Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 04 mai 2015

Aujourd’hui, c’est bitch volée…

Une accroche a attiré mon attention en ouvrant mon navigateur.
Un article du Parisien qui du coup me semble tout à fait Libéré…
J’ai lu l’article.
J’en ai retiré que les mouvements de libération des femmes avaient obtenu un succès très relatif en matière d’éducation de leurs protégées.
A la place d’Elisabeth Badinter et de Simone Veil, j’aurais même un peu honte que puisse arriver ce genre d’aventure…
Esprit mal tourné que je suis, profitant de l’inattention de la lumière de mes jours en train de vous écrire une note,  je me suis dit que si certaines avaient aussi peu de cervelle, c'est-à-dire aussi peu que certains mecs, j’avais peut-être quelque chose à glaner dans cette affaire.
M’avait traversé l’esprit un instant que si un type de soixante-huit piges, chauve, petit et bedonnant, pouvait amener des femmes d’une trentaine d’années à jeter leurs habits aux orties et s’allonger les yeux bandés rien qu’en leur racontant des histoires à dormir debout, je devrais pouvoir en faire autant si Heure-Bleue voulait bien regarder ailleurs un moment.
Ayant pour une fois un poil de jugeote, je me suis rapidement dit que ça amènerait surtout la lumière de mes jours à m’étriper sans ménagements et des tas d’emmerdements...

Certaines sont quand même assez gonflées et oublient facilement qu’elles ont fait preuve d’un manque de discernement qui devrait les pousser à se faire oublier.
La dernière a eu l’idée d’allumer la lumière pour découvrir que le jeune premier était un vieux dernier.
Au lieu de bondir, de se rhabiller, de baffer l’imposteur, balancer un coup de pied dans le siège social de sa carrière amoureuse et de se gifler pour sa niaiserie, elle a eu le culot de porter plainte.
Le plus surprenant est qu’il s’est quand même trouvé un procureur pour qualifier la chose de « viol par surprise ».
J’aurais compris qu’une gamine surprise à sa toilette et agressée par un maniaque voie dans la chose un « viol par surprise » et un procureur aussi.
Mais qu’une godiche se déshabille les yeux bandés devant un type qui lui a donné rendez-vous dans une piaule et qu’elle n’a jamais vu autrement qu’en photo sur Internet et se voie accorder le statut de victime d’un « viol par surprise » parce qu’il appert Adonis était Quasimodo me laisse pantois.
Mon dieu, lectrices chéries, que vous êtes parfois mal représentées...
J’ai oublié de vous dire qu’il s’est quand même trouvé 342  nunuches pour se faire prendre (!) à ce genre de piège.
« Piège à con » me semble du coup tout à fait adéquat.

