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mardi, 18 août 2009

France Inter, Ecoutez la déférence...

 

Un journaliste de France Inter vient à l'instant, par étourderie sûrement, de dévoiler les fondements mêmes de la profession de journaliste et de la politique des media quels qu'ils soient.

Ce devait sans doute rester caché, quoique mal puisque d'aucuns, dont votre serviteur, s'en doutaient déjà depuis longtemps.

La grippe A fut à l'origine de cette bavure.
L'invité de la chronique, Antoine Flahaut, épidémiologiste et directeur de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de son état, répondait à notre étourdi Eric Delvaux à propos de la mortalité spécifique de cette grippe.

L'épidémiologiste décrivait calmement pourquoi il ne fallait pas sombrer dans le catastrophisme.
Il nous disait que « plus de 99% des cas se résolvaient sans complication mais que le 1%  restant n'était pas négligeable si un tiers de la population mondiale était frappé, et que, si ce n'était pas dramatique il fallait tout de même s'en préoccuper ».

La réaction de notre intervieweur fut touchante de fraîcheur et de spontanéité:

 

« Mais alors, si c'est pas dramatique on fait plus l'émission ! »

 

Dévoilant ainsi par inadvertance les motivations profondes qui animent les choix des media en matière de ce qu'ils osent encore appeler « l'information »...

 

 

 

samedi, 15 août 2009

Les mots pour le dire.

Hier, le buraliste de la rue a fermé, une fois de plus pour d’obscures raisons, mais il a laissé le petit mot que voici sur sa vitrine.

Le libellé en est assez drôle mais le buraliste, au moins, a l’excuse d’être d’Extrême-Orient.

affichette_tabac.JPG

 

Ce matin, je termine tranquillement mon Libé d'hier, dans lequel je ne cherche même plus les coquilles, (ce canard ressemble à une plage normande à marée basse: plus de coquilles que de chair...) quand une phrase m'arrache un œil: « L'Italie avait participé avec l'Allemagne à l'invasion et au dépècement de la Yougoslavie. » !!! Le « dépècement », c'est nouveau ça, j’en étais resté au dépeçage depûis le primaire.
Je digérai lentement cette modification récente du lexique français quand Elodie Gueguen, sur France Inter m'arrache une oreille en m'assénant que le navire disparu était désormais « en attente d'un éventuel arraisonnage ».
Ben voyons ! Arraisonnage ! Moi qui avais toujours cru bêtement mon maître d'école quand il parlait d’arraisonnement, me voici fort marri...
Je ne sais si vous êtes sensibles à ces détails ou si ça devient un tic chez moi, mais de plus en plus de mots me piquent les oreilles et les yeux.
Suis-je opposé à tout néologisme ou la gent médiatique en crée-t-elle à une vitesse telle que la maternelle devra bientôt être prolongée jusqu’à la puberté pour permettre aux gamins de disposer du vocabulaire nécessaire à la vie courante ?

Une autre hypothèse me hante néanmoins : Est-on sûr que ceux à qui on confie un micro ou un clavier disposent au moins d’un minimum de vocabulaire ?

J’en doute de plus en plus. Si le discours est souvent fleuri de références psychanalytiques, il semblerait que le langage soit devenu le principal obstacle à la communication.
L’économie de personnel me semble une excuse un peu facile pour faire passer ce qui, dans d’autres domaines vous conduirait directement au Pôle Emploi.
Allez donc expliquer au voisin d’un barrage que « ce n’est pas bien grave, il ne s’agit que d’une petite erreur de calcul » si sa maison vient d’être emportée par un flot irrésistible, vous allez voir si ça suffit comme raison ! Et on peut en dire autant de tous les domaines.
Quand on constate que journaux et bulletins d’informations nous abreuvent chaque jour de jugements définitifs sur l’incompétence des uns ou des autres, on peut légitimement se demander si les pourvoyeurs de nouvelles prendraient la chose avec autant de philosophie si on s’attaquait à la leur…

Il arrive parfois, soyons juste, que l'incompétence ou le manque de culture donne des résultats assez drôles, telle cette présentation  d'une pièce de théâtre par un mauvais connaisseur de la chose: "On ne badine pas avec l'amour d'Alfred"..., de Musset...

dimanche, 09 août 2009

Le mécano de la Générale

La conception du service dans certaines professions laisse rêveur...

