Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 24 décembre 2018

Petit papa de Noël...

rasoir papa.jpg

Oui, c’était bien un rasoir comme ça qu’il avait…
Ce matin, en me rasant avec bien du mal car la lame est usée et que je n’en ai évidemment plus, ça m’a sauté à la mémoire.
J’avais environ treize ans et cette ombre sous mon nez me dérangeait énormément car je trouvais ça sale et laid.
Ce jour là je le regardais.
Il se rasait.
De près.
Mon père se rasait toujours de près.
- Papa ?
- Mon fils ?
- Tu ne trouve pas que c’est moche cette moustache ?
- Je n’ai pas de moustache !
- Pas toi, papa, moi…
Il m’a regardé à son tour.
Je crois que ce jour là il m’a compris.
Alors il a fini le côté de son visage, a pris le gant, m’a mouillé le bas de la figure et repris son blaireau.
Un beau blaireau avec le manche vert pâle et les poils blancs.
Je l’ai encore devant les yeux.
Il mit un peu de crème à raser sur la paume de sa main, la fit mousser avec son blaireau et m’en enduisit le bas du visage.
Il a pensé à mettre une lame neuve dans son rasoir, histoire de ne pas m’arracher la figure dès la première fois.
Il m’a rasé comme ça trois ou quatre fois ce printemps là.
J’avais la peau douce.
Plus tard, les derniers jours, c’était l’été.
On était en juillet, je lui ai mis de la mousse sur le visage.
Il fallait toujours qu’il fut bien rasé.
Alors je l’ai rasé.
Ce furent les trois dernières fois où il fut rasé.
Il le fut de près.
Même son dernier jour.
Allons bon… Je viens de me coller une patate de deux kilos dans le gargoziau…

dimanche, 23 décembre 2018

Ma muse erra tôt...

Je l’aime bien, celle-là, on ne sait jamais si c’est de l’art ou du cochon…
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Heure-Bleue à remis hier son pull bleu !
Je ne sais pas si je vous ai déjà parlé de ce pull, lectrices chéries
De ce bleu qui rappelle les volets, voire les murs, de certaines maisons méditerranéennes.
Et parfois atlantiques… Si, si, du côté du Portugal…
C’est ce bleu-là, oui, ce « bleu layette », celui-là même et il me sort par les yeux.
Pourtant Heure-Bleue a habituellement un sens assez aigu des couleurs qui l’habillent plutôt que des couleurs qui la déguisent.
Elle qui s’accommode assez bien de porter quelques gouttes de ce « Cabochard » de Grès, qui lui va à ravir et la décrit si bien.
Elle à qui vont si bien les tons « rouille », rouge ou certains tons verts.
Elle dont on peut dire « le noir te va si bien ».
Surtout avec un « col claudine » blanc, ça doit être mon fantasme « maîtresse d’école »…
Eh bien, Heure-Bleue a décidé, un jour où son entendement devait sévèrement déconner, qu’elle devait absolument acheter ce pull épouvantable.
Ce pull est laid, mal taillé, de couleur horrible et se déforme de façon particulièrement inélégante.
Pire encore : Elle l’aime.
Du coup, quand elle daigne me dire « je t’aime », je suis pétrifié d’inquiétude quant à mon aspect.
Mais tout, heureusement ne va pas si mal dans ce monde pourtant mal embringué.
Ce pull a une caractéristique des plus intéressantes.
Il maintient Heure-Bleue attachée au monde de la prime enfance.
Oui ce pull a dû être -mal- tricoté par une fée.
Il attire les taches comme mon Trésor attire vos sous.
Du coup elle ne le porte, quand elle a de la chance, qu’une heure ou deux à la maison.
Sinon elle le jette dans le panier à linge dès qu’il a attiré une goutte de Ricoré ou qu’elle a postillonné une miette de chocolat dessus.
C'est-à-dire au bout de dix minutes environ.
A croire que son subconscient fait preuve de la sagesse dont manque cruellement son moi profond.
Ce qui m’arrange bien, sinon elle m’aurait viré dès le premier soir…
Je ne vous aurais jamais reparlé de ce pull si la lumière de mes jours n’avait songé hier à mettre un tablier pour éviter de le décorer avant de sortir.
Cette sagesse soudaine m’inquiète.
D’habitude, les femmes mûrissent à peine et ne vieillissent jamais.
La prudence étant « un truc de vieux », ça me tracasse.
Pourtant, j’ai beau la regarder, elle ne vieillit pas.
Juste elle tache son pull bleu mais là non, pas hier.
Quelque chose se déglingue dans mon univers…
Un pull « Bleu layette » sans tache ! Pfff ! Je vous demande un peu.

samedi, 22 décembre 2018

Dès que le sol se dérobe, le cynique…

Bon… Même moi j’ai honte…
Hier, c’était la journée mondiale de l’orgasme.
Hélas, il a fallu aller commander les ingrédients du réveillon.
Il n’y avait pas l’orgasme dedans.
Avec mon sac Monop’ à un bras et la lumière de mes jours à l’autre, on est passé devant « l’autre boulangerie », celle où je vais le dimanche faute de choix.
Heure-Bleue, qui préfère rester dehors, attendait en espérant qu’elle aurait des crêpes.
Je suis donc entré dans la boutique.
Il n’y avait pas de crêpes.
La boulangère faisait la tête.
Inutile de vous dire, lectrice chéries, que quand je lui ai dit « ça n’a pas marché ? » elle a secoué la tête avec un air mécontent.
Je ne sais pas trop si elle parlait du commerce ou de la journée mondiale.
Cela dit, elle fait si souvent la tête que je me demande si ce n’est pas toute l’année la journée mondiale du ratage…
C’est sans doute pour ça que nous préférons aller à la boulangerie de la place.
L’ambiance y est détendue, le boulanger aimable, heureux de vivre et la vendeuse accorte et souriante.

