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mercredi, 03 avril 2013

Le veau de ville.

 

Gros-Degueulasse.jpg

 

 Je regarde la note d’Heure-Bleue, celle qu’elle a postée hier.
Je regarde ? Oui, je n’ai pas besoin de la lire, elle me l’a lue à voix haute.
Je regarde donc les photos qu’elle y a ajoutées.
Et, comme Mab, je me dis « C’est vrai que cette mode était jolie ».
J’y repense d’autant plus qu’hier, Heure-Bleue et moi sommes allés à Paris et que, comme toujours, je suis intéressé par les gens dans la rue, le bus.
Je regarde les visages, l’allure et beaucoup la mise. Non, je ne regarde pas que les filles, leurs yeux, leurs jambes. C’est justement là que je pense à la réflexion de Mab.
On ne voit quasiment plus rien des filles. A la limite on en voit plus chez les garçons, grâce à la mode du pantalon que j’appelais « mode garde à vue » avant que j’apprenne que ça s’appelle « baggy ».
On aboutit à ce paradoxe qu’on voit, dès qu’il leur faut se pencher, la raie des fesses des garçons alors qu’il est rare de voir les jambes des filles.
Grâce, ou plutôt à cause d’un gauchissement de la pensée de nombre de mâles, j’ai l’impression que les femmes ne sortiront plus guère qu’en scaphandre tandis que les hommes sortiront dans une tenue qui les fera tous ressembler, sauf les éphèbes comme moi, au « Gros dégueulasse » de Reiser…
Et ça, ça m’effraie.
Car non seulement « j’ai fait le plus gros » mais on s’ingénie à me pourrir ce qui me reste à vivre.
Je ne crois pas au paradis mais je peux vous affirmer que l’enfer existe.
Je suis en train d’assister à sa construction. Et elle va bon train…

 


 

reiser-est-mort-.jpg


 

mardi, 02 avril 2013

Les jeux de l’ego…

Aaahhh… Que se construire une identité est difficile.
Quand on y regarde de près, il faut prendre garde à tant de choses…
Prenez Merveille, par exemple.
Ces jours-ci, elle a dû admettre que la vie était bien plus belle avec de la variété mais a dû aussi composer avec la sérénité des parents.
Merveille a fait, la semaine dernière, une expérience enrichissante : Elle a déjeuné à la cantine.
Et elle a aimé. Les repas, bien sûr, ce qui va lui passer assez rapidement. Mais surtout la récré. Et je soupçonne que le gamin à la patte esquintée par le bout de verre qui a traversé sa chaussure mange, lui aussi, à la cantine.
Mais si voyons, vous savez bien, celui qui remplace le locataire de la « chaise des punis », celui qui est « bôôô » selon les dires mêmes de Merveille.
Puis, le week-end pascal est arrivé et là, Merveille a fait une autre expérience. Après avoir sans doute mûrement réfléchi, elle s’est dit qu’il fallait prendre soin de ses parents. Leur faire plaisir.  Probablement un avatar de l’égoïsme qui permet de survivre…
Cette mûre réflexion l’a conduite à penser que pour que ses parents se sentent bien il fallait les maintenir dans l’illusion que  le temps ne passait pas. Sans doute aussi parce que s’il ne passait pas pour eux, il ne passerait pas plus pour elle, ce qui lui garantirait une vie sereine à l’école maternelle.
Donc, quand Heure-Bleue a parlé du chocolatier, Merveille a dit « Chut ! Fais semblant Mamy ! C’est pour de faux ! »
C’est comme pour « la petite souris », Merveille n’y croit pas plus que ça mais joint la gentillesse à la rentabilité.
Merveille a découvert cette semaine le concept de jeunesse éternelle.
Je ne me demande même pas si c’est pour elle ou pour ses parents…

 

samedi, 30 mars 2013

Le serpent à sornettes...

