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mercredi, 19 janvier 2022

Migrants...

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Nous en sommes à quarante et un cartons préparés entre lundi soir et mardi soir.
On recommence tout à l’heure.
On espère en faire dix-neuf.
Après on n’aura plus de cartons de livres.
On va devoir s’attaquer aux « grands cartons ».
Ceux des « petits bordels », de la vaisselle.
On va garder les outils pour le dernier jour.
Il n’a qu’une « bavure » à enduire sur un mur.
Et c’est aux derniers déménageurs qu’on la doit…
Si vous déménagez, évitez les déménageurs qui font appel au « recrutement de bistrot ».
Renseignez-vous soigneusement les sociétés auxquelles vous faites appel.
Ça vous évitera, comme ça nous est arrivé la dernière fois, d’avoir à racheter un four.
Four cassé par le déménageur, four de trois mois, acheté près de trois cents €uros.
« Remboursé », si l’on peut dire, cent vingt €uros après des jours de justifications inutiles, de factures présentées, etc.
Il n’est pas un meuble qui n’ait été abîmé.
Bref, nous avons cette fois fait appel à une entreprise à laquelle nous avions déjà fait appel et dont nous avions été satisfaits.
Elle semble être restée dans l’esprit où elle était.
Allez, assez bavardé !
Aux cartons !


lundi, 17 janvier 2022

Devoir de Lakevio du Goût N° 111

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J’aime cette toile calme de Marc Chalmé.
Néanmoins…
Je me demande ce qui traverse l’esprit de ces deux enfants 
Bah… On le saura lundi, vous aurez des idées j’en suis sûr…

***

Elle n’a rien dit quand j’ai posé le bras sur ses épaules.
Je ne pensais à rien de particulier.
C’est juste il n'y avait pas assez de place devant la fenêtre et on attendait que son frère revienne de l’étude.
Je l’attendais pour aller jouer au foot.
Mais là, avec mon bras sur ses épaules, je ne sais plus.
Je ne sais pas si j’ai encore envie de jouer au foot.
Je ne veux rien, juste que ça dure encore.
Elle ne dit rien, je ne sais pas quoi lui dire, ni même si je dois lui dire quelque chose.

***

J’étais devant la fenêtre à attendre mon frère quand il s’est mis à côté de moi.
Je me suis poussée pour qu’il puisse voir lui aussi.
Je ne me suis pas assez poussée alors il a mis son bras sur mon épaule pour avoir une place devant la vitre.
Ça me fait un effet bizarre, pas du tout comme quand mon frère passe son bras autour de mes épaules.
Sauf mon frère et mon père, jamais un autre garçon n’avait mis son bras sur mes épaules.
C’est la première fois que je ressens cette sensation.
Ça fait un peu comme si j’avais peur mais pas pour de vrai.
Je me sens un peu idiote avec mon doudou….

***

Pourvu qu’il soit en retard, je suis bien là, comme ça, mon bras sur ses épaules.
En réalité, je ne veux plus aller jouer au foot.
Je veux juste rester là, devant la fenêtre à regarder la rue avec elle, même si elle ne dit rien.
C’est drôle comme impression.
C’est la première fois que ça me fait ça.
C’est peut-être une maladie…
Ce que j’aimerais, c’est que tout s’arrête, là, comme ça.
Les gens dans la rue, les voitures et même les oiseaux.
Que plus rien ne bouge, que tout reste comme ça.
Toujours…

***

Je voudrais que mon frère n’arrive pas.
Plus encore, je voudrais que le temps s’arrête.
Peut-être qu’on meurt, à la fin, mais dans longtemps…
Je crois que je vais lâcher mon doudou et faire semblant de rien, j’aurais l’air plus maligne.
Si tout s’arrêtait là, je serais bien.
Je serais bien pour toujours avec son bras sur mes épaules.
Il me tient chaud juste bien, juste comme j’ai envie.
Pas trop chaud, pas froid, bien.
Je serais bien.
Pour toujours ce serait bien.
Oui, ce serait vraiment bien…

samedi, 15 janvier 2022

Dans le cœur de tout homme…

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Les Américains sont vraiment très forts.
Ils savent donner corps à nos rêves !
La preuve ?
Un proverbe vieux comme le premier couple vient d’être amené au stade de vérité biologique !
Ce vieux dicton, à la fois regret féminin et souhait masculin devient réel.
Que de fois n’a-t-on entendu cette rengaine, emprunte d’un vague dégoût chez les unes, accompagnée d’un sourire approbateur chez les autres « Dans le cœur de tout homme il y a un cochon qui sommeille ! »
C’est chose faite désormais !
C’est à ça qu’on reconnaît l’efficacité et le pragmatisme du Nouveau Monde.
Nous autres, vieux Européens, soupirons.
Les Européennes rêvant d’un compagnon calme, bien élevé, délicat, sachant présenter son désir comme un cadeau attrayant plutôt qu’un pensum à accomplir par contrat.
Bref, d’un compagnon amoureux.
Les Européens rêvant d’une compagne agréable, dotée d’une caractère heureux, accueillant les propositions de galipette comme un entracte agréable.
Bref,  plutôt « ardente au déduit » comme on disait en des temps plus lestes.
Les Américains, eux, ne s’embarrassent pas de ces billevesées !
Ils prennent un cochon, le bidouillent génétiquement et hop !
Ils remplacent directement le cœur de l’homme par le cœur de cochon.
Je me demande si leur esprit anglo-saxon, gauchi par cette « prédétermination » qui rebuterait l’esprit le mieux disposé ne se trompe pas.
S’il ne les fait pas confondre, dans leur soif de plaisirs divers au goût de péché car chez eux le plaisir est déjà un péché, à confondre l’amour et la charcuterie.
D’où sans doute leur prédisposition aux maladies cardiovasculaires plutôt qu’aux peines de cœur…