samedi, 02 mai 2015

Il aurait mieux fait d'aller dans la gironde…

 1280px-Panhard_Dyna_Z_851cc_manufactured_1958.jpg

J’ai vu ce jeudi soir une « Dyna Panhard » en regardant la télé.
Ça m’a rappelé quelque chose de ce passage de ma jeunesse à la Porte Clignancourt…
Un des voisins, celui du deuxième étage, avait une épouse plutôt gironde mais à la vertu discutable.
Comme toujours dans ces cas-là, tout le monde le savait sauf lui.
Même moi je le savais car j’avais selon l’expression maternelle « les oreilles qui traînent ».
Ce voisin, Mr M. et pas celui du troisième avec ses deux filles et son fils, avait acheté, pour meubler les dimanches de sa famille, une Panhard « Dyna » d’occasion.
D’occasion car dans le quartier, les seuls à pouvoir s’offrir des voitures neuves étaient les boulangers et les voyous.
Cette Dyna donc, si le quartier l’a entendue, je ne suis pas sûr que quelqu’un l’ai vue autrement qu’immobile.
Le « père M. » passait, à peine le printemps arrivé et le soleil revenu, ses dimanches non pas « dans » mais « sous » la voiture.
Il animait le passage Championnet de bruits de tapotement, de clefs heurtant le métal, de jurons et de « ssshhhh » quand il s’écorchait une main.
Je le regardais de la fenêtre du quatrième, ses jambes dépassant de la voiture, sortant de sous la voiture en une reptation bizarre qui faisait dire à mon père que ce voisin amusait « s’il faisait ça à la mère M., elle serait drôlement contente… »
Ma mère, qui avait l’oreille extrêmement fine, arrivait d’un pas vif et engueulait mon père car « quand même Lemmy, tu as des enfants ! Des filles en plus ! »
Il n’arrangeait rien en ajoutant « C’est justement parce que j’ai fait des enfants que je sais que la mère M. aimerait bien que… »
Ma mère lui collait une tape sur le bras, haussait les épaules et retournait à son occupation en bougonnant.
Nous, on continuait à regarder « le père M. » bidouiller sa voiture.
Vers cinq heures, ma mère est arrivée et nous nous sommes serrés à la barre d’appui.
« Le père M. » se mettait enfin au volant et tentait de démarrer la « Dyna ».
Devant la mauvaise volonté de ce moteur, il soulevait le capot. Et manipulait avec douceur des pièces inconnues de moi.
La voiture démarrait alors dans un bruit de tôles froissées que je n’ai jamais entendu sortir d’une autre voiture.
Mon père a commencé « tu vois bien que j’avais raison ma poule, elle démarrerait comme ça s’il … »
Ma mère l’aurait piétiné. Elle lui redonnait une tape sur le bras, il disait « Aïe ! » pour de faux et ça s’arrangeait.
Au moins pour un temps.
Ce n’est que plus tard que j’ai saisi le sel de ces réflexions.
Il n’empêche qu’il n’avait pas tort.
Si Mr M. s’était préoccupé de sa femme avec le soin qu’il apportait à sa « Dyna », il ne se serait peut-être pas promené avec une paire de cornes qui amusa le quartier pendant des années.
Je me demande si je ne tiens pas de mon père cet « esprit mal tourné » qui agace parfois, si ce n’est souvent, la lumière de mes jours...

vendredi, 01 mai 2015

Le poids des mots…

Il faut que j’explique à Berthoise pourquoi Merveille dit « un temps de mince ».
Comme vous avez pu le deviner lectrices chéries, et comme nous-mêmes avons pu nous en rendre compte, Merveille est plutôt futée et sait assez bien naviguer entre les exigences d’une éducation plutôt stricte et les nécessités de la verdeur d’expression de la vraie vie.
Un parler impeccable est exigé chez ses parents et chez nous.
Nous savons qu’il en va probablement autrement à l’école…
Nous-mêmes, et l’Ours plus encore, prenons des libertés avec les règles dont on exige de Merveille qu’elle les respecte.
Sauf que… Comme dit Heure-Bleue. Sauf que…
Eh bien sauf qu’il nous est arrivé il y a quelque temps de dire « merde ».
Merveille, pas folle en a profité pour tenter l’expression, ce qui a évidemment donné lieu à une engueulade et une modification du langage qui a conduit tout le monde  à dire « mais quel temps de mince ! » plutôt que le bien plus clair « mais quel temps de merde ! »
Il y eut par la suite, tout aussi évidemment, une de ces disputes courantes entre un père et sa fille.
La dissension fut telle que Merveille, exaspérée  jeta à son père « Mais quel papa de mince ! »
Le résultat fut assez fumant mais finalement, Merveille comprit que, même édulcoré, un terme glissant pour qualifier son père était, comme la conduite de Clinton envers miss Levinsky, « inapproprié ».
Et voilà pourquoi Berthoise, Merveille dit plutôt « mais quel temps de mince ! » que « mais quel temps de merde ! »
Elle dispose comme ça de quelques mots de substitution qui lui permettront sans aucun doute de tenir un langage de carabin dans un salon sans faire lever un sourcil à une nonne…
Ainsi, un jour de toilette avec mamie elle aborda le problème de ce que sa mère appelle pour elle « la quiquinette ».
Nous apprîmes alors que selon sa fille, l’Ours ne disait pas toujours « quiquinette » mais que « papa il ne dit pas toujours « la quiquinette », des fois il dit « la femme du chat » mamie ! »…
Mamie qui l’appela et râla alors après son fils préféré et unique…
Genre « c’est pas comme ça qu’on t’a élevé ! » 
 
