mercredi, 09 mars 2016
Aujourd'hui, pas de cas rosse.
ImaginerJ’ai lu hier chez Imaginer, quelque chose qui m’a interpellé.
Elle me dit
« Marcher vite n'empêche pas d'admirer la ville, les façades, les vitrines. Je t'assure que marcher vite (voire courir) n'empêche pas de profiter de l'environnement;-) »
Eh bien, Imaginer, je suis sûr que tu n’aurais pas vu toutes ces petites choses qui font que Paris est une ville à nulle autre pareille.
Et c’est une occupation prenante que l’arpenter.
Oui, je ne fais pas que cramer des spaghetti, je fais d’autres bêtises et je regarde autour de moi.
Non, Imaginer, Paris n’est pas une ville qu’on traverse au pas de charge, c’est une ville où l’on flâne.
Ça permet, Journée internationale de la Femme oblige, de remarquer des choses intéressantes, comme ça :
De repérer des choses poétiques comme ça :
Des choses attendrissantes comme celle-ci.
Ou celle-là:
Et même des choses drôles comme celle-là.
09:19 | Commentaires (12)
mardi, 08 mars 2016
Pâtes brisées…
Eh bien non, lectrices chéries ! Ce n’est pas un dessous-de-plat surréaliste et fait maison avec un fil de fer de récupération.
Ce sont des spaghetti.
Plus précisément ce furent des spaghetti.
Spaghetti que j’ai oubliés dans la casserole.
Casserole que j’ai oubliée sur la plaque.
Plaque de vitrocéramique que j’ai oublié d’éteindre en partant…
Pas longtemps pourtant, un petit moment.
Il n’était pas huit heures du soir quand j’ai enfilé mon coupe-vent pour aller fêter l’anniversaire de Merveille chez JJF et l’Ours.
Bon, il était minuit bien passé quand nous sommes revenus à la maison.
Et ça sentait très fort et très mauvais.
Heure-Bleue ne m’a même pas disputé en arrivant.
Elle a juste fait « pfff… », tordu le nez, levé les yeux au ciel et ouvert la fenêtre.
Elle n’a même pas pris un air étonné.
Il eût pourtant été de circonstance…
Je me suis précipité pour éteindre la plaque et porter la casserole sur le balcon.
Je me suis dit aussi que l’obligation légale d’avoir un détecteur de fumée s’était montrée d’une inefficacité remarquable quant à l’aptitude à ameuter les voisins…
Et pourtant à chaque tentative de faire un steak sur le grill ce bidule couine à tue-tête.
Après avoir tenté vainement de rendre son aspect immaculé à la casserole en y faisant bouillir de l’eau de Javel, j’ai dû me résoudre à la jeter à la poubelle.
Un casserole d’à peine treize ans…
Bon, vous voyez les « spaghetti » ?
Eh bien l’intérieur de la casserole était comme ça.
L’assiette posée sur la casserole pour éviter que l’eau ne s’évaporât trop vite était aussi comme ça.
La lumière de mes jours pense que je ne réussirai pas à récupérer l’assiette.
J’ai pourtant presque réussi.
Encore deux ou trois séances et ce sera fait.
Quand j’ai connu Heure-Bleue, ce n’était pas l’enthousiasme de Vénus voyant débarquer Mars qui l’a précipitée dans mes bras il y aura … bref un bon moment…
Vous imaginez bien, lectrices chéries, que ce ne fut donc pas une entreprise si aisée que la convaincre qu’après tout, j’étais une super affaire.
Alors vous pensez bien que ce n’est pas le dessous d’une assiette qui va me décourager…
06:40 | Commentaires (14)
dimanche, 06 mars 2016
Call of duty...
Ah non Lakevio !
Tu ne m’as pas fait ça !
Ça, c’est vache !
J’en ai encore mal au mollet droit.
Mais si, tu sais bien, quand on vient de la rue Steinkerque et qu’on remonte le jardin du Sacré-Cœur par l’allée sinueuse qui longe la rue Ronsard.
Je suis sûr que tu connais cette allée.
Eh bien regarde le, ce gosse, Lakevio.
Il a quoi ? Dix ans ? Onze ans peut-être ?
