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vendredi, 10 juin 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°127

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Ce tableau d’Aldo Balding vous inspire-t-il quelque chose ?
Quant à moi je me demande ce que font ces trois hommes.
On verra bien lundi ce qui sort de nos cogitations…

jeudi, 09 juin 2022

Le bonheur est dans le prêt...

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Ouais, bon...
On entend de ces choses à la radio…
Bon, je dis ça parce qu’à de rares moments près, je ne regarde pas la télévision.
Mais ce matin, c’est un auditeur qui a dit quelque chose qui m’a fait bondir.
Lectrices chéries et rares lecteurs chéris aussi mais moins car je suis très lesbien, vous n’êtes pas sans savoir que parfois sur ma radio de gauchistes se produisent des gens qui sont pires que les réactionnaires.
Je veux parler des économistes, ces gens qui répandent le bruit que leur domaine de prédilection est une science alors qu’on n’a jamais vu une science produire tant d’écoles différentes et si contradictoires.
Imaginez un instant les mathématiques, la chimie ou la physique se chamailler sur le résultat d’une addition, d’une réaction ou de la mécanique céleste ou simplement terre à terre…
De la discussion de ce matin, il ressortait évidemment que l’inflation due à l’augmentation des céréales ou de l’énergie devait être combattue âprement.
Mes deux économistes s’étendaient gravement et avec un grand sérieux sur les conséquences de cette inflation.
L’un prétendait qu’il était idiot de vouloir donner des sous aux plus pauvres car ça ne résoudrait pas le problème, les pauvres se contentant de dépenser les sous qu’on leur donne.
L’autre assurait que l’état devait prendre en charge ces dépenses supplémentaires car il avait en charge le pays.
J’ai noté que ces deux brillants esprits laissaient dans l’ombre la question qui aurait dû les tenailler : Les conséquences, tout le monde les connaît et les subit, sauf les économistes qui s’en tirent toujours bien.
Aucun en revanche ne mettait en pratique ce qu’il conseillait si souvent : On doit apprendre de ses erreurs.
La première en l’espèce étant d’ignorer délibérément les causes pour ne s’attaquer qu’aux conséquences d’un dérèglement.
J’ai pensé un instant que peut-être ils s’intéresseraient à la fameuse « loi du marché » qui n’est qu’une excuse à la cupidité.
J’ai même failli leur demander si cette « loi du marché » n’était pas la version en temps de paix du « marché noir » qui pouvait en temps de guerre coûter si cher à ceux qui se faisaient gauler à le pratiquer.
Mon monologue mental fut interrompu par un auditeur qui fit une remarque qui allait tout à fait dans le sens de notre « civilisation marchande » transformée de fait en « société mercantile » sous l’impulsion économiste.
Ce monsieur proposait, de façon à obtenir de l’argent sans augmenter « La Dette », de vendre le Louvre, y compris ses tableaux, le château de Chambord et autres demeures royales ou ducales qui seraient alors transformés en résidences de luxe pour « happy few ».
Cet aimable jeanfoutre avait manifestement oublié que « bouffer l’héritage » n’avait jamais désendetté un ménage dépensier.
Évidemment, un des deux économistes a aussitôt remarqué que la mise en vente de tant de richesses allait en faire baisser la valeur à cause de « la loi du marché ».
L’autre, tout aussi évidemment a remarqué que mettre en vente le patrimoine allait faire baisser les actifs du pays, diminuer la confiance dans la solvabilité du pays et donc les possibilités d’emprunt sur les marchés.
Aucun ne s’est en revanche demandé de quel droit des gens élus pour cinq ans vendraient ils un patrimoine culturel, artistique et historique qui représentait le travail des cinquante générations précédentes et qui donc ne leur appartenait pas.
La stupidité de certains et l’aveuglement des autres reste un grand prodige…

lundi, 06 juin 2022

Devoir de Lakevio du goût No 126

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Cette toile de Vettriano me fait irrésistiblement penser à Baudelaire.
Je verrais bien un devoir qui commence par :
« 
Je logeais dans la maison du principal, et j'avais obtenu, dès mon arrivée, la faveur d'une chambre particulière »

Et qui finirait par :
« Néanmoins un moment de réflexion me décida à attendre la fin de l'aventure. »
Ça, ce serait chouette…


