vendredi, 04 août 2023
Le voyageur indiscret
En cherchant de quoi écrire une note, j'ai fouiné dans mes souvenirs, au hasard bien sûr car ils sont assez mal rangés.
Il ne m’en revient pas un de précis.
Seulement celui d’une époque qui m’a fait beaucoup penser à quelque chose de curieux.
Cette impression d’être un voyageur dans ma cervelle en cafouillon.
J’ose espérer qu’il ne s’agit pas de schizophrénie.
Mais non, je suis bien tout seul dedans même si j’ai parfois le sentiment d’être carrément dans un crâne sans cervelle…
Et ce voyageur particulièrement indiscret sait tout ce que je veux garder pour moi, même ce que j’éprouvais au moment où j’ai vécu les choses.
Je m’aperçois avec stupeur que finalement on n’oublie pas grand’ chose des évènements qui marquent les début de notre vie.
C’est même inquiétant car se rappeler ce qu’on a appris en quatrième et oublier où on vient de poser son stylo n’est pas le signe d’une bonne mémoire.
Je me rappelle assez bien qu’en ces temps « ante pilule », il fallait recourir à des négociations particulièrement délicates pour arriver à ses fins.
Ce qui, pour beaucoup de garçons de ma génération, quoiqu’ils racontassent, limitait sévèrement le nombre de petites camarades d’accord pour ce qui est connu sous le nom désormais fameux de « câlin avec tout ».
Ne parlons pas de l’infernal trio « Collant-Panty-Culotte ».
Tout garçon peu porté sur la tendresse se serait armé d’un démonte-pneu pour en venir à bout…
Mais, grands dieux ! Que d’amours nous avons vécues !
Et ces amours sont toutes là, coincées dans un recoin de l’esprit, prêtes à venir à la lumière dès que l’occasion se présentera.
Si une grande partie des images s’estompe, sauf, bien entendu celles sans intérêt et surtout celles qu’on voudrait oublier, d’autres sont encore présentes et restituent ces souvenirs extraordinairement vivaces.
Il y a même, j’en suis sûr, un sens inconnu pour ça.
Ce sens inconnu qui vous restitue le côté impalpable de l’atmosphère qui régnait quand certains évènements sont arrivés.
Ce côté impalpable est là, il vous revient et vous fait battre le cœur comme si vous aviez quitté la classe de troisième le jour même...
Chaque fois qu’une de ces tragédies, antiques car elles sont de tout temps, m’est revenue à l’esprit, j’ai toujours été surpris de la précision de ce souvenir.
De me rappeler la sensation de l’autre au bout de mes doigts avec tant de précision.
De chacune je me rappelle beaucoup de choses, la douceur de la peau effleurée, son côté soyeux, la voix pas toujours aussi tendre qu’espéré.
Oui, les filles sont des monstres sans cœur mais avec de si jolis poumons…
Il est étrange de se rappeler aussi bien le goût de ses lèvres alors que le souvenir de son visage a tendance à s’estomper.
Pourtant, de ce visage je me rappelle, bien sûr les yeux mais surtout le regard, le mouvement des cheveux.
Tout est encore là, intact, de la douceur de sa peau effleurée à son odeur, un mélange léger de savon agrémenté d’une trace de cette « Aqua Velva » si courante ces années-là.
Même la tiédeur de son souffle.
Ne parlons pas de l’état lamentable de mon cœur dont j’espérais qu’il serait assez solide pour résister à ces traitements.
Tout, de cette sensation de creux à l’estomac à la liesse qui éclate d’un coup.
De ses chuchotements qui nous ravissent, de la voix que l’on perd, de…
Bref, le passé quoi…
Bon, maintenant on a le Niger qui nous déteste, la Russie qui nous veut du mal et pour nous parler de bonheur, on nous explique qu’on doit économiser et que les étrangers nous coûtent trop cher.
Alors je comprends qu’on aille voir « La La Land » plutôt que les infos.
Mais je me rappelle cette époque où je pouvais voir clairement à deux cents mètres si une fille était mignonne ou non et ma vue perçante me manque...
