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jeudi, 23 mai 2013

La mule du papy.

Vous savez que l’autre moitié de ma vie, plus connue sous le nom d’Heure-Bleue n’a pas toujours la pensée parfaitement ordonnée.
Malgré tout elle est dotée parfois d’une mémoire qui pourrait la faire passer pour rancunière.
Bon, il est vrai qu’au cours des quatre décennies écoulées, il m’est arrivé de lui jouer des tours pendables.
Qui me sont d’ailleurs toujours retombés sur le nez…
Mais de quoi s’agit-il aujourd’hui ?
Mais de cartons, bien sûr !
Hier après-midi, elle avait décidé de s’attaquer au bas du placard de la chambre. Plein de sacs à main et de chaussures.
Tous ces bidules, à elle évidemment car je traîne une paire de chaussures un an, en achète une autre qui me fera l’année suivante et ne porte pas de sac à main.
Et voilà mon Heure-Bleue, assise sur le lit, prenant ses sacs à main un par un, les essuyant, n’oubliant pas un petit commentaire affectueux pour chacun d’eux.
Evidemment, le lascar à genoux au pied du placard, passant les sacs à son enchanteresse moitié, c’est votre serviteur…
Puis, c’est le tour des chaussures. Que je passe paire par paire.
Jusqu’au moment où je lui passe une paire de mules.
« Soudain, le drame ! » Comme écrivent Gala et Closer, jamais à court d'un cliché dramatique.
A la vue de cette paire de mules, Heure-Bleue s’exclame, du ton qui annonce une explication de gravure sévère « Mes mules Rossetti ! Tu as oublié mes mules Rossetti à Tel-Aviv ! »
Aïe ! J’ai beau lui rappeler que parmi les dizaines de cartons remis des années après le déménagement par un lascar qui en avait perdu quelques uns, il y en avait sûrement un qui contenait les fameuses mules.
Mais elle n’en démord pas, « tu as oublié mes mules Rossetti ! ».
En fait, elle a raison, je me rappelle parfaitement qu’après le départ des cartons, il restait dans la chambre les mules en question tout comme ma carte d’identité dans le tiroir de la table de nuit.
Mais il me fallait déjà ramener une Balagan en folie dans son panier, Heure-Bleue collectionnait les chaussures alors, hein…
Et là, hier, en plein milieu de notre vingtième séance de cartons-déménageurs elle me jette à la figure que j’ai oublié une paire de chaussures il y a douze ans ! Bon, c’était « Ses mules Rossetti ! », d’accord, mais quand même.
Heureusement, hier c’était mercredi. Par extraordinaire, Merveille avait école.
C’est là que mon tempérament chicaneur donne toute sa mesure.
Pourquoi Merveille avait-elle école ce mercredi ?
Parce que lundi, il n’y avait pas d’école pour cause de Pentecôte.
Et alors ? Me direz-vous.
Eh bien, il fallait récupérer la fameuse journée de solidarité.
Que les maîtresses d’école récupèrent, soit, mais les enfants ? Elèves de maternelle de surcroît, les « pauv’tinenfants » ? Hmmm ?
Je crois me rappeler que la France a ratifié cet accord censément mondial qui interdit le travail des enfants.
Alors envoyer Merveille au charbon ! Ma Merveille au turbin! A six ans ! Ils rêvent !
Je me demande si je ne vais pas solliciter la Cour Européenne des Droits de l’Homme (et de la femme, je sais, mais il est question de l’Homme en tant qu’espèce, pas du type qui bat sa femme parce qu’il est le meilleur vu qu’il pisse sur l’évier).
Ça devrait donner du grain à moudre aux journalistes, leur donner encore une occasion de se servir largement dans leur boîte à clichés.
Et enfin, lectrices chéries, ne me dites pas que je suis un emmerdeur.
Je le sais…

 

samedi, 18 mai 2013

Les fondements du cinéma...

