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vendredi, 10 avril 2015

Quand les familles, ces teignes…

De rien, Mab.
Hier en allant au Simply pour la séquence « sport-courses » j’ai eu l’attention attirée par un type en arrivant de l’autre côté de la passerelle.
En garçon bien élevé, j’ai tourné la tête assez vite pour donner l’impression que je ne pouvais vraiment pas l’avoir vu.
Je sais, lectrices chéries, c’est pas bien et je n’aimerais pas du tout qu’on me fasse ça quand je serai vieux mais je l’ai fait quand même.
D’ailleurs, si quelques chose m'embête, c'est bien de devenir vieux. Déjà que les années passent, si en plus il faut vieillir...
Heure-Bleue, elle, qui ne l’avait pas vu car elle ne voit jamais rien sauf les saletés et les bêtises que je fais, n’a pas prêté attention au type.
Qui s’est précipité, main tendue pour nous saluer.
Cet homme est un voisin, sollicité par une autre voisine à propos d’une autre voisine encore possiblement cambriolée, bref, une histoire de voisins…
Avant-hier déjà, il m’avait frappé par une connaissance quasiment exhaustive des comportements du voisinage, collé à sa vitre qu’il était, prêt à ouvrir sa fenêtre pour renseigner et engager la conversation avec tous ceux qui voudraient bien échanger quelques mots avec lui.
Je dis « quelques », emporté hélas par l’enthousiasme.
Heure-Bleue, d’une âme plutôt gentille malgré un caractère trempé, s’est laissé prendre.
Nous avions déjà papoté avec une jeune femme jusqu’à la passerelle.
Ça nous avait occupé une bonne demi-heure.
Ouais, les vieux ça cause à tout le monde…
Passés de l’autre côté de la passerelle, nous tombons sur ce voisin.
Je le savais, je le sentais. Ça n’a pas raté.
Nous avons appris qu’une voisine échangeait des bisous qui n’avaient rien d’enfantin avec un type qui n'était pas son mari, affligé d’une Mercédès, d’un enfant et donc probablement d’une épouse.
Et ça a duré, avec explications quant à la constitution de la famille de ladite voisine dont nous savons aujourd’hui que les plus anciens vivent à Pau, la génération suivante à Rouen et la dernière génération qui vient donc s’envoyer au septième ciel dans la maison des parents à côté de chez nous.
Ça m’a donné envie de déménager dans la semaine…
J’ai été obligé d’attraper la lumière de mes jours par un bras car la moindre expression interrogative de sa part relançait le type.
J’ai donc entraîné Heure-Bleue avant qu’il entame la suite genre « Et encore, si vous saviez, à Bouvines, c’était en 1214, quand Philippe Auguste m’a appelé parce qu’il avait des histoires avec le duc d’Aquitaine.»
Dramatique de croiser quelqu’un comme ça si vous avez un train à prendre.
Le coin est sympa, mais plein de bignoles.
On croirait qu’ils sont tous sages par ici mais c’est surtout qu’il est impossible de donner « un coup de canif dans le contrat » sans qu’il y ait une bonne âme pour le raconter à tout le monde.

mercredi, 08 avril 2015

Le petit ailleurs…

Comme je vous l’avais dit, lectrices chéries, nous sommes allés hier à Paris.
Avant de hurler en chœur « On-s’en-fouuuut !!! » écoutez.
Et regardez en haut de la photo, l'arbre que vous y voyez montre l'entrée de l'avenue Trudaine.
Rue_de_Martyrs_Paris_1.jpg