Capisci Berthoise ?

jeudi, 30 avril 2015

Ça fait un peu mal vers l'aine...

« Ô doux bruit de la pluie
   Par terre et sur les toits »
Honnêtement, en vrai lectrices chéries, si ces deux vers me sont venus à l’esprit en entendant la pluie quand j’ai ouvert un œil, je n’ai pas poursuivi par
« Pour un cœur qui s’ennuie » mais par « Quel temps de mince ! » car je cause parfois comme Merveille quand il ne fait pas beau.
Ce n’est d’ailleurs  pas de cela que je voulais vous parler mais du plat que j’ai concocté à la demande de la lumière de mes jours.
Rendu hélas « inflammatoire » par une erreur de lecture de mes notes sur le petit carnet qui m’accompagne partout.
Vous vous rappelez sans doute que nous sommes allés déjeuner hier chez l’Ours.
Nous avons été accueillis par l’Ours et surtout une P’tite Sœur affamée qu’il a fallu sustenter sur le champ.
Puis, l’Ours nous a servi un plat de sa composition, un qui montre que son goût pour les « Langues O » ne s’est pas démenti au cours de années.
Un truc délicieux à base de riz et de poulet plus des tas d’autres petites choses qui ont fait de ce plat exotique un régal.
Pour la première fois depuis longtemps nous avons pris un vrai repas le midi.
En réalité, deux repas car c’était si bon que nous avons recommencé.
Puis JJF est arrivée et P’tite Sœur à pris elle aussi un second déjeuner et a apprécié le plat concocté par son père en pillant l’assiette de sa mère.
Heure-Bleue a dit :
- C’est bon, hein ? Tu m’en referas, Minou ?
Minou a acquiescé et a demandé à l’Ours comment on fait.
Minou a noté dans son carnet.
Quand nous sommes repartis, détour habituel par le Monop’ et là, dans les allées du magasin, la lumière de mes jours a demandé d’une voix inhabituellement douce :
- Tu me le referas, ce soir ?
Vous savez comme je suis, lectrices chéries, je n’ai pas pensé immédiatement au poulet…
Raisonnable comme je suis j’ai commencé par répondre :
- Bien sûr, ma Mine…
- Il y a tout ici pour le faire…
J’ai donc compris que dès ce soir je devais refaire le plat qui nous avait tant plu.
Je m’y suis mis en arrivant à la maison. Je ne sais pas comment on s’y prend mais quelle que soit l’heure à laquelle nous partons et le temps censé être passé dehors nous ne rentrons qu’après dix-neuf heures…
Tout s’est déroulé à merveille.
Enfin presque.
C’était aussi bon quoique très différent. C’est le charme de la cuisine pas industrielle.
A un petit détail près. Ça « emportait la gueule ».
Nous nous sommes retrouvés « bouche ouverte tête nue » mais pas « la nuque baignant dans le frais cresson bleu ».
C’est en relisant mes notes que je constaté que dans une des préparations, après « hacher la botte de coriandre, ajouter dix cuillers à soupe de sauce de soja et une cuiller à café de poivre noir » j’avais continué avec la cuiller à soupe.
Eh bien, lectrices chéries, « une cuiller à soupe de poivre noir », c’est pas pareil du tout qu’ « une cuiller à café de poivre noir ».
Mais c’était bon quand même…

mercredi, 29 avril 2015

La Muse erra tôt…

J’ai failli vous parler d’un truc pas drôle, le deuil au mois de mai, celui qui arrive à causer des douleurs genre chéloïde, inguérissables mais j’ai décidé de parler d’autre chose parce que finalement ça n’intéresse que les concernés.
Ceux qui chantonnent dans leur salle de bains un poème de Théophile Gautier sur la musique de Berlioz mais n’ont malheureusement pas la voix de Régine Crespin qui elle aussi est morte.
Mais si, vous savez bien, lectrices chéries :

