vendredi, 15 septembre 2017
Dessine lui un mouton…
Il était trois heures et cinq minutes quand la lumière de mes jours m’a réveillé.
Heure-Bleue m’a réveillé en se levant.
Heure-Bleue se lève la nuit.
Pour marcher.
Puis elle se recouche et a du mal à s’endormir.
Elle prétend alors que je ronfle et me passe la main sur le dos ou sur le cou.
Elle pense que je dors alors elle le fait doucement.
Il m’arrive de faire semblant d’avoir une respiration plus bruyante que la normale.
Je le fais évidemment exprès.
Très souvent ça marche.
Elle me caresse doucement le dos ou le cou une fois de plus.
J’adore ça mais j’évite de le faire trop souvent de crainte qu’elle ne se lasse et qu’elle me réveille brutalement en me disant « Minou !!! Tu ronfles !!! »
Je me colle contre elle et je me rendors.
Jusqu’à ce qu’elle se lève à nouveau parce qu’elle a mal à une jambe ou pour aller à la salle de bains.
Quand c’est la deuxième ou troisième fois qu’elle se lève, elle me dit souvent « Je n’arrive pas à dormir. »
Je lui demande alors « qu’est-ce qui te tracasse ? »
Et là, elle me dit « Chuuuut Minou ! Laisse-moi dormir ! »
Elle est comme ça, la lumière de mes jours.
Parfois, après ça, c’est moi qui ai du mal à me rendormir.
Alors je rêvasse à la note que j’aimerais vous écrire le matin et je me rendors.
Puis, je me réveille à nouveau parce qu’il fait jour et que je n’ai plus sommeil.
Je me lève, prends mon petit déjeuner et allume les ordinateurs de la maison.
Je prépare le petit déjeuner d’Heure-Bleue et quand elle se lève, j’ai complètement oublié la note que j’avais écrite sur le mur de ma cervelle.
Alors, comme souvent, lectrices chéries, il ne me vient que « lectrices chéries, euh… Je ne sais quoi écrire ce matin… »
Ah si ! Aujourd’hui nous allons manger un « bô-bun » rue des Dames.
09:54 | Commentaires (11)
mercredi, 13 septembre 2017
La longue marche...
Vous ai-je dit que nous avons toujours eu de la chance, Heure-Bleue et moi ?
Nous fondant seulement sur le fait que nous nous étions croisés au bon endroit et au bon moment, nous le pensions.
Il y a une douzaine de jours, une Heure-Bleue affolée à l’idée que ses yeux pourraient n’être plus autre chose qu’une décoration servant à rehausser la luminosité de son teint de rose, elle me sollicita, appela sa sœur, puis le médecin et enfin, saisie par un éclair de sagesse, elle prit rendez-vous avec l’ophtalmo que nous connaissons.
Dans l’affolement, elle se prit de bec avec la secrétaire du cabinet…
Le rendez-vous fut malgré tout pris.
Pour le 12 septembre, évidemment…
Nous sommes donc partis assez tôt hier pour la place Daumesnil.
Je sais qu’elle s’appelle place Félix Eboué mais ça ne sert pas plus que le faire remarquer pour la place Villiers ou la place de l’Étoile…
Nous avons donc pris le train qui fonctionnait presque normalement.
Puis le 29, censé s’arrêter place Daumesnil.
Là, ça s’est un peu gâté.
Nous avons pu constater que les mauvaises langues qui prétendent que les syndicalistes sont tous des flemmards, surtout ceux des entreprises publiques, se trompent.
J’accuse même ces mauvaises langues d’être de mauvaise foi.
Non seulement ils sont arrivés pour faire leur boulot de manifestant mais ils sont arrivés avec plus de deux heures d’avance !
Nous sommes tout de même arrivés à temps pour déjeuner d’une pizza délicieuse dans un restaurant italien tenu par des Italiens qui savent faire de la cuisine italienne qui n’a rien à voir avec les pizza industrielles de Monop’.
Puis nous sommes allés piano et sano jusqu’au cabinet de l’ophtalmo où notre sociabilité a permis d’être à mon tour reçu en même temps que la lumière de mes jours par la femme de l’art.
Zéro délai pour un ophtalmo en 2017, c’est une performance.
Si elle m’a assuré que j’avais une vue excellente, j’ai compris pourquoi la lumière de mes jours avait jeté son dévolu sur votre Goût-des-autres adoré.
Si mon Heure-Bleue préférée a parfois une voix perçante, on ne peut pas en dire autant de ses yeux.
Mais bon, ils sont si beaux…
Puis nous sommes partis pour regagner nos pénates.
Ce fut une longue promenade, ponctuée par des abribus vides, nous lançant en pleine figure des obscénités comme « Arrêt non desservi » et « mouvement social ».
Ça s’est produit comme ça, continûment pendant quatre kilomètres et demi.
La distance qui sépare la place Daumesnil de la rue de Lancry, au-delà de la place de la République, à trois stations de bus près.
Quand nous sommes passés place de la Bastille, des gens semblaient vouloir changer de gouvernement alors que le nôtre est tout neuf.
Enfin, avec des vieux briscards dedans quand même.
Mais ce fut une chouette promenade.
Quand nous sommes arrivés à la maison, nous n’avions rien pour dîner et il était tard.
Alors j’ai fait des spaghetti impeccables.
Avec une sauce dont j’ai le secret.
Un mélange de sauce à la pancetta et une sauce à l’ail et aux olives.
