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lundi, 18 août 2014

Jamais le dimanche…

Dimanche, je suis allé traîner seul à Paris.
Plus précisément Porte Saint Denis. Pour y déjeuner d’un döner largement arrosé de  « Château La Pompe ».
Je confirme, les döner turcs sont les meilleurs. Et celui du 9 rue du Faubourg Saint Denis est le meilleur des döner turcs.
Le döner turc a un net avantage sur le döner rebeu. Il est fait avec du veau, pas avec de la dinde bas de gamme. Le commerçant turc est sûrement aussi attaché à sa marge que le commerçant rebeu ou gaulois mais il tient beaucoup à ce que sa gargote ne soit pas dévastée par des hordes d’ouvriers turcs déçus de voir le mastroquet plus séduit pas une baisse des coûts que par la satisfaction de sa clientèle.
J’ai donc déjeuné de ce délicieux döner et je suis sorti avec l’idée de boire un café.
Ça s’est mal passé. Le boulevard de Bonne nouvelle était peu animé. La plupart des cafés étaient fermés. Alors, quand j’ai dépassé la Poste, j’ai pris à droite car je me suis rappelé un café de la rue d’Hauteville qui était ouvert le dimanche.
J’ai descendu la rue d’Hauteville jusqu’au-delà de l’endroit où ce café se trouvait. Presque jusqu’à la rue Lafayette.
Et là, lectrices chéries, le temps m’a roulé dessus sans faire gaffe et m’a écrasé.
Il y a une grande différence entre les dimanches d’il y a longtemps et les dimanches de maintenant, lectrices chéries. Dans les dimanches de maintenant, les cafés ont fermé. Et pas qu’eux. Je suis remonté jusqu’au 83 de la rue d’Hauteville, juste après la caserne de la gendarmerie.
Tout fout le camp.
Il y avait dans cette rue une densité incroyable de fourreurs.
Il n’en reste qu’une poignée, remplacés qu’ils furent tous, en à peine cinquante ans, par de vagues boutiques de « retouches cuirs et peaux », des pizzerias et s’il reste un ou deux fourreurs, ils semblent dans une débine noire.
Le café que je visais était donc fermé, remplacé par un bistrot vaguement branchouille. L’auvergnat qui le tenait est probablement parti nourrir les vers à Saint Chély d’Apcher…
Déçu, je suis descendu jusqu’à la rue des Petites Ecuries que j’ai parcourue jusqu’à ce qu’elle croise la rue du Faubourg Poissonnière que j’ai descendue jusqu’à Bonne Nouvelle. Les bistrots n’ayant toujours pas ouvert, j’ai continué jusqu’à Sentier par où j’étais arrivé. Là, je n’ai pas continué vers la Seine parce que le temps était si gris et triste que j’ai craint un moment être tenté de me jeter  dedans pour égayer un peu la journée…
Mais bon, j’ai eu de la chance. Il n’a pas plu. Alors j’ai pris la rue Réaumur et celle du Quatre Septembre jusqu’à la Place de l’Opéra. Peu d’animation, là non plus. J’ai été content d’arriver à Saint Lazare…

