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samedi, 14 novembre 2009

Après les faits, mes rides

Ciboulette me rappelle un épisode lié à l’identité française très à la mode ces temps-ci…

Ciboulette, je te préviens tout net que si c'est la LICRA qui organise cette manif de mauvais Français d’ailleurs que Neuilly, je n'irai pas.
Et voici pourquoi .

Ces cons-là, après l'attentat à la synagogue de la rue Copernic (attentat qui, selon Mr Barre, « aurait pu tuer des Français innocents », au lieu, sans doute, de juifs coupables...) avaient organisé une manif.
A court de slogans, ils demandèrent à votre serviteur un slogan.
Le titre du Libé du jour était « Nous sommes tous des juifs –français ! » en référence au célèbre  « Nous sommes tous des juifs-allemands » lancé par Dany le Rouge en 1968.
Je proposai donc le titre du jour à l’aboyeur du moment à la LICRA.
Et cet aimable couillon me rétorqua « ben… euh…ça me fait un peu chier »
Pourquoi ? « ben… parce que je ne suis pas juif… ».
J’ai renoncé   à lui demander ce qu’il était venu faire dans cette galère et suivis sans Heure-Bleue, aussi désabusée que moi mais coincée à la librairie, le cortège.
Bien m’ en prit.
Vous connaissez mon tempérament taquin ?
Arrivé à la République vers les sept heures du soir, il arriva ce qui arrive dans toutes les manifs. Un temps mort, où les manifestants se demandent ce qu’ils font là, s’ils doivent rentrer chez eux sans oublier de ramener le pain ou jeter des pierres aux flics.
Pris d’une inspiration subite, je me mis à hurler, confiant dans l’esprit moutonnier de mes congénères,  « Nous voulons  dî-ner !  Nous voulons  dî-ner ! » .

Ca ne rata point.
Dans les cinq secondes qui suivirent et pendant quinze secondes  environ, des milliers de manifestants se mirent à scander  « Nous voulons  dî-ner ! ».
Puis, un silence de mort s’abattit sur la Place de la République, les manifestants se rendant brutalement compte  de ce qu’ils hurlaient.
Je m’esbignai rejoindre Heure-Bleue dans notre nid d’amour de l’époque, rue du Temple, avant que d’être lynché…

 

 

mercredi, 11 novembre 2009

Les objets inanimés n'ont pas d'âme


Qui s’attache à nos pas et nous force d’aimer.
Bon, Mab, je connais la vérité: Il y a des petits Martiens qui font rien qu'à nous espionner.
Et ils sont d'un tempérament farceur.
Je les ai supportés pendant des années.
Jusqu’à l’apparition du PC dans les bureaux (là, les Martiens te piquent les floppies, puis, plus tard, les CD…) .
Ils jouent à cacher ta gomme sur ton bureau, là où tu l'avais posée il y a deux secondes.
Quand tu as fait le tour des bureaux pour engueuler tous ceux qui sont susceptibles de l'avoir piquée, après être allé voir la dame chargée des fournitures (celle qui te demande si tu manges ou si tu vends les gommes), tu reviens dans ton bureau, et après avoir retiré la cellophane qui enveloppe ta Staedtler de luxe, tu poses ta gomme en poussant un soupir satisfait.
Juste à côté de la gomme qu’on t’avait volée.
Je crois avoir entendu à ce moment le ricanement du petit Martien…

mercredi, 04 novembre 2009

Le fascisme ne passera pas !

Non, il est même prévu pour durer.
Il ne passera donc pas, du moins pas de sitôt...

petain_identite_nationale.jpg

Comme si nous avions besoin de cours de racisme, il est maintenant question de l’enseigner à l’école.
On voit là l’esprit d’ouverture qui anime nozélites.
Avec un conseiller du Président qui, après avoir été à la tête d’un journal d’extrême droite et s’être commis dans la co-écriture d’un livre avec le fondateur du Parti de Forces Nouvelles, de sinistre mémoire.

Oui, je parle bien de celui qui fit la une des gazettes il y a peu à cause du budget démentiel entré dans sa poche et claqué par le château dans des « études d’opinion » qu’on pouvait lire gratuitement dans les journaux.
Celui qui, recyclé à la tête d’un autre canard nous cause de valeurs actuelles, lesdites n’étant pas franchement des valeurs et n’ayant rien d’actuel.

Plutôt une résurgence de la détestable habitude, relancée régulièrement, de balancer le voisin quand il n’est pas trop gaulois.
Surtout si son appartement est plus grand ou que sa boutique marche mieux…
Ca fleure bon le retur de Drumont et autres Maurras...

Avec aussi, une partie des « poids lourds », vraiment lourds, du gouvernement,  sortie directement des rangs de groupuscules d’extrême droite.
Regardez donc combien de nos ministres et de secrétaires d’état sortent de l’UNI, du GUD, d’Action Française, d’Occident et autres  mouvements humanistes passés maîtres dans l’art de faire entrer la bonne façon d’être français à l’aide de manches de pioche.

