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mercredi, 29 mai 2013

Le cosaque du don…

Pendant que nous remplissions ces putains saletés de cartons, Heure-Bleue et moi faisions des tas des vêtements.
Ceux qui ne nous allaient plus.
Ceux qui nous sortaient par les yeux.
Ceux que nous n’avions jamais mis pour cause d’erreur dramatique lors de l’achat.

C’est même à se demander si nous n’étions pas aveugles par moments, ou bien aveuglés par un éclair de mauvais goût, allez savoir, lectrices chéries…
Heure-Bleue s’apprêtait donc à envoyer à la benne à ordures des sacs de vêtements dont certains étaient neufs.
Elle déteste jeter mais s’était là décidée à se débarrasser brutalement de toutes ces affaires.
Cette fois, c’est moi qui ai dit « mais ne jette pas ! Donne ! »
Pourquoi cet accès soudain de générosité ?
Ne pleurez pas, lectrices chéries, je n’étais pas d’un coup bizarre du sort pris d’un accès de folie vertueuse.
Non, il m’était seulement revenu à l’esprit le souvenir d’un déménagement de ma grande sœur. Mariée à un type peu apprécié de ma mère et pas du tout de mon père, égoïste et pas très malin mais qui, comme dit Flaubert, « avait l’entrain facile du voyageur de commerce », elle s’était lancée dans un tri de ce qu’il fallait ou non jeter. Le mari, lui, s’occupait de ses disques d’Elvis Presley et autres rockers des « fifties ».
Et c’est là le propos de ce billet inintéressant.
Cet imbécile fier de lui, plutôt que poser ces disques sur le couvercle des poubelles ou à côté, de façon que quelqu’un d’intéressé puisse les prendre, préférait les sortir un par un de leur enveloppe et les lacérer avec un couteau de cuisine.
Il était ulcéré à l’idée qu’un autre amateur pût les écouter.
Comme bien d’autres souvenirs, celui-ci me revient à chaque fois qu’il est question de jeter quelque chose d’utilisable par quelqu’un d’autre.
Je pense qu’il n’est pas tant question de générosité que de détestation d’un type à l’esprit particulièrement petit.
Que dis-je, petit, mais non, mais non !
Il n’était pas petit.
Il était juste bas…

mardi, 28 mai 2013

Ach so… L’Amour, douchours l’Amour…

Et Mab de me jeter à la face ce commentaire à propos de « Mes mules Rossetti !! Tu as oublié mes mules Rossetti à Tel-Aviv !! »
Oui ! Elle a écrit ça :

« Comment a t-elle fait pour te garder après un coup pareil, ah oui l'Amour sans doute! »

Voilà comment Mab se moque de votre Goût préféré, lectrices chéries…
Si elle savait.
Enfin non, si elle ne savait pas.
Car j’en suis sûr, elle connaît
Djalâl ad-Dîn Rûmî, qui commît

Les hommes sont comme trois papillons devant la flamme d’une bougie
Le premier s’en approche et dit: 
 « 
Moi je connais l’amour
 »
Le second vient effleurer la flamme de ses ailes et dit:
“Moi je connais la brûlure de l’amour”
Le troisième se jette au Cœur de la flamme et se consume
Lui seul connaît le véritable amour.

Mais si, lectrices chéries, vous le connaissez bien, c’est celui dont vous avez toutes rêvé qu’il fût celui qui avait su si bien décrire l’élu de votre cœur.
Le troisième évidemment…
Et c’est là qu’on voit la rouerie de Mab. Elle nous parle de « l’Amour » alors qu’elle sait très bien qu’Heure-Bleue et moi sommes vivants.
Alors qu’en toute rigueur, selon machin,  nous n’aurions pas dû nous en sortir.
Ce qui risque bien d’entraîner des explications toujours délicates à gérer en la matière.

La hyène !!!

Bon, c’est bien beau tout ça, mais ce serait mieux si la couche de l’aimée n’était pas constituée exclusivement de toile à matelas.
Pire encore, sans Ricoré pour préparer une nuit…
Réparatrice, bien sûr.
Pfff… Je suis sûr que vous aviez encore pensé à des trucs inavouables…
Et, toujours prêt à trouver une excuse, j'ajoute, pour faire passer cette note débile: « Bon, je suis fatigué... »  

Eh ! Oh ! J'arrive !

Salut lectrices chéries, je vous ferai une note dans bientôt mais pas dans tout de suite.
Il me faut maintenant aller faire l'état des lieux dans notre résidence d'exil.

jeudi, 23 mai 2013

La mule du papy.