Je suis comme toi, Lakevio, je le vois, il a encore sa culotte courte de velours côtelé.
Une de ces culottes marron foncé qu’il cessera bientôt de traîner.
Et encore, aujourd’hui c’est le printemps alors ça va.
Il semble content d’avancer le long de l’allée qu’il remonte d’un pas lent.
Non qu’il traîne la patte, non, simplement il regarde attentivement dans les buissons tout le long de l’allée.
Il donne un coup de pied dans le journal qui vient de glisser du banc devant lequel il passe, poussé par un petit coup de vent.
Oui, il fait ça le gamin, le bras droit allongé par un cartable lourd d’un énorme Gaffiot.
C’est le cartable du mercredi, le jour de la correction de la version rendue le lundi.
Tu le vois ce gosse, Lakevio ?
Je suis sûr que tu le vois, il regarde dans les arbustes s’il peut voir les oiseaux.
Il les entend mais ils sont invisibles.
Et ce cartable, bon sang ce cartable qui, à chaque pas, lui bat le mollet…
Quand il arrive presqu’en haut de cette allée qui longe la rue Ronsard, il s’arrête un moment. Il s’assied sur la première marche de l'escalier qui mène à la rue et pose son cartable entre ses jambes. Le fermoir d’une des poches du devant lui griffe la jambe, il pousse un peu le cartable mais ne bouge pas.
Le gosse se demande seulement s’il va sortir là du jardin ou continuer jusqu’en haut, jusqu’aux escaliers de la rue Utrillo et la sortie de la rue Muller.
Oui, il ira jusque là car sortir la où il est l’amènerait à prendre la rue Del Sarte jusqu’à la rue de Clignancourt et il n’aime pas.
Or la rue Del Sarte pue le pipi.
D’aussi loin qu’il se souvienne, même plus petit quand sa grande sœur l’emmenait au Sacré-Cœur, la rue Del Sarte sentait le pipi et il n’aimait pas ça.
En plus elle était laide comme tout, les immeubles étaient noirs, comme tous les autres du quartier mais en plus ils avaient quelque chose de triste.
Tous. Absolument tous !
Tandis que la rue Muller, elle, lui semblait bien mieux.
Alors le gamin s’est relevé, a passé une main, pleine de taches d’encre de stylo qui fuit, dans ses cheveux pleins d’épis et est reparti dans l’allée, vers la rue Utrillo et la rue Muller.
Il la prendrait jusqu’à la rue Ramey.
Il aimait bien la rue Ramey, surtout ce petit carrefour ou un panneau magique scintillait au moindre souffle de vent.
Il s’est toujours demandé comment ça marchait mais il trouvait ça très beau, surtout avec le soleil de printemps.
Alors, heureux, il oublia le battement du cartable contre sa jambe et se dépêcha d’atteindre la rue Ramey.
Il savait bien, lui, pourquoi on venait du monde entier pour voir Montmartre…
10:17 | Commentaires (13)
samedi, 05 mars 2016
Merveille a neuf ans, c'est mon neuf de Pâques…
Ne dites rien, Berthoise et Mab, je sais...
Pour l’anniversaire de Merveille, alors que nous étions attendus chez l’Ours et JJF, je faisais la gueule.
Le stress des analyses, probablement.
C’était débile puisque les résultats étaient bons.
Mais bon, il y a des moments où je ne suis pas parfait.
Voire carrément stupide et ch…
Une réflexion désagréable en entraînant une autre, sur le chemin qui mène chez Merveille, Heure-Bleue et moi nous sommes disputés comme des jeunes mariés.
Oui, on a fait ça.
Je suis retourné tout seul à la maison.
Évidemment j’ai oublié que Merveille ne me pardonnerait jamais de n’être pas là pour son anniversaire.
Mais bon, j’ai une excuse, je boudais. Je suis adulte, quand même…
Malheureux comme les pierres, je me suis apprêté à dîner tout seul.
Alors j’ai mis à réchauffer doucement les pâtes, mis la table pour moi tout seul comme un c…
J’ai grignoté une demi-tranche de saumon avec un petit morceau de pain et mon téléphone à siffloté pour me dire que j’avais un SMS.
