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samedi, 22 septembre 2018

L'étranger...

Nous disposons en France de (environ) :
- 143.000 flics,
- 105.000 gendarmes,
- 14.000 CRS
Hélas nous disposons de moins de 800 inspecteurs du travail

Vous ne voyez pas, bien entendu, où je veux en venir.
Bon, que je vous dise : Je lisais un énième article traitant de la prochaine et énième loi sur l’immigration.
J’en avais retiré qu’on veut bien les prix Nobel et des champions de foot.
Comme on est nettement plus regardant envers les « va de la gueule » qui veulent juste bouffer et vivre autrement que dans la hantise de se faire trucider, mourir de faim, survivre dans le dénuement le plus complet, de se demander ce que vont devenir les gosses, etc. il ressortait de l’article que pour être sûr de n’être pas envahi par des hordes de pauvres venues d’ailleurs, il fallait se défendre efficacement.

Alors je suis allé vérifier. Or à  considérer les effectifs dévolus aux forces de l’ordre, soit plus de 260.000 personnes, j’ai commencé par me demander si nous sommes une nation de délinquants ou une nation soumise à une invasion permanente.
Apparemment une invasion de va-nu-pieds.
Celle dont il convient de se protéger sinon toutes les poignées de portes vont s’envoler et toutes les poules bouffées…
Nos élites ferment hélas les yeux sur un détail, le détail qui tue :
Si ces étrangers en situation irrégulière ne trouvaient pas de boulot, ils ne pourraient pas vivre et donc ne resteraient pas.
Si ces pauvres gens viennent chez nous et peuvent y rester pendant des années, c’est qu’ils y trouvent de quoi vivre et peuvent même y envoyer leurs enfants à l’école.
Comme ils sont en situation irrégulière, qu’on ne vienne pas nous servir le couplet de l’abus de protection sociale, ils n’ont droit ni à la Sécu ni aux Allocations Familiales, quoique certains en soient arrivés à cotiser et payer des impôts.
Ce séjour prolongé signifie donc au moins qu’ils travaillent car s’ils vivaient de rapines ou de braquages, ils se serraient fait serrer par les chaussettes à clous depuis un bail.
Je me suis alors dit que puisqu’ils travaillent, ils ont des employeurs, lesquels, toujours prompts à se plaindre de strangulation par voie de taxes, les emploient au noir.
Ce qui me ramène à la première constatation de cette note.
 Il se trouve que pour un inspecteur du travail il y a plus de trois cents pandores pour expulser de pauvres gens en situation irrégulière.
On considère donc qu’éviter que ces pauvres gens en situation irrégulière ne soient exploités au noir par des esclavagistes est moins important que les virer du pays avec pertes et fracas.
À moins que, comme je le subodore, nos élites du moment ne sont pas ignorantes à ce point et y trouvent un intérêt.

On vire à grand bruit quelques pauvres hères, ça scandalise quelques bonnes âmes qui se donnent bonne conscience en signant une pétition, ça fait applaudir le réac qui trouve que « ça évite que ces fainéants y nous piquent not’boulot et bouffent nos allocs ! ».
De la même façon, ça fait les affaires des ministres de l’Intérieur qui jouent toujours de la corde sécuritaire pour se faire bien voir de l’électeur craintif, genre le retraité affolé par le gamin qui tète un pétard sur le trottoir d’en face.
Si on voulait réellement résoudre le problème de « l’immigration sauvage »  –et  je soupçonne nos « élites » de penser « immigration de sauvages »-,   il me semble qu’une répartition égale des effectifs entre les forces de l’ordre et l’Inspection du Travail serait plus efficace que l’arrestation de quelques pauvres gens à la sortie des « Restos du Cœur » .
Ça, je trouve que ça fait un peu « Milice »…

vendredi, 21 septembre 2018

Les bons contes font les bons amis.

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Comme je sais que le recyclage est l’âme de l’écologie...
Lectrices chéries, vous rappelez vous cette histoire ?

