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samedi, 30 janvier 2010

Les dialogues du vagin.

Vous souvenez-vous, je nous avais gratifiés d'une note passionnante traitant de la disparition d’un être cher : le « point G » ?
Il ressortait de mes pertinentes observations qu’il s’agissait probablement d’une éclipse regrettable, et temporaire je l’espère, pour la gent féminine d’Albion.

Les Anglais responsables de cette catastrophique nouvelle n’en démordaient pas.
Tout ce battage autour du « point G » n’était probablement que carabistouilles de mangeurs de grenouilles.
Ces Français obnubilés par l’idée que si les Britanniques étaient les rois des mers, ils étaient eux, les empereurs de la couverture.

Ce matin, tout est remis en question.
Le journal « L’Express » va nous venger.
Un cruel démenti sera bientôt jeté à la face de ces béotiens du câlin.
Nous allons en effet organiser un colloque de gynécologues français pour prouver à ces ignorants que le point G existe.
Malgré l’état désastreux de nos finances publiques, durement trouées par une campagne de vaccination inutile et un plan de relance des banques, on a néanmoins trouvé assez de sous pour venger l’outrage de l’ennemi héréditaire.
Ennemi qui avait pensé enflammer Jeanne d’Arc en la collant sur un bûcher, c'est tout dire.
Vous allez voir, l’espoir va changer de camp et le combat changer d’âme.
D’ailleurs, notre vieux pote Victor, assez connu pour avoir le feu au cul et la main leste, l’avait remarqué en un poème resté célèbre.
« 
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
/…/
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille, 
»
Si après ça, on nous refuse la victoire, c’est que l’adage qui prétend que « les Anglais sont fair-play. Quand ils gagnent… »  est assez bien vu.

 

 

jeudi, 28 janvier 2010

Je suis une cellule de soutien psychologique.

L’euphémisation du langage à tout propos et surtout hors de propos m’exaspère.
Je suis en train d’écouter ma radio qui me bourre le mou ces temps-ci.
Et je suis noyé immédiatement dans la gnangnanterie ambiante.
Une dame, probablement charmante dans la vie courante, a décidé que la ponctuation de ses phrases se composerait uniquement de « un petit peu ».
Je me demande si ce n’est pas une engueulade familiale qui en est à l’origine. Peut-être le soir où elle est rentrée chez ses parents un peu tard et fut sommée de s’expliquer.
C’est à ce moment là que ça a dérapé, quand elle a dit, l’air embêté, qu’elle était presque vierge et, finalement, un petit peu enceinte…
Une autre dame lui donne la réplique dans mon poste et n’est pas en reste, qui dit doctement qu’elle va nous dire « très simplement » son avis sur la question .
Après être passé du licenciement, mot terrible qui fleure bon la soupe populaire à brève échéance, au « plan de sauvegarde de l’emploi » qui sent la menace de « la diminution du montant des minima sociaux », voire le passage en douceur «  des ASSEDIC à l’ASS » , on n’a cessé de vider les mots et surtout les phrases, de leur sens.

 

Je ne me rappelle plus le canard dont la une affichait un tonitruant "Arrêté par la police, l'odieux violeur de femmes était son amant !".

J’hésite entre « Détect… » et « Spéci.. Dern… ».

Ca ne date pas d’hier mais à l’époque, pas si lointaine, seuls les diplomates et les annonceurs de mauvaises nouvelles mâchaient leurs mots.


Outre le fait que je suis « un petit peu » effrayé à l’idée que la police pût avoir un amant, pire encore, que cet amant pût être « un odieux violeur de femmes », je me demande quel titre barrerait la première page de ce canard aujourd’hui.

Probablement un machin emberlificoté, peu susceptible d’arracher un œil pour cause de clarté trop évidente, un truc du genre « prié par les fonctionnaires de la sécurité publique de bien vouloir le suivre, la personne qui faisait preuve d’un peu trop d’empressement envers une personne de l’autre sexe, entretenait déjà une relation avec elle ! »…

 

mardi, 26 janvier 2010

Le Christ s’est arrêté à éboulis.

