Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 21 mai 2023

Quand le gras souillait…

Ouais, bon, je sais…

colbert-tague-650x456.png

Qu’on garde l’œil ouvert sur les discriminations d’où qu’elles viennent et qui qu’elles frappent me paraît sain.
Que la vie en société enseigne et modèle les gens qui en font partie en leur inculquant des règles qui leur permettent de vivre ensemble sans se tuer, se voler ou se détester sans raison me paraît raisonnable.
Las… J’ai eu hier matin la démonstration du proverbe « L’enfer est pavé de bonnes intentions. »
J’écoutais une dame qui parlait du « wokisme » et de ses errances.
Il y fut évidemment question de la réécriture de bouquins au prétexte d’éviter de froisser qui que ce soit avec des mots sans même que la personne qui les a écrits n’ai songé un instant blesser qui que ce soit.
Du fond de ma géhenne de pauvre type hétérosexuel-cisgenre qui, pour l’essentiel, n’a rien à cirer de ce que font les gens dans leur lit et avec qui pour peu que ce soit d’un commun accord, j’ai été surpris d’entendre que l’homosexuel mâle pouvait se sentir blessé dans son être intime s’il me voyait regarder avec intérêt une femme dont j’espère secrètement qu’elle aussi est hétérosexuelle-cisgenre…
De même, si je croise quelqu’un de mince, pourvu d’une petite poitrine, de cheveux roux, d’yeux clairs et de carnation pâle, mon regard est irrésistiblement attiré.
Croyez bien qu’à aucun moment, je ne me mets à insulter tou.te.s ceu.se.x qui ont un IMC > 29 et la peau mate.
Ces excès amènent à des extrémités regrettables comme la « modification euphémisante » des œuvres comme il fut fait pour les bouquins de Roald Dahl ou la « simplification » des romans d’Enid Blyton destinés à la jeunesse.
La radio éteinte, j’ai réfléchi – si si ! je vous assure !- pendant au moins cinq minutes.
Puis j’ai pensé « Ils sont dingues ! » et suis passé à autre chose.
Hélas, trois fois hélas, un doute aussi soudain qu’inquiétant m’a assailli.
Déjà, certains, emportés par une bienveillance aussi surprenante que rare envers les Noirs,  avaient voulu déboulonner les statues de Colbert à qui ils reprochaient d’avoir légiféré sur l’esclavage et la façon de traiter les esclaves.
Puis, de déboulonnage en « destructions bienveillantes » ils s’en sont pris aux livres où on trouve des mots comme « fou », « gros », et autres « vilain », c’est sans doute là qu’ils se sont mis à pleurer sur le « laid » renversé.
Et que je me suis inquiété pour de bon.
N'allait-on pas casser à coups de masse la statue de Canova « Psyché ranimée par le baiser de l’Amour » qui risquait de froisser les populations gay ou lesbienne.
Les « bi-et-trans » étant plus tolérantes dans ce cas…
La statue de l’Hermaprhodite endormi du Louvre allait-elle échapper à l’ire de ceux qui ne jurent que par « Un papa ! Une maman ! » ? 
Il y a des jours comme ça où je me demande si l’appellation « Espèce intelligente » convient vraiment à l’espèce humaine.

hermaphrodite.png

vendredi, 19 mai 2023

162ème Devoir de Lakevio du Goût.

Devoir de Lakevio du Goût_162.jpg

Cette toile de Caillebotte me surprend toujours.
Je la vois rarement mais chaque fois elle me surprend.
Comment pouvait-on se baigner dans un tel accoutrement ?
J’ai bien une voire quelques idées sur la question…
Mais vous ?
En saura-t-on plus lundi ?
En direz-vous plus lundi ?

jeudi, 18 mai 2023

Les appas rances...