vendredi, 14 janvier 2022

111ème Devoir de Lakevio du Goût

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C'est bien parce que j’ai « le sens du devoir » parce que je ne suis pas en état !
J’espère que mon sacrifice ne sera pas vain...
J’aime cette toile calme de Marc Chalmé.
Néanmoins…
Je me demande ce qui traverse l’esprit de ces deux enfants 
Bah… On le saura lundi, vous aurez des idées j’en suis sûr…

lundi, 10 janvier 2022

Devoir de Lakevio du Goût N° 110

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Qui est-il, que pense-t-il, ce pianiste ?
Qui est-elle, que pense-t-elle, assise sur le piano ?
Bah ! On verra bien lundi ce qui sort de ces deux questions…
J’espère que, comme toujours, vous écrirez.
Des choses drôles, des choses tristes, des choses qui poussent à réfléchir, des choses qui indignent, des choses qui soulagent, des choses qui reposent, des choses qui fatiguent, des choses qui guérissent.
Des choses qui, comme chaque fois enseignent…
Bref, des choses à lire.

***

Tu parles d’un boulot !
J’ai encore raté une audition et je suis là, assise sur le piano, à me demander si le pianiste regarde mes jambes ou la partition…
Il n’est pas mal mais je me demande si ses baisers n’ont pas plus le goût de la clope que de l’amour…
Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour manger tout juste à sa faim…
Coincée là jusqu’à quatre ou cinq heures du matin, à distiller du sirop pour des gens qui sont venus tromper leur ennui en buvant et en riant trop fort.
J’ai surtout un peu peur de rentrer chez moi dans la nuit.
Peur de croiser en sortant un de ces types éméchés qui va se prendre pour Don Juan et s’énerver quand je déclinerai son invite trop brutale.
Peut-être le pianiste sera-t-il plus « cool », il a l’air revenu de tout.
Il n’a pas l’air d’un type à me coincer dans l’escalier…
J’aurais dû penser à ma bombe lacrymogène, posée sur la tablette de l’entrée elle ne risque pas de de me défendre contre qui que ce soit.

***

Et elle…
Elle qui tente de chanter « As time goes by ».
Comme si elle pouvait avoir les accents de Billie Holiday…
La pauvre, elle ne fume même pas une cigarette par semaine et ne picole même pas !
Pour chanter ça et que ça te noue les tripes, il faut au moins deux paquets de blondes sans filtre, se piquer deux fois par jour et agrémenter tout ça de grandes rasades de rye !
Cette petite est bien trop clean pour chanter ça…
Elle fait ce qu’elle peut avec sa voix bien placée, un chouette brin de voix avec son vibrato juste ce qu’il faut.
Elle est comme moi, elle en a besoin de ce boulot…
D’ailleurs, son bas est troué sur la cheville droite et ce n’est pas le genre à la jouer « grunge »…
Bon, moi c’est au bout d’une chaussette que j’ai le trou mais au moins ça ne se voit pas.
Et puis, je dois avouer qu’il est heureux que ce trou fixe mon attention de temps en temps.
Je souffle de côté pour éviter d’avoir la fumée de ma cigarette dans les yeux et je la regarde chanter tandis que mes doigts courent sur le clavier.
J’ai accompagné mille fois « As time goes by », mes doigts n’ont pas besoin de moi pour faire leur travail…
Je ne regarde la partition que pour éviter que mon regard ne remonte le long de ses jambes et ne me pousse à « en mettre plein à côté » en essayant de deviner les merveilles cachées dans l’ombre de sa « minijupe ».
Elle a une voix de contralto bien placée qui ne colle pas avec la chanson.
J’aimerais qu’elle chante « Die schöne müllerin » rien que pour moi, je me prendrais un instant pour Edwin Fischer à l’accompagner.
Est-ce que Schubert passerait, ici ?
Là, à l’instant, est-ce que ça passerait dans cette boîte pleine de maquereaux et de demi-mondaines ?
Je crois que je vais lui demander si elle veut que je la raccompagne avant qu’elle ne fasse une mauvaise rencontre.
Enfin, une rencontre pire encore que ma pomme…