Il y a un moment que je suis agacé par la fausse compassion des media, qui ne voient dans toute catastrophe que de quoi remplir les bulletins d’informations (en fait, des recueils de faits divers).
Les Haïtiens sont depuis longtemps les jouets ballotés d’une catastrophe permanente.
Comme ils savent qu'ils ne peuvent faire confiance à personne, ils s'en remettent à Dieu, qui les gruge tout pareil...
Que les éléments cessent de les frapper, ils sont aussitôt remplacés par des potentats dictatoriaux qui appuient leur autorité sur des gangs et achèvent de grappiller les maigres possessions des survivants.
Chez nous, l’aide aux Haïtiens a recueilli près de 40 millions d’€uros.
Notre chef, lui, efficace comme on le connaît a promis par la bouche de son Ministre des Affaires étrangères (merci Karmara pour la typo)… Une conférence !

Je ne voudrais pas passer pour le fâcheux, mais si Haïti avait été une banque, on aurait trouvé cent fois plus d’argent en trois fois moins de temps.
On aurait pu remarquer aussi que sa voisine, où l’état semble avoir plus d’importance que le porte-monnaie du président, allait plutôt bien. Et profiter des sous et de la puissance militaire des pays qui sont venu au secours du pays pour virer les gangsters qui mettent Haïti en coupe réglée.

Et on aurait évité ce qui ressemble de plus en plus à un procédé : Le sauvetage in extremis d’un bébé par un journaliste.
Avantage : On a quelque chose à dire, ça ne coûte pas cher, ça remplit les jités plusieurs fois par jour et ça évite de parler d’autre chose.
D’ailleurs, le bébé a eu du pot, il aurait pu finir dans un sac à dos comme le gamin extirpé d’Irak en 1991, si ça se trouve il a été expulsé depuis et renvoyé en Irak pour se faire tartiner sur les murs par un kamikaze…
Pour les sous, par exemple, au lieu de faire la manche pendant des jours, on aurait pu se retourner vers un lascar qu’on héberge et dont on assure la sécurité aux frais du contribuable depuis 23 ans.
(tiens, Besson pourrait songer à l'expulser, par exemple. Ca ferait de beaux titres à commenter à la tévé.)
Avec ce qu’il a détourné des richesses de son pays, il y a de quoi reconstruire Haïti et probablement refaire les routes de Saint Domingue

Bref, y m’énervent…

lundi, 25 janvier 2010

Rooooselyyyyne, c'est ma copiiiineeee !

Je viens de constater la différence fondamentale entre économiste et économe.

Vous vous souvenez sans doute qu’il y a peu, une dame chargée de la santé publique nous avouait, l’air un peu emmerdé, qu’elle avait claqué un milliard et demi de nos bons sous de contribuables pompés dans la cagnotte de la Sécu et nos primes de mutuelles.

Et ce pour un résultat que je qualifierais d'évanescent si j'étais mesquin.
Qu’a-t-elle prévu ces derniers jours pour améliorer la santé de ses compatriotes ? Hmmm ?
Qu’est-ce qu’elle a prévu notre chargée de notre santé ?
Eh bien, elle a prévu de supprimer environ 4500 emplois dans l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
Et quel est le résultat prévu de cette « amélioration » ?
Cent millions d’€uros par an !
Oui, vous avez bien lu ! Cent millions d’€uros par an !

On peut donc, avec peu de risque, affirmer que les brillants économistes de son ministère ont claqué en un peu plus de trois mois, et pour un résultat maigrelet, les quinze prochaines années « d’économies » prévues…

