jeudi, 11 juin 2009
L'esprit des lois
Le monde.fr publie une note fort intéressante, elle semble donner corps à la promesse dont on nous rebat les oreilles depuis la campagne de l'élection présidentielle: la notion de responsabilité.
J'en veux pour preuve cet extrait qui promet des batailles sanglantes dans les prétoires entre les représentants du Ministère des Finances et les représentants des banques.
"M. Estrosi entend modifier le code pénal en y insérant un article 222-14-2 qui prévoit que "le fait de participer, en connaissance de cause, à un groupement, même formé de façon temporaire, qui poursuit le but, caractérisé par un ou plusieurs faits matériels, de commettre des violences volontaires contre les personnes ou des destructions ou dégradations de biens, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende".
"Il est souvent difficile d'identifier celui qui, dans la bande, a commis le délit," a expliqué le député, mardi 9 juin.
Désormais, le simple fait d'appartenir à une bande sera un délit. On est dans le domaine d'une responsabilité collective qui n'existait pas jusqu'ici, alors qu'il est très difficile d'établir une responsabilité individuelle"
Nous attendions tous avec impatience cette modification du code pénal, encore que les peines envisagées semblent bien faibles à l'égard des plus gros contrevenants.
Elle devrait avoir l'ineffable avantage, non seulement de faire économiser des sommes folles au contribuable qui les a renflouées, mais de faire rendre gorge à ces banques qui portent, aux dires même de notre Président, nouvellement promu chevalier blanc du "capitalisme moral" (elle est bien bonne !!!), la responsabilité collective du caca dans lequel elles nous ont plongés.
Je dois avouer que pour une fois, une loi qui punirait ceux qui ont une responsabilité collective dans des dommages causés à l'ensemble des citoyens remporte mon suffrage haut la main.
Mais ne rêvons pas trop, il reste tout de même à regarder de près les alinéas de cette loi, j'ai bien peur en effet que la liste des exemptions n'en fasse guère qu'une loi anti-zyva de plus, plutôt dédiée à l'emprisonnement des voleurs de mobylettes, et que les gros fauteurs de troubles et de dégâts ne soient jamais sanctionnés malgré l'énormité de leurs exactions...
Ceux qui sont à l'origine de la disparition des économies de nombreux épargnants, de la garantie sur nos futurs impôts de la coquette somme de 360 milliards d'€uros, du cadeau de 26 milliards d'€uros pour renflouer des banques qui, au vu des boni distribués, n'en n'avaient pas réellement besoin, peuvent dormir tranquilles.
Je suis prêt à parier qu'ils ne seront jamais inquiétés pour avoir contrevenu à la loi qui punit les délits décrits ci-dessus et qui leur collent si bien à la peau...
07:00 | Commentaires (7)
mardi, 09 juin 2009
Lettre ouverte
Cette relative proximité me permet d'utiliser un style quelque peu familier pour vous dire que j'ai lu il y a peu que vous étiez partisan du capitalisme (ce qui ne me choque pas, pour avoir vu à l'oeuvre l'alternative stalinienne et ses nombreux avatars...) et du marché (ce qui ne me choque pas outre mesure compte tenu des brillants résultats de l'économie planifiée en matière de bien-être général ).
Dans un monde libéral de bisounours, il est probable que vous ayiez raison.
Dans la vraie vie du libéralisme sauvage et du darwinisme social, je sens assez mal un groupement industriel réalisant une centrale nucléaire, par exemple, résister à la tentation de mégoter sur la sécurité, sachant que celle-ci représente près du tiers du prix de revient de cette centrale.
De même, l'expérience a montré avec les opérateurs privés de messagerie, que la mamie qui habite un hameau reculé à peu de chances de recevoir sa carte de nouvel an, sauf à payer le prix de l'essence et le temps de travail du facteur qui la lui amènera. Idem pour l'électricité ou le gaz: Chaque jour qui passe draine son lot de gens qui, sur la foi de la probable baisse des prix due aux bienfaits de la concurrence, se sont retrouvés avec des factures sans commune mesure avec les factures du tarif réglementé...
