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vendredi, 04 mai 2018

Ils se foutent du "care" comme du tiers...

Je le vois bien comme ça…
Le rétablissement de la loi de 1920 nous pend au nez.
Mais ce n’est qu’une des entraves au modèle social que nos grands-parents, nos parents et nous avons bâti et défendu.
Je sens venir une version soft de la Prohibition.
C’est bien connu, le Pauvre ne sait pas. Le Pauvre exagère. Le Pauvre ne sait pas se contenir.
Il boit, il baise et rêve de vacances.
Pire, il fabrique des petits pauvres sans vergogne !
Il est temps que l’on s’occupe de lui.
En plus le Pauvre est trop con pour comprendre quoi que ce soit aux lois de l’Économie.
Du coup, nous voilà livrés.
Oui, livrés, pas entraînés, pas gouvernés, pas même administrés.
Non, livrés, nous sommes gérés !
Nous sommes bêtement gérés par une armée d’experts-comptables pas même assez futés pour se rendre compte que l’Économie n’existe pas sans l’Homme (et foutez moi la paix, lectrices chéries, avec cette histoire d’humains, il s’agit de l’espèce, pas du bidule équipé d’un zob qui porte ses testicules en bandoulière et vous court après).
Le Pauvre boit trop ? Augmentons le prix de l’alcool ! Le Riche pourra continuera à se beurrer la cantine, mais raisonnablement et dans des verres de cristal, pas dans ces Duralex de cantine qui gâchent le goût de la piquette.
Le Pauvre, c’est bien connu est cossard, on nous a donc concocté, à la place de « ANPE » le « Pôle Emploi ».
Un peu comme dans les gares le guichet est devenu « Espace de vente » et la campagne est devenue « Territoire de la ruralité ».
Il s’est avéré rapidement que comme l’ANPE, Pôle Emploi était incapable de trouver un boulot au chômeur.
Il a donc été décidé en haut lieu qu’il serait plus pratique de fliquer le chômeur pour être sûr qu’il ferait le boulot de Pôle Emploi…
A force, le Pauvre s’est retrouvé « SDF » qui vous a quand même une autre gueule que « clochard ».
On a créé « Le 115 », qui permet de dormir dehors avec l’assurance que l’Etat a quand même tenté quelque chose.
Quand par hasard, on peut l’accueillir, le Pauvre qui dans son malheur a la chance de n’être pas seul, est aussitôt séparé de sa compagne.
Des fois qu’ils profitent de ces instants de confort relatif pour fabriquer un petit pauvre.
Bref, de peur qu’être SDF, chômeur ou simplement pauvre ne devienne une sinécure, il est prévu qu’en plus ils n’aient même pas le réconfort d’une cuite ou d’une clope.
Pas de doute, depuis qu’on nous parle de « solidarité nationale », de bienveillance et autre « modèle social français », on va vers le XIXème siècle à marche forcée.
Il semblerait même, à écouter MM Le Maire et Darmanin, que la Sécu serait bien mieux exercée par des compagnies d’assurances et que la CNAV, l’AGIRC et l’ARRCO seraient avantageusement remplacés par des fonds de pension.
Il suffirait que les malades et les retraités meurent tout de suite pour que ce soit réglé.
Evidemment, eux n’en pâtiraient pas.
C’est l’essentiel, non ?
Quand je pense à toutes ces années passées dans des écoles pour oublier que la médecine a été faite pour soigner, pas pour permettre aux assureurs d’entasser du pognon, que la retraite a été instituée pour permettre de profiter un peu de la vie après une vie de travail et pas pour permettre à des fonds de pensions d’engraisser des dirigeants et des actionnaires qui perdront nos retraites mais s’en tireront toujours.
Bref, tous ces moralistes fascisants et âpres au gain me fatiguent.
Ils nous ont vendu une idéologie en nous expliquant que c’était une science.
Pire, ils pourrissent la vie de ceux qu’ils sont pourtant chargés de gouverner.

