jeudi, 07 juillet 2022
Parfois, le mari c’est leste…
De rien, Alainx… De rien…
Ce matin, Heure-Bleue est à l’agonie.
Le test que nous avons fait faire par le pharmacien nous avait rassurés, la méforme des jours précédents n’était pas due au Covid.
Elle et moi semblions avoir été épargnés par la vague qui frappe le pays.
Nous sommes tout de même allés chez le médecin, histoire que le « trou de la Sécu » ne grandisse pas sans notre participation.
Notre médicastre préféré, à l’énoncé de nos divers maux parut en désaccord avec les tests subis.
Il renouvela nos ordonnances et nous partîmes joyeux pour une course lointaine qui nous mena chez un glacier de la rue de Bretagne.
Nous claquâmes un tas de sous dans deux « glaces trois boules » absolument délicieuses.
La journée s’écoula seculorum – bon… D’accord mais ce sont les vacances… -
La journée, donc, s’écoula plutôt agréablement et la soirée itou.
Hélas… Ce matin, la lumière de mes jours se réveilla dans un état lamentable.
Déjà, depuis quelques jours, la méforme dont je vous parlais au début de cette délicieuse note dégradait l’humeur d’Heure-Bleue au point que je souffrais le martyre.
M’échinant et ahanant sous la charge de travail supplémentaire qu’elle découvrait chaque minute.
Le malheur qui la frappait, me frappait itou par ricochet de caractère soudain atrabilaire.
Le sommet, du moins souhaitais-je que ça n’irait pas en empirant, fut atteint ce matin.
Rien de grave me direz-vous, il ne s’agissait alors que du balayage du séjour auquel je devais me livrer toutes affaires cessantes.
C’est là qu’une idée m’a soudain traversé l’esprit.
Le caractère fatal de certaines maladies quand elles frappent les femmes était-il si certain ?
Je me suis demandé, avec le sérieux qui me caractérise quand je me demande quelque chose, si le caractère létal de ces pathologies n’était pas dû en réalité à l’altération du caractère féminin.
Le genre d’altération qui pousse l’époux le plus amoureux à attraper son épouse chérie par les cheveux et la jeter par terre puis danser dessus jusqu’à ce que mort s’ensuive…
Bref, la question reste pendante quand aux causes de ce qui rend certaines maladies létales.
À part ça, hier c’était bien…
10:40 | Commentaires (11)
lundi, 04 juillet 2022
Devoir de Lakevio du Goût N°130
C’est le dernier devoir de l’année.
Alors je me fais plaisir.
J’abandonne Montmartre pour les quais de la Seine.
Cette toile de John Salminen me plaît.
C’est une raison suffisante pour que je vous demande ce que vous pensez en voyant cette « boîte » de bouquiniste.
À moi elle évoque comme dit Françoise Hardy « Tant de belles choses ».
Et à vous ?
Peut-être ne serez-vous pas encore partis en vacances lundi.
Je suis descendu de chez moi, ce lundi 4 novembre, jour de la rentrée.
Au lieu de descendre la rue du Temple, j’ai descendu la rue Beaubourg.
Dans ce quartier, on descend vers la Seine, tout est en pente en direction du fleuve.
Posez une bille sur n’importe quel plancher, elle roulera immanquablement vers la Seine...
Là où plus tard s’élèverait le « Centre Beaubourg », il y avait un parking sauvage qui s’était créé après qu’on eut abattu les quelques pâtés d’immeubles noirs et lépreux qui occupaient le lieu.
J’ai continué en direction de la Seine et arrivé place de l’Hôtel de Ville, comme chaque fois que j’allais « à la fac », il me fallut jouer au toréador car la place était encombrée de voitures qui klaxonnaient « à qui mieux mieux » et tentaient, au mépris du code de la route, de traverser la place alors que, selon ce code, « on ne doit s’engager sur un carrefour que si on est sûr de la traverser ».
J’ai traversé la Seine sur le Pont d’Arcole, suis passé devant Notre Dame et ai continué sur le Pont au Double et me suis engagé sur le quai de Montebello, puis celui de la Tournelle.
D’un coup, malgré la froidure, j’ai ralenti.
L’idée d’une matinée dans l’amphi un jour de rentrée ne me paraissant plus si séduisante, j’ai regardé plus attentivement le quai.
Des boîtes de bouquinistes s’ouvraient, d’autres étaient prêtes à accueillir le chaland depuis un moment.
J’ai traînassé devant elles, par chance il n’y avait pas de vent, seulement un crachin léger qui ne me dérangeait pas.
Un livre a attiré mon attention, saisi au vol d’un coin de regard.
Sur la couverture, une jeune femme triste serrait autour d’elle un imperméable.
Elle semblait en proie à un grand chagrin et se tenait au bord d’une mer inconnue.
Je me suis approché, ai pris le livre.
« Rebecca », « Daphné du Maurier ».
Il me disait quelque chose, ma grande sœur, partie depuis des années, l’avait sans doute amené avec elle quand elle était passée à la maison l’année dernière.
J’ai pris le bouquin et l’ai retourné.
« Edition de 1967 » indiquait une étiquette dans un coin de la couverture.
Sous cette étiquette, une autre plus petite disait « 1,25 F »
Je l’ai acheté et suis allé m’asseoir au bistrot de l’autre côté du quai.
Ce café était au coin d’une rue au joli nom « Rue du Haut Pavé ».
