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vendredi, 12 mai 2023

161ème Devoir de Lakevio du Goût

Devoir de Lakevio du Goût_161.jpg

J’ai quelquefois proposé une toile de Marc Chalme à votre inspiration.
En voici une autre, habillée d’une obsession du peintre.
Cette bille monstrueuse qui flotte sur nombre de ses toiles.
Qu’auriez vous dit de cette toile ?
De cette obsession ?
Ici, c’est une autre obsession qui l’accompagne.
Ce crépuscule qui est si souvent présent dans ses toiles.
Alors ?
À lundi ?

mardi, 09 mai 2023

Manque de peau

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Je vais vous parler de peau.
De manque de peau…
J’y pensais en me rasant ce matin.
Je vais tenter de vous en parler sans vous raser…
Il y a quoi, à peine deux siècles, je tendis sur le conseil de mon père, une joue duveteuse vers lui qui tenait un rasoir.
L’engin en trois pièces.
Un manche de laiton chromé « taraudé « M3 » à un bout.
Une pièce moulée qui s’emboîtait sur ce manche et une autre chapeautant les deux précédentes, équipée d’une tige « filetée M3 » qui permettait d’y poser une « lame Gillette ».
On vissait le manche et hop !
On disposait alors d’un engin propre à défigurer n’importe quel gamin pour peu que l’outil ait déjà servi de façon subreptice à raser des jambes de jeunes filles qui n’en avaient aucun besoin.
Le père de votre serviteur réveillait parfois la maison en pestant.
Quand il faisait sa toilette, il aimait bien l’idée de « s’embeausir » en se rasant.
Las…
Il arrivait trop souvent que la lame qu’il pensait neuve car mise la veille dans l’outil idoine ait servi dans la journée à « raser à sec » des jambes nues mais le rasoir servait parfois à des tests étranges comme le rasage de velours de coussin ou, si le chat ne se méfiait pas, à tenter la transformation du « gouttière » en « chat égyptien ».
Ça ne marchait jamais, heureusement pour le chat mais malheureusement pour le rasoir qui laissait le fil de sa lame dans la bagarre…
Je tendis donc à mon père cette joue duveteuse qui n’avait guère connu que les baisers de la famille et quelques horions scolaires.
Il sourit et la rendit telle une des fesses que j’avais quelque quatorze ans plus tôt.
Je vous parle de ça aujourd’hui car, maintenant que je me rase seul chaque matin, je vois, que dis-je, je ressens les différences qui s’entassent à chaque rasage.
Chaque rasage… Chaque année plutôt !
J’ai constaté il y a quelques années que ma peau, si douce et si souple il y a quelques… Bref, ne parlons pas de siècles…
Cette peau, donc, passa de peau souple à peau molle.
Le temps passant, le passage de la lame fit entendre quasiment un ricanement.
La peau de ma joue et celle de mon menton passèrent de peau molle à peau flasque.
Ce matin, ce fut l’effondrement.
Je me suis coupé ! Oui, coupé !
Des décennies d’entraînement n’ont servi à rien !
Moi qui me pensais adroit, du moins pour le rasage, n’allez pas penser à des trucs genre autre chose, je dus constater que je ne l’étais pas.
Ma peau, le miroir en témoigne, est passée de peau flasque à peau flétrie !
À moins que ce ne soient les restes de l’épuisement des six jours passés avec Merveille et P’tite Sœur.
Penser que des vacances avec des filles de ces âges pouvait être reposant…
Non mais quelle andouille, ce Goût…

lundi, 01 mai 2023

Fête du Travail.

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Aujourd’hui, c’est le 1er Mai.
Donc, je n’écrirai pas parce que le 1er Mai, on ne fait rien.
Puis je me suis rendu compte que je n’écrivais que quand j’ai envie ou que quelque chose m’a frappé que je tenais à vous raconter.
Aujourd’hui, je n’ai rien a dire.
Comme souvent et je ne sais toujours pas comment m’y prendre pour vous dire que je n’écris pas parce que je n’ai rien à dire.
Pas la peine de me hurler « Alors tais-toi ! »
Je vais me taire, d’ailleurs, moi, quand on me dit de me taire, je me tais, c’est pas la peine d’insister.
Eh bien, c’est justement le 1er Mai qui me rappelle un type de la boîte, ce que l’on appelait « un tireur de câble ».
N'y voyez pas un signe de mépris, c’est grâce à ces gens que la boîte gagnait de l’argent et à cause de présidents de banque recyclés dans l’industrie qu’elle a périclité.
Pour en revenir à ce « tireur de câble », il avait l’habitude de travailler seul et commentait chacune de ses actions, histoire d’être sûr qu’il les menait à bien.
Un jour, il fut convié de façon impromptue à une réunion portant sur l’avancement du projet en cours.
Comme toujours, si le « hardware » coûtait cher, le « software », de corrections en modifications, n’était pas gratuit et, après des matinées perdues dans les réunions, j’en étais arrivé à la conclusion que ce qui coûte le plus cher dans les grandes boîtes reste le « bavardware ».
Ce « tireur de câble » donc, arriva et, à chaque phrase dite, abondait dans le sens de l’orateur du moment.
Dans le style « Oui, absolument, d’ailleurs moi-même si… etc. »
Au point qu’au cours d’une démonstration à laquelle ce garçon, n’y ayant rien compris, ajouta un grain de sel malvenu, se vit intimer l’ordre de « la fermer ».
Il commença alors, de la façon dont j’ai commencé cette note, « Oh moi ! Si on me dit de me taire, faut pas me le dire deux fois ! On me dit de ma taire je me tais ! Vous n’êtes pas près de m’entendre à partir de maintenant mais vous verrez ! Vous pourrez me le demander à genoux ! Vous n’entendrez pas un mot sortir de ma bouche ! Et pourtant dieu sait que des fois, hein … Alors… »
Il était parti comme cela pour au moins dix minutes, je le savais, je le connaissais et je commençais à rire intérieurement.
Celui qui exposait, dont je savais qu’à défaut d’avoir du caractère, il avait mauvais caractère, ne tint pas la distance.
Il hurla « Mais ta gueuuuuleeee ! »
Lui et le « tireur de câble » furent les seuls à ne pas rire.
Je fus quant à moi ravi de voir la fin soudaine de la énième réunion dont, comme d’habitude, il ne sortirait rien d’autre que la date de la prochaine réunion…