vendredi, 21 décembre 2018

Nigérianes, Nigérians, Russes, Russes, escrocs chéris mes amours !

arnaque.jpg

D'abord, un grand merci à Mr Desproges pour le titre.
A l’approche de l’année 2019, je me souviens avec émotion de tous ceux qui, pour l’arrivée de l’an de grâce 2018 m’avaient, depuis des pays éloignés comme le Nigéria, la Côte d’Ivoire ou la Russie, envoyé des courriels me promettant bonheur, fortune et autres bienfaits.
Eh bien, chers amis éloignés, je me dois de vous dire que malgré vos efforts, ça n’a pas marché.
Il est possible que ma répugnance à vous donner accès à mon compte bancaire soit en partie responsable de vos échecs.
Néanmoins, votre aide me serait précieuse ces temps ci.
Alors je vous donne la recette pour que vos dons aient une chance de parvenir sur mon compte.
Il vous suffit de faire comme d’habitude quand vous me contactez par mail pour me proposer de toucher ces millions de dollars que j’ai un mal fou à obtenir mais dont la méthode pour y avoir accès suscite chez moi quelque méfiance.
Mais cette fois ci, soyez intelligents, utilisez un procédé sûr et simple !
Utilisez Western Union ou un autre organisme de transfert de fonds et envoyez-moi le code qui permettra à l’organisme de me donner cet argent rapidement et sans risque.
Ah ! Autre chose, donateurs chéris !
Vous m’envoyez des offres aussi alléchantes qu’un I-phone du dernier modèle pour un €uro symbolique et livré gratuitement chez moi.
Parfois, vous m’avertissez même que la CAF doit me verser quelques centaines d’€uros qu’elle aurait par inadvertance égarés sur un autre compte, le vôtre et dans un souci d’honnêteté touchant vous tenez absolument à me les faire parvenir.
Je vous vois déjà, le front nimbé de lumière, des ailes poussant dans votre dos et l’air béat de celui qui entend des chœurs d’enfants chanter les louanges de l’honnêteté sur pattes.
Toutefois, quand vous voulez me noyer sous une pluie de pognon, évitez de truffer cette offre de fautes que même un élève de CP ne ferait pas et de malmener le langage administratif que ces organismes manient si bien.
Même si de plus en plus de bizarreries langagières s’y glissent...
Donc, Nigérianes, Nigérians, Russes, Russes, merci d’avance pour ces huit millions de dollars que, croyez-le, j’attends avec impatience et bonne année à vous tous.

jeudi, 20 décembre 2018

Je me souhaitais un teint lumineux, hélas j’ai les ampoules aux pieds…

déprime.jpg

Hier matin, j’ai préparé un café à « Imaginer » venue à la maison dire du mal de moi à Heure-Bleue sous le prétexte futile que je moque son addiction au sport alors que je me contente de faire comme Churchill.
Enfin presque.
Vous n’êtes pas sans savoir que je ne suis pas cousin de la reine d’Angleterre.
Je n’ai pas plus sorti mon pays de la mouise.
Je n’ai de Churchill que l’aversion pour le sport et le goût pour le malt écossais.
Hélas, je ne suis pas sûr que ça me permette d’atteindre les neuf décennies…
« Imaginer » nous a conté quelques malheurs qui m’ont remonté le moral.
Vous avez remarqué comme les malheurs d’autrui adoucissent les nôtres ?
Ça relativise l’idée que nous sommes seuls dans notre géhenne…
Après le départ de notre amie nous sommes allés à la FNAC chercher un livre pour Tornade et un autre pour Heure-Bleue.
Je n’ai rien trouvé.
Surtout parce que je n’ai rien cherché.
Puis j’ai feuilleté quelques bouquins sur les éventaires mais je n’ai rien pris.
Je sais que le Père Noël m’apportera le Prix Goncourt chez l’Ours.
En feuilletant l’un d’eux dont j’ai déjà oublié le titre j’en ai retiré que les gamins et les gamines, c’est quand même le regard le plus neuf sur le monde qui existe.
Ça pense à vérifier des choses extraordinaires qu’on ne verra plus jamais.
En pleine débine morale je me suis dit qu’en réalité on se réveille de l’enfance et on oublie ses rêves.
C’est bien dommage.
Le pire n’est hélas pas là !
Quand on se croit adulte, on pense qu’il ne s’agissait que de rêves.
Ce matin, devant mon clavier, j’en viens à me demander si ce n’était pas la vie et qu’elle s’est éteinte le jour où on s’est endormi dans la réalité…
Ça doit être l’effet des fêtes de fin d’année.
La tristesse de la lumière, l’ambiance d’ennui et de mal-être qu’on voit dans les rues, tout ça me tue le moral.
Heureusement que je suis frileux, que je sais nager et que j’aime la vie, sinon je me jetterais dans la Seine.
En plus elle est sale…
Alors j’ai acheté Libé et le Canard Enchaîné.
Inutile de vous dire que ça n’a rien arrangé.
Quand je pense que toute ma jeunesse j’ai entendu dire « La masturbation ça rend sourd ! »
À lire les journaux je constate que si quelque chose rend sourd, c’est l’exercice du pouvoir…
Donc, les enfants, vous pouvez y aller !
Ce n’est pas ça qui vous rendra sourds !
Une seule chose néanmoins : Rappelez vous que c’est mieux à deux.
Bref, ce matin, lectrices chéries,  je n’ai rien à vous dire.
Mon clavier, de ses petites touches immobiles, vous crie que ma cervelle est vide mais je tenais à vous le faire savoir.
Heureusement que dès samedi les jours seront plus longs…