Je logeais dans la maison du principal, et j'avais obtenu, dès mon arrivée, la faveur d'une chambre particulière.
J’étais content.
J’étais enfin près de celle de qui je voulais m’approcher.
J’avais certes « obtenu dès mon arrivée la faveur d’une chambre particulière » comme disait Charles, mais cette chambre était encore loin de celle où je souhaitais aller.
Allongé sur mon lit, regardant le plafond avec l’air d’ennui d’une amante déçue, je pensais que pour aller d’un matelas à un autre, le chemin ne se mesurait pas qu’en mètres…
De plus, les choses se compliquaient si j’en crois la lettre que j’ai reçue.
L’autre matelas s’éloignait à grands bruits de ressorts malmenés…
Il semblerait que l’objet de mon désir était un peu lasse de mes entreprises qui restaient au stade épistolaire.
Manifestement, si elle trouvait ces entreprises grammaticalement satisfaisantes elles  l’étaient beaucoup moins du point de vue des sens.
Tout ça tournait à la mauvaise pièce de boulevard et je risquais bien de me retrouver « gros jean comme devant », avec un logement obtenu par faveur mais dont, faute de travail, je serais incapable d’acquitter le loyer…
Devais-je m’en retourner chez mes vieux parents, honteux et « une main devant et une main derrière » comme on dit ?
La minceur de mon porte-monnaie m’incitait le faire au plus vite.
Devais-je plutôt me lancer hardiment à l’assaut de celle qui semblait d’un coup tiède à l’idée de m’accueillir ?
L’idée de passer mes nuits avec elle me tentait grandement.
Si grandement qu’à rêvasser de la chose je faillis échapper ma cigarette.
Mon dieu !
À mon âge ! Je devais partir, j’avais tout à perdre dans cette affaire !
Néanmoins un moment de réflexion me décida à attendre la fin de l'aventure…

samedi, 04 juin 2022

Contes d apothicaires...

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Depuis quelques jours, comme tout le monde sauf ceux qui sont vissés à « FaceB..k » ou « Tik-Tok », j’entends parler des grandeurs et misères de l’Éducation Nationale.
Dans le flot ininterrompu de plaintes des uns, des autres, des mal lotis mécontents parce qu’ils manquent de tout, des mieux lotis qui ont peur que les mal lotis leur demandent des explications, une phrase a soudain attiré une attention qui déclinait.
Mon poste de radio, vieux comme les promesses électorales, vient de crachoter, à bout de piles « En vingt ans le salaire des enseignants est passé de 2,2 SMIC à 1,12 SMIC ! »
Et mon petit « bavard électronique » d’ajouter « De plus, la tendance depuis de nombreuses années est de n’embaucher que des contractuels plutôt que titulariser des gens qui ont passé les concours. »
Le temps que l’information atteigne mon dernier neurone actif, un déclic se produisit et réveilla dans ma cervelle une information entendue il y quelques semaines.
Le curieux que je suis se précipita vers son ordinateur et la vérifia.
J’en ai retiré qu’en 2002, la fortune de Bernard Arnault, même s’il s’agit essentiellement de capitalisation et non de billets dans son petit portefeuille en peau d’ouvrier, se montait à 12 milliards d’€uros tandis que le SMIC brut atteignait 1035 €.
En bon petit élève, j’ai calculé immédiatement que l’enseignant moyen était payé en 2002 la modique somme de 2.277 € brut.
Puis, j’ai continué pour l’année 2022 et j’ai abouti aux résultats suivants :
- En 2022, selon le classement Forbes, la fortune de Bernard Arnault, même s’il s’agit toujours plus de capitalisation que d’espèces sonnantes et trébuchantes, atteint 147,5 milliards d’€uros tandis que l’enseignant est payé 1,12 fois un SMIC brut qui est passé à 1645 € soit 1.842 €...
Emporté par mon élan calculateur, j’ai vu que le revenu de Mr Arnault a crû en moyenne de  ~13% par an et celui de l’enseignant baissé de 2.5% par an.
Un bref passage par Mr INSEE m’a montré en outre que si l’instit voulait acheter en 2022 ce qu’il achetait en 2002 il lui faudrait gagner 2928 €uros.
Autant dire que l’enseignant a vu son pouvoir d’achat réel baisser de près de 1.000 € en vingt ans.
De plus cet enseignant moyen est depuis passé de titulaire tranquille pour son avenir et sa retraite à contractuel qui se demande comment manger le mois prochain.
Je comprends que dans ces conditions, le titulaire d’un quelconque diplôme équivalent à « bac+5 » préfère être ingénieur voire accepte un CDI de livreur.
Le livreur n’étant finalement pas plus mal payé que l’instit et ne risquant pas un mauvais coup de parents vexés par une mauvaise note attribuée au chérubin.
« En même temps » comme dit Jupiter, mal payer les enseignants et éviter de froisser la vanité les parents me semble la meilleure façon de faire un peuple imbécile et aisé à manipuler.
Si en plus il est pauvre, on peut le faire taire en lui distribuant une aumône de temps à autre...

vendredi, 03 juin 2022

126ème Devoir de Lakevio du Goût

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Cette toile de Vettriano me fait irrésistiblement penser à Baudelaire.
Je verrais bien un devoir qui commence par :
« 
Je logeais dans la maison du principal, et j'avais obtenu, dès mon arrivée, la faveur d'une chambre particulière »

Et qui finirait par :
« Néanmoins un moment de réflexion me décida à attendre la fin de l'aventure. »
Ça, ce serait chouette…