samedi, 29 avril 2023

Le livre des proverbes…

Célestine, une charmante lectrice chérie que je vois de temps à autre, vient faire part avec sa note d’hier de sa préoccupation du fond des choses plus que leur simplicité apparente.
Hélas, elle démarre sa note avec un proverbe.
« Il pousse plus de choses dans un jardin que n’en sème le jardinier.
Proverbe espagnol ».
C’est avec des proverbes comme ça qu’on acquiert et surtout répand chez les adeptes du simplisme, la légende « Le Latin est un cossard ! »
On ne fait jamais assez attention aux proverbes.
Les Romains, ceux qui parlaient le latin étaient malins qui décrétaient « Carpe diem ».
Ils se tuaient allègrement mais savaient prendre la vie comme elle vient…
Le bon comme le mauvais et on finalement réussi à inonder le monde de leur lumière en culturelle et artistique.
Les Alsaciens, plus saxons que latins et décidément « branchés sérieux » nous sortent des proverbes comme « Avec un bon chef, la moitié du travail est faite. »
Le genre de truc qui me coupe l’envie de bosser rien qu’à le lire…
Certes, ils ont donné naissance à Goethe, Schubert et Nietzsche mais aussi à Berg, Büchner et Karl Marx, qui donnent une grosse envie de se jeter dans le canal…
Bref, outre le fait que l’expérience montre rapidement qu’il ne faut rien prendre au sérieux, il faut fuir comme la peste ces bleds qui nous expliquent très sérieusement qu’on vit pour travailler.
On ferait mieux de se rappeler qu’on travaille pour vivre et que ce n’est déjà pas facile tous les jours…

vendredi, 28 avril 2023

En terre étrangère...

Ce jeudi Heure-Bleue a eu une idée.
Une idée qui a mal tourné.
Une idée de « bobo gauchisant » comme disent les lecteurs du Figaro ou les auditeurs de Cnews.
Elle voulait aller à la « Halle Pajol » dans une boutique de « produits de seconde main ».
Après avoir regardé sur le site de la RATP quel était le trajet, obligatoirement en bus, nécessitant un seul changement car la lumière de mes jours déteste l’idée de prendre trois bus pour aller d’un point à un autre.
Le métro est hors de question, elle ne supporte pas d’être sous terre et je suis incapable de monter des escaliers…
La RATP me conseilla le 341, changer à Angélique Compoint et prendre le 60 jusqu’à Marx Dormoy.
C’est peu après nous être assis dans le 341 que ça a dérapé.
Ce bus pourtant « propre sur lui » qui partait de la place de l’Étoile a emprunté une route curieuse pour aller en direction de la Porte de Clignancourt.
Elle commença par l’exil en nous emmenant à Levallois puis sinua longuement dans des contrées étranges, voire étrangères, pleines de gens inconnus en passant dans Clichy.
Le bus passa par Levallois, Clichy puis Saint-Ouen et nous lâcha finalement sur le boulevard Ney après être passé derrière l’hôpital Beaujon puis devant l’hôpital Bichat.
J’ai emmené Heure-Bleue jusqu’à l’arrêt du 60, en traversant le chemin du tramway.
Alors que nous étions arrivés là dans un bus quasiment vide et n’ayant été surpris que deux fois par un parfum destiné à cacher l’odeur tenace du « tabac qui fait rire », à l’arrêt du 60, nous sommes passés dans un autre monde, celui que je ne voyais plus depuis des années.
Un monde pauvre, bigarré, où les femmes parlent beaucoup et fort, où les hommes ont des allures inquiétantes et se rasent une fois tous les jamais.
Pour rester dans l’esprit de ce temps de populisme croissant, en plus quand ces gens ne sont pas des Arabes, ce sont des Noirs et les « Gaulois » quoique rares ne sont pas les moins inquiétants !
Et ils sont nombreux !
Ils se tassent dans le 60 qui nous amènera jusqu’à Marx Dormoy.
À écouter les uns tousser, les autres nous parler dans le nez il a semblé prudent de mettre un masque.
Comme je sais que ce qu’on attrape n’est pas la pauvreté mais la grippe, j’ai mis le mien.
Se rappelant que les punaises sont de retour à Paris, la lumière de mes jours a regardé les sièges avec suspicion et a m’a dit, comme chaque fois qu’elle prend le bus « S’il y a une puce dans ce bus, elle est pour moi… »
Enfin arrivés dans un coin que pourtant elle connaît pour y avoir habité, elle l’a trouvé bien changé.
Tu parles… En cinquante ans il a eu le temps de changer…
Il semble être retourné à « la débine années cinquante » et les gens qu’on y croise sont aussi inquiétants que ceux de la satation Angélique Compoint.
Bref, on a fait du tourisme pour rien puisque la boutique où nous voulions aller était « exceptionnellement fermée jeudi 27 »...