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jeudi, 16 juin 2022

Billet d’où ?

J’écris peu ces temps-ci.
Très peu.
J’ai l’esprit, du moins ce qu’il en reste, occupé.
Vous vous rappelez peut-être que j’ai deux « bidouilles » en cours.
Une pour cet ami avec je ne suis d’accord sur rien, sauf peut-être la sonorité des vinyles des années soixante et la vacuité de nombre d’idées courantes.
Et une autre, qui doit être réalisée en cinq exemplaires dont un pour moi.
La seconde étant destinée d’abord à satisfaire mon travers perfectionniste.
Les deux ont en commun un point : Je dois pour chacune créer le logiciel chargé de gérer les divers commandes et affichages nécessaires à leur fonctionnement.
La mauvaise habitude de la flemme induite par les progrès de la technologie impliquent en outre que ces deux « bidouilles » doivent disposer d’une télécommande.
La dernière fois que je me suis mêlé d’écrire un logiciel, c’est en 2004.
Et c’était en un langage dit « évolué » donc a priori plus aisé d’utilisation.
Il est en effet plus simple d’écrire
« tant que telle variable est comprise entre telle valeur et telle autre valeur, faire ceci, sinon faire cela. »
qu’écrire en un langage très proche du « langage machine » qui consiste à faire soi-même toutes les opérations dont le langage évolué se charge tout seul.
Tout ce « bla bla » pour vous dire que la plus délicate opération reste pour moi le dépoussiérage de neurones dont les connexions n’ont pas servi depuis longtemps.
Aujourd’hui je me suis décidé à écrire car miraculeusement, non seulement j’ai retrouvé les outils logiciels qui me permettent de mener à bien ma tâche mais aussi la mécanique intellectuelle qui m’a fait trouver les solutions aux deux milliards de petits problèmes qui se posaient.
J’ai donc pu aujourd’hui vous consacrer un peu de temps à vous narrer mes aventures.
Vous voulez voir ce que je fais et ce que je programme ?
C’est ça :

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« Totally home made » de mes blanches mains et programmée de mon noir clavier.
Ça m’occupe…
À demain pour le « devoir »

lundi, 13 juin 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°127

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Ce tableau d’Aldo Balding vous inspire-t-il quelque chose ?
Quant à moi je me demande ce que font ces trois hommes.
On verra bien lundi ce qui sort de nos cogitations…

J’étais tranquillement assis sur le rebord et je regardais la mer.
Mes deux acolytes, adossés au muret, causaient.
Nous attendions…
Moi je savais bien quoi puisque j’avais rendez-vous.
Eux, je ne sais pas, ils avaient des airs de conspirateurs et semblaient « rouler des mécaniques », comme s’ils avaient un quelconque sujet de fierté.
J’ai tendu l’oreille.
Le bruit de la mer ne m’empêchait pas de les entendre.
L’un prétendait « J’ai fait une « touche », j’te dis pas ! Une bombe ! »
La « frime » habituelle, avec lunettes de soleil et tout, le beau mec, un peu lourd mais sympa et toujours prêt à rendre service.
Ah… Il avait sans doute dragué, comme d’habitude et décroché un rencart qui se solderait par une soirée qui se terminerait prématurément à son détriment.
Depuis la cinquième où il était assis à côté de moi, il avait toujours fait preuve d’une impatience désordonnée.
Déjà, en troisième, poireautant devant le lycée, le premier sourire d’une fille qui sortait lui faisait dire « T’as vu ? C’est dans la poche ! »
Ça ne s’était pas calmé avec les années.
Il était allé parfois, aidé d’un verre de trop, jusqu’à ponctuer un compliment d’une claque su les fesses qui tuait dans l’œuf ses idées de nuit d’amour…
L’autre, en revanche était plus calme, je le connaissais depuis moins longtemps, la terminale.
Son « truc », c’était plutôt l’observation.
De tout.
Des gens, des choses, des évènements, des lieux.
Il n’élevait jamais le ton et attendait.
On ne savait jamais ce qu’il attendait mais il l’attendait, c’est sûr.
Avec le premier on se demandait souvent ce qu’il faisait quand il n’était pas là.
Nous avions appris avec quelque surprise qu’il n’avait pas plus que nous croisé celle qui serait « la bonne ».
Il en avait bien parlé de temps en temps, de la merveille espérée.
Comme il disait « L
a seule avec qui j’ai envie de passer ma vie, la seule chez qui j’ai envie de rentrer le soir, la seule avec qui j’ai envie de passer mes nuits, la seule qui me manquera dès le matin. », bref des trucs de mec qui lit Delly…
Du coup, il attendait.
Mais aujourd’hui il avait l’air détendu et avait l’air d’avoir un secret qu’il avait du mal à garder pour lui.
J’ai regardé en bas.
Elle arrivait.
Elle est arrivée à côté de nous et a dit « Ah je savais bien que vous seriez ensemble ! »
Elle avait donné à chacun rendez-vous ici, à la même heure.
« Mais c’est juste histoire de voir si l’un d’entre vous se dégageait dans la compétition… »
Nous avons tout trois tiré une tête de six pieds de long.
Faut pas exagérer, normalement, les chasseurs, c’est nous !
Sauf l’autre, là.
Comme d’habitude il ne disait rien, il attendait…
Il m’énerve, mais il m’énerve…