Vous me rétorquerez que le tarif réglementé fausse la concurrence, seulement voilà: cette concurrence n'est admise comme fausse que quand le citoyen de base paie un service ou un produit moins cher auprès du public qu'auprès du privé. Il me semblait pourtant que les plus ardents défenseurs de cette concurrence mettaient en avant les avantages incontestables apportés aux citoyens, notamment des prix plus bas. D'ailleurs les industriels qui ont souscrit des abonnements EDF au tarif du marché se sont montrés particulièrement satisfaits d'une hausse moyenne de leurs factures de l'ordre de 40%...
07:00 | Commentaires (11)
lundi, 08 juin 2009
Le Tartuffe ou l’Imposteur.
Pour paraphraser notre grand chef à tous, « c’est tout de même extraordinaire » ce qu’on peut lire sur l’élection des députés au Parlement Européen.
Mr Hortefeux, l’homme qui laisse un souvenir impérissable à tous ceux qui croyaient vivre tranquillement en France au prétexte futile qu’il y travaillaient, y payaient des impôts, y étaient mariés et parfois même avaient eu l’imprudence d’envoyer en toute confiance leur enfants dans les écoles de la République pour les faire ramasser par la maréchaussée (autres temps, pas autres mœurs…), Mr Hortefeux, donc a été élu haut la main au Parlement Européen.
Or, que lit-on ? Ceci :
« Moi je pense qu'on a besoin de Brice Hortefeux au gouvernement », a jugé Xavier Bertrand, ajoutant que Brice Hortefeux doit « en parler avec Nicolas Sarkozy ».
Soit, mais la suite est renversante :
« S'il y avait été pour siéger, très franchement, il aurait été la tête de liste dans cette grande région », a-t-il insisté.
Il semblerait donc, si j’ai bien suivi, que Mr Hortefeux s’est fait élire pour ne pas mettre les pieds au Parlement.
Peut-être s’est-il présenté tout bêtement pour ajouter, sans le faire exprès, six à sept mille €uros mensuels à ses émoluments et indemnités habituels.
On peut espérer que son sacrifice ne sera pas vain…
Mais alors, peut-on dans réellement en vouloir à ceux qui ne se sont pas dérangés pour élire des députés qui ne siègeront pas ?
09:37 | Commentaires (8)
mercredi, 03 juin 2009
L'absente.
Heure-Bleue prétend, au prétexte futile que j'ai posé ma lecture du soir à côté du lit au moment d'éteindre la lumière, que je suis bordélique désordonné.
Décidé à prouver le contraire, je vous convie donc, contraint et forcé, dans l'huis clos de notre chambre.
Voici donc "mon côté de lit":
Vous pouvez admirer (et sans retenue, s'il vous plaît) les piles impeccablement placées à la droite de votre serviteur, les monuments de la littérature (il y a même Lucien Leuwen dans le tas, si, si !) dans le panier sous la table de nuit (en fait un tabouret).
On sent là l'homme parfait.
Celui bien ordonné dans sa tête et dans sa vie.
Celui qui ne cède à la fantaisie que pour faire plaisir, mais se sacrifiant tout de même, aux lubies vaguement poètiques de sa Moitié.
Celui qui sait que la vie est comme une échelle de poulailler, somme toute assez courte et avec de la merde sur tous les barreaux est un long chemin (enfin pour ceux qui ont de la chance) semé d'embûches.
Tandis que le coin d'Heure-Bleue n'est qu'un entassement sans grâce ni ordre, où la pile de revues "Elle" côtoie sans discernement le journal du jour et les tas de livres à lire.
Tout cela révèle le joyeux bordel désordre qui règne aussi bien dans la chambre que dans la tête de linotte typiquement féminine de Douce Moitié.
D'ailleurs, Balagan, le chat, ne s'y trompe pas, qui porte le nom même de ce que décrit la photo...
Un bref éclair d'égoïsme d'honnêteté me force néanmoins à admettre que ce manque de discernement m'arrange bien.
Quelle femme dotée d'un poil de réflexion aurait eu l'idée saugrenue de se marier avec votre serviteur ? Et l'aveuglement constant qui la pousse à me supporter pendant tant d'années ?
15:07 | Commentaires (18)
vendredi, 29 mai 2009
Vous voulez savoir ?
C'est parce qu'elle est loin la dernière fois qu'une fille m'a regardé comme ça...
11:12 | Commentaires (16)