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mercredi, 04 novembre 2009

Le fascisme ne passera pas !

Non, il est même prévu pour durer.
Il ne passera donc pas, du moins pas de sitôt...

petain_identite_nationale.jpg

Comme si nous avions besoin de cours de racisme, il est maintenant question de l’enseigner à l’école.
On voit là l’esprit d’ouverture qui anime nozélites.
Avec un conseiller du Président qui, après avoir été à la tête d’un journal d’extrême droite et s’être commis dans la co-écriture d’un livre avec le fondateur du Parti de Forces Nouvelles, de sinistre mémoire.

Oui, je parle bien de celui qui fit la une des gazettes il y a peu à cause du budget démentiel entré dans sa poche et claqué par le château dans des « études d’opinion » qu’on pouvait lire gratuitement dans les journaux.
Celui qui, recyclé à la tête d’un autre canard nous cause de valeurs actuelles, lesdites n’étant pas franchement des valeurs et n’ayant rien d’actuel.

Plutôt une résurgence de la détestable habitude, relancée régulièrement, de balancer le voisin quand il n’est pas trop gaulois.
Surtout si son appartement est plus grand ou que sa boutique marche mieux…
Ca fleure bon le retur de Drumont et autres Maurras...

Avec aussi, une partie des « poids lourds », vraiment lourds, du gouvernement,  sortie directement des rangs de groupuscules d’extrême droite.
Regardez donc combien de nos ministres et de secrétaires d’état sortent de l’UNI, du GUD, d’Action Française, d’Occident et autres  mouvements humanistes passés maîtres dans l’art de faire entrer la bonne façon d’être français à l’aide de manches de pioche.

Heureusement, pour éviter que le racisme ordinaire ne tombe en désuétude, on entame un débat sur « l’identité nationale », et selon le ministre éponyme (éponyme ? Quel drôle de nom  pour un ministre !), il est fortement question de l’importer à l’école.
Grâce à ce transfuge de la gauche (quelle gauche ?) qui, comme tout néophyte en fait un peu trop pour son nouveau camp, on apprendra sans doute à la maternelle que la petite camarade du blondinet n’est pas une fille mais une « petite fille d’origine africaine » tandis que Malika est « une petite fille d’origine auvergnate ».

Ca ne vous rappelle rien ?
C’est vrai, nous sommes trop jeunes.
Et beaucoup n’ont ni souffert de la chose ni lu sur le sujet.

Non, le fascisme ne passera pas.
Il va même durer..

lundi, 02 novembre 2009

Le sou lié de satin

J’en ai marre ! Tous les ans c’est la même chose.
Déjà, gamin, les  « romanichels » venaient faire des numéros d’acrobatie en bas de chez moi.
Une chèvre un peu idiote montait à un escabeau, puis, arrivée en haut, « gueuchait » selon le mot de ma mère, sur une espèce de tabouret  si étroit que ses quatre sabots avaient du mal à y tenir ensemble.

Un roulement de tambour saluait l’exploit et, le tambour à peine muet, une nuée de gamins et gamines dont ne savait pas trop s’ils étaient sales ou bronzés - je sais maintenant que c’était les deux, plus tard  je suis revenu de colo dans le même état…-   arpentait la rue en agitant des assiettes vides.
Ma mère prenait, difficilement car elle était un peu ladre, ou alors elle n’était pas riche, -elle était plutôt les deux-, une pièce de cinq francs, mais non, pas une en argent avec la semeuse, la vieille en aluminium avec la francisque d’un côté et Pétain de l’autre, dite « de cent sous », qui eut cours jusqu’au début des années soixante.
Après l’avoir sortie, avec un soupir à fendre l’âme d’un usurier, de son porte-monnaie, elle la nouait dans un morceau de ruban, se penchait à la fenêtre et  la jetait  aux « romanichels ».

