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mardi, 19 avril 2016

L'alibi d'eau de ma muse m'amuse...

Dimanche dernier, j’ai lu ton billet, Berthoise.
Cette hyène d’Heure-Bleue est allée directement te dire qu’on avait, toi et moi, le soupir facile.
En réalité, elle frime, je vis avec depuis assez longtemps pour savoir qu’elle n’a pas le cœur desséché d’Ebenezer Scrooge mais  elle aime se donner de temps à autre un côté pragmatique qu’elle met hélas assez peu en pratique.
Enfin… Ça lui donne un air sérieux.
Sérieux dont nous avons bien besoin, elle et moi.
Je te disais donc, Berthoise que l’on m’avait quasiment dicté mon billet d’aujourd’hui.
Et tu vas voir, Heure-Bleue, je vais t’en donner, moi, du soupir !
Faites confiance à un spécialiste de la guimauve.
Donc disais-je, ce dimanche, j’ai reçu un mail de Blogspirit m’avisant que « Sophie » dont je sais qu’elle ne s’appelle pas Sophie et n’a pas de blog, ce que je regrette, « Sophie » donc, m’avait laissé un commentaire.
Une de ses réminiscences a attiré mon attention :
« Il n'y a pas si longtemps, je me souvenais d'un flirt de mes 17 ans, et j'ai comme un annuaire qui s'est déclenché : je me souviens de son nom, mais également de son adresse avec une précision complète. Bizarre non ? »
Sophie, je dois te dire que non.
Mieux que « non », plutôt  « Ah mais non ! Ce n'est pas bizarre du tout ! »
Et j’espère bien que tu te rappelles bien d’autres choses que son nom et son adresse.
Du coup tu ravives mon goût pour l’anaphore, cet artifice rhétorique qui, outre qu’il souligne bien les choses, permet de faire d’un tout petit billet une longue tartine…

Rappelle toi tes dix-sept ans Sophie.
Rappelle toi ses dix-sept ans Sophie.
Rappelle toi son regard, Sophie.
Rappelle toi son souffle, Sophie.
Rappelle toi sa voix, Sophie.
Rappelle toi son pas,Sophie, auquel tu accordais le tien.
Rappelle toi, Sophie, ses doigts entrelaçant les tiens le long des rues.
Rappelle toi l’air du temps, Sophie.

Dix-sept ans…
Pour ce que je me rappelle…
Vous, les filles aviez la peau tellement douce.
Nous, les garçons avions la barbe tellement dure.
Et nous avions tant de rêves…
Et nous passions tant de temps à tenter de les transformer en réalité.
Il est même arrivé que « ça marche ».
Tu vois pourquoi on s’en souvient avec tant d’acuité ?
Dix-sept ans…
Bientôt pour la quatrième fois.
Et chaque printemps, j’ai l’impression que c’est la première fois.
Bon, assez soupiré pour aujourd’hui, j’ai un poulet à préparer…

lundi, 18 avril 2016

Aaah, Lakevio, si tu savais…

réunion de famille.jpg

Il faisait beau ce dimanche là.
Tout le monde était là, les enfants, les parents, les tantes et les oncles.
Quand je suis entré, les hommes ont détourné le regard, comme si je n’étais pas là.
Grand’mère n’a pas haussé un sourcil, elle.
Les femmes et les filles, en revanche m’ont regardé.
Je dirais même mieux.
Elle ont fixé un regard curieux sur moi dès mon arrivée.
Je me suis arrêté, interdit devant tant d’attention.
Mais qu’ont-elles donc à me regarder comme ça !
Le silence est devenu pesant.
Grand-père est le seul qui m’a regardé.
Il y avait dans son regard qui s’abaissait un reproche léger.
J’ai considéré ma mise avec un peu plus d’attention.
J’ai tourné le dos et suis retourné dans le couloir qui mène à la véranda.
J’ai vérifié que personne ne pouvait me voir puis j’ai refermé ma braguette…

samedi, 16 avril 2016

Dès que le printemps revient.

Rassurez vous, je ne mettrai pas en lien Hugues Aufray qui chante si mal une chanson si chiante et de si mièvre façon.
Est-ce que je vous ai déjà parlé de la rue d’Orchampt, lectrices chéries ?
Je crois que oui, à propos du film « L’auberge espagnole » qui est passé à la télé il ya plusieurs mois.
C’est vers la fin du film qu’Heure-Bleue avait regardé ma tête et dit « toi, tu as la tête de quelqu’un qui connaît la rue d’Orchampt… »
De fait, je la connais.
Même bien.
Il m’est arrivé de l’emprunter pour rejoindre la rue Lepic en 1962.
Je vous ai aussi parlé de 1962…
A l’automne 1962, je montais donc jusqu’à la rue d’Orchampt, si étroite qu’on était obligé de se coller contre les murs quand une voiture, optimiste quant à ses chances d’arriver au bout, s’y engageait.
Ça faisait un bon bout de chemin supplémentaire mais il fallait absolument que je le fasse au cas où…
Je dévalais ensuite la rue Lepic qui sinuait à flanc de Montmartre jusqu’à la rue Burq.
Pourquoi diable attendre la rue Burq pour emprunter la rue Caulaincourt et rentrer chez moi en passant par la rue du Mont-Cenis ?
Eh bien, comme toujours je faisais des kilomètres pour tenter de croiser une fille.
Celle qui, dans ma « colo de curés », m’avait appris le goût des baisers.
Celle là même, la blonde aux yeux bleus, celle à l’accent pied-noir prononcé.
Eh bien, cette I. habitait rue Burq, d’où mes pérégrinations dans un espoir de la revoir qui se révéla vain pendant plusieurs mois.
Un peu plus tard, je l’ai croisée et je m’aperçus qu’une fois les vacances passées, nous n’avions pas plus de choses à nous dire que de baisers à échanger.
Le bord de mer a des effets curieux…
Après ça, je pris des chemins beaucoup plus directs pour revenir à la maison.
J’ai souvent emprunté la rue Caulaincourt et j’y ai des souvenirs mais je passais souvent par là car il y avait une boutique où une dame vendait des chaînes haute-fidélité et était d’une patience d’ange avec le jeune garçon que j’étais, ébloui par ce que j’entendais.
Elle a fermé un jour mais chaque fois que le 80 passe par là, je pense à cette dame et à sa boutique.
C’était une époque où l’on n’achetait pas de quoi écouter de la musique dans les supermarchés et où ceux qui vendaient le matériel parlaient plus de musique que de watts.
J’ai d’autres souvenirs dans cette rue, d’autres encore rue Ronsard, au côté du jardin du Sacré-Cœur.
Certains plus tenaces encore vers la rue d’Orsel.
Et je ne vous parle pas de la rue Condorcet, là où elle croise la rue de Rochechouart et la rue Turgot.
Vous avez remarqué, lectrices chéries, que je vous parle de tout ça dès que le printemps revient ?
C’est le seul coin de Paris qui me retire cinquante ans de la tête sans retirer un an de mon genou.
Quand le printemps cesse-t-il de faire cet effet de rajeunissement de l’âme ?
Malgré ce p… de genou droit qui persiste à vieillir…