Ce panneau, qui trône sur un trottoir du boulevard de Charonne, m'a, comme disent les psys, "interpellé quelque part au niveau du vécu"...

 

garage.JPG

Doit-on déduire de ce panneau que le respect du carnet d'entretien est une recommandation qui n'a pour objet qu'emmerder les mécaniciens ?

Annoncer que dorénavant on se préoccupera des préconisations du contructeur en matière de maintenance est un peu inquiétant, non ?
Quid de ceux qui ont confié inconsidérément leur charrette à cette échoppe avant cette décision qui a, n'en doutons pas, gravement écorné la compétitivité de l'entreprise ?

 

vendredi, 07 août 2009

Réflexions saugrenues.

 

Le matin, j’écoute France Inter.
Pendant un an, de mi 95 à mi 96, à l’endroit où j’exerçais mes talents, suivant le bureau où je me trouvais, j’ai eu le choix entre RTL et Europe 1. Dès que j’ai quitté ce havre d’abrutissement intellectuel, je me suis remis à écouter France Inter car France Culture ou France Musiques ne se prêtaient pas à l’exercice de mon travail car ils nécessitent trop d’attention.
France Inter fut la première radio de mon enfance (Paris Inter à l'époque) captée au hasard de mes bricolages, je m'y attachai. 

L’habitude m’en est restée.


Il y a quelques matins, j’écoutais Michel Serres, philosophe mondialement connu et professeur d’université de son état expliquer au monde pourquoi l’homme était devenu une espèce intelligente.

J’admirais l’aisance avec il nous éclairait, sa culture éblouissante et l’aplomb avec lequel il nous assénait ce qu’il avait déduit de l’observation du monde.

Seulement voilà, disert comme il l’est, il n’a pas prêté attention au fait qu’on l’écoutait. Du coup je me suis surpris à dire « Mais tu nous bourres le mou, professeur ! J’ai dix mille contre exemples à te donner du contraire de ce que tu affirmes ! ».

 

Comme il ne m’écoutait pas, il continue sur sa lancée et cite Lacan « L'amour, c’est donner quelque chose à quelqu'un qui n'en veut pas. »

Le pire est qu’il semblait persuadé de la justesse de la chose.

Du coup il me vient l’idée que probablement, la philosophie, c’est comme la psychanalyse, c'est confondre la chose et la joliesse de l'aphorisme qui en parle…

vendredi, 31 juillet 2009

La carte du Tendre

Ma voisine du dessus, une vieille dame fort digne mais au sommeil léger, avec laquelle, canicule aidant, nous entretenons des relations devenues amicales au cours des années, tourna autour du pot pendant une bonne partie de la traversée du Père Lachaise.
Elle finit, à la terrasse du café où je l'invitai, par me conter ses tracas.

- Dis moi, P. (elle me tutoie, j'aime qu'on me prenne encore pour un gamin, c'est toujours ça de pris sur les ans), mes voisins du dessus, un jeune couple, me réveillent brutalement la nuit en..., comment dirais-je, en... Eh bien voilà ils font l'amour !
- Oui ? Et que puis-faire pour vous ?
- Eh bien, je voudrais, si tu veux bien, que tu me dises ce que je dois faire comme petit mot à glisser dans leur boîte.

Elle continua:
- Mais quelque chose de gentil tu vois, pas une lettre grossière, mais qu'ils comprennent quand même.
- Je vais essayer de vous tourner un poulet qui devrait les éclairer sans les indisposer... (je cause précieux avec les dames qui pourraient être ma mère.)

Voici donc le résultat de mes cogitations que je lui proposerai dès demain:

Madame, Monsieur,

je suis votre voisine du dessous, j'ai 85 ans et parfois quelques difficultés à m'endormir.
Aussi j'apprécierais, quand Morphée daigne enfin me prendre dans ses bras, ne pas être tirée du sommeil, le coeur battant la chamade, par des cris qui au début m'inquiètent, puis la mémoire me revenant, me tirent un sourire voire suscitent un sentiment proche de la jalousie.
Croyez bien, surtout vous, Madame, que je suis absolument ravie que votre vie de couple soit aussi épanouissante.
Cela dit, si vous acceptiez d'avoir le câlin un peu moins expansif, mes nuits seraient plus calmes sans pour autant gâcher les vôtres.

Soyez assurés, Madame, Monsieur, de ma considération. (et de mon admiration...)

Mme X