aspirateur.
Elle pousse l’aspirateur de la main droite et tient le balai de la main gauche.
Elle peste en passant et repassant l’aspirateur sur la miette récalcitrante.
Ça peut durer plusieurs minutes et ne cesse que quand elle pousse la miette vers les autres miettes à l’aide du balai.
Parfois elle me jette un regard noir en disant « Je sais ! Je sais que c’est moi qui ai choisi cette m… d’aspirateur ! »
Alors que je ne disais rien du tout.
Elle doit savoir quand j’ai les neurones qui rient, je ne vois que ça…
Cet aspirateur, qui en dehors des watts qui servent à recharger sa batterie, n’aspire que la poussière ambiante, est agaçant.
Après avoir refusé pendant trente minutes d’aspirer deux miettes de pain et pendant dix minutes un peu de poussière, il s’arrête, faute d’énergie quand seule la première moitié de la chambre est faite.
Je dois dire que cet aspirateur remplace avantageusement l’enveloppe de couette.
C’est bien utile ces temps-ci car le port du masque obligatoire où qu’on aille et le couvre-feu depuis hier rendent les sorties rares et ennuyeuses.
La preuve : Je n’aurais rien eu à vous dire ce matin s’il n’y avait cet aspirateur.
Enfin…
On a les aspirations qu’on peut, hein…
Heureusement que c’est dimanche !
Un dimanche de couvre-feu.
C’est sans doute ce qui a poussé Juliette Gréco à chanter à tue-tête « Je hais les dimanches ».
Même Jacques Brel avait remarqué que « Les taureaux s’ennuient le dimanche quand il s’agit de mourir pour nous… »
Avec une dédicace spéciale pour Adrienne :


samedi, 17 octobre 2020

Silence du matin, chagrin...

Francesca_da_Rimini_e_Paolo.jpg

Ce silence du matin me gêne.
Et même il me dérange.
Des choses me manquent chaque jour.
On n’entend plus les enfants le matin.
Leurs pépiements un peu avant huit heures mettaient de la vie dans la rue.
Même, les hurlements des « pions » à huit heures cinq appelant les retardataires à allonger le pas me manquent.
Ça doit être grave si même les « pions » sont silencieux.
Heureusement, quelques évènements heureux se produisent sous nos yeux.
La veille, alors qu’Heure-Bleue et moi regardions par la fenêtre, attirés par le bruit, nous avons revu les deux adolescents qui nous avaient charmés il y a quelques jours.
Toujours seuls au monde malgré le flot des élèves qui s’écoulait autour d’eux, donnant l’effet d’un îlot au milieu du courant.
Ils se tenaient comme s’ils dansaient un « slow immobile », les bras de l’une autour du cou de l’autre qui la tenait, les bras autour de  la taille, et se regardaient comme un enfant regarde une vitrine de jouets.
Quand le flot des élèves se fut tari, ils baissèrent leur masque.
Heure-Bleue m’a dit « regarde s’ils sont mignons, ce sont ceux de l’autre jour… »
Roméo et Juliette se sont fait des bisous sur les lèvres.
Chacun est reparti de son côté.
Chacun a fait quelques pas, a tourné la tête, s’est arrêté, puis est retourné vers l’autre.
Re-bisous sur les lèvres.
La douleur de la séparation faisait pleurer leur cartable…
Et c’est là, qu’Heure-Bleue et moi, avec la communauté de pensée qui résulte d’une vie passée ensemble, avons dit d’une seule voix « Qu’est-ce que j’aimerais avoir leur âge… »

Hélas, la réalité nous rattrape.
Ce matin, en me réveillant j’ai dit « Aïe » car il y a toujours quelque chose d’endolori chez moi maintenant.
Je me rappelle alors qu’à leur âge, je disais au réveil « M… ! Mon devoir de latin ! », celui que je faisais parfois dans le métro.
On a toujours quelque chose d’endolori le matin.
À un âge c’est un genou, à un autre c’est le cœur…

vendredi, 16 octobre 2020

53ème devoir de Lakevio du Goût

53ème devoir de Lakevio du Goût.jpg

Dans cette toile de Matteo Massagrande, la chambre ne vous rappelle peut-être rien.
Peut-quelque chose.
Vous en direz plus lundi, j’espère.
Bon week-end, lectrices chéris.
Et lecteurs, bien sûr…

jeudi, 15 octobre 2020

C'est le premier pas qui coûte...