samedi, 16 août 2014

La boîte de tons…

Hier, j’ai abandonné Heure-Bleue.
Je suis allé chez un ami, à Paris, bidouiller des haut-parleurs.
J’ai eu l’impression d’être en vacances.
Heure-Bleue aussi, mais bien plus…
J’ai vu des choses intéressantes pendant le trajet. Notamment un bel exemple de l’adaptation des métiers de la mendicité à la loi du marché et à l’exigence d’efficacité du XXIème siècle. Même là, la compétitivité a droit de cité...
A la station Richelieu Drouot, un expert de la « manche muette » est monté dans le wagon et a disposé sur les sièges libres le petit bristol destiné à exposer le pourquoi de sa présence et que si on voulait bien etc. il nous en serait éternellement reconnaissant.
Il posa un petit bout de cartonnette sur le siège libre face à moi et continua la distribution. Je me mis à lire ce qui était écrit. Ô surprise ! Il était écrit la même chose que dans mon Transilien quand les mêmes y font leur job, mais en anglais.
Et un anglais plutôt châtié.
Mon mendiant, qui ne parlait ni le français ni l’anglais était manifestement un tâcheron de la manche. En plus, il n’avait rien compris sinon il aurait su que pour faire la « manche muette » en anglais, c’est sur la ligne 1 qu’il faut le faire. Pas sur la 9…
Ébloui par la sureté de jugement de Darwin en matière d’évolution des espèces, je me suis saisi de mon appareil photo pour vous montrer comme les choses sont bien faites dans ces petits métiers issus de la crise.
Hélas, mon Roumain m’a vu et, alors qu’il était monté boitant bas et souffreteux, il arrivé du fond du wagon en un sprint magistral et à prestement piqué son bristol en me jetant un sale œil.  Il ne me reste donc de cet épisode qu’une photo de siège RATP d’un intérêt discutable.
Arrivé chez mon ami, j’ai espéré que le barbecue prévu ne se ferait pas dans le salon.
Le temps s’est quand même amélioré et, bavards comme nous le sommes tous les deux, nous n’avons commencé à déjeuner d’ailes de poulet que vers une heure et demie bien passée.
Le repas fut frugal mais dura.
Nous ne sommes d’accord sur rien.
Nous n’avons pas les mêmes idées sur la politique.
Nous n’aimons pas la même musique.
Nous n’aimons pas les mêmes peintres.
Nous n’aimons pas les mêmes auteurs.
Il n’a pas de goût pour la poésie.
Je n’ai pas de goût pour l’économétrie.
Il ne connaît rien à la physique, alors il fait appel à moi.
Quand j’ai besoin d’un éclaircissement en épistémologie, je lui envoie un mail.
Nous nous chamaillons donc chaque fois que nous nous voyons mais ne sommes jamais fâchés.
C’est normal, c’est mon ami.
J’ai finalement fait ce pour quoi j’étais venu. Il est ravi. Il a le son qu’il souhaitait.
Celui qui va bien avec les vinyles entre le milieu des fifties et le milieu des sixties.
Il écoute ça l’air rêveur et m’assure « Non non non ! Je ne suis pas nostalgique ! D’ailleurs j’étais pas né ! »
J’attends cinq minutes car je connais la suite.
Et ça marche. Il dit « Et je le regrette, j’aurais aimé vivre cette époque là. »
Puis cinq autres minutes « Dis moi, comment c’était ? Moi je suis né en 62, je me suis fait ch… à Versailles, mes parents étaient des  cathos de gauche, Télérama etc. »
Bref, c’est mon ami et j’ai passé une bonne journée.
Mais j’ai quand même pensé à ramener le pain…

vendredi, 15 août 2014

L’amie, l’adorée. Et une note de plus

Bénies soient mes lectrices chéries qui me donnent si souvent le sujet de ma note les jours -nombreux hélas- où mon manque de cervelle se fait cruellement ressentir...

Je viens de lire le commentaire de Lakevio.
J’y note, à moins que comme Heure-Bleue elle ne soit une de ces championnes du double-sens, le signe indubitable d’une jeunesse que beaucoup envieraient.
De corps autant que d’esprit…
Oui, lectrices chéries, que pensez vous donc d’une apostrophe qui vous dirait
« Nous n'avons pas pu jouer aux boules (de fort) mais ça mouille ici aussi ! »
Apostrophe dont je suis sûr qu’elle lui est venue à l’esprit en regardant la photographie de la plaque « Rue des Deux Boules ».

Ah… Lakevio, pourquoi diable lâches tu des commentaires comme ça ?
Tu sais pourtant très bien que j’ai, comme on dit, « l’esprit mal tourné »…