      « Ma belle amie est morte :
        Je pleurerai toujours ;
        Sous la tombe elle emporte
        Mon âme et mes amours.
        Dans le ciel, sans m’attendre,
        Elle s’en retourna ;
        L’ange qui l’emmena
        Ne voulut pas me prendre. »

En réalité, quand ce mauvais vent m’est passé par la tête, j’étais parti pour raconter à Muse cette histoire de violon.
Alors, Muse, voila.
Ma mère, avait croisé le grand squelette qu’était mon père, sur le coup de leurs vingt-cinq ou vingt-six ans, en 1946 ou 1947, le moment avait gardé un certain flou car ma mère, assez faux-cul en matière du vrai, n’a avoué que par inadvertance à Heure-Bleue qu’elle avait quand même salement pris des acomptes avec ce grand squelette avant de passer devant monsieur le maire.
Seulement voilà, ma mère était veuve d’un type qu’elle avait épousé en 1941 qui s’était fait descendre avec un de mes oncles par les Allemands en 1942.
Ce monsieur premier mari était, selon ma mère et quelques photos conservées par ma grande sœur, l’opposé de mon père et se fit tuer laissant ma mère avec un bébé sur les bras.
Mon père était maigre comme un chat errant, brun comme un pruneau, drôle même si ce n’était pas tous les jours, poète à ses heures, peintre à d’autres heures et détaché des trucs tous bêtes comme les fins de mois, le sérieux et autres machins qui vous gâchent la vie d’un pinson.
Le père de ma grande sœur lui, était un homme plus en chair, plus âgé que ma mère de quelques années, blond, pâle de peau, sérieux, s’occupant de bois précieux et amateur de musique au point de savoir se servir, dixit ma mère, d’un violon dont il jouait paraît-il un peu moins bien que Jascha Heifetz mais tout juste.
Ce monsieur était issu d’une famille néerlandaise assez cossue et ma grande sœur avait plein de tantes chez qui elle passa finalement pas mal de temps.
Mr le père de Grande Sœur étant parti ad patres, il laissa à ma mère un bébé, des souvenirs et un violon. Ce violon survécut jusqu’à mes dix-huit ans et mourut malencontreusement broyé par un meuble lors d’un déménagement qui nous ramena à Paris. Il mourut broyé parce qu’après avoir perdu ses cordes les unes après les autres, l’archet et la colophane, je ne sais qui de la fratrie crut bon d’en utiliser l’étui comme valise à je ne sais quoi.
Mais un truc de filles. Dans cette histoire ce n’est pas moi le coupable.
Nous avons tous essayé de sortir de ce violon un son qui ne ressemblât pas à un grincement de porte ou un miaulement de chat martyrisé.
Sœur Cadette abandonna la première et se fit offrir une guitare dont elle joua aussi mal que Florence Foster-Jenkins de sa voix. Exit la guitare. J’ai tenté la flûte au lycée mais l’instrument étant hors des moyens des parents et le pipeau assez gonflant, ça s’arrêta rapidement.
Ma petite sœur, elle, après des exemples aussi calamiteux s’abstint de toute tentative de faire de la musique. Je me suis quant à moi cantonné aux concerts, à la réalisation de matériel audio plutôt fidèles et la constitution d’une discothèque aujourd’hui éparpillée à quelques pièces près.
Les miettes de ce violon traînent avec celles notre enfance seulement dans la mémoire de ma grande sœur et la mienne…