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lundi, 25 septembre 2017

 Tuileries...

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Que les Tuileries sont belles sous le soleil d’automne !
Il fait frais mais pour une fois, ça me va.
Rien que l’idée de traîner les pieds dans les feuilles mortes de l’allée de Diane me ravit.
Et puis, les Tuileries…
Toutes ces allées, mille fois arpentées, mille fois parcourues.
Toutes ces fois arpentées, le désespoir accroché à l’âme.
Toutes ces fois parcourues, l’allégresse accrochée à la gorge.
Quand vous vous sentez si malheureux que ça vous étrangle.
Que vous n’osez plus dire un mot de peur d’éclater en sanglots.
Quand vous vous sentez si heureux que ça vous serre la gorge.
Que vous ne pouvez plus dire un mot, de peur de dire une bêtise qui va tout gâcher.
Dans cette lumière d’automne qui dore les feuilles et les allées, me vient une question.
Pourquoi parle-t-on toujours du cœur alors que ce n’est jamais là que ça se passe ?
Plus j’y pense, plus je me demande pourquoi c’est toujours la gorge ou le ventre qui semblent être les seuls aptes à transformer les sentiments en sensations…
Et je ne le sais toujours pas.
Mais d’aussi loin que je me souvienne, ce fut toujours ce que j’ai ressenti.
Des fois c’était bien.
Des fois c’était douloureux.
Mais toujours à l’automne.
Toujours dans ces grands jardins que sont les Tuileries, le Jardin des Plantes ou le Sacré-Cœur.
C’est peut-être bien à cause des bancs ou des chaises…

samedi, 23 septembre 2017

La guerre des deux rosses…

Il y a des gens qui ne savent pas arrêter une conversation téléphonique.
C’est tout un poème que la cesser sans les froisser.
Eh bien l’Ours ne sait pas arrêter une fâcherie.
Sa mère ne sait pas trop non plus.
Je les connais depuis un certain temps.
Je connais l’un depuis sa naissance.
Je connais l’autre depuis un an avant la naissance de l’un.
Je sais que quoiqu’ils en disent, ils détestent être fâchés.
L’un et l’autre ont bien d’autres choses en commun.
Si bien qu’ils ont beaucoup de mal à se passer l’un de l’autre, même si parfois « ça fait des étincelles ».
Cette fâcherie durait depuis six jours.
J’ai donc été désigné volontaire pour le « défâchage ».
Alors j’ai fait comme ma grande sœur avec ses bas de l’époque où les filles portaient des bas.
Je me suis mis au « remaillage »…
Des longues années passées avec mon fils j’ai retiré qu’il adore qu’on ait besoin de lui.
La corvée d’effacement d’informations personnelles sur les tonnes de papiers entassées depuis notre retour en France commençait à me « les briser menu » comme disait Lino Ventura.
Ça ferait parfaitement l’affaire…
J’ai donc téléphoné à l’Ours pour lui dire d’un ton badin :
- Dis moi, Ours…
- Oui…
A répondu une voix gênée.
- Aurais-tu une ou deux bombes de peinture en trop ?
- Qu’est-ce que tu veux faire pôpa ?
La voix est plus détendue.
- C’est pour les papiers, je dois effacer des milliards de fois les noms « Le Goût » et « Heure-Bleue » sur des millions de papiers.
- J’ai ça, si tu veux passe mardi ou mercredi à la maison.
- …
- Pôpa ?
A-t-il repris d’une voix heureuse.
- Oui mon fils…
- Tu peux me passer maman ?

Et voilà le travail...
Nous aurons donc Merveille et P’tite Sœur mercredi, pour qu’elles trient les jouets.
Ceux qu’elles veulent garder.
Ceux qu’elles veulent jeter.
Je sais déjà que dans notre nouveau chez nous il y aura deux sacs de jouets.
Le sac de jouets à garder, qu’elles n’ouvriront jamais.
Le sac de jouets à jeter, qu’elles étaleront par terre chaque fois qu’elles viendront…

mardi, 19 septembre 2017

Ce soir, on bouffe parisien.