J’ai regardé, appelé le répondeur qui m’a crié dans l’oreille « Tu pourrais au moins venir à l’anniversaire de ta petite fille ! »
Alors j’ai lavé mon assiette, débarrassé la table, mis mon blouson et me suis précipité chez Merveille.
Finalement, ce fut super agréable, le dîner excellent et Merveille est restée collée à son papy préféré.
La soirée nous a semblé courte et nous sommes revenus à la maison.
Accueillis par une odeur de brûlé terrible.
J’avais juste oublié d’éteindre la plaque sous les pâtes…
On aurait juré qu’il y avait eu un incendie dans l’immeuble.
Je me suis précipité, j’ai éteint la plaque sous les pâtes.
Ah ça, il n’y avait pas à dire.
Elle étaient chaudes et même brûlantes.
J’ai mis la casserole sur le balcon, noire avec un buisson de brindilles au milieu.
Ça sentait encore hier matin.
Ça sent encore ce matin, bien que les fenêtres soient ouvertes toutes les nuits.
Je ne vais pas manger de pâtes pendant un moment…
10:20 | Commentaires (19)
jeudi, 03 mars 2016
Là où il y a de la neige il n'y a pas de plaisir...
Je hais les enfants.
Surtout les petits-enfants.
Surtout les miennes.
Encore plus quand il faut aller chercher un cadeau d’anniversaire.
Pire, quand la veille de l’anniversaire tombe un jour où le monde s’écroule.
Encore « plus pire » comme disait sœur cadette en CP, quand je vais à Paris.
Hier donc, jour funeste, Heure-Bleue et sa moitié préférée, moi, sommes allés à Paris tenter de trouver le truc improbable qui plairait à Merveille.
Nous sommes partis joyeux jusqu’à l’arrêt du bus qui nous amènerait Porte de Champerret, à deux pas de la place Pereire que quelqu’un crut bon de rebaptiser « Place du Maréchal Juin » quand l’Ours est né ou peu après.
Déjà dans le bus, Heure-Bleue pourtant d’un naturel optimiste craignit que le temps ne se gâtât. –j’adore les subjonctifs avec deux accents circonflexes.-
Elle était en dessous de la vérité.
Le sort s’acharna sur les frileux avec une violence impitoyable.
À peine sortis du bus, il se mit à pleuvoir.
Nous nous sommes réfugiés dans le café de la rue de Courcelles où nous allons d’habitude en sortant du Monop’ de là-bas.
Là, la pluie a cessé.
Pour être remplacée par du grésil.
Puis il s’est mis à neiger à gros flocons.
Le blizzard ! À Paris ! Alors qu’il faisait printanier le matin !
Évidemment, dans la boutique visée, pas le truc recherché…
Alors nous avons remonté l’avenue Niel lentement jusqu’à une boutique dont Heure-Bleue se souvenait.
Elle n’a que des souvenirs luxueux, cette bourge !
Elle a trouvé quelque chose de chouette mais qui sent la bavure…
Un coup à se faire engueuler en offrant le cadeau.
Mais bon.
Elle m’a traîné ensuite rue Poncelet pour quelque chose à manger.
Elle est tombée en arrêt devant la vitrine de Pou.
Je suis entré dans cette boutique, pleine de Pou qui ne prennent pas de « x », acheter quelque chose qui plaisait à la lumière de mes jours.
Puis nous sommes revenus à la maison tranquillement.
Je lui ai préparé la pizza qui lui faisait envie.
Nous avons éteint la télé, lu et à un moment j’ai dit à Heure-Bleue :
- Pourquoi l’oreiller mou n’est jamais sur le dessus ?
- Parce que les taies d’oreiller ne seraient pas assorties entre elles ni avec l’enveloppe de couette…
- Ben, il suffit de mettre les oreillers mous dans les taies du dessus !
- Ah mais non !
- Et pourquoi ça ?
- Parce que les oreillers mous vont avec les taies usées, les douces et qu’elles ne sont pas toujours assorties !
J’en apprends tous les jours.
Notamment sur le confort de notre couche.
C’est plein de détails qui font que si je suis désigné volontaire pour mettre l’enveloppe de couette et changer la literie, les finitions restent son domaine…
10:36 | Commentaires (16)