mardi, 15 mars 2016
Le chameau était triste mais a ri…
Le sort du monde est enfin en voie d’amélioration.
Je ne répondrai même pas aux questions de celles qui voudraient savoir ce qui peut bien me venir à l’esprit quand je croise quelqu’un.
Si elles avaient lu ça: Ou ça :
Elles sauraient.
Revenons donc à mon mouton.
Oui, lectrices chéries, Heure-Bleue a quasiment réussi à éliminer la misère.
Enfin… La misère qui tentait de pousser chez nous.
Ne se résolvant pas à l’idée d’un monde sans misère mais surtout répugnant à l’idée de mettre ses blanches mains dans la terre, elle fit appel à votre serviteur.
Grâce à un long entraînement à l’imprévoyance, votre Goût préféré est parvenu à la ressusciter.
Le soir venu, pleine de joie à voir le renouveau du plus vieux fléau du monde, Heure-Bleue s’est allongée à mon côté.
Avec son livre…
J’ai pris le mien et le temps a passé.
Quand l’heure fut venue j’ai posé mon bouquin, éteint ma lampe et me suis laissé entraîner par Morphée.
Je me suis endormi calmement dans un silence à peine troublé par quelques voix au loin.
J’ai failli commencer un rêve.
Un hurlement perçant m’a tiré du sommeil.
Silence !!!
La lumière de mes jours, peu habillée sur notre mini-balcon glacial, venait de hurler.
J’ai fait un bond qui pouvais renvoyer, et facile encore, Sergueï Bubka à l’entraînement.
- Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
- C’est rien Minou, ils faisaient du bruit alors je leur ai demandé de se taire, il n’y avait pas moyen de dormir.
- Tu sais que tu viens de réveiller l’immeuble, rien que pour les préserver du bruit.
- N’empêche, même toi, ils t’ont empêché de dormir.
Je n’ai même pas soupiré…
Elle s’est recouchée, a bien voulu que je colle.
Et pour cause, c’est elle qui était comme un sorbet.
Quand sa peau a recouvré une température civilisée, je me suis rendormi.
Je ne sais combien de temps s’est écoulé.
Assez peu.
On m’a touché l’épaule.
- Minou, je peux allumer la lampe ?
- Mmmmhhh…
Elle a allumé.
J’ai demandé :
- Qu’est-ce que tu as ?
- Mal à l’estomac, Minou.
- Et tu as besoin de me réveiller, d’allumer la lampe pour prendre un peu d’eau ?
- Non, mais je réfléchissais…
- À quoi ?
- Tu es paresseux, sinon tu lirais quand tu es réveillé !
- Ôte moi d’un doute, ma Mine…
- Minou ?
- Tu ne m’as quand même pas réveillé en pleine nuit juste pour me dire que je suis paresseux ?
- Pourquoi ? C’est pas vrai peut-être !
Que voulez vous répondre à ça, lectrices chéries ?
06:13 | Commentaires (14)
dimanche, 13 mars 2016
Le conteur Degas…
Ne dites rien, Berthoise et Mab, j’ai honte…
C’était bien Degas au Musée d’Orsay.
J’aime Degas, pour ses danseuses bien sûr mais aussi pour son goût insatiable pour les femmes.
Il savait saisir les mouvements qui rendent si belles.
Je me suis longtemps demandé moi-même si c’était exprès qu’elle avaient ces gestes qui me laissaient admiratif.
Comment faisaient elles pour être aussi belles, les bras levés et les coudes écartés, se nouant les cheveux derrière la tête légèrement penchée.
Degas savait très bien voir ce que ces poses avaient de tentant et savait tout autant le restituer.
Je me suis arrêté un peu avant « Les danseuses à la barre », admirées par deux femmes.
D’assez jolies femmes, ma foi.
Surtout l’autre, la rousse…
J’ai dû faire un mouvement qui a attiré son attention car elle s’est tournée vers moi.
C’est quand elle m’a regardé que je me suis dit « C’est pas gagné d’avance mais ça vaut le coup d’essayer… »
Alors je me suis avancé, j’aurais bien une idée…
09:37 | Commentaires (16)
samedi, 12 mars 2016
Super manne, hier…
J’ai regardé le Télérama de la lumière de mes jours.
Vous vous en foutez ?
Bon, je vous dis quand même…
Qu’ai-je lu ?
Eh bien j’ai vu qu’une série de films bizarres allaient voir le jour incessamment, sous peu et peut-être même avant, qui montreraient, comme c’est le cas depuis un certain temps, que le cinéma américain traverse une sorte de passage à vide qui me rappelle quelque chose.
Et quoi-t-est-ce que ça m’a-t’y-rappelé, lectrices chéries ?
Ça m’a rappelé des tas de dimanches entre le milieu des années cinquante et le milieu des années soixante.
Ces dimanches où mon père m’emmenait au cinéma, que dis-je, « aux cinémas », voir des tas de films qui restent encore aujourd’hui la honte de Cinecitta.
Oui lectrices chéries, Hollywood manque ces temps-ci d’imagination, ou de cash, allez savoir, au point de prévoir des mélanges de superhéros.
Témoin la prochaine sortie de « Batman vs Superman : L’aube de la justice »
« Et pourquoi diable, mon Goût chéri, ces billevesées cinématesques te rappellent elles les années cinquante et soixante ? » vous exclamez vous.
Parce qu’il y eut dans la seconde moitié des années cinquante le succès des « Travaux d’Hercule » ou l’on vit un Steve Reeves persuader Sylva Koscina de sauter dans ses bras de façon très convaincante.