Petite, elle savait déjà qu’elle allait se marier avec un prince.
Un vrai, un comme ceux des contes de fée.
Un qui serait beau, avec une peau mate comme celle de ce garçon à deux rangs d’elle dans sa classe.
Elle en était sûre.
Malgré un premier réflexe de dégoût qu’elle avait rapidement surmonté, elle avait embrassé une grenouille pendant ses premières vacances « de grande », en colo.
Les échecs, pour répétés qu’ils fussent, n’avaient pas entamé son moral ni annihilé ses espoirs de finir enfin dans les bras d’un prince.
Puis elle avait grandi, quitté l’école pour l’université et avait trouvé sa voie dans la zoologie.
Elle avait assez de connaissances maintenant pour savoir qu’il était peu probable qu’une bestiole quelconque se transformât en prince avec un bisou.
Néanmoins, un soir, quand le dernier assistant du laboratoire avait claqué la porte elle s’était surprise à ouvrir l’aquarium de la rainette, la prendre et déposer un léger baiser sur ses lèvres.
Rien…
Elle soupira, prit sa veste, donna un tour de clef et quitta la fac des Sciences.
Elle remonta la rue Linné jusqu’à la rue Lacépède où elle habitait en se disant qu’elle avait embrassé trop de grenouilles dans sa vie et qu’à trente ans il était temps de passer à autre chose.
Sur le chemin elle acheta une tranche de jambon, une tartelette aux pommes et une canette de Coca Zéro.
Elle retourna sur ses pas et acheta une petite boîte de miettes de thon pour le chat puis arriva chez elle.
Elle était seule.
Depuis toujours, seulement un peu plus depuis la mort brutale de ses parents.
Elle était restée là, dans l’appartement où elle avait grandi et où elle comptait bien un jour amener un prince.
Celui ci surgirait de façon inattendue, quand elle aurait perdu espoir, ce qui ne saurait tarder vu que la rainette du labo trépasserait dès demain matin. 
Elle dîna tristement avec Bidule, le chat.
Lui avait rapidement avalé le contenu de la petite boîte et essayait maintenant de lui voler un morceau de jambon.
Elle le lui céda avec un sourire et aussitôt qu’il l’eut avalé il vint s’installer sur les genoux de sa maîtresse.
Elle se leva, débarrassa la table, fit la vaisselle et, après un passage par la salle de bains, partit se coucher.
Une atmosphère étrange s’abattit soudain sur le quartier.
Ce n’était pas le silence d’un soir normal de Jardin des Plantes.
Une lumière bizarre tombait de nuages et éclairait son lit d’une couleur inhabituelle.
Allongée, elle lisait quand la lumière varia brusquement et prit une teinte orangée qui l’inquiéta.
Bidule sauta sur le lit et chercha un abri sur sa poitrine.
Elle le prit dans ses bras et l’embrassa doucement sur le museau.
L’éclair qui traversa à grand fracas la fenêtre brisa une vitre et elle se sentit soudain écrasée par le poids d’un corps.
La lumière revint, normale et éclaira une scène qu’elle n’aurait jamais imaginée, même dans ses rêves « prinçomaniaques » les plus agités.
Elle était allongée sur son lit, la chemise de nuit en désordre.
Un homme, aussi beau qu’elle l’avait rêvé, était couché contre son flanc, nu comme sa mère l’avait fait.
Il la regardait avec des yeux pleins d’amour.
Elle le regarda avec des yeux pleins d’attente.
Puis se colla contre lui et entrouvrit les lèvres.
Elle ferma les yeux et attendit.
Il osa poser ses lèvres sur les siennes.
Ce fut le début du baiser le plus sensuel qu’elle ait jamais connu.
Son ventre fut parcouru de frissons, ces frissons d’attente qu’elle désespérait de connaître.
Même ses seins se comportèrent bizarrement.
Le moment fut parfait.
Un peu plus de deux mois plus tard, elle donna naissance chez elle à quatre chatons et, assez bizarrement, à deux rainettes vertes.
Elle ne pensa même pas à cacher les uns ni les autres…
De toute façon, qui penserait qu’elle était leur mère ?
Elle regarda le prince Bidule, sourit rêveusement à la pensée qui la traversa et l’idée de commencer une autre portée immédiatement la tenta, quoi qui puisse naître…

Bon, ce n’est pas ce que j’avais eu comme idée au départ mais ça m’est revenu alors je vous le livre…

jeudi, 20 septembre 2018

Semelles de vent...