Heureusement, pour éviter que le racisme ordinaire ne tombe en désuétude, on entame un débat sur « l’identité nationale », et selon le ministre éponyme (éponyme ? Quel drôle de nom  pour un ministre !), il est fortement question de l’importer à l’école.
Grâce à ce transfuge de la gauche (quelle gauche ?) qui, comme tout néophyte en fait un peu trop pour son nouveau camp, on apprendra sans doute à la maternelle que la petite camarade du blondinet n’est pas une fille mais une « petite fille d’origine africaine » tandis que Malika est « une petite fille d’origine auvergnate ».

Ca ne vous rappelle rien ?
C’est vrai, nous sommes trop jeunes.
Et beaucoup n’ont ni souffert de la chose ni lu sur le sujet.

Non, le fascisme ne passera pas.
Il va même durer..

lundi, 02 novembre 2009

Le sou lié de satin

J’en ai marre ! Tous les ans c’est la même chose.
Déjà, gamin, les  « romanichels » venaient faire des numéros d’acrobatie en bas de chez moi.
Une chèvre un peu idiote montait à un escabeau, puis, arrivée en haut, « gueuchait » selon le mot de ma mère, sur une espèce de tabouret  si étroit que ses quatre sabots avaient du mal à y tenir ensemble.

Un roulement de tambour saluait l’exploit et, le tambour à peine muet, une nuée de gamins et gamines dont ne savait pas trop s’ils étaient sales ou bronzés - je sais maintenant que c’était les deux, plus tard  je suis revenu de colo dans le même état…-   arpentait la rue en agitant des assiettes vides.
Ma mère prenait, difficilement car elle était un peu ladre, ou alors elle n’était pas riche, -elle était plutôt les deux-, une pièce de cinq francs, mais non, pas une en argent avec la semeuse, la vieille en aluminium avec la francisque d’un côté et Pétain de l’autre, dite « de cent sous », qui eut cours jusqu’au début des années soixante.
Après l’avoir sortie, avec un soupir à fendre l’âme d’un usurier, de son porte-monnaie, elle la nouait dans un morceau de ruban, se penchait à la fenêtre et  la jetait  aux « romanichels ».

Déjà, ces bandits (je sais que ce sont des bandits, on a un Ministre de l’Identité Nationale qui nous le répète sans cesse) passaient tous les ans à la même époque, début novembre.
Et je suis toujours là. Ma mère nous avait menti.
Elle nous disait que si on sortait tout seul, eh bien les « romanichels » allaient nous emporter, comme ils le faisaient toujours avec les enfants. Surtout ceux qui ne sont pas sages.
Et moi je sais bien qu’on n’a pas été sage. En tout cas pas tout le temps.
Cette année ils semblent en retard.
Ou ils ne passent pas dans mon quartier.
Ou ils ont été expulsés…
En attendant, pour le reste, c’est pareil depuis que je suis né, on me promet de la pluie et du froid.

Et comme tous les ans, je me mets à attendre le printemps.
Cette époque bénie où les filles ne ressemblent plus à des cosmonautes, où elles ont des jupes courtes et une peau en peau, pas en Goretex…

 

 

vendredi, 30 octobre 2009

La nausée.

Je suis chrétien par ma mère (qui croyait plus au diable qu’à Dieu).
Je suis juif par mon père (qui ne croyait pas en Adonaï, elohenu, melekh ha olam...).
Si ma  mère est issue d’une famille du centre de la France depuis des dizaines de générations (faut pas croire, les roturiers aussi ont des aïeux, on ne les connaît pas tous, c’est tout), mon père, lui, est issu d’un mélange harmonieux, j’en suis la preuve, de peuples qui, d’Est en Ouest vont de la Russie à l’Irlande et, du Nord au Sud, de l’Alsace au Maghreb.

Lui-même était fils d’un capitaine de vaisseau de la Royale (d’origine judéo-Alsaco-bretonne)  coulé par les Allemands en 1915 (on n’est pas très adroit dans la famille) et d’une juive Espagnole du Maroc.
D’émotion, il naquit en Algérie et eut ainsi la chance de se taper  avec les Américains cinquante-trois mois  de campagne et quatre débarquements pour sauver la France (l’armée française du moment en Afrique du Nord , soumise au régime de Vichy, ne voulait pas de juifs et mon grand-père, qui se méfiait à juste titre des idées d'Adolf, avait désigné mon père et une des ses soeurs comme volontaires…).

Je suis, du coup, Français par hasard.
Et ça ne m’arrange pas tous les jours.

Notamment quand j’entends parler par le ministre concerné « d’Identité Nationale » et que le même ministre se vante dans la presse d’avoir « piqué ses valeurs » au Front National.
C’est aussi malin qu’ouvrir des camps de concentration pour piquer les électeurs du parti nazi.

Déjà qu'on a tendance à contrôler au faciès les gens de type auvergnat...

Je ne suis pas sûr d’être fier de mon pays (si, si, c’est mon pays aussi) quand je lis dans la presse que des municipalités font appel à la délation.
Je me demande si, en allant chercher des sous dans mon agence bancaire, on ne va pas boucler les portes et appeler la maréchaussée parce que j’ai « look gaulois» défaillant, comme dans n'importe quelle agence de Boulogne.

Jusqu’il y a peu, je pensais avoir de la chance d’être né en 1949 en France de parents français (encore que, par les temps qui courent, ce ne soit plus garanti pour mon père …) plutôt que vingt ans plus tôt.

Vu la tournure des évènements, je n’en suis  plus si sûr…