Vous faites réchauffer ça à feu très doux avec un filet maigre d’huile d’olive italienne.
Et puis vous admirez la lumière de mes jours hésiter plusieurs fois et se resservir chaque fois.
C’est un spectacle délicieux…
09:51 | Commentaires (11)
lundi, 11 septembre 2017
Fais moi un cygne...
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. »
Ça me faisait ça souvent quand je revenais du côté de chez Swann…
Mais aujourd’hui autre chose avait attiré mon attention.
Oh ! Ce n’était qu’un détail bien sûr mais il m’avait frappé.
Cet ours en peluche, qui souvent n’était pas le seul « doudou » sur le lit était cette fois-ci seul.
Mieux, il n’était pas sur le lit.
Je ne savais pas si je devais me sentir soulagé ou fier.
Je me souviens du premier soir où je n’étais pas rentré chez moi pour rester avec elle.
Je me souviens de la surprise du premier matin lorsque je l’ai vue endormie.
Elle suçait son pouce !
Ce n’était pas la première fois que je voyais une jeune femme endormie mais c’était la première fois que je me réveillais au côté d’une femme qui suçait son pouce.
Elle perdit rapidement cette façon de se rassurer et dormit plus calmement.
Évidemment, je me rengorgeai intérieurement, persuadé que ma présence seule avait contribué à lui faire perdre cette habitude de prime enfance.
Prudent néanmoins, je suis gardé de prétendre que j’en étais la cause car si elle avait la peau douce, elle avait la dent dure…
Tout allait pour le mieux même si moult peluches continuaient à occuper le lit et donnaient au coucher un air de déménagement…
Je n’en dis rien pendant quelque temps.
J’évitais même d’avoir un soupir agacé quand il fallait débarrasser le lit avant de s’y glisser.
Bien m’en avait pris car elle si gardait malgré tout un tempérament inquiet, voire anxieux, elle avait un caractère assez vif et j’étais sûr qu’un mouvement d’humeur à ce sujet l’aurait fait fuir et sortir de ma vie.
Je débarrassais donc chaque soir le lit et posais les peluches en tas et en silence sur le radiateur.
Puis ce soir, ce fut la surprise.
Plus de peluches dispersées sur le lit.
L’ours lui-même relégué de son côté du lit.
Quand elle est rentrée je lui ai demandé :
- Mais où sont passées les peluches ?
- Je n’en ai plus besoin mon chéri.
- Mais l’ours ?
- Il me faut toujours dormir entre deux ours, tu sais bien…
Peut-être a-t-elle un peu raison…
09:27 | Commentaires (10)
dimanche, 10 septembre 2017
Tu quoque filii…
Ouaip, toi aussi mon fils, tu passes par là.
C’est bien, tu verras.
Pour te consoler si par hasard ça te faisait un peu mal, pense à ta mère.
Elle, elle a eu vraiment mal.
Mais regarde comme elle est heureuse de te tenir dans ses bras !
Dis toi aussi que peu te regarderont comme ça dans ta vie.
Tu imagines la chance que tu as ?
Rien que pour avoir été regardé comme ça.
D’ailleurs après coup je me demande si je n’aurais pas dû être jaloux…
Mais bon, ça ne s’est pas produit.
Je dois même avouer que moi aussi je t’ai regardé comme ça.
C’est ta mère qui me l’a dit.
Alors bon anniversaire, mon fils…
Et ne t’en fais pas pour ton bannissement.
Je sais que tu es le meilleur.
Tu sais que le jugement de faux-culs est un coussin confortable pour les mal-pensants.
Profite de l’occasion pour t’asseoir dessus.
09:20 | Commentaires (9)
vendredi, 08 septembre 2017
Ce n’est pas encore une ex pression, elle est hélas très actuelle…
Je voulais écrire une note mais la seule idée de la maison, c’est Heure-Bleue qui l’a eue.
Epuisé par un échange d’idées contradictoires depuis plusieurs jours, je renonce.
Mais je suis super-mignon, je ne ferai pas de commentaire à la Jules Renard selon Heure-Bleue, à la Octave Mirbeau selon moi.
La lumière de mes jours et moi campons tous les deux sur nos positions et ça durera jusqu’à ce qu’on jette nos cendres du Pont de l’Archevêché parce que nous ne relirons pas « l’irrécupérable » Octave Mirbeau ni le féroce Jules Renard.
Pourtant, ces deux lascars avaient une caractéristique qui manque cruellement de nos jours.
Une immunité remarquable à cette maladie de notre époque, je veux parler du « politiquement correct ».
Cette peste anesthésiante qui vise à supprimer tout risque de froisser qui que soit, quelque corporation que ce soit pour quelque raison que ce soit.
Il y a de nombreuses années, n’exagérions rien car je n’ai commencé à écrire un blog sur « 20six » qu’en 2003, j’avais prédit qu’un jour prochain, le syndicat américain des plombiers attaquerait en justice un cinéaste hollywoodien si le tueur en série d’un film se révélait être plombier.
« Mea culpa », je m’étais trompé.
Ce n’est pas le syndicat des plombiers mais la « World Clown Association », le syndicat des clowns à travers le monde, qui s’en prend à Stephen King car le film tiré de son livre « Ça » nuirait au métier de clown…
Je déteste cette peste qui fait du sexe un vice mais regarde le crime avec indulgence...
11:11 | Commentaires (7)