dimanche, 12 juin 2022

La machine à explorer le temps marche au diesel...

Samedi, j’ai pris le bus…
Au départ je suis monté dans un bus comme ça.

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Puis, grâce à une rencontre, je suis descendu, d’un bus comme ça.

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Plus exactement je suis monté dans le 163 qui croisait la route du 31 à la station « Jouffroy-Malesherbes » et ai attendu le 31 qui me mènerait à la Gare de l’Est.
De fait j’allais acheter des composants pour la bidouille que je réalise pour un ami.
Oui… L’ami avec qui je ne suis jamais d’accord depuis le mois de novembre 2.000.
C’est dire si nos dissensions, comme notre amitié, résiste au temps.
Le 31 m’emmenait à la boutique presque agréablement n’eut été l’impression de voyager dans « une cour de récréation pour adultes ».
Il faisait chaud comme un début d’été de quand j’étais gamin dans mon quartier.
Je me suis cru d’un coup dans un de ces bus de la fin des années cinquante ou du début des années soixante, un de ces bus où tout le monde est entassé et parle fort pour être sûr d’être entendu de son interlocuteur.
Une différence toutefois : Là où, à l’époque, la foule affairée était principalement constituée d’Arabes, s’agitait aujourd’hui une foule d’Africains.
Alors que le bus s’arrêtait à Marcadet-Poissonniers, là où il commençait à remonter le boulevard Barbès, j’ai été abordé par un Arabe.
J’allais écrire « par un vieil Arabe », moi qui suis né en 1949…
Il m’a raconté tout mon quartier d’enfance.
Il y avait eu des oncles, les uns tués par le FLN, d’autres par l’OAS.
Il avait la tête du petit épicier de mon coin dont je vous ai parlé mais en vieux.
Oui, celui qui était parti après quelques « plasticages » et n’était revenu qu’n 1963, les cheveux tout blancs.
Ce vieux monsieur m’a rappelé qu’au printemps « les piafs faisaient un bordel ! Mais un bordeeeel Monsieur ! Que maintenant qu’ils ont tout cassé monsieur, il fait chaud. Juste trop chaud… »
Il souffla difficilement et ajouta « Ya plus que des voitures et des pigeons… »
Nous sommes descendus à la même station sur le boulevard Magenta et, en attendant que le feu passe au rouge, nous avons continué notre conversation.
Au moins quatre fois, le feu est passé au vert, puis au rouge, puis au vert…
J’ai appris qu’il était né en 1948 à Paris et avait grandi Porte de Clignancourt mais tout près de la rue Belliard, que son père était arrivé en 1936 et avait épousé une Française.
J’ai dit « Aïe ! Ça n’a pas dû être facile ! »
« Mais, Monsieur, mon père était un beau garçon ! Et ma mère avait les yeux bleus… De beaux yeux… »
Je n’ai rien dit.
Il a continué « C’est vrai, au début mon grand-père, le père de ma mère, n’était pas d’accord mais mon père était sérieux. »
Après un silence, ce devait être le sixième ou septième feu, il a dit « Là, je vais voir ma petite fille, rue du Faubourg Saint Martin. »
J’ai demandé « Elle a quel âge ? ».
Il a souri et presque rougi, lui qui ressemblait à un pruneau à cheveux blancs et a ajouté fièrement « elle va avoir dix-neuf ans, elle est gentille et elle a les yeux bleus de ma mère. Elle est belle… »
Je l’ai félicité et suis allé acheter mes composants.
En retournant à l’arrêt du 31, l’écran affichait « 31 ! Arrêt non desservi pour cause de manifestation »
Une dame qui était déjà là m’a dit « Le dernier est parti juste quand j’arrivais. Il y a quoi… Cinq minutes… »
J’ai voulu maudire ce vieil Arabe mais je me suis dit « J’ai gagné soixante ans à l’aller, je peux bien perdre deux heures au retour… »
Il y a des jours, comme ça où, même s’il fait chaud, si on a du mal à respirer dans le bus, s’il y a des manifestations qui bloquent les bus, malgré tout, c’est bien…