jeudi, 03 mai 2018

Le nerf vague de Wagner…

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De rien Mab, de rien...
Je vous ai parlé hier de cet opéra.
Cette version de Tristan et Isolde, j’y tiens comme à la prunelle de mon œil gauche.
Je l’ai achetée bien avant de connaître la lumière de mes jours.
Ce coffret me suit, tant bien que mal dans toutes mes pérégrinations, depuis 1966.
Je l’avais acheté chez un disquaire du boulevard Magenta pendant l’été 1966.
Un des plus beaux étés que j’aie jamais connu, probablement parce que j’avais dix-sept ans…
Ce coffret de cinq disques, Wagner n’a jamais su faire court, me fut vendu avec une remise intéressante car c’était un pressage monophonique de 1953 et traînait depuis longtemps sur les étagères de la boutique.
Je me rappelle même très bien où était ce disquaire. Il était à l’angle du boulevard Magenta et de la rue de Valenciennes.
Il y a quelque temps, Heure-Bleue, Tornade et moi sommes passés devant pour prendre le 31.
C’est devenu un restaurant turc…
Vous vous rendez-compte, lectrices chéries ? J’ai un coffret de cinq disques vinyles depuis plus longtemps que je connais Heure-Bleue !
J’ai réussi à lui éviter presque totalement les rayures pendant cinquante-deux ans !
Une sacrée performance car ce coffret est finalement en meilleur état que moi.
Je ne suis pas sûr du tout d’avoir su aussi bien éviter les rayures à la lumière de mes jours.
Honnêtement il a même échappé à la rapacité des uns et la maladresse des autres.
Je me demande même comment j’ai pu le conserver.
J’ai souvenir comme ça de « disques empruntés », de « disques à rendre », de « disques non rendus » en pagaille chez mes parents.
D’accord, il s’agissait de « 45T EP » dont quelques exemplaires nous appartenaient en propre à mes sœurs et moi.
En revanche, un ensemble de quelques 78T achetés aux puces m’est resté en travers de la gorge.
Il est resté là car il fut prêté à quelqu’un qui me jura « je t’assure ! Ils sont tombés et se sont cassés ! »
Je n’en ai jamais cru un mot. On ne casse pas des enregistrements Marguerite Long des années vingt et trente. On les emprunte et on ne les rend pas.
Je n’ai jamais prêté ma version de Tristan et Isolde.
Jamais.
À personne.
Je l’ai encore et elle est, contrairement à moi,  presque neuve…

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mercredi, 02 mai 2018

Ce matin, c'est café philtre...

 

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In des Welt-Atems wehendem All,
Ertrinken, versinken, unbewußt,
Höchste Lust !

Je ne sais pourquoi, ce matin en me réveillant, me sont venus à l’esprit ces mots chantés par Kirsten Flagstad en 1952.
Ce sont les derniers mots dits par Isolde avant de mourir.
Mieux, je ne sais pourquoi, dès que le mois de mai commence, « la mort d’Isolde » me trotte par la tête.
Alors, comme tous les matins, je me suis levé et ai préparé les petits-déjeuners en « marmonnant de la cervelle » de confuses pensées du genre « mais pourquoi diable ce « Tristan et Isolde » dirigé par Furtwängler me trotte dans la tête ? »
Comme chaque fois, de vagues réminiscences me revenaient mais pas le pourquoi de la régularité de la chose.
C’est ma « plante annuelle » à moi.
Elle refleurit tous les ans.
Il en traîne quelques unes dans mon jardin plein de petits cailloux comme ça.
De ces petits cailloux qu’on n’arrive pas à retirer et qui se rappellent toujours à votre souvenir quand vous êtes en train de rêvasser à on ne sait quoi ou de marcher pieds nus.
« En même temps » comme dit un président, ça m’occupe pendant que mon lait chauffe et que je suis heureux de voir la lumière de mon quartier éclairer la cuisine.
Vous ai-je déjà dit que la lumière de Montmartre est la plus belle que je connaisse ?
Cette lumière a une étrange particularité.
Elle arrive d’un pan de ciel par la fenêtre de la cuisine et l’éclaire de façon telle que je ne sais par quel miracle elle me retire soixante ans d’un coup.
Je suis chaque fois surpris qu’il soit si facile de me retirer plus d’un demi-siècle de la cervelle et impossible de les retirer de mon genou…

mardi, 01 mai 2018

Geins ! Gis vite !

Ouais, bon...