Le samedi matin, j’écoute l’émission qui parle du cinéma.
Surtout pour rire car Laure Adler est intarissable, à croire que l’essentiel de son job consiste à empêcher son invité de parler.
Elle est souvent accompagnée par un type dont le vocabulaire est éblouissant.
Ce type fait preuve d’une technique irréprochable dès qu’il s’agit de trouver le mot qui va tomber pile-poil juste à côté du mot qui exprimerait ce que justement il veut dire.
Ce matin il est en pleine forme.  
« Il n’ouvre pas une problématique, il nous en ouvre cinq ou six » m’assène cette andouille.
Non content de parler « d’ouvrir des problématiques » il clôt son argumentation boîteuse d’un péremptoire « c’est cinématistiquement pur ! »
Plus pur que le français qu’il esquinte avec application en tout cas.
Le pire est à venir, Laure Adler, oui, celle qui réussit à pousser un auteur à se demander ce qu’il a écrit une fois qu’elle lui a longuement expliqué ce qu’il a voulu dire, en a après le metteur en scène iranien qui a réalisé « La séparation ».
C’est là que revient l’autre andouille à propos du film « Tel père, tel fille » et nous apprend que « ce film m’a scotché du début à la fin, d’une justesse… ».
Il aurait pu s’arrêter là mais non, ce couillon étale son ignorance avec délectation et, croyant nous impressionner, termine son inutile intervention d’un larmoyant « d’une épure d’écriture… » suivi d’un soupir.
Aaahhh… Ce « d’une épure d’écriture… » avec ça, nous atteignons, comme dirait Rocco Siffredi, les fondements même du septième art…

vendredi, 17 mai 2013

Lectrices chéries, vous avez un Maître à panser !

Aujourd'hui je profite du PC portable de JJF.

Capricieux !
Vous vous souvenez sans doute, lectrices chéries (et, oui, je sais, lecteur chéri…) d’une Heure-Bleue, il y a quatre matin, se plaignant certes de son Goût chéri mais le reconnaissant drôle et cultivé.
J’ai adoré, vous vous en doutez. J’aime qu’on me flatte l’ego, quitte à le rendre un peu démesuré. Enfin, un peu plus que d’habitude.
Je m’endormais donc paisiblement sur les lauriers admirablement tressés par mon esclave ma maîtresse quand, comme dit Gala « soudain, le drame ».
Avant-hier, Heure-Bleue et moi sommes allés chez les enfants.
Pendant que je me battais avec un « laptop » de m…, lent, au clavier imbécile, à l’écran trop petit et à l’interface wifi aussi paresseux que fantaisiste, JJF et Heure-Bleue me cassaient du sucre sur le dos.
Je le sais parce qu’elles ne sont pas discrètes et qu’elles étaient persuadées que, du salon où je me trouvais je ne pouvais entendre ce qu’elles disaient dans la cuisine.
Mais, tout comme votre serviteur, l’acoustique de cet appartement est capricieuse, donc…
Et pourquoi ça ?
Eh bien parce que ma fille adoptive a acquiescé de vive voix à l’affirmation d’Heure-Bleue prétendant que je suis « capricieux » !
Oui ! Elle a dit ça !
Et pourquoi ça ?
Elle a dit ça, sur le ton de la plaisanterie pense-t-elle, « Pfff… Patrice est capricieux ! » Et JJF d’opiner sérieusement « Ouais ! Il dit « Je veux retourner à Paris ! » et hop ! Vous déménagez ! »
Voilà comment on est poignardé dans le dos par ceux à qui on faisait confiance.
Déjà dévasté par le chagrin et sur le point de trépasser, le coup de grâce me fut donné par une Heure-Bleue déclarant avec un sourire de soutien que je ne lui connaissais pas « Tu as raison, JJF, il est capricieux ! ».
Comme si elle n’avait pas commencé elle-même par l’asséner…
Ça se serait sans doute terminé bêtement par ma mort, tranquille devant ce « laptop » de m… si elle n’avait insisté « Mais tu sais, il a toujours été comme ça, il veut faire quelque chose ? Il le fait ! Il ne s’occupe de rien, il fait… Capricieux ? Pfff… Le mot est faible, si tu savais toutes les âneries qu’il a pu faire… Et ça ne s’arrange pas, plus il vieillit, pire c’est ! »
Elle m'a même dit une fois « Tu es un infernal gamin perpétuel… Je ne sais même pas comment tu as pu faire ton métier ! »
Voilà comment je suis déconsidéré par ma propre famille.
Ceux à qui j’avais accordé ma confiance.
Relative, certes, la confiance, mais quand même !
On ne peut se fier à personne.
Famille, je vous hais !

