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jeudi, 12 mai 2022

Erreur d'appréciation...

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Hier je me suis trompé de rue.
Nous avions rendez-vous avec une amie au Musée de la vie romantique.
Non pour le musée lui-même, que nous connaissons comme notre poche.
Comme notre poche il n’est pas très grand et souvent vide…
Auparavant, nous sommes passés à la « feunaque » de Saint Lazare car la lumière de mes jours voulait absolument acheter « Journal amoureux » de Benoîte Groult.
Ça ne souffrait aucun retard aussi j’ai préparé avec soin l’itinéraire qui nous mènerait de notre « coin de bourges » à la « Nouvelle Athènes » en passant par Saint-Lazare.
Nous avons donc pris le 95 pour remonter à la Place de Clichy avec l’idée de descendre un peu la rue de Clichy jusqu’à la rue Chaptal.
C’est là que que je me suis trompé car la rue de Clichy ne croise jamais la rue Chaptal…
J’eus dû plutôt prendre la rue suivante, la rue de Douai qui mène à la rue Blanche qui elle, croise la rue Chaptal.
C’est là que la lumière de mes jours, qui supporte mal la marche qui dure plus de dix minutes et la température qui dépasse vingt degrés, a vu son humeur s’assombrir.
« Hmmm… Tu t’es trompé, Minou ! »
J’ai demandé à un passant manifestement du quartier où trouver la rue Chaptal.
Il m’a obligeamment envoyé dans une rue voisine en n’omettant pas de préciser « vous la descendez un peu ».
Évidemment, il fallait plutôt la remonter de deux pâtés de maisons…
Heure-Bleue a alors insisté « Un quartier que tu connais comme ta poche, hein… »
Je n’ai même pas pesté, je connais l’effet de la température chez elle qui fait plus chauffer son caractère que hâler sa peau, toujours magnifique.
En approchant malgré tout de la rue Blanche, tenaillés par « une envie qui n’aurait pas tenu dans un bol », la lumière de mes jours s’est inquiétée de mon état cérébral, craignant l’avancée, d’après elle manifeste, de « la maladie dont je ne saurais jamais dire le nom, Minou. »
Elle l’a alors clairement définie, m’assénant « Là, tu pers la boule, Minou ! Comme ta poche, hein ! »
Nous nous sommes arrêtés dans un café, soulageant la présente et préparant activement la prochaine « envie qui ne tiendrait pas dans un bol ».
Puis nous sommes repartis, soulagés et de bonne humeur, jusqu’au musée.
Nous y sommes entrés, avons repéré notre amie qui n’était pas loin de l’entrée.
Plutôt qu’affronter la foule et un soleil qui ne demandait qu’à être de plomb, nous sommes ressortis tous trois.
Nous nous somme contentés de traverser la rue pour nous asseoir à la terrasse du bistrot en face parfaitement défini comme « L’annexe ».
De nouvelles des uns en nouvelles des autres, de commentaires sur les uns en commentaires sur les autres et après un autre « Perrier-rondelle », la prochaine « envie qui ne tiendrait pas dans un bol » est survenue sans surprise.
Il était sept heures quand nous sommes remontés jusqu’au Moulin Rouge.
Là où le 30 nous a ramenés au parc Monceau, près de l’arrêt du 84 qui nous ramenerait à Courcelles…
C'était bien quand même...

lundi, 09 mai 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°122

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À la demande générale de deux personnes, je vous propose donc un « devoir de Lakevio du Goût ».
Et je remercie Alainx et Pivoine de leur intérêt pour ces « devoirs ».
Vous est-il arrivé d’emprunter une rue aussi courte que la « Rue des Degrés » ?
J’espère que vous avez une histoire pas trop brève à raconter sur une rue brève.
J’aimerais aussi que cette histoire commençât par :
« Hier, il ramassait les miettes de pain tombées sur son pantalon, par terre, en faisant des efforts énormes. »
Et qu’elle finît par :
« Nous étions debout sous la pluie, parmi les provisions de bouche. »
À lundi donc, si vous voulez…