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Je lis ce matin que les personnels soignants de l’APHP ne sont pas contents.
Je conçois bien que des gens dont le boulot est difficile et de surcroît risqué ne soient pas contents d’être largement sous-payés en regard de la moyenne des salaires européens de cette profession.
Je poursuis donc ma lecture et apprends avec stupeur que nombre de personnels n’ont pas encore reçu la prime de 1000 € promise au mois d’avril.
Mieux – si l’on peut dire -, une bonne part des infirmières libérales qui avaient été réquisitionnées par l’hôpital public lors de la surcharge du système hospitalier ne recevront pas cette prime, le prétexte avancé étant « elles ont travaillé moins de vingt-cinq jours pendant la période ».
Tu as passé un week-end chez toi en mars ?
Tu as travaillé vingt-quatre journées de quatorze heures au lieu de vingt-cinq journées de dix heures au lieu de sept heures ?  
Paf ! plus de prime !
Je me demande comment la plupart des députés ou des sénateurs prendraient la chose si on leur versait une indemnité au prorata de leur présence à l’Assemblée Nationale ou au Sénat.
Ne parlons pas des dégâts sur leurs indemnités s’il était question de mesurer leur travail et non leur présence…
La suite de l’article me dit qu’aucun des quinze mille postes supplémentaires dont l’embauche a été promise n’a été jusqu’aujourd’hui pourvu.
Ce qui ne m’étonne pas outre mesure.
Le pouvoir de décision est une chose, le pouvoir d’exécution en est une autre…
Pour embaucher quinze mille infirmières, infirmiers ou aides-soignants, il faut qu’il y ait des candidats.
Or, l’interview récemment entendue sur ma radio de gauchistes vieux et post-soixante-huitards m’a éclairé sur le manque de candidats.
Une infirmière, punie de vacances pour cause de Covid, expliquait pourquoi elle songeait à une future carrière de fleuriste ou équivalent.
Elle disait, au bord des larmes :
« Je n’ai pas quitté l’hôpital, même à la maison où je rentrais épuisée, prenais une douche et me couchais. Pratiquement pas vu ma famille, mon mari, mes enfants. J’ai travaillé soixante-dix heures par semaine payées trente-sept. Et encore, pour toucher mon salaire – 2500 € après des années de carrière -, il m’a fallu aller le réclamer auprès d’un agent administratif tatillon qui mégotait sur chaque ligne ! »
Il n’est pas étonnant qu’après des années de promesses non tenues, une pingrerie inadmissible de gens qui ne manquent de rien et se rémunèrent grassement sur l’argent du contribuable, les candidats à un poste à l’APHP ne se précipitent pas sur des postes où ils seront applaudis aux fenêtre mais mal payés et où le maigre salaire consenti sera à négocier âprement, €uro par €uro auprès d’une administration tatillonne plus soucieuse de la rentabilité de l’hôpital que de la santé des patients et du respect de ses personnels…
Cela dit, que ce soit à Bercy, Ségur ou Matignon, Qu’ils ne perdent pas leur temps à avoir honte.
Ce n’est pas la peine, on a honte pour eux…

 

mercredi, 14 octobre 2020

Jouet pas cher... Enfin, ça dépend...

Je viens de lire le commentaire que PassionCulture a eu la gentillesse de laisser chez moi.
J’apprends qu’il n’a aucun souvenir du temps passé à l’école maternelle.
Je vois plusieurs raisons possibles à cela.
- Il est trop vieux pour se le rappeler, mais il écrit de telle façon qu’il ne peut pas être vieux.
Du moins pas si vieux que ça.
- Il n’est pas allé à l’école maternelle.
Ce qui est dommage car c’est quand même l’occasion de jouer avec des enfants qui ne sont pas de la famille et surtout pas sous l’œil inquisiteur et méfiant de sa maman…
- Il n’est pas encore à l’école maternelle.
Mais ça m’étonnerait, nous sommes assez peu à savoir lire et encore moins écrire avant d’aller à l’école maternelle.
Sauf si on est maîtresse d’école maternelle évidemment…
Il y a pire : J’apprends que ce pauvre garçon s’est fait sévèrement disputer pour avoir « joué au docteur avec la petite voisine en face ».
Alors s’il est un jeu instructif et propice à la connaissance de « ceux qui sont différents » comme on dit dans les associations humanitaires, c’est bien celui-là.
Le pauvre enfant qui n’a pas eu le droit de jouer au docteur se voit obligé bien souvent d’attendre des années pour le faire et sera terriblement surpris et se fera probablement disputer pour avoir mal joué.
Mais pas par sa maman…
D’autant que, quand on y réfléchit un peu, c’est quand même un jeu où il n’y a rien à acheter, tout est disponible sur place.
C’est le moins cher qui soit.
Enfin… Le moins cher qui soit tant qu’on est à l’école maternelle ou en primaire.
Parce que plus tard, c’est un jeu qui a vite fait d’avoir des conséquences assez dispendieuses…
Un grand merci à Centerblog pour l’image qui suit et illustre si bien mon propos...

 

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