Je me pose régulièrement quelques questions.
Comme tout le monde je suppose…
Ce qui m’amène cette réflexion est un commentaire déposé chez moi il y a quelque temps.
Je me rappelais une vieille amie retournée ad patres, tuée par la solitude plus que par la vieillesse et qu’on avait « protégée » du Covid pour la tuer à coups de solitude.
Quelqu’un, une « quelqu’une », avait alors écrit une épitaphe sortie directement d’un manuel d’économie.
Emportée par une générosité que je ne soupçonnais pas elle avait donc commis  ce « c'est bon quoi, Léontine a fait son temps et à 95 ans, on ne va pas pleurer dans les chaumières » qui m’a surpris.
Connaissait-elle Léontine ?
La détestait-elle pour une raison connue d’elle seule ?
Je ne sais pas exactement quelle machine à rentabiliser à « élevé » cette adepte de « l’euthanasie compassionnelle » et je me demande régulièrement comment on peut être submergé par la foule de juges dont on ne sait qui les a nommés.
À moins bien sûr que les préjugés qui courent n’aient pouvoir de nomination…
Je survole aussi plein d’autres blogs que les vôtres, lectrices chéries.
Les vôtres, je les lis avec attention, parfois avec affection, souvent avec plaisir.
Mais d’autres dont un mot a parfois attiré mon attention, m’effraient.
Je vérifie, histoire d’être sûr que je ne me suis pas égaré sur FB, riche en discours inquiétants et où pleuvent les insultes et malédictions.
Je me perds alors en conjectures sur ce qui peut amener certaines et certains à haïr avec autant de vigueur et de constance des gens qu’ils ne croiseront jamais et dont ils savaient tout juste qu’ils existaient.
Ils maudissent tout !
Les capitalistes, les communistes, les libéraux, les totalitaristes, les démocrates, les populistes, les collectivistes, les libertaires,.
Bref, les autres…
Un des problèmes est que ces gens sont pires que ceux que je voyais au bistrot car ils sont sobres.
Ils n’ont même pas besoin de boire pour laisser échapper des énormités que je n’oserais pas penser et encore moins dire avec un coup dans le nez.
C’est vous dire si je me demande ce qui peut obscurcir leur jugement puisque ce n’est pas l’alcool.
Le judaïsme n’est pas loin dans la famille, il est même assez près dans mon lit, mais grâce –si l’on peut dire- à ces gens, je sais que le juif est riche, pingre et ne recule devant rien pour s’approprier le bien d’autrui.
Ces gens m’ont appris aussi, alors que toute une jeunesse dans un « quartier d’Arabes » me l’avait caché,  que le rebeu ne pense qu’à voler, a des rasoirs plein les poches et que ça lui sert à égorger le gaulois, qui est de surcroît un mauvais musulman. Ils m’ont aussi enseigné à l’occasion que le jaune est fourbe et fait semblant mais ne s’intègre pas dans notre pays dont tout le monde sait qu’il a des « racines chrétiennes » même si manifestement, le message du Christ a échappé à une majorité.
Heureusement, pour donner une touche, que je souhaite finale, à leur besoin de détestation il reste le Noir, l’Africain, celui qui vient juste pour user nos allocs, se faire soigner gratos et pire, est protégé par un gouvernement qui « protège les étrangers mais laisse mourir nos SDF à nous ».
Ce qui me frappe le plus souvent, c’est que cette propension à la détestation n’est le fruit d’aucune réflexion, ne souffre aucun argument contradictoire et se satisfait d’approximations voire de rumeurs.
Tout ce qui leur arrive ou ce qui leur déplaît dans leur vie, c’est la faute des autres.
Jamais n’est posée la question de sa propre responsabilité.
Envisager une solution quelconque ?
Pas du tout, mais trouver un coupable, c’est fait sur le champ.
Comme les choses ne s’arrangent pas, quand on manque de fait divers il reste le bobo.
Ce « bien-pensant » qui ne voit pas le mal sournois qui ronge « notre beau pays aux racines etc. »
Il n’a pas le temps, lui, il lit Télérama…
Il ne s’est pas encore rendu compte, cet imbécile de bobo, que la Terre est peuplée essentiellement d’étrangers qui veulent rien que nous faire perdre notre identité…
Non, ce crétin de bobo se contente de regarder le monde, d’en apprendre les langues, les cultures, les arts, la littérature.
Tout ça dans le but, stupide sans doute, d’avoir une idée de ce que sont tous ces étrangers qu’il persiste à voir comme des êtres humains.
Il fait ça, cette andouille, histoire d’en savoir autre chose que ce qu’en disent , la bave aux lèvres, ceux qui ont peur de tout ce qui ne leur ressemble pas, ne vit pas sous les mêmes cieux, ne mange pas la même chose, ne parle pas la même langue.
Eux mêmes d’ailleurs manient assez mal, pour ce que j’ai constaté, leur langue censément maternelle.
Aaahhh le « bobo », ce crétin de « droit-de-l’hommiste »...
Ça ne l’empêche pas de temps à autre d’être agacé par certains de ces étrangers.
Ceux qui ont fui leur pays pour trouver la paix et la liberté et qui reprochent à la France de ne pas ressembler au pays qu’ils ont fui et le regardent, lui, avec réprobation…
Non, il est pas comme eux, ce naïf de bobo.
Il a envie de garder son boulanger, lui...
Tout ça pour en venir là : Mon boulanger à vendu.
Ce con de boulanger était un Arabe.
Le nouveau boulanger est un Juif.
En plus le pain du Juif est moins bon que le pain de l’Arabe...
Quel con cet Arabe !
Les « haters » auraient ils raison ?