Hier, il ramassait les miettes de pain tombées sur son pantalon, par terre, en faisant des efforts énormes. 
C’est cette phrase de Marguerite Duras qui m’est venue à l’esprit quand j’ai vu ce clochard assis sur les marches de la rue des Degrés.
Nous sortions du Rex et, après un passage dans la librairie Boulinier, riche en occasions, nous remontions la rue de Cléry en direction du Sentier.
Je me demandais en avançant lentement dans la rue comment pouvaient vivre toutes ces boutiques, essentiellement « de gros » qui flanquaient chaque entrée d’immeuble.
La circulation y avait toujours été infernale et songer s’arrêter pour mettre dans sa voiture un réassortiment quelconque devait être un cauchemar.
Nous marchions tranquillement et je rêvais d’aller jusqu’à la Bourse et peut-être tenter, si j’arrivais à la convaincre, de dîner chez Gallopin.
J’avais aussi bien d’autres idées en tête en la regardant marcher devant moi.
Cette robe verte, qui la déshabillait plus qu’elle ne l’habillait m’attachait à ses pas plus efficacement qu’une laisse.
Un moment, elle s’est retournée, m’a regardé d’un air innocent et dit « on mange à la maison ? »
J’ai cru comprendre à son sourire qu’elle me proposait quelque chose de plus délicieux qu’un dîner chez Gallopin, alors j’ai dit « Oui mais il faut faire des courses… »
Nous avons donc tourné à gauche dans la rue des Petits Carreaux jusqu’à la rue Montorgueil et fait quelques achats chez les traiteurs de la rue.
Nous sommes repartis, elle marchait toujours devant et ne tenait à la main, serré contre elle, que son petit sac à main.
Je la suivais, les anses de ficelle des sacs de papier me coupant les doigts.
De temps à autres, elle s’arrêtait, regardait une vitrine, se tournait devant moi et me souriait.
Nous étions si occupés l’un de l’autre que nous descendions la rue Réaumur sans nous préoccuper du temps.
Il faisait doux, même un peu chaud.
Nous n’avons pas fait un instant attention à l’assombrissement du ciel.
Un moment nous nous sommes arrêtés, elle s’est approchée de moi et a profité du chargement qui m’empêcherait de l’enlacer pour m’embrasser légèrement.
Un brusque coup de vent frais la fit se serrer contre moi.
Suivi d’une douche si soudaine qu’elle nous laissa trempés, les sacs de papiers éventrés, nos achats répandus sur le trottoir.
Ce serait donc Gallopin…
Comme disait Romain Gary dans « Clair de femme », nous étions debout sous la pluie, parmi les provisions de bouche…

dimanche, 08 mai 2022

Vendredi sain…

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Vendredi nous sommes allés chez le médecin.
C’est notre promendade de santé trimestrielle, celle qui nous permet de voir les nouveaux oripeaux de la statue de la République sur la place éponyme, oripeaux qui changent au gré des revendications des manifestants.
Je ne sais pourquoi, enfin si, je le sais, il m’arrive de me dire que Madame Hidalgo a rendu Paris plus invivable que n’importe lequel de ses prédécesseurs.
La place de la République est un bon exemple des raisons qui me pousseraient à voter pour un autre maire si ses concurrents n’étaient pas perpétuellement à l’affût d’économies qui toucheraient les moins bien lotis des Parisiens.
Cette place, que j’ai commencé à parcourir encore bébé, je l’ai vue avec des parterres et deux grandes fontaines encadrant la statue.
Les voitures gênaient beaucoup moins le piéton tandis qu’aujourd’hui, le piéton risque sa vie à chaque instant s’il veut aller de la rue du Temple à la rue du Faubourg du Temple.
Je me demande dans quel cerveau malade est née l’idée de transformer cette immense place en piste de « skateboard » et de l’agrémenter de quelques bancs qui ne sont que des pièges posés là pour attirer les vieux et les transformer en cible de « jeunes gens à roulettes » peu maîtres de leur engin…
Cela dit, la lumière de mes jours et moi avons dû batailler ferme pour monter dans le bus.
Le 20, que nous avons attendu longtemps arriva enfin.
Comme il fut long à arriver, il débordait de monde.
Deux « petites vieilles » déguisées en fausses blondes tentaient, aussi maladroitement que vigoureusement, de gruger la foule.
La moins jeune, enfin, la plus vieille pour être honnête, était de loin la plus hargneuse.
Hélas, trois fois hélas, elle ignorait tout de la ténacité de la meilleure moitié du Goût-des-autres…
Non seulement Heure-Bleue l’empêcha de monter mais fit passer avant tout le monde une vraie vieille dame encombrée d’une canne et trop bien élevée pour en frapper les malotrus qui se précipitaient pour s’asseoir.
Quant à moi, je me suis fait engueuler par une jeune femme à qui j’avais eu l’audace de demander de me céder « la place de vieux » qu’elle occupait.
Elle n’était pas bancale et son décolleté voilait à peine une poitrine qu’on ne voit que sur les étagères du haut des marchands de journaux...
Elle en déduisit aussitôt, sans doute pour rester assise là, que c’était sûrement le racisme qui motivait ma demande…
La « vieille fausse blonde » la plus efficace était assise et houspillait une plus vieille qui était restée debout.
Ce fut un de ces moments où j’ai pensé que « Jupiter » n’avait peut-être pas tort de mettre les vieux à une diète sévère, histoire de les pousser à quitter ce bas monde assez vite.
Afin sans doute qu’ils laissent la place à ces « premiers de cordée », place encombrée par « ceux qui ne sont rien »…