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L’hiver approche.
Hélas, la lumière de mes jours devra le traverser pieds nus…
Hier, avec un temps que je trouvais doux mais qu’Heure-Bleue qualifiait quasiment d’accablant, nous sommes partis acheter des chaussures.
Pour elle, les miennes ne posant jamais d’autre problème que « c’est trop cher pour ce que c’est ».
Oui, mes goûts me portant vers le mocassin Weston et ma fortune vers la tatane Tati, nous transigeons, Heure-Bleue et moi pour que je ne ressemble pas trop à un clochard.
Nous voilà donc parti, bras dessus-bras dessous, sur le côté à l’ombre de la rue Lamarck puis vers la Bastille.
Sur la foi d’un bulletin d’informations de la veille,  nous avions appris que le groupe qui distribuait les chaussures qui siéent aux pinceaux abîmés de la lumière de mes jours était en train de confier son destin à un juge.
Affolée à l’idée que les seules chaussures que supportaient ses pieds allaient disparaître, elle a décidé que « demain, on y va Minou ! »
Nous apprîmes du même bulletin que du coup, grève il y aurait.
Inquiets, nous écoutâmes attentivement et fûmes soulagés d’apprendre que seuls les magasins de province –ou des « territoires » ou « en région » comme on dit maintenant- seraient touchés.
Nous pûmes donc passer une nuit calme, rassurés à l’idée que « demain on y va Minou » ne serait pas pour rien.
Ce fut ne promenade sympa malgré un bordel incommensurable place de la Bastille.
Eh bien, vous croirez ça, lectrices chéries ?
La boutique de la rue du Faubourg Saint Antoine était fermée pour cause de grève.
Toutes les autres boutiques de godasses étaient fermées pour cause de « Kippour »…
J’aime bien Ledru-Rollin, d’abord parce qu’il a institué le suffrage universel, ensuite parce qu’il y a un salon de thé très chouette, tout rose, qui s’appelle « Rose ».
Nous avons bu un café et nous sommes allés au Monop’ de Ledru-Rollin acheter du vin et je ne sais plus quoi.
Puis nous sommes repartis.
Heure-Bleue m’a dit « Minou, où est-ce qu’on prend le 20 ? »
D’humeur facétieuse j’ai répondu « on vient de le prendre au Monop’. »
On est arrivé à la station qui allait dans la direction qui convenait.
Le bordel était pire encore.
Je ne sais pourquoi, après avoir gravement endommagé la Place de l’Hôtel de Ville dans les années 70, puis esquinté, que dis-je mutilé, la place de la République il y a quelques années, on s’ingénie à massacrer la place de la Bastille.
Bref, c’est un foutoir monumental car on fait des travaux et une fois les travaux entamés, on s’avise qu’on ne peut interdire la circulation faute de chemins alternatifs.
Je me demande si la Mairie de Paris a un plan de Paris.
Mais ce fut une chouette balade…

mercredi, 19 septembre 2018

C’est mercredi ? Activités extrascolaires !

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Je suis sorti de chez « Alexine », la boulangerie de la rue Lepic et ai traversé la rue.
Je suis passé devant le banc où habituellement sont assis quelques touristes exténués,  y était assise cette fois une petite grand’ mère triste et esseulée.
Entre ses pieds un cabas qu’elle maintenait debout d’une main squelettique.
Cette main mal accrochée au bout d’un bras étique dépassait d’un de ces gilets qui n’existent plus : mal tricoté et tenu sur sa maigre poitrine par un bouton trop large.
On l’aurait dit tricoté par ma mère…
Elle a levé les yeux quand elle m’a entrevu et dit d’une voix tremblante « Monsieur… Monsieur… »
Je me suis arrêté et l’ai regardée plus attentivement.
Mon dieu, la pauvre ! Elle avait bien vingt ans de plus que moi et son visage faisait penser à une pomme de reinette en plus pâle.
Vêtue d’une de ces robes « trois tons » en liberty, noir, rose et blanc.
Un tas de petites fleurs la couvrait…
J’ai fini par dire « Oui ? »
Elle a chevroté « Vous ne voulez pas me porter mon cabas jusque chez moi ? S’il vous plaît monsieur, vous voulez bien ? »
Qu’aurais-je pu dire d’autre que « bien sûr ! Allez, levez vous et donnez-moi le bras ! » ?
Je me suis penché et ai attrapé son cabas.
Nous sommes allés d’un pas lent jusqu’à la partie la plus étroite de la rue Durantin.
Nous nous sommes arrêtés devant le plus grand porche de la rue. Elle a sorti de la poche de son gilet en ruines la petite clef accrochée à une boutonnière par un lacet et a ouvert l’énorme porte de fer forgé.
Je l’ai suivie sous ce porche éclairé par le soleil qui venait de la rue.
Elle s’est arrêtée au milieu du chemin qui menait à la cour pavée que j’apercevais dans le fond. Ella m’a serré le bras plus fort et s’est tournée vers moi. Une vraie serre, cette main ! Elle m’a saisi la nuque de son autre bras et m’a attiré vers elle.
Je me suis dit « Sacrée mamie ! Elle veut me faire un bisou pour me remercier ! »
Un bisou ? J’t’en fous ! Elle m’a attiré contre son visage fripé et a collé des lèvres desséchées sur les miennes que j’ai gardées obstinément serrées en me disant « mais elle est cinglée ! »
Elle tentait d’insérer sa langue entre mes lèvres en faisant « mmm… mmm… » puis, lasse d’essayer avec sa langue, m’a donné un coup de pied dans le tibia.
Quand j’ai entrouvert les lèvres pour dire « Aïe ! » elle a plongé sa langue jusqu’à toucher la mienne.
J’ai pensé « Elle est quand même sévèrement tachée, la mamie… » mais je n’allais quand même pas la frapper.
J’ai soudain perçu un changement.
Ses lèvres sont devenues plus douces et plus pleines.
Les rides ont disparu de son visage tandis que ses bras reprenaient une rondeur et le velours de la jeunesse et que ses cheveux devenaient de ce blond-roux dit « vénitien ».
Je n’ai plus eu tellement envie que ce baiser finisse qui avait commencé si mal.
C’est elle qui s’est décollée la première. Elle m’a regardé avec un peu de dégoût et a lâché « Ben mon vieux, t’embrasses pas top, j’aurais cru qu’à ton âge t’avais plus d’entraînement ! Pfff… »
J’ai bêlé « Mais… Mais… »
Elle a juste dit « Ben quoi ? T’avais jamais rencontré de fée qui a besoin d’embrasser un homme pour conjurer un sort ? ».
Elle m’a planté là et est partie, balançant les plus jolies fesses que j’aie jamais vu.
Je me suis fait la réflexion que ces robes épouvantables et ces gilets affreux allaient finalement très bien.
Pourvu qu’on ait aux environs de dix-huit ans.
Mais quand même, cette garce aurait pu dire merci !