Vous savez que l’autre moitié de ma vie, plus connue sous le nom d’Heure-Bleue n’a pas toujours la pensée parfaitement ordonnée.
Malgré tout elle est dotée parfois d’une mémoire qui pourrait la faire passer pour rancunière.
Bon, il est vrai qu’au cours des quatre décennies écoulées, il m’est arrivé de lui jouer des tours pendables.
Qui me sont d’ailleurs toujours retombés sur le nez…
Mais de quoi s’agit-il aujourd’hui ?
Mais de cartons, bien sûr !
Hier après-midi, elle avait décidé de s’attaquer au bas du placard de la chambre. Plein de sacs à main et de chaussures.
Tous ces bidules, à elle évidemment car je traîne une paire de chaussures un an, en achète une autre qui me fera l’année suivante et ne porte pas de sac à main.
Et voilà mon Heure-Bleue, assise sur le lit, prenant ses sacs à main un par un, les essuyant, n’oubliant pas un petit commentaire affectueux pour chacun d’eux.
Evidemment, le lascar à genoux au pied du placard, passant les sacs à son enchanteresse moitié, c’est votre serviteur…
Puis, c’est le tour des chaussures. Que je passe paire par paire.
Jusqu’au moment où je lui passe une paire de mules.
« Soudain, le drame ! » Comme écrivent Gala et Closer, jamais à court d'un cliché dramatique.
A la vue de cette paire de mules, Heure-Bleue s’exclame, du ton qui annonce une explication de gravure sévère « Mes mules Rossetti ! Tu as oublié mes mules Rossetti à Tel-Aviv ! »
Aïe ! J’ai beau lui rappeler que parmi les dizaines de cartons remis des années après le déménagement par un lascar qui en avait perdu quelques uns, il y en avait sûrement un qui contenait les fameuses mules.
Mais elle n’en démord pas, « tu as oublié mes mules Rossetti ! ».
En fait, elle a raison, je me rappelle parfaitement qu’après le départ des cartons, il restait dans la chambre les mules en question tout comme ma carte d’identité dans le tiroir de la table de nuit.
Mais il me fallait déjà ramener une Balagan en folie dans son panier, Heure-Bleue collectionnait les chaussures alors, hein…
Et là, hier, en plein milieu de notre vingtième séance de cartons-déménageurs elle me jette à la figure que j’ai oublié une paire de chaussures il y a douze ans ! Bon, c’était « Ses mules Rossetti ! », d’accord, mais quand même.
Heureusement, hier c’était mercredi. Par extraordinaire, Merveille avait école.
C’est là que mon tempérament chicaneur donne toute sa mesure.
Pourquoi Merveille avait-elle école ce mercredi ?
Parce que lundi, il n’y avait pas d’école pour cause de Pentecôte.
Et alors ? Me direz-vous.
Eh bien, il fallait récupérer la fameuse journée de solidarité.
Que les maîtresses d’école récupèrent, soit, mais les enfants ? Elèves de maternelle de surcroît, les « pauv’tinenfants » ? Hmmm ?
Je crois me rappeler que la France a ratifié cet accord censément mondial qui interdit le travail des enfants.
Alors envoyer Merveille au charbon ! Ma Merveille au turbin! A six ans ! Ils rêvent !
Je me demande si je ne vais pas solliciter la Cour Européenne des Droits de l’Homme (et de la femme, je sais, mais il est question de l’Homme en tant qu’espèce, pas du type qui bat sa femme parce qu’il est le meilleur vu qu’il pisse sur l’évier).
Ça devrait donner du grain à moudre aux journalistes, leur donner encore une occasion de se servir largement dans leur boîte à clichés.
Et enfin, lectrices chéries, ne me dites pas que je suis un emmerdeur.
Je le sais…

 

samedi, 18 mai 2013

Les fondements du cinéma...

Le samedi matin, j’écoute l’émission qui parle du cinéma.
Surtout pour rire car Laure Adler est intarissable, à croire que l’essentiel de son job consiste à empêcher son invité de parler.
Elle est souvent accompagnée par un type dont le vocabulaire est éblouissant.
Ce type fait preuve d’une technique irréprochable dès qu’il s’agit de trouver le mot qui va tomber pile-poil juste à côté du mot qui exprimerait ce que justement il veut dire.
Ce matin il est en pleine forme.  
« Il n’ouvre pas une problématique, il nous en ouvre cinq ou six » m’assène cette andouille.
Non content de parler « d’ouvrir des problématiques » il clôt son argumentation boîteuse d’un péremptoire « c’est cinématistiquement pur ! »
Plus pur que le français qu’il esquinte avec application en tout cas.
Le pire est à venir, Laure Adler, oui, celle qui réussit à pousser un auteur à se demander ce qu’il a écrit une fois qu’elle lui a longuement expliqué ce qu’il a voulu dire, en a après le metteur en scène iranien qui a réalisé « La séparation ».
C’est là que revient l’autre andouille à propos du film « Tel père, tel fille » et nous apprend que « ce film m’a scotché du début à la fin, d’une justesse… ».
Il aurait pu s’arrêter là mais non, ce couillon étale son ignorance avec délectation et, croyant nous impressionner, termine son inutile intervention d’un larmoyant « d’une épure d’écriture… » suivi d’un soupir.
Aaahhh… Ce « d’une épure d’écriture… » avec ça, nous atteignons, comme dirait Rocco Siffredi, les fondements même du septième art…