L’image de cette jeune femme est, avec ce temps d’automne mélancolique, tout ce dont je me souviens de ce 4 novembre 1969, dit « jour de rentrée U »…
09:33 | Commentaires (25)
dimanche, 03 juillet 2022
On te fera la peau, névrose !
Ouais, bon... Je sais, mais la situation s’y prêtait si bien…
Même pas besoin de bistrot pour avoir droit à des brèves de comptoir.
Ce matin, il faisait beau.
Je suis descendu chez le boucher, à deux pas de chez moi.
Les portes étaient grandes ouvertes.
Il y avait la queue alors je me suis adossé au coin de la boutique, le temps que la place se libère à l’intérieur.
Deux clochards se sont approchés et se sont mis à l’abri sous le store de la boucherie.
Ils ont regardé les clients et les clientes.
Certaines de ces dernières portaient des « Tropéziennes », d’autres un genre de mules aérées qui leur découvraient largement les orteils.
L’un des clochard a regardé longuement pensé-je les jambe des femmes.
Il avait l’air pensif.
Il s’est tourné vers son acolyte et, de l’air d’Archimède découvrant son principe, a entamé un dialogue un poil étrange.
- T’as vu les pieds des bonnes femmes ?
L’autre a regardé les pieds des femmes.
- Et alors ? Y sont bien !
- Ouais mais tu vois, c’est con les sandales, t’es obligé de te laver les pieds tous les jours…
- ???
- Ben nous, les mecs, comme on a des chaussures, on n’est pas obligé…
- Ah ouais ! Ça se voit pas !
Il a réfléchi à son tour une minute.
- Bon, en même temps, moi j’ai des baskets, alors quand tu les enlèves, ça pue…
- Ouais, c’est pas con c’que tu dis…
Et ils ont continué à regarder tandis que je suis entré dans la boucherie.
On ne vit certes pas dans un monde merveilleux mais il est toujours surprenant…
Cet après-midi on va à la Feunaque à côté de la place des Ternes, ça nous fait une chouette promenade…
12:30 | Commentaires (6)
vendredi, 01 juillet 2022
130ème Devoir de Lakevio du Goût
Devoir de Lakevio No 130
C’est le dernier devoir de l’année.
Alors je me fais plaisir.
J’abandonne Montmartre pour les quais de la Seine.
Cette toile de John Salminen me plaît.
C’est une raison suffisante pour que je vous demande ce que vous pensez en voyant cette « boîte » de bouquiniste.
À moi elle évoque comme dit Françoise Hardy « Tant de belles choses ».
Et à vous ?
Peut-être ne serez-vous pas encore partis en vacances lundi.
08:26 | Commentaires (7)
jeudi, 30 juin 2022
Le petit qu’a le pain…
Ouais, mais bon, on approche de la fin de la semaine…
J’écoutais une émission sur France Inter.
Il était question de « La société secrète des marcheurs ».
Un invité raconte le milieu très sécurisé dans lequel il vivait et ce qu’il a ressenti lorsqu’il est sorti seul pour la première fois.
Et là, ça m’est revenu comme un élastique dans la figure.
La première fois.
Mais non, pas cette première fois là…
Pfff… Vous ne pensez qu’à ça !
Non, une autre première fois bien avant, quand je ne savais pas que la première fois qui vous est venue à l’esprit existait.
La première fois que maman, qui ne descendait que rarement, m’a envoyé chercher le pain.
Ce n’était pas la première fois que j’entendais ce « Et chez Galy, hein ! Pas ailleurs ! » mais c’était la première fois que ma maman me le disait à moi et pas à ma grande sœur.
Pour la première fois de ma vie j’allais descendre les escaliers tout seul, et surtout, surtout ! Traverser la rue Championnet.
Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est quand la porte de l’immeuble fut franchie.
J’étais seul ! Tout seul et je marchais.
Personne ne me tenait la main.
Personne ne me disait « Fais attention mon petit garçon ! »
Je serrais fermement les quelques pièces qui devaient payer le pain.
Celui que je devais rapporter à la maison.
Alors que j’étais sorti maintes fois, toujours tenu par la main, ce jour-là je suis sorti seul.
À peine inquiet la première seconde, j’ai été assailli de tous les bruits et les lumières qui me paraissaient soudain nouveaux.
Ce jour-là, je suis allé presque jusqu’à la place en restant sur le trottoir.
C’était la seule façon d’atteindre le passage clouté.
J’ai bien regardé à droite et à gauche et j’ai traversé.
Une voiture est alors passée derrière moi, la seule que j’ai vue.
J’ai demandé « un pain parisien de quatre cents grammes, s’il vous plaît, et bien blanc m’a dit maman. »
J’ai dit « merci madame » et tendu mes pièces à la dame qui m’a dit « Merci mon petit » et je suis sorti en disant « Au revoir madame ».
C’est là que j’ai désobéi.
J’ai continué sur le trottoir de la boulangerie et me suis arrêté devant un magasin qui vendait des articles de pêche et de quoi équiper des aquariums.
J’ai tout de suite voulu une petite machine, elle était branchée sur une prise et un petit tuyau en sortait qui plongeait dans un aquarium.
Il en sortait des bulles !
J’aurais voulu avoir cette petite boîte pour la démonter et voir ce qu’il y avait à l’intérieur.
J’ai gravement désobéi car arrivé devant le passage où j’habitais, j’ai bien regardé à droite et à gauche et j’ai traversé la rue Championnet là où il n’y avait pas de clous !.
J’ai traversé en dehors des clous !
J’étais sûr que si je m’étais fait écraser, ma maman m’aurait disputé…
11:09 | Commentaires (2)