mardi, 18 septembre 2018

Quand c’est l’hiver, le laid caille…

De rien… Bref...

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Mais que vais-je écrire si l’automne a disparu ?
Après la lumière de l’été, sa chaleur qui m’allait si bien.
Même si je devais marcher à l’ombre pour préserver la diaphanéité de la peau de la lumière de mes jours.
Bon, en vrai c’est surtout parce qu’elle ne supporte pas les lumières trop vives et avait peur de devoir aller voir un dermatologue.
De fait, Heure-Bleue n’aime pas être obligée d’aller voir un dermatologue.
Chaque fois qu’elle le fit, ce fut parce qu’elle était tracassée par une petite chose sur le nez.
Et chaque fois on la lui retira.
La crainte qu’un jour il n’y ait plus rien à retirer la pousse donc à marcher à l’ombre.
Cela dit, où sont passés les automnes d’antan ?
Ces automnes où le gris du ciel et la douceur des températures vous collaient ce « vague à l’âme » si propice aux rapprochements et à la douceur des câlins.
Ces automnes qui présageaient la naissance de bébés au début de l’été suivant, quand la nourriture est abondante et permet de supporter les rigueurs de l’hiver qui arrivera après ?
Aahhh… Lectrices chéries, les automnes d’aujourd’hui, chauds comme les étés d’avant ne voient plus l’éclosion de ce « SAD » qui nous poussait à rêvasser.
Ce « SAD » pour « Seasonal Affective Disorder » si mal nommé.
Oui, il n’y a que les anglosaxons pour trouver que « affective » couche avec « disorder » alors que justement, « affective » c’est fait pour coucher avec « ordre naturel des choses ».
Alors, comme toujours, si je n’aime pas que les jours raccourcissent, comme Mab qui y échappera désormais, j’aime et j’attends avec impatience le véritable automne.
Celui qui me verra traîner dans l’allée Cuvier du Jardin des Plantes et me satisfaire du bruit de mes chaussures poussant les feuilles mortes.
Si toutefois, comme il est la mode depuis quelque temps, on ne les retire pas des allées à peine tombées, des fois qu’un maladroit ne trébuche et traîne en justice le Muséum National d’Histoire Naturelle pour « mise en danger de la vie d’autrui »…
Donc, j’attends l’automne.
Plus exactement j’attends la fin de l’été.
J’ai peur que les saisons ne se déglinguent et qu’on ne passe régulièrement d’un four à un congélateur sans rien entre les deux, pas de ces passages en douceur qui font qu’on sort doucement de la froidure pour se réveiller et être émerveillé par le printemps.
Puis qu’une fois l’été arrivé, que sa chaleur disparaisse après quelques orages et soit remplacée par la douceur un peu grise de l’automne.
Ce n’est pas que je n’aime pas l’été, c’est que j’aime l’automne et qu’il y a un temps pour tout.
Et qu’il est temps maintenant que le temps se mette à la rêverie et cesse d’être à l’agitation.
Vous ne trouvez pas, lectrices chéries ?