 

mardi, 14 mai 2013

Cette déchirure dans la toile, c’est pas Net.

« La nouvelle vient de tomber sur les téléscripteurs ! »
Vous avez vu comme je jette du cliché comme s’il en pleuvait ?
Oui lectrices chéries ! Je vais bientôt être privé du moyen de vous communiquer mes états d’âme.
Vous, mes psys gratos, mes déversoirs à pensées idiotes, mes oreilles complaisantes –je ne lis pas les commentaires des autres-, en peu de mots, vous, mes  confidentes.
Celles à qui je ne peux finalement confier que très peu de choses car il y a toujours quelqu’un pour lire par-dessus mon épaule.
Quelqu’un qui risquerait de s’offusquer à la lecture de certaines informations.
Donc, venons-en au fait, lectrices chéries.
La voici, la nouvelle à l'origine de ce « flash spécial » qui vient de vous tirer de votre somnolence à la lecture du blog de… Non je ne le dirai pas.
Vous allez me manquer.
Parce que non seulement je ne pourrai plus m’épancher sur vos écrans mais il y a pire.
Je ne pourrai plus vous lire !

Non ! Pendant des jours et des jours.
A partir du 16 mai à coup sûr.
Jusqu’au 27 mai peut-être…
Vous connaissez les fournisseurs d’accès Internet, toujours plus prompts à vous couper le sifflet qu’à le rétablir à la date prévue.
Mais ne craignez rien, je ne vous oublierai pas.
Voyons, lectrices chéries, vous savez bien que je vous aime…

Alors là, comme faux-cul, même si la concurrence est rude, je suis sûr de remporter la médaille d’or.
Non ?

lundi, 13 mai 2013

Memories...

« Mais non, nous n'allons pas déménager, il vide seulement les placards des traces épaisses, colossales et lourdes de ses études et sa carrière ! Voilà ce que c'est de ne jamais bouger ! »

Pense naïvement Lakevio sur le blog d’Heure-Bleue.
Comme si Le Maître –Aaaah ! Que j’aimerais qu’Heure-Bleue m’appelle « Mon Maître »…- était d’une essence particulière.
Genre extra-terrestre.
Mais non Lakevio, ne te fais pas de film !
Le Maître de ton âme est comme les autres, même les « pas-maîtres ».
Tu veux que je te dise ?
Eh bien je vois ça d'ici.
Attends que je t’explique :
Il va faire deux tas.
Les choses à jeter et les choses à garder.
Les choses à garder à gauche.
Les choses à jeter à droite.
N’y vois rien de politique, le geste naturel pour balancer se fait de la main droite, tel le geste auguste du semeur.
Au fur et à mesure des jours, tu vas voir le contenu des étagères disparaître.
Il sera par terre, réparti de façon inégale et changeante entre les deux tas précités.
Il va y avoir une seconde vérification.
Cette seconde vérification est toujours utile quand il s’agit de mettre à la poubelle toute une vie de passion et de travail.
Tu verras alors les deux tas changer de forme et de hauteur.
Les choses vont ainsi continuer à changer de tas au fur et à mesure que les jours passent.
Les tas vont croître en hauteur.
Et probablement en surface.
Au bout du compte, si j'ai écouté attentivement Le Maître quand nous discutions, je vais te dire ce qui va rester des deux tas.
Les choses à garder réintègreront les étagères après une promenade de quelques jours qui leur aura valu un époussetage qui va pourrir, à ton grand dam, le reste de l’appartement.
Le tas de choses à jeter sera, quant à lui, un petit ramassis de six feuillets.
Regarde bien, tu y trouveras :
- Une facture des éditions Eyrolles de 1974.
- Une facture des éditions Masson de 1985.
- Quatre tickets de Franprix posés sur une étagère après rangement des courses faites par Le Maître et égarés là au hasard du vidage des poches…