Déjà, ces bandits (je sais que ce sont des bandits, on a un Ministre de l’Identité Nationale qui nous le répète sans cesse) passaient tous les ans à la même époque, début novembre.
Et je suis toujours là. Ma mère nous avait menti.
Elle nous disait que si on sortait tout seul, eh bien les « romanichels » allaient nous emporter, comme ils le faisaient toujours avec les enfants. Surtout ceux qui ne sont pas sages.
Et moi je sais bien qu’on n’a pas été sage. En tout cas pas tout le temps.
Cette année ils semblent en retard.
Ou ils ne passent pas dans mon quartier.
Ou ils ont été expulsés…
En attendant, pour le reste, c’est pareil depuis que je suis né, on me promet de la pluie et du froid.

Et comme tous les ans, je me mets à attendre le printemps.
Cette époque bénie où les filles ne ressemblent plus à des cosmonautes, où elles ont des jupes courtes et une peau en peau, pas en Goretex…

 

 

vendredi, 30 octobre 2009

La nausée.

Je suis chrétien par ma mère (qui croyait plus au diable qu’à Dieu).
Je suis juif par mon père (qui ne croyait pas en Adonaï, elohenu, melekh ha olam...).
Si ma  mère est issue d’une famille du centre de la France depuis des dizaines de générations (faut pas croire, les roturiers aussi ont des aïeux, on ne les connaît pas tous, c’est tout), mon père, lui, est issu d’un mélange harmonieux, j’en suis la preuve, de peuples qui, d’Est en Ouest vont de la Russie à l’Irlande et, du Nord au Sud, de l’Alsace au Maghreb.

Lui-même était fils d’un capitaine de vaisseau de la Royale (d’origine judéo-Alsaco-bretonne)  coulé par les Allemands en 1915 (on n’est pas très adroit dans la famille) et d’une juive Espagnole du Maroc.
D’émotion, il naquit en Algérie et eut ainsi la chance de se taper  avec les Américains cinquante-trois mois  de campagne et quatre débarquements pour sauver la France (l’armée française du moment en Afrique du Nord , soumise au régime de Vichy, ne voulait pas de juifs et mon grand-père, qui se méfiait à juste titre des idées d'Adolf, avait désigné mon père et une des ses soeurs comme volontaires…).

Je suis, du coup, Français par hasard.
Et ça ne m’arrange pas tous les jours.

Notamment quand j’entends parler par le ministre concerné « d’Identité Nationale » et que le même ministre se vante dans la presse d’avoir « piqué ses valeurs » au Front National.
C’est aussi malin qu’ouvrir des camps de concentration pour piquer les électeurs du parti nazi.

Déjà qu'on a tendance à contrôler au faciès les gens de type auvergnat...

Je ne suis pas sûr d’être fier de mon pays (si, si, c’est mon pays aussi) quand je lis dans la presse que des municipalités font appel à la délation.
Je me demande si, en allant chercher des sous dans mon agence bancaire, on ne va pas boucler les portes et appeler la maréchaussée parce que j’ai « look gaulois» défaillant, comme dans n'importe quelle agence de Boulogne.

Jusqu’il y a peu, je pensais avoir de la chance d’être né en 1949 en France de parents français (encore que, par les temps qui courent, ce ne soit plus garanti pour mon père …) plutôt que vingt ans plus tôt.

Vu la tournure des évènements, je n’en suis  plus si sûr…

 

dimanche, 25 octobre 2009

Des nèfles au logis

La néphrologie est une spécialité fascisante...

Je ne vous ai pas raconté ma visite chez mini-néphro ?