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samedi, 07 mai 2022

122ème Devoir de Lakevio du Goût

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À la demande générale de deux personnes, je vous propose donc un « devoir de Lakevio du Goût ».
Et je remercie Alainx et Pivoine de leur intérêt pour ces « devoirs ».
Vous est-il arrivé d’emprunter une rue aussi courte que la « Rue des Degrés » ?
J’espère que vous avez une histoire pas trop brève à raconter sur une rue brève.
J’aimerais aussi que cette histoire commençât par :
« Hier, il ramassait les miettes de pain tombées sur son pantalon, par terre, en faisant des efforts énormes. »
Et qu’elle finît par :
« Nous étions debout sous la pluie, parmi les provisions de bouche. »
À lundi donc, si vous voulez…

 

vendredi, 06 mai 2022

On a le temps de rien, déjà glander prend des heures…

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Comme la lumière de mes jours, j’ai du mal à vous dire quelque chose en ce moment.
Je dois avouer que je suis pris par des « bidouilles » qui me forcent à une activité rare chez moi : Réfléchir.
Mais j’y parviens – un peu – quand je suis seul.
Avant-hier, par exemple, Heure-Bleue est allée traîner avec une amie.
C était bien, je n’ai pas vu le temps passer !

J’aime bien ne pas voir le temps passer.
C’est comme si on vivait plus.
C’est du moins l’impression que j’ai.
J’ai passé l’après-midi avec mon papier et mon crayon à tirer des plans sur une comète qui a fini par apparaître.
Et puis, j’ai rêvassé en écoutant des chansons qui agacent Heure-Bleue.
Comme « La grange » de ZZ Top ou « Highway to Hell » de AC/DC.
Après, j’ai écouté, toujours rêvassant, « Le spectre de la rose » de Berlioz.
Comme toujours depuis 1963, année où j’ai acheté ce disque Decca, Régine Crespin m’émeut.
Même si elle me fait toujours rire dans « Villanelle » quand elle chante « revenons rapportant des fraii-ai-seuuu, des bois ! »
Là, je l’ai écouté sur Youmachin car ma platine n’a pas trouvé sa place et attend pour donner le meilleur d’elle-même mon « ampli de dans mille ans » comme dit la lumière de mes jours.
À ce propos, nous avons acheté un meuble « vintage » pour y loger cette platine et l’amplificateur qui l’accompagnera.
C’est un chouette meuble dans le plus pur style « sixties » tel on en voit quand Franquin dessine la salle de séjour de Fantasio ou sa chambre.
On a tout de même évité le formica et choisi un « noyer » qui n’est pas hélas ce « noyer d’Amérique » aux reflets vaguement violets qui a ma préférence.
Bref, sans la lumière de mes jours, j’ai passé un après-midi de rêve.
J’avais repassé le matin même un paquet de chemisiers et de chemises car elle seul sait les plier.
J’ai donc pu glander sans l’ombre d’un remords jusqu’à près de dix-neuf heures.
Car elle est rentrée tard !
Apparemment, nous ne nous sommes pas manqué l’un à l’autre plus d’un quart de seconde.
Le temps que la porte claque…
C’était bien…