lundi, 15 mai 2023

Devoir de Lakevio du Goût No161

Devoir de Lakevio du Goût_161.jpg

J’ai quelquefois proposé une toile de Marc Chalme à votre inspiration.
En voici une autre, habillée d’une obsession du peintre.
Cette bille monstrueuse qui flotte sur nombre de ses toiles.
Qu’auriez vous dit de cette toile ?
De cette obsession ?
Ici, c’est une autre obsession qui l’accompagne.
Ce crépuscule qui est si souvent présent dans ses toiles.
Alors ?
À lundi ?

C’est cette boule, là…
Que faisait-elle là ?
Tranquillement assis dans le café, le dos contre le dossier de moleskine, je regardais la place devenir peu à peu fantomatique dans la lumière crépusculaire.
Et cette boule est apparue.
Vraiment apparue !
Je n’avais pas un instant tourné le regard, je regardais la place et la boule fut soudain là.
Cette sphère dont je craignais qu’elle représentât un sacré sac de nœuds…
D’ailleurs, comment faisait-elle pour flotter ainsi, soutenue seulement par la lumière triste du réverbère ?
Je serais bien sorti pour la regarder de près mais, je dois l’avouer, j’avais un peu peur de m’approcher de ce défi à la loi de la pesanteur.
Je n’aime pas voir les lois de la physiques bafouées par un élément inconnu aussi simple et élégant qu’une sphère…
Même si la lumière s’y reflétait de façon un peu bizarre, cette boule d’aspect vaguement métallique m’attirait.
J’ai fait signe au bistrotier.
Il est venu m’apporter d’un pas lourd mon septième pastis de la soirée.
Le l’ai remercié et lui ai dit :
- Regarde par la vitrine.
- Ouais, et alors ?
- Qu’est-ce qu’elle fait là, cette boule, là près du réverbère ?
- Quelle boule ?
- Ben là, au pied du réverbère…
- Tu devrais lever le pied sur le pastis, sinon tu vas perdre la boule…

dimanche, 14 mai 2023

Devoir de mémoire...