jeudi, 14 août 2014

La gare demeure mais ne se rend pas…

Oui, Mab ! J’arrive !
Heure-Bleue, Manou et moi sommes partis à Paris, bien décidés à voir l’exposition « Il était une fois l’Orient Express ».
En descendant du 24, nous sommes d’abord allés boire un café à « L’Institut » qui ne s’appelait  pas comme ça quand j’avais dix-huit ans.
Puis nous avons traversé la rue des Fossés Saint Bernard pour arriver sur le parvis de l’Institut de Monde Arabe. L’essentiel nous fut caché par un wagon de la « Compagnie Internationale des Wagons Lits et des Grands Express Européens », le truc qui en jette, et une locomotive à vapeur.
Oui, l’essentiel fut que si, grâce à ma carte de bancal, nous ne fîmes pas la queue pour l’accès au guichet, nous apprîmes qu’il nous faudrait attendre plus de deux heures pour visiter trois wagons. Je ne sais pas si ce qui nous a le plus découragés furent les deux heures d’attente ou une queue qui ressemblait furieusement à celles qu’on devait voir devant les boucheries moscovites sous Khrouchtchev.
Nous sommes donc repartis d’un pas presque alerte vers Notre Dame et le Marché aux Fleurs qui intéressait « Manou la Main Verte ».
En passant sur le Pont de l’Archevêché, j’ai remarqué que les cadenas étaient couverts d’inscriptions. J’ai regardé un peu plus attentivement et après avoir vu des tas de serments dont ceux qui les ont tenus sont probablement séparés depuis, j’en ai remarqué quelques uns dont celui-ci :

bitch.JPG

 

Qui indique clairement que celui qui l’a accroché vient de se faire plaquer et ce qu’il pense des femmes.
Ou celui-là, qui ne risque pas la déception :

I_Love_Me.JPG


Puis nous sommes allés prendre un café chez Delyan, à côté de la Tour Saint Jacques, le temps de prendre une super douche. C’est en revenant par le quai de la Mégisserie et en rejoignant la rue de Rivoli pour prendre le bus que nous avons eu l’attention attirée par deux personnages de sexe ambigu au langage particulièrement châtié.
Ils se sont engagés dans une rue dont le nom m'a semblé prémonitoire et adapté à la situation :
 Boules.JPG

mercredi, 13 août 2014

Ils font des maths à mort…

La note de Mab me rappelle ce matin quelque chose que j’avais déjà entendu alors que je pestais contre l’absence de personnel dans une station de métro.
Pas de ticket, pas de cash, la flemme de remonter au niveau de la rue pour demander des sous « au mur », un automate dont le lecteur avait été vandalisé et pour tout recours un guichet « Renseignements » derrière lequel s’emmerdait profondément un agent de la RATP.
Il s’emmerdait si profondément qu’après m’avoir expliqué qu’il ne délivrait pas de billets, nous nous sommes mis à bavarder.
Il m’expliqua, fort des renseignements donnés par le syndicat auquel il adhérait, que  la RATP visait à faire ce qu’avait commencé la SNCF.
Le but ? Vider les stations de tout personnel et le remplacer par des automates pour délivrer les billets et des plans pour indiquer le chemin…
Pas de malades, pas de statut de fonctionnaire, pas de grève. On ne vire pas les automates, on les jette...
Il m’appris aussi que la SNCF avait ralenti un peu l’avancée du projet « Gares sans personnel » car les voyageurs commençaient à se sentir inquiets à l’idée de se trouver seuls dans les gares au crépuscule.
Il commençait à se faire jour l’idée que des gares sans voyageurs, c’est pas bien bon pour le chiffre d’affaires.
Il serait temps que les brillants économistes qui nous gèrent à défaut de nous gouverner sortent les yeux des tableaux EXCEL qui leur donnent du monde une idée virtuelle et parfaite mais totalement irréelle et surtout fausse.
S’ils usaient des transports en commun qu’ils sont persuadés d’améliorer ils s’apercevraient  que ça ressemble assez à une volonté de transformer les gares et les stations en coupe-gorges une fois passées les « heures de pointe ».
Au moins, pendant ces dernières, on ne risque que son portefeuille ou son I-phone…
Les deux si on n'a pas de chance. 
Cela dit, ça n'a pas que des inconvénients.
Il y a deux ou trois ans, Heure-Bleue et moi avons achetés quatre billets pour aller chez Mab et revenir.
Il m'en reste deux alors que nous sommes allés deux fois chez elle et visiter une fois le château de Fontainebleau.
La panne quasi perpétuelle des composteurs m'aura permis de récupérer un peu des économies qu'ils font sur mes impôts...