Hier, un type  qui n’a eu de rapports avec la religion que pendant son passage chez les Frères s’est rappelé, belle performance, que c’était, selon le calendrier de la Septuagésime, le Vendredi Saint.
Eh ! Fallait tout de même se le rappeler, mine de rien, que c'était la fin de la Septuagésime !
Ce fut surtout l’occasion d’aller chercher pour une petite fille élevée comme une mécréante, tous ces petits machins censés pousser les enfants sur le chemin de la chrétienté.
Ces chemins, qu’on soit athée ou croyant, passent souvent par une augmentation sensible du chiffre d’affaires des boulangers, pâtissiers et autres chocolatiers.
Et pour parcourir ce chemin, plein d’acide oxalique et de réflexions d’Heure-Bleue eu égard à ma goinfrerie de chocolat, je suis passé par le boulanger où le pain est bon.
J’aime bien cette boulangerie de Bretons. Il y a à la caisse une blonde aux yeux bleus «genre  quinqua qui veut faire quadra mais a du mal » assez gentille. Je n’aime pas dire du mal mais c’est vrai, elle est gentille. Bon, elle semble ne pas avoir inventé le fil à couper l’eau chaude mais elle est gentille, ce qui doit être reposant. Mais parfois seulement.
Je l’aime bien parce qu’après lui avoir il y a des mois, débité une sornette que j’ai complètement oubliée, elle m’accueille en faisant des mines.
Et vous savez bien, lectrices chéries que j’aime, combien j’adore débiter des sornettes.
Au retour des vacances de février, j’avais déjà titillé le serpent à sornettes.
Heure-Bleue avait repéré la trop aimable caissière et déjà fait une remarque à propos d’un probable déficit neuronal. Pourquoi ?
Eh bien, alors que j’allais chercher la baguette qui nous plaît bien, à Heure-Bleue et moi, l’accorte caissière, de retour de vacances avait pensé ajouter une touche de séduction en protégeant son cou d’un foulard multicolore. En tendant mon écot et pour répondre à son « Boooonjouuur monsieuuuuur » souriant, je lui dis « Ah mince ! Je croyais avoir un ticket d’enfer et je vous retrouve avec le « Rainbow Flag » autour du cou, désolé mais vous me tuez le moral ! ».
Elle se récria « Mais non ! Voyons ! C’est pas le Rainbow Flag ! Enfin ! Est-ce que… » en clignotant des paupières. Depuis, j’ai l’impression que notre amour a du plomb dans l’aile, mais bon, faut savoir ce qui est important et là, l’important c’est la baguette.
Les jours ont passé, elle semblait m’avoir pardonné de l’avoir soupçonnée de penchants saphiques.
Hélas, une fois de plus, emporté par l’instinct taquineur, j’ai tout fichu par terre.
Hier soir, je pris donc ma baguette et d’autres choses et j’eus droit de nouveau à son souriant « Boooonjouuur monsieuuuuur » accompagné cette fois d’un « vous allez bieeeennn ? » et d’un sourire plein de dents.
D’humeur chiante, il y a des jours comme ça, et me rappelant qu’elle était probablement bretonne je laissai échapper d’un ton sévère « Mais comment pouvez-vous être aussi gaie en ce jour ? C’est Vendredi Saint ! Le jour où le Christ fut crucifié ! Cloué il fut ! »
Elle me dit d’un air triste « Ah oui ! C’est vrai ! Excusez-moi, j’avais oublié ! »
On aurait dit que c’était elle qui l’avait emmené au tombeau dont il serait censé sortir trois jours plus tard…
J’ai quand même réussi à garder mon sérieux jusqu’à la sortie.
Et Heure-Bleue m’a sermonné d’un « mais tu es infernal ! Tu n’es pas sortable quand tu as décidé d’embêter le  monde ! »
Pour une fois que j’essayais d’être sérieux, lectrices chéries, on a tué dans l’œuf une vocation de moraliste…

vendredi, 29 mars 2013

L’alibi d’eau…

Bon, aujourd’hui faut être sérieux.
Notre système prend l’eau…
J'ai écouté notre président, avec quelques entractes « scènes de ménages » tellement c’était ennuyeux, mais j’ai quand même écouté.
Ah ça, il connaît bien l’économie –contrairement à ce que disent ses détracteurs, ceux qui ont fait ou feront comme lui mais lui, c’est mal-, il sait bien aussi qu’il est ligoté, non par l’Europe mais par les financiers qui exercent leur chantage, mais ça il ne peut pas le dire.  