Je ne sais plus trop ce qu’on regardait.
La fille embrasse le type qu’elle n’aurait pas dû.
Bon, c’était une mini-série.
La lumière de mes jours a levé le nez de son assiette.
- Si je te vois rouler une galoche à une pétasse, je te défonce !
- …
- Bon, si c’est elle, je la défonce aussi…
- Mais j’ai rien fait, c’est la télé !
- Quand même…

Comme dit la Fontaine
« La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut. »
J’en ai déduit que j’étais devenu un « homme-objet ».
On a changé de chaîne…
Même se poser des questions est risqué ces temps-ci.
Alors essayer d’y répondre, hein…
J’ai repensé à un type de l’école de Barbizon.
Il a peint un truc, justement, un truc qui…

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Pas de doute, le temps passé à pêcher pécher est le meilleur qui soit…

lundi, 18 septembre 2017

Pot de bébé, peau de bébé ?

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Elles sont passées devant moi d’un pas vif.
Le parapluie les protégeant très vaguement d’une pluie qui ne semblait pas les déranger plus que ça tant leur conversation était animée.
Je les entendais converser, debout derrière elles tandis que le feu laissait passer les voitures.
En réalité, celle de droite racontait je ne sais quoi, écoutée de façon distraite me sembla-t-il, par celle de gauche.
Mon attention a été attisée quand celle de gauche a dit :
- Mince ! Les couches, j’ai oublié d’acheter les couches !
Leur dialogue s’est engagé.
- Eh ! Ton dernier bébé a quatorze ans, s’il a besoin de couches c’est qu’il a fait une grosse bêtise avec une camarade de classe !
- Mais non idiote, c’est pour ma mère…
- La pauvre… Elle n’est plus autonome ?
- Non elle est « retombée en enfance » comme on dit.
- C’est difficile pour vous…
- Oui, elle ne parle plus, elle se fait pipi dessus, il faut que je la fasse manger…
- « Retombée en enfance », c’est exactement ça.
- Elle est comme un bébé, il faut même que je la couche.
- Enfin, pas exactement comme un bébé…
- Et alors ?
- Ta mère est comme un bébé, sauf qu’on ne peut pas dire qu’elle a « toute sa vie devant elle »…
- T’es rassurante, il n’y a pas à dire…
Le feu est passé au rouge et elles ont traversé tandis que je m’apercevais que je n’avais pas non plus « toute la vie devant moi ».

dimanche, 17 septembre 2017

Famille, je vous ai…

Je ne suis même pas sûr que la lumière de mes jours me permette de faire « le devoir de Lakevio ».
Oui lectrices chéries, « on » m’a trouvé une occupation :
Des choses à trier.
Des choses à jeter.
Des choses à porter.
Des choses à ranger.
Des choses à peser en termes d’utilité –les miennes-.
Des choses à cajoler car à garder –les siennes-.
Oui lectrices chéries, nous transportons nos pénates en un autre foyer.
Comme toujours nous rangerons les lares dans la cuisine…
En attendant, que je vous dise, lectrices chéries, nous retournons à Paris.
Une des nuits précédentes, la lumière de mes jours s’était fâchée avec le sommeil pour des raisons qui m’ont parues étranges sur l’instant.
Elle y avait manifesté la crainte, si l’un de nous deux mourait, que l’autre « soit complètement paumé et le suive rapidement ».
C’est en repensant à ça ce matin que je me suis dit que le choix de notre nouvel appartement n’était peut-être pas étranger à cette crainte qui nous traverse de temps à autre depuis que nous n’avons plus le pas aussi léger qu’avant.
Bon, nous fûmes aussi guidés par l’étroitesse du choix proposé.
Mais pourquoi repensé-je à ça ce matin ?
Eh bien parce qu’il est bien possible que ce soit pour limiter les frais de déplacement de notre tout dernier déménagement.
Nous allons habiter tout contre le cimetière de Montmartre.
Je pensais à ça ce matin parce que le temps est triste comme un jour sans pain, nuageux et froid.
Le silence de la maison n’est pour l’instant troublé que par le bruit de nos claviers.
Quand ils se seront tu, il ne nous restera qu’à aller à la salle de bains.
Il est indispensable d’être bien propres pour pouvoir nous salir, c’est bien connu…
Quand je pense que je vais devoir aller annoncer « moi-même personnellement » à Merveille et P’tite Sœur que nous allons partir habiter à Paris car mon fils préféré s’est dégonflé…
Alors qu’il est au courant depuis des semaines et qu’il nous avait rassuré d’un « vous en faites pas, on va gérer, même pour les petites », il appert qu’en réalité il n’a rien dit.
Ni à JJF qui va se sentir abandonnée ni aux filles qui vont se sentir trahies.
Sans parler de l’Ours qui semble n’avoir jamais de ciseaux pour couper ce foutu cordon.
Ce cordon qui lui avait déjà fait dire à l’âge de vingt-cinq ans « vous m’avez abandonné ! »