vendredi, 15 avril 2016

Côté risée…

Je ne savais pas quoi vous dire ce matin, lectrices chéries.
Je ne sais d’ailleurs toujours pas.
Juste que je viens de regarder dehors, par la baie du séjour.
Évidemment, c’est un ciel de Boudin, une fois encore mais c’est mieux qu’hier où la précocité de la Toussaint a failli gâcher notre balade à Paris.
Nous y étions allés pour échanger nos dosettes de café Clooney.
Ouaip ! Votre Goût préféré avait pris un café raide comme la justice au lieu du « déca » qu’affectionne la lumière de ses jours.
Ça nous a occupé et ce fut agréable, même si, après avoir bu notre café habituel à l’Opéra, nous sommes revenus sous la pluie à la Madeleine pour prendre le 84.
Et ce matin, le ciel de Boudin dont je vous entretenais éclaire d’une lumière douce le merisier du voisin.
Entre mes yeux et ce merisier couvert de fleurs blanches il n’y a, pour en tempérer la beauté, que l’hortensia dévasté mercredi par Merveille au point qu’il en est risible…

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Ça me prouve une fois de plus que du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas…
Voilà, c’est tout ce que je voulais vous dire ce matin, lectrices chéries.
C’est sans intérêt bien sûr, mais l’est-ce autant que ce que nous a dit notre Président hier soir ?
Quand il nous avait parlé de « président normal » on aurait dû se méfier.
A y réfléchir un peu sérieusement, peut on considérer comme « normal » quelqu’un qui a fait quatre enfants à Ségolène Royal ?

jeudi, 14 avril 2016

Le guide du moutard...

Heure-Bleue est allée chercher Merveille.
Heure-Bleue a fait confiance à Merveille et l’a envoyée chercher le pain seule.
Oui ! Seule !!
Pendant qu’elles se livraient toutes deux à ces débordements, en esclave docile et silencieux –non, je ne parle pas tout seul, pas encore- j’ai préparé le déjeuner.
Des avocats suivis de légumes avec de la graine de couscous et un petit poulet.
Je me suis plié aux desiderata de Merveille, quoâââ…
Elles sont arrivées, Merveille, comme d’habitude a sonné comme une forcenée.
Comme d’habitude, j’ai ouvert la porte, regardé Merveille, pris un air dégoûté, dit « beurkkk » et refermé la porte avant qu’elle n’entre.
Je les ai quand même laissé entrer.
Le déjeuner pris, Merveille s’est lancée dans le jardinage, avec l’idée bien arrêtée de ressusciter l’hortensia en pot.
Efficace cette petite.
C’est l’Attila des fleurs. Elle coupe tout.
Maintenant le pot de l’hortensia a un air de désert sahélien.
Puis, avant de jouer, j’ai été désigné volontaire pour les devoirs.
Elle est très bien, douée pour les sciences et le discours spécieux.
Si elle peut aller dans un collège qui n’est pas en zone de guerre, elle finira à Normale Sup ou à l’X.
Nous avons joué tous les trois, d’abord au « yam ».
J’ai perdu haut la main.
Merveille n’a pas gagné. Ce n’est faute d’avoir essayé de tricher mais on n’a pas de dés pipés…
Puis à « la bataille ». Là j’ai gagné.
Elle a joué un moment avec la lumière de mes jours.
Heure-Bleue a trouvé qu’être l’élève de Merveille, c’est pas de la tarte.
Merveille a commencé à s’agiter alors Heure-Bleue l’a aidée à se déguiser en Grecque de l’Antiquité.
Merveille est alors une vraie merveille.
Elle a décrété qu’elle était Athéna.
Quand j’ai dit « arrête ça, ça Minerve », j’ai eu droit à « hin hin hin… Humour de papy, ça… »
Je me suis demandé si je n’allais pas la haïr.
Mais elle m’a fait un numéro de charme, entre « Liane de Pougy » et « Madame Récamier » sur la banquette en disant « regarde, papy ».
Alors, que voulez vous, lectrices chéries…
Nous avons dîné et je l’ai ramenée chez ses parents où P’tite Sœur m’a convié avec un sourire plein de dents à la changer pour la nuit.
Juste pour embêter sa grande sœur je suis sûr.
Nous avons réussi je crois à lui ôter des soucis trop gros pour elle pendant une journée…