Cela dit, hier soir notre président, celui qui a été élu plus pour virer son prédécesseur que parce qu’il nous enthousiasmait, vient de jeter son programme aux orties pour continuer celui entamé par le prédécesseur en question et nous a sorti un alibi qui prend l’eau…
Il se trouve qu’aujourd’hui, ça tombe à pic, c’est justement Vendredi Saint. Le chrétien peut donc, en respectant les prescriptions de sa religion, considérer que c’est un bon entraînement au programme promis par notre président.
La sensation de cocufiage étant connue et partagée par tous depuis que l’être humain à découvert qu’il pouvait vivre en couple moyennant quelques arrangements discrets, je ne suis donc pas surpris de la tournure que prend la politique dans notre beau pays.
Mais là où je m’insurge, c’est quand non seulement notre président jette son programme à la poubelle mais quand il me sort un argument d’un genre que j’attends plus d’Heure-Bleue quand je me chamaille avec elle que d’un type qui sort de l’ENA et est blanchi sous le harnais de la députation, expert donc en argumentation, fut-elle spécieuse.
Oui ! Notre grand ( !) chef à tous m’assène, via un écran, les yeux dans les yeux « Je ne suis pas un président socialiste, je suis le chef d’Etat de la France » !
Oui, il nous dit ça, le président.
Non seulement il oublie son programme mais il oublie aussi que s’il est là, c’est parce qu’il s’est trouvé une majorité pour penser qu’il valait mieux pour la France un président socialiste, un qui se préoccuperait des « laissés-pour-compte », qu’un président ultralibéral, un qui ne se préoccuperait que des mieux lotis.
Pourtant je vous avais prévenus, ce type sort aussi de HEC, pépinière d’humanistes bien connue pour ne se préoccuper que de l’EBITDA mais, sans y prêter autrement attention, nous avons voté en majorité pour la copie du viré, moins gueulard et sans Rolex, bref, le même en moins voyant.
Plus le genre jésuite que le genre camelot. C'est peut-être le prénom qui veut ça...
Et voilà. Nous savons que grâce à un président censément de gauche, le budget de l’armée sera maintenu mais que comme il faut faire des économies –sûrement pour permettre aux banques de miser nos sous aux Bahamas- eh bien la protection sociale sera mise à contribution. Ceux qui sont à la retraite verront leur pouvoir d’achat diminuer plus vite qu’avant. Bien que les études s’allongent et que l’emploi se fasse attendre après leur fin, la durée de cotisation augmentera.
A y regarder de près, sauf pour les entreprises qui verront leurs charges diminuer, nous verrons se dégrader des services de moins en moins publics, la santé sera précaire, la retraite restera un rêve mais nos impôts augmenteront, nos cotisations sociales ne diminueront pas plus que nos cotisations retraite.
Comme d'habitude applaudiront les économes, ceux qui ont un petit patrimoine pour financer leur retraite mais qui n'ont pas encore réalisé que l'appertement qu'ils ont prévu de louer pour en tirer quelques subsides ne le sera pas, faute de locataires solvables.
Lésés, avec un grand « B », eux aussi, par la finance qu'ils encensent aujourd'hui. 
Résumons-nous : en ces périodes de vaches maigres, nous verserons de l’argent pour permettre aux mieux lotis de conserver leur train de vie tandis que le nôtre s’effondrera.
Tous ceux, qu’ils soient de gauche ou de droite, qui ont pris l’habitude depuis la fin de leurs études, de vivre, et plutôt bien, de l’argent du contribuable, conserveront ce qu’il convient de plus en plus de considérer comme des privilèges tandis que ceux qui les nourrissent auront de plus en plus de mal à manger…
Il serait bon de rappeler à ceux qui nous gouvernent qu’il y a une date qui devrait les faire réfléchir.
Et, comme toute les dates, elle revient tous les ans.
Le 4 août, chères « élites », ça vous dit quelque chose ?

 

mercredi, 27 mars 2013

Le vain me saoule…

Tiens, ça faisait longtemps que votre Goût préféré n’avait pas pesté en écoutant la radio.
Oui, je suis désolé mais j’écoute la radio. Il y a bien longtemps que j’ai renoncé à trouver une information quelconque en écoutant J.P.Pernaut, sauf à être intoxiqué à la doctrine du « ya trop d’charges ! » qui naît dans tout reportage, qu’il s’agisse du « ferronnier d’art qui ne s’en sort plus à cause de la fiscalité » ou du patron de PME « noyé sous les charges et mis à genoux par les RTT ».
Donc, dans ce qui sort de bavardage de mon poste, un mot commence à me sortir par les yeux.
Il en sort avec d’autant plus d’énergie que je ne me rappelle pas l’avoir entendu une seule fois dans son acception correcte.
Je veux vous parler de « la problématique ».
Aaaahhh ! La problématique ! Ce délicieux substantif né pour meubler l’ignorance de ceux qui n’ont rien a dire sauf à nous détailler des faits divers dont on n’a rien à cirer…
Oui mes chéries ! Il n’y a plus de problèmes, il n’y a plus que des « problématiques ».
C’est probablement la raison pour laquelle les problèmes les plus cruciaux du moment sont, et pour longtemps encore, non résolus.
Ces aficionados du contresens me donnent l’impression d’avoir oublié leurs premiers cours un peu « pointus » de philosophie ou de sciences.
Il m’arrive même de me demander s’ils y ont assisté et s’ils n’ont pas préféré aller papoter au bistrot à côté de la fac.
Voire s’ils ont jeté un regard sur les polys desdits cours.
Parce que nous seriner à longueur d’émission que « la première chose à faire c’est de résoudre la problématique de l’illettrisme » c’est juste se foutre du monde.
Pas une ni un de ces bourreurs de crâne ne semble s’être donné la peine d’aller vérifier s’il y avait une différence entre « problématique » et « problème » et en quoi elle consistait, sinon on ne nous proposerait pas de « résoudre la problématique ».
Et je fais preuve là d’une indulgence coupable car ces aimables farceurs ont coutume de nous asséner sans sourciller du « solutionner la problématique » comme s’il en pleuvait.
J’attends avec impatience le moment un auditeur pas trop avisé aura fait remarquer qu’on ne dit pas « une problématique solutionnée » mais « une problématique résolue ».
Vous pouvez être sûr qu’on va alors entendre régulièrement « il faut absolument résolver la problématique du moment ».
Et ça va pleuvoir d’autant plus fréquemment qu’avec leur sens aigu du contresens, il existe en anglais le mot « resolver » qui n’a rien à voir avec « résoudre » mais est un avatar de « résolution » au sens de « pouvoir séparateur » …
Vous pariez ?