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Heure-Bleue vous a parlé des Puces.
Je crois vous en avoir parlé aussi à propos d’autre chose.
J’aimais y aller et déambuler rue Jules Vallès. Je la descendais jusqu’à la rue du Plaisir, le marché Jules Vallès des antiquaires.
J’allais là-bas surtout pour une mine de bidouilles : « Les Docks de la Radio ».
J’y suis retourné il y a quelque temps.
J’ai été désappointé…
Le tenancier de la mine de bidouille avait beaucoup vieilli, il était assez handicapé et perdait la boule.
Michel, il s’appelait Michel, était encore dans la boutique qu’il avait laissée aux mains de gens plus jeunes et surtout plus au fait de ce qu’est le marché du « vintage ».
Celui qui me disait, en me laissant partir avec une vieille « platine » Avialex « Gamin, file moi encore cent balles, faut quand même que j’aie un peu d’affure ! » ne parlait presque plus et boitait bas.
Je ne suis pas sûr même qu’il me reconnaissait alors que je lui ai quand même pourri bon nombre de dimanches à fouiner des heures dans cette caverne d’Ali Baba.
Aujourd’hui, alors que je n’habite pas vraiment loin du Marché aux Puces, assez près pour y aller à pied en moins d’une heure et assez loin pour ne pas vivre dans ce ghetto étrange qu’est resté le quartier de la Porte de Clignancourt, je n’y suis pas encore retourné.
Ce marché avait déjà beaucoup changé quand j’y suis allé la dernière fois.
La foule de marchands de surplus américains et de chiffonniers divers qui le peuplait depuis la guerre avait depuis plusieurs années laissé la place à des fripiers et des marchands de vêtements entièrement fabriqués d’occasion.
Le peu de marchands de bidouilles qui restent se prennent pour des antiquaires et pensent que leur étalage vaut d’être exposé au musée des Arts et Techniques des Arts et Métiers.
Bref, la moindre m… y est vendue comme une précieuse relique des premiers temps de la radio.
Un bref regard sur l’endroit à l’aide de Google Maps m’a montré hier que « Les Docks de la Radio » a disparu de la rue Jules Vallès.
Cette rue qui m’avait vu comme « L’enfant » puis « Le bachelier » et enfin « L’insurgé » en 1968 risque bien de me voir désormais comme « Le retraité », dernier tome apocryphe de la série narrant la vie de celui qui traîne à la recherche de sa jeunesse dans des endroits qui l’ont vu en meilleure forme.
Quand je pense que la première fois que j’y suis allé, c’était après avoir lu dans les pages roses de la revue « Le Haut-Parleur » que cette boutique vendait des choses extraordinaires, des choses que l’on appelait « condensateur » ou « potentiomètre » et même « self » qui me semblaient merveilleuses.
Et en plus, cette première fois là, je n’avais pas encore mal au genou droit…
Tout fout le camp.
Après ce numéro de « vieux con » qui fête comme ça le cinquantième anniversaire de « Mai 68 », je vais préparer le déjeuner et nous irons, Heure-Bleue et moi, acheter le pain chez « Pain-pain », en haut de la butte.
J’éviterai de lui parler de la rue d’Orsel, elle ne me parlera pas de la rue Saint Séverin.
Ça nous évitera de nous faire une scène de jalousie printanière en ce 1er mai 2018…
Quoique…

lundi, 30 avril 2018

Les choses.

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« Pov tites choses ! »
Ioulia Alexandrovna-Kriretchka  regardait avec étonnement les choses filiformes qui virevoltaient sur l’écran.
« Les choses ». Pas un autre mot ne lui était venu à l’esprit en voyant ces jeunes femmes dont le manteau pesait deux fois leur poids.
Oh ça… Elles avaient des gestes gracieux…
Il fallait seulement oublier qu’elles avaient juste assez de muscle sur le bras pour tendre une carte American Express.
Ioulia haussa les épaules et allait retourner à sa tâche quand son imbécile de mari remarqua « Ah ! Celles-là au moins, elles ne sont pas fichues comme des déménageurs de l’Oural ! »
Ioulia regarda ses bras, les compara une fois encore à ceux des filles sur l’écran.
Elle soupira et commença à se diriger vers la cuisine en jetant un dernier regard à son mari.
Quand elle vit le regard affamé qu’il portait sur celle qui présentait une jupe fendue, une môme de quinze ans au plus, elle ne résista pas.
Elle revint vers lui et, lui administrant une gifle magistrale, lui lança « au moins tu sauras pourquoi tu préfères les filles sans muscle ! »


Je sais, c'est un devoir de fainéant mais ce tableau ne m'inspire pas du tout.