DSC0056-e1474446015531.jpg

D’abord remercier Adrienne qui réussit si souvent à accrocher par inadvertance un fil qui dépassait à peine et sur lequel je tire.
La note d’Adrienne aujourd’hui m’a ramené brutalement à la dure réalité des choses.
J’allais écrire « la dure réalité de la vie » quand soudain c’est surtout le fait qu’elle est brève et s’enfuit de façon impromptue qui est important.
Léontine donc…
Léontine était cette vieille dame née au mois d’avril 1925 et qui avait un goût marqué pour les escales au café car elle aimait beaucoup « traîner » dans les rues.
Elle aimait beaucoup aussi les tartes fines qu’elle faisait à merveille et qu’elle partageait avec nous et arrosait « d’une petite coupette ».
Bon, les « coupettes » étaient certes petites mais nombreuses et nous sommes parfois revenus à la maison d’un pas trop lent pour être normal et en la laissant avec un sévère « coup dans le nez »…
Léontine est morte en 2020.
Et ce n’est pas le Covid qui l’a emportée, elle était trop solide pour se laisser avoir par un virus, fut-il chinois.
Léontine est morte parce qu’on a voulu lui sauver la vie…
On a défendu à sa fille et les amies qui lui restaient de la voir.
Alors elle s’est laissé mourir.
La solitude l’a tuée plus sûrement que n’importe quelle affection.
Ce matin déjà, Heure-Bleue et moi qui avons parfois au réveil des conversations étranges, nous faisions la remarque qu’à partir d’un certain âge, nous étions plus accompagnés par nos morts que par nos vivants.
Nous avons commencé à battre le rappel ce ceux qui nous avions connus.
C’est là que je me suis aperçu que trois des jeunes filles que j’ai connues étaient mortes, certaines assez tôt.
Deux copains aussi sont allés se faire poser des fleurs sur le ventre.
Un autre, que j’ai connu en 1973 et qui m’a téléphoné l’an dernier ne donne aucun signe de vie.
Ses trois numéros de téléphone restent désespérément muets.
Un copain de lycée, celui qui m’a amené à « La Casita » en 1966, est lui aussi parti demander à Adonaï si par hasard il avait « une bonne signature ».
Je ne sais pourquoi c’est le mois de mai qui, chez moi ravive ces souvenirs…
Quelque chose qui me fait penser que la mémoire est comme une bibliothèque.
À la naissance, bien que pleine d’étagères, elle est vide.
Presque vide.
Sur une étagère du bas il n’y a qu’un micro-dictionnaire.
« Ouiinn », « Maman », « Papa »
Il y a aussi un mini-Bescherelle.
« Manger », « Dormir », « Toucher », « Entendre », « Sentir », « Voir ».
La bibliothèque se remplit chaque jour.
Pendant longtemps, elle est bien rangée.
Hélas comme toutes les bibliothèques de grands lecteurs, le bordel s’y installe.
Les années passent, les rayonnages se remplissent.
Puis, quand il n’y a plus de place sur les étagères, « on fait des piles ».
Les piles se multiplient avec les années.
Plus il y a d’années, plus il y a de tas informes à côté des piles.
Vient un moment où on a besoin d’une information dont on sait qu’elle est là, cachée au milieu du balagan.
Mais où ?
Tant que c’était rangé sur les étagères, ça allait.
Quand c’est dans les piles, ça va encore, suffit de trouver la pile.
Alors on fouine, on sait que ce n’est pas sur les étagères mais dans les piles.
Peut-être même dans les tas qu’on se met alors à fouiller.
Assez drôlement, on tombe sur un souvenir en cherchant dans un tas et, par je ne sais quel miracle il y a « une table des matières du tas » bien pratique qui permet de retrouver le déroulement de moments de vie…
Aujourd’hui, j’ai fait écrouler un tas par inadvertance.
En me penchant pour le relever, mon regard est passé sur une étagère.
J’ai vu un souvenir compressé et sur les pages collées par les ans, je ne peux lire que « rue Turgot »…
Un jour ça va sécher, il s’ouvrira et je saurai…