vendredi, 10 juin 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°127

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Ce tableau d’Aldo Balding vous inspire-t-il quelque chose ?
Quant à moi je me demande ce que font ces trois hommes.
On verra bien lundi ce qui sort de nos cogitations…

jeudi, 09 juin 2022

Le bonheur est dans le prêt...

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Ouais, bon...
On entend de ces choses à la radio…
Bon, je dis ça parce qu’à de rares moments près, je ne regarde pas la télévision.
Mais ce matin, c’est un auditeur qui a dit quelque chose qui m’a fait bondir.
Lectrices chéries et rares lecteurs chéris aussi mais moins car je suis très lesbien, vous n’êtes pas sans savoir que parfois sur ma radio de gauchistes se produisent des gens qui sont pires que les réactionnaires.
Je veux parler des économistes, ces gens qui répandent le bruit que leur domaine de prédilection est une science alors qu’on n’a jamais vu une science produire tant d’écoles différentes et si contradictoires.
Imaginez un instant les mathématiques, la chimie ou la physique se chamailler sur le résultat d’une addition, d’une réaction ou de la mécanique céleste ou simplement terre à terre…
De la discussion de ce matin, il ressortait évidemment que l’inflation due à l’augmentation des céréales ou de l’énergie devait être combattue âprement.
Mes deux économistes s’étendaient gravement et avec un grand sérieux sur les conséquences de cette inflation.
L’un prétendait qu’il était idiot de vouloir donner des sous aux plus pauvres car ça ne résoudrait pas le problème, les pauvres se contentant de dépenser les sous qu’on leur donne.
L’autre assurait que l’état devait prendre en charge ces dépenses supplémentaires car il avait en charge le pays.
J’ai noté que ces deux brillants esprits laissaient dans l’ombre la question qui aurait dû les tenailler : Les conséquences, tout le monde les connaît et les subit, sauf les économistes qui s’en tirent toujours bien.
Aucun en revanche ne mettait en pratique ce qu’il conseillait si souvent : On doit apprendre de ses erreurs.
La première en l’espèce étant d’ignorer délibérément les causes pour ne s’attaquer qu’aux conséquences d’un dérèglement.
J’ai pensé un instant que peut-être ils s’intéresseraient à la fameuse « loi du marché » qui n’est qu’une excuse à la cupidité.
J’ai même failli leur demander si cette « loi du marché » n’était pas la version en temps de paix du « marché noir » qui pouvait en temps de guerre coûter si cher à ceux qui se faisaient gauler à le pratiquer.
Mon monologue mental fut interrompu par un auditeur qui fit une remarque qui allait tout à fait dans le sens de notre « civilisation marchande » transformée de fait en « société mercantile » sous l’impulsion économiste.
Ce monsieur proposait, de façon à obtenir de l’argent sans augmenter « La Dette », de vendre le Louvre, y compris ses tableaux, le château de Chambord et autres demeures royales ou ducales qui seraient alors transformés en résidences de luxe pour « happy few ».
Cet aimable jeanfoutre avait manifestement oublié que « bouffer l’héritage » n’avait jamais désendetté un ménage dépensier.
Évidemment, un des deux économistes a aussitôt remarqué que la mise en vente de tant de richesses allait en faire baisser la valeur à cause de « la loi du marché ».
L’autre, tout aussi évidemment a remarqué que mettre en vente le patrimoine allait faire baisser les actifs du pays, diminuer la confiance dans la solvabilité du pays et donc les possibilités d’emprunt sur les marchés.
Aucun ne s’est en revanche demandé de quel droit des gens élus pour cinq ans vendraient ils un patrimoine culturel, artistique et historique qui représentait le travail des cinquante générations précédentes et qui donc ne leur appartenait pas.
La stupidité de certains et l’aveuglement des autres reste un grand prodige…