19:19 | Commentaires (1)
mercredi, 02 août 2023
L’éducation est une broderie anglaise.
À défaut d’être à jour, on peut dire qu’elle est « à jours », c’est-à-dire pleine de trous.
Aujourd’hui encore, Adrienne me souffle le sujet de ma note.
Il y est question d’un « relou », comme dit Merveille, qui tente un compliment malvenu qui sent plus « les trois K » chers au IIIème Reich que le « women’s lib » cher aux « suffragettes ».
Et que dit ce Néanderthalien ultraconservateur à une machiniste bruxelloise ?
« C’est vous qui allez conduire ce train? Vous êtes pourtant bien blonde! Vous êtes déjà adulte au moins? Faut pas avoir 18 ans pour pouvoir conduire un train? »
Ah ben ça alors !
Eh oui, c’est bien en 2023, dans l’Europe de l’Ouest au XXIème siècle que cet imprudent dit ça !
Il aurait été élevé avec trois sœurs, il aurait tourné sept millions de fois sa langue dans sa bouche avant de sortir cette idiotie.
Ces trois sœurs, sans lien avec Tchékhov, lui auraient enseigné ce qu’il ne faut jamais dire.
Il aurait ainsi appris à ses dépens, rien qu’à supporter divers horions, qu’on ne dit jamais, au grand jamais, certaines choses aux filles.
Entre autres qu’elles sont des « pisseuses », qu’elles sont « douillettes » au risque de se voir jeter à la figure ses propres lamentations et « chougneries » lors du dernier rhume ou simplement « qu’elles ne sont pas des mecs » parce « qu’elles n’ont pas de c… » ce qui montre bien cette capacité remarquable des garçons de penser avec autre chose que leur cervelle..
Il aurait aussi appris qu’il est surtout bon de se taire et d’écouter tout ce qu’elles disent à leurs sœurs ou à leur frère.
Il aurait peut-être fini par savoir ce qu’il convient de dire aux filles pour leur faire plaisir.
À coup sûr il aurait surtout appris ce qu’il ne faut pas dire à une fille si on envisage une relation plus étroite que l’enfilage d’une veste de première grandeur ou le ramassage de râteau.
Et surtout, surtout ! Ne jamais perdre de vue que si l’apprentissage de ce qu’il ne faut pas dire n’est pas très aisé et nécessite un long entraînement, ça reste accessoire à côté de l’apprentissage nécessaire pour savoir ce qu’il convient de dire…
Et la marche du monde montre bien que les femmes sont capables, comme les hommes, du pire.
J’en veux pour preuve cette image de l’aptitude des femmes à répandre la mort aussi efficacement que le premier mec venu.
Bref, les unes et les autres ne valent pas plus chers les uns que les autres.
Mais il nous faut bien entretenir des relations cordiales si les unes et les autres veulent arriver à leurs fins...
14:47 | Commentaires (3)
mardi, 01 août 2023
« Musca domestica ! »
Comme disait un voisin de Gaston…
Il est arrivé une chose extraordinaire ce matin.
Comme chaque matin, j’ai appelé la lumière le mes jours pour que nous posions ensemble le couvre lit sur le lit que je fais chaque jour.
Je l’avais entendue pester moult fois ce matin car une mouche l’embêtait.
Soit…
Je l’appelle donc pour qu’elle me rejoigne dans la chambre.
Mais non voyons ! Vous ne pensez qu’à ça !
La femme de ma vie arrive, en esclave soumise qu’elle devrait être tout le temps.
Et à peine arrivée elle « re-peste » !
- Mais elle me poursuit cette mouche !
- Bah, nouveau concept, « la mouche domestique » ! Tu es très forte ma Mine…
C’est là que j’ai repensé à ma mère.
N'y voyez pas de ressemblance entre l’auteur de mes jours et la lumière de mes jours.
Il s’agit simplement d’une réminiscence d’un petit évènement sans importance.
Nous étions chez ma mère pour je ne sais plus quelle occasion.