Et nozélites viennent nous expliquer doctement qu’il vaut mieux « laisser faire ceux qui savent ».
Le pire, qui n’était auparavant jamais sûr, prend l’air inéluctable de la mort et des impôts.
En des temps reculés, nous avions des politiques qui gouvernaient, aujourd’hui nous avons des économistes qui nous gèrent, et mal.
En effet, dans l’esprit de ces économistes de haut vol qui gèrent notre beau pays, il semble y avoir une confusion regrettable entre « civilisation marchande » et « société mercantile ».
J’en veux pour preuve une trouvaille récente de notre premier ministre et passée quasiment inaperçue du public : le changement de la philosophie tarifaire d’EDF.
Jusqu’à présent, les prix d’EDF étaient fondés sur une base assez rationnelle qui était le coût de production et la prévision des investissements.
Eh bien, regardeurs de télévision et allumeurs de cuisinières électriques, tremblez !
La politique tarifaire d’EDF sera maintenant fondée sur les prix du marché mondial de l’énergie.
Inutile de dire que nos factures vont faire l’inverse de notre pouvoir d’achat : S’envoler.
C'est ce qui arrive à chaque fois qu'on remplace, à la tête d'un service public, un Polytechnicien enarque par un type de HEC...

mercredi, 20 janvier 2010

Les vieux du stade.

Je vous ai déjà parlé de P.A., cet amateur de vieilles nymphettes teintes en blond et accros au « ptit’ côtes » ou au muscadet dès huit heures ?
Après la disparition il y a deux ou trois semaines d’un compagnon de comptoir, arraché trop tôt à l’affection des siens par une overdose de « ptit’ côtes », il semble que P.A. ait décidé de le suivre à brève échéance.
Je l’ai vu, dimanche, accompagné d’un des derniers Chevaliers du Tastevin, un de ces Témoins de Gévéor, un de ces amants de La Villageoise, qui ont tant fait pour la viticulture française.
Il avait le teint inquiétant de celui qui a un pied dans la tombe et vient de poser l’autre sur une peau de banane.
Ce brave homme, un peu (beaucoup) réac, qui m’avait dit un jour, alors que je buvais mon café en jouissant du spectacle vivant du comptoir, « Je n’aime pas les juifs, mais toi je t’aime bien, t’es sympa, bon, tu bois que du café mais t’es quand même sympa, tu racontes des conneries drôles des fois.» est atteint de diabète dit « de type II » ou « diabète de l’âge mûr », ce qui normalement se contrôle assez bien mais entraîne des privations.
Privations insupportables pour certains. Dont lui, qui continue malgré des séjours de plus en plus fréquents à l’hôpital, entretenir son affection en alternant le Gewurz et le « Ptit’ côtes ».
Comme il est veuf il mange peu et, aux dires de ses camarades de beuverie, a tendance à remplacer un repas par une ou deux bouteilles de vin, sa santé en pâtit.
Un de ses camarades, que je connais depuis des années, qui me salue civilement d’un « Bonjour M’sieu l’Directeur !» à chaque rencontre –c'est-à-dire tous les matins car j’achète mon journal au café où il vit qu’il fréquente- est lui aussi atteint de pépie aggravée de diabète.
Cet homme joue de malchance, le trottoir lui saute souvent  à la figure et les pompiers l’emmènent à l’hôpital Tenon qui le voit régulièrement en consultation, un coup pour des sutures, un coup pour son diabète.
Il m’explique donc le plus sérieusement du monde qu’il est sérieux et se contente de suivre les injonctions du spécialiste, soit « un verre de vin par jour, pas plus ».
Ajoutant, philosophe « qu’est-ce que tu veux, à mon âge, l’équilibre, c’est plus ça…»
Méfiant, je lui demande « quel genre de verre ? »
Il tapote sa poche et, après avoir vérifié que la patronne ne regarde pas de son côté, en sort son verre, et quel verre ! Un « litre étoilé » !
Il faut dire qu’il triche un peu, les jours où la manche lui est favorable, il prend un « ballon de Côtes » au comptoir et le fait durer d’astucieuse façon en le remplissant en douce avec son litre quand le garçon a le dos tourné, ça l’occupe une partie de la journée.
C’est le seul ballon de taille standard à faire 100 cl…
Heureusement qu’il est bâti à chaux et à sable. Faute de quoi il accompagnerait rapidement P.A. à sa dernière demeure.

Ca dévisse cher au comptoir de ma rue…
Je me fais l'effet d'être un survivant.