Puis, peu après, « Les Dix Commandements » où l’on vit Charlton Heston se retrouver fort marri de ne pouvoir atteindre la terre d’Israël, ça lui apprendra à douter…
Eh bien, après tout ces films magnifiques, s’abattit sur les cinémas parisiens une pluie de « peplum » tous plus kitsch les uns que les autres.
Des « Maciste contre Cyclope », des « Maciste contre Zorro » et autres monstruosités du cinéma rital avant que des Fellini et autres Ettore Scola n’y missent bon ordre.
Je suis presque sûr que c’est à cause de ces « Maciste » que Paris a débaptisé la rue Gabriele d’Annunzio…
La mode n’étant qu’un éternel recommencement.
J’en suis l’exemple vivant. Je suis à la mode tous les dix ou quinze ans avec le même genre de fringues. Heure-Bleue a exigé que j’ajoute « genre » car je n’ai jamais pu garder des habits quinze ans, ni même cinq…
Et donc, le cinéma hollywoodien nous promet l’équivalent en « superhéros » des « peplum » de ma jeunesse.
Bon, je dois vous dire aussi, lectrices chéries, maintenant que j’ai posé le Télérama d’Heure-Bleue, que j’ai passé une super journée hier.
Avec une rencontre très chouette avec notre copine de fraîche date que j’ai raccompagnée à la bonne station de métro.
Puis une promenade commencée à la Bastille qui ne m’a fait regretter qu’une chose : Que la lumière de mes jours soit endolorie au point de nous forcer à prendre le bus passée la Place de la République. Descendus à l’Opéra tout de même nous avons pu flâner tranquillement jusqu’à Saint-Lazare.
Une fois arrivés, c’est moi qui ai failli mourir sur cette p… de passerelle provisoire.
Chaque fois que je l’emprunte, j’ai l’impression d’être Sysiphe.
Et même que je traîne son caillou…
12:16 | Commentaires (6)
vendredi, 11 mars 2016
On laisse les lits braire.
Aujourd’hui, lectrices chéries, il fait beau !
Oui, enfin !
En plus nous allons avoir une journée chargée.
« On » vient de m’enjoindre de faire le lit, et fissa !
Puis d’aller faire ma toilette, et vite fait !
Puis de faire mon thé et le boire, et en vitesse !
Oui, nous devons aller à Paris.
Près de la Bastille.
A côté de chez ma cousine, la fille de la tante folle.
Bon, toutes mes tantes étaient folles.
Pas toutes, une ne l’est pas et elle survit.
Bon, c’est la plus jeune...
Mais c’est aussi la moins sympathique, celle qui regardait tout le monde haut et que je n’ai pas vue depuis… Depuis…
Mais qu’Heure-Bleue a vue à l’enterrement de ma grand’ mère et m’a confirmé la chose.
Ma cousine aussi m’a dit qu’elle était restée comme ça.
L’air condescendant du dromadaire.
Si si, cette bestiole dont le maintien fait penser à Valéry Giscard d’Estaing recevant des éboueurs à dîner.
Bref, nous allons à Paris voir une copine de fraîche date.
Je suis sûr que ça va être chouette.
J’ai remis soigneusement mon carnet dans la poche de mon blouson, avec le stylo.
On ne sait jamais…
En plus, je vais pouvoir regarder les murs et les vitrines, toujours riches de petites réflexions qui m’amusent, me plaisent, ou non.
J’ai même déjà vu des graffiti qui montrent qu’on peut glisser une méchanceté avec talent, pas comme une giclée de vinaigre bas de gamme…
Eh oui, il y a des Voltaire et des Talleyrand qui écrivent sur les murs, à Paris.
N’empêche, vous avez vu ce soleil ?
10:33 | Commentaires (9)
jeudi, 10 mars 2016
Le malade roi...
Ce matin, j’ai ouvert un œil, frais et dispos.
Bon, j’ai ouvert les deux, même s’il y en a un que ça sert à rien que je l’ouvre.
En réalité j’ai été réveillé par deux choses.
D’une part, huit heures s’étaient écoulées depuis mon endormissement.
D’autre part, la lumière de mes jours, quand elle est éteinte, voit son sommeil plus bruyant quand le jour se lève.
Non qu’elle se mette à ronfler, non, c’est seulement que ça y ressemble quand même.
Alors je pose une main sur elle et elle prend une respiration calme et silencieuse.
Peut-être rêve-t-elle à quelque chose de peu agréable et me sentir la calme ou la rassure.
Pas dingue quand même, il m’arrive de penser que je suis peut-être un mec si ennuyeux qu’elle se remet à dormir profondément dès que je la touche…
Ce matin, j’ai posé la main sur son épaule découverte.
Elle a la peau fraîche, du moins celle de l’épaule droite.
Quand c’est sur sa hanche ou sa taille que je pose la main, ça me réchauffe.
La main…
J’ai pensé que j’avais oublié d’appeler ma grande sœur hier pour lui souhaiter son anniversaire et j’ai chuchoté « oh merde ! »
Dans la lumière du jour déjà levé mais collé au drap par la flemme, j’ai pensé d’un coup à Berthoise.
Elle n’occupe pas habituellement mes pensées surtout quand je suis au lit mais je ne sais ce qui m’a remis en mémoire un après-midi passé avec elle.
Je m’en souvenais comme d’un moment épuisant à essayer d’avoir l’air intelligent, l’air de comprendre, tout ça.
Il était question de chamailleries qui étaient, si je me souviens bien, « le ciment de notre couple », Heure-Bleue et moi.
Alors je me suis levé, ai allumé la radio, préparé le petit-déjeuner.
Comme d’habitude.
Et c’est à son craquement que je me suis fait la réflexion que si notre couple était cimenté, mon genou droit était entartré…
10:38 | Commentaires (12)