C’était l’été et les mouches s’en donnaient à cœur joie dans le Marais.
Elle se mit à pester car une mouche l’importunait.
« Mais elle m’agace celle-là, à me tourner autour depuis deux heures ! »
La lumière de mes jours, toujours méticuleuse dit alors à l’auteur de mes jours « Mais enfin mamie, comment pouvez-vous dire que c’est la même ! Il y en a plusieurs ! »
Et ma mère, comme toujours grandiose dans les contradictions d’asséner à Heure-Bleue « Mais si ma fille ! Enfin ! Je la vois engraisser ! »
C’est une des rares fois où ma mère nous a fait rire…
Ça changeait de ses conseils habituels me recommandant de changer de femme en toute occasion.
12:17 | Commentaires (6)
lundi, 31 juillet 2023
Divorce à la parisienne.
Il y a un net divorce entre le langage et la transmission de l’information…
Je lis sur le site de voisinage où je me suis imprudemment inscrit, la proposition suivante :
« je donne des cours de la langue français »
Suivi immédiatement de :
« n'hésitez pas à me contacté. »
D’humeur taquine, j’ai immédiatement répondu
« Vous êtes sûre ? »
Eh ben mon vieux…
Un langage, mais un langage !
Je me demande si elle n’a pas appris à écrire sur « facebouc ».
Mais au moins, en ce jour de l’anniversaire de P’tite Sœur, qui a aujourd’hui dix ans, j’aurais bien commencé la journée par un bon fou rire.
C’est chouette non ?
12:05 | Commentaires (4)
dimanche, 30 juillet 2023
Ô bruit doux de la pluie par terre et sur les toits
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville.
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur.
Eh bien je le sais !
C’est parce qu’hier nous sommes partis joyeux prendre un bus qui ne s’arrête plus là où on va parce qu’en 2024 il y les jeux olympiques.
L’arrêt où nous le prenions a été déplacé de six cents mètres.
Puis le bus nous a arrêtés à neuf cent cinquante mètres de la station où nous allions pour des raisons voisines.
Donc, notre marche quotidienne a commencé façon marathon…
Mieux encore, tandis que nous avancions vers ce p… de boulanger, nous avons été douchés.
Enfin arrivés, la boulangerie était fermée, contrairement aux affirmations du site du boulanger…
Nous avons fait quelques courses, juste pour reprendre une petite douche et sommes revenus à la maison avec un autre bus.
Non, deux autres bus.
Arrivés devant la boulangerie en bas, j’ai acheté un « pain au levain ».
Plutôt un « pain au ciment » qui m’a rappelé « le pain d’hier » si facile à digérer selon ma mère qui ne reculait devant rien pour diminuer les frais de boulangerie de la maison et nous valut une interdiction de pain frais jusqu’à la fac.
Et voilà pourquoi il pleure dans mon cœur !
Parce que payer plein pot du pain d’avant-hier chez un boulanger qui me voit plutôt régulièrement me rend triste.
Mais bon, lundi je lui parlerai de son pain mais tel je le connais, il me fera une petite remise, toute petite la remise, sur un croissant de la semaine dernière que je jetterai à peine arrivé à la maison.
Parmi les défauts que je supporte mal, il y a ce mélange de pingrerie mal placée et d’escroquerie mal pensée.
Ça vient déjà de me pousser à changer de mutuelle car l’ex-nôtre a eu le culot de me laisser quatre-vingts €uros à payer.
Quand je lui ai fait remarquer que la dernière ordonnance de lunettes datait de plus de deux ans, ils ont dit « ouais mais… le 0% reste à charge ne marche pas pour ça… »
Quand je leur ai dit qu’en deux ans ils avaient reversé moins de 5% des cotisations perçues, on m’a opposé des directives gouvernementales bidon…
Ces quatre-vingts €uros d’économies viennent de leur coûter près de trois mille €uros de cotisations…
Bref, ce fut un peu une « journée de mince ».
Pourtant elle a été bien arrosée…
10:03 | Commentaires (4)