Eh bien voilà : Je vais cesser de vous écrire très bientôt.
Je sais, je devrais dire « je vais mourir », mais que voulez-vous, je prends toujours des précautions oratoires dès qu’il s’agit de vous annoncer que je vais vous priver de la lecture enrichissante de mes notes…

En fait, je vous dis « très bientôt », mais c’est seulement si je suis les prescriptions de cette émule de Benito ou Adolf.
« Ciel ! Est-ce possible ? » vous entends-je vous exclamer d’ici.
Oui, c’est possible…

Mini-néphro a en effet eu l’air de tomber de l’armoire quand elle a constaté une augmentation du taux d’acide urique dans le sang de votre serviteur.
J’ai eu beau lui dire, avec les précautions d’usage « Loin de moi l’idée de vous apprendre votre boulot, mais c’est le résultat habituel de l’absorption de l’hydrochlorotiazide  présent dans le médicament que vous  m’avez prescrit… », elle a décrété « c’est vrai mais quand même, il vous faudra éviter, outre de trop saler, d’absorber des purines ».

Pas fou, j’étais allé piocher sur un site universitaire les causes probables de l’augmentation de l’urée et de l’acide urique.
Je fais ça à chaque fois que je reçois les résultats du labo.
En fait je me prépare à plancher devant mini-néphro…
Ca m’a permis de lui répondre « Vous en avez de bonnes ! Si je vous suis bien, je dois éviter d’absorber des protéines pour maintenir un taux de créatinine bas, des graisses animales pour garder un faible taux de cholestérol, les crustacés et les légumes pour éviter les purines et limiter l’hyperuricémie !»
Elle eu le regard incertain de celle qui s’est déjà fait piéger il a un an par le même type…

Je lui assénai l’argument final : « Si j’ai bien compris, le maintien en bonne forme des reins implique la mort par inanition… ».
J’eus donc droit à la question posée il y a près d’un an : « C’est quoi votre métier ? ».

La réponse habituelle apportée, j’eus droit, comme à la visite précédente à « Bon, c’est stable, il faut seulement continuer comme ça et être raisonnable, je vous verrai dans six mois. Même traitement. »

Du coup, je vais tout de même éviter d’alterner, un soir sur deux, le homard et la langouste.
Je vais abandonner le foie gras du midi et le caviar de mon quatre-heures.
Quand on veut rester en bonne santé, il faut savoir se contenter de pâtes et de sardines à l’huile…

 

mardi, 20 octobre 2009

Un quiet...

Bon, j'en ai marre !

On ne parle que de ma fille ici !

Et moi alors ? Je ne compte pas ?

 

J'ai quand même eu un cancer, moi, un vrai !

Un adéno-carcinome du rein.
Un machin à rétropédalage biconvexe à poil dur.

Pas un cancer de chochotte, un truc d'homme.

D'ailleurs, aujourd'hui je suis de sortie.
Aujourd'hui c'est hosto.

Je m'en vais expliquer à ma néphrologue miniature que, comme n'importe quel agent commercial, j'ai atteint les objectifs fixés.

Un taux de cholestérol et une tension artérielle impeccables, ceux d'un gamin de douze ans qui n'a jamais mis les pieds dans un McDo.

Je lui dirai que je ne suis pas un rein avec deux pattes qui ne servent qu’à l’amener devant elle deux fois par an.

Oui, je lui dirai.

Enfin, je ne sais pas, je lui dirai peut-être.
Si elle n’est pas trop susceptible.
Je n’en sais rien. Je vais faire un sondage discret pour vérifier qu’elle a bon caractère.
Le truc délicat, le truc qui montre que je suis un peu tracassé mais pas mal élevé.

La claque sur les fesses par exemple, toujours bien vue et qui montre avec brio que l’intérêt n’est pas feint…

Comme Heure-Bleue m’accompagne mais n’entre pas dans le cabinet avec moi ça « devrait le faire » comme disent les jeunes gens aujourd’hui.
C'est curieux, d'ailleurs. Elle ne m’accompagne que pour la visite au type qui m’a éreinté.
D’ailleurs j’ai un doute, tout à coup.

Il est jeune, brillant, beau garçon.

Et si…

Mais bon, il nous faut quand même attendre six semaines pour avoir une idée plus précise du mal qui frappe ma fille.
Oui, contrairement à beaucoup de belles-mères qui ont perdu un fils, je fais partie de ces beaux-pères qui ont gagné une fille, je marche volontiers par agglutination…