Heure-Bleue avait décidé cette fois qu’elle n’était plus claustrophobe.
Bon, en réalité elle avait réalisé que quatre stations de métro au lieu de dix mille stations de bus dans les embouteillages parisiens lui permettraient de lire au lit une heure de plus.
Nous sommes donc sortis au métro Pigalle et avons remonté le boulevard de Clichy jusqu’à ce qu’il devienne le boulevard de Rochechouart. Au croisement de la rue des Martyrs. Étonnamment, Heure-Bleue n’a pas insisté pour marcher à l’ombre et pour la première fois, un vrai soleil de printemps éclairait et le boulevard et mon humeur.
Quand nous somme arrivés deux rues plus loin, le trottoir en face montrait le coin de « mon » lycée et le nôtre la rue Dancourt que nous avons remontée jusqu’à la place Dancourt rebaptisée Charles Dullin par une vague d’un modernisme très relatif .
Évidemment, je me suis aperçu que, sans doute dans le but louable d’augmenter les revenus des bistrots alentour, la mairie d’arrondissement avait supprimé les deux bancs qui permettaient une halte quand on gravissait la colline de Montmartre.
Je le sais, j’ai passé du temps sur cette place il y a… Bref il y a un bon moment.
Nous nous sommes donc assis à une terrasse pour attendre notre camarade de pérégrinations qui est arrivée pile pour boire un café.
Pâlotte, la camarade. Une ligne que lui envierait Charlize Theron ce qui prouve que certaines bactéries ont un côté rajeunissant indéniable…
Elle avait déjà fait ses emplettes au Marché Saint Pierre. Cette histoire de Marché Saint Pierre m’a rappelé ma mère un instant.
Nous avons commencé à parler du déjeuner. Notre blogueuse ne connaissait pas beaucoup de restaurants dans le coin sauf celui près du théâtre de l’Atelier.
J’ai vu un peu plus loin dans la rue d’Orsel un restaurant que je connaissais, un restaurant dont j’ai encore, après toutes ces années, le goût des profiteroles sur la langue.
Mon dieu, ces profiteroles…
Le rêve a été cassé net, le restaurant a été remplacé par une gargote à touristes. Le truc qui vous vide le portefeuille avec l’addition, puis les intestins avec la turista…
Nous avons déjeuné d’une crêpe dans le restaurant près du théâtre et somme sortis pérégriner.
J’ai emmené mes comparses jusqu’à la place des Abbesses. Ai contemplé deux mille vitrines de fringues, sept mille vitrines de petits bazars où on trouve des tas de ces trucs laids et inutiles dont les touristes adorent s’encombrer.
Je me demande quelle tête ils font quand, de retour à Shangaï ou Shenzen ils voient « made in China » sur leurs « souvenirs de Paris ».
Mais toujours cette lumière et cette atmosphère de printemps malgré les vapeurs d’essence. Quoiqu'il y ait moins de voitures maintenant à Paris qu’en banlieue. 
Nous sommes ensuite redescendus vers un café qu’Heure-Bleue apprécie et dont elle ne sait jamais comment y retourner.
La descente de la rue des Martyrs est toujours pour moi quelque chose entre la promenade et le pèlerinage. Il y a toujours ces hôtels qui coûtent aujourd’hui un bras et qui n’étaient guère que des hôtels de passe quand j’étais plus jeune.
Si « Michou » subsiste, le cabaret « Madame Arthur » est bientôt démoli. Tout fout le camp…
Il y avait ce café juste avant d’arriver au boulevard, avant « Madame Arthur », eh bien maintenant il y a un grand vide. La ville de Paris construit un immeuble là où ce bistrot nous accueillait il y a… Bref, il y a...
Le boulevard traversé, nous sommes repassé devant un autre café, toujours là celui là.
Les mêmes jours de printemps sont repassés dans ma cervelle, la même lumière.
Puis nous avons tourné dans l’avenue Trudaine. Le marchand de jouets est toujours là. Je m’émerveillais devant sa vitrine où des gyroscopes tournaient sans fin. A côté des boîtes « The Visible Man », jeu éducatif qui nous montrait l’anatomie humaine.
L’ambiance était un peu moins détendue car devant le lycée un petit groupe discutait de façon si vive que nous avons dû intervenir quand un garçon crut bon de faire valoir ses arguments d’un coup de pied sur la hanche d’une fille. Oui, lectrices chéries, nous sommes restés stupides, un coup à choper un coup de cutter…
Nous nous sommes enfin assis à la terrasse du café souhaité par Heure-Bleue.
Nous avons passé là de longues heures, enfin plus de deux, à dire du mal de nos sœurs et de nos mères et belle-mères.
Ça nous a fait un bien fou cette séance de « mauvaise-languerie »…

mardi, 07 avril 2015

Je suis un Sisyphe, aujourd’hui.

Aujourd'hui, sauf empêchement de dernière minute, aussi impromptu qu'inattendu voire surprenant, Heure-Bleue et moi allons, lectrices chéries, à Paris.
Nous avons rendez-vous avec une blogueuse qu'on aime.
Oui, je dis « une blogueuse qu’on aime » parce que Milky hurle de douleur si j’écris, ce qui m’arrive parfois, « la blogueuse qu’on aime ».
Elle commente avec plein de « Et moi alors ? Hein ? J’ai couché avec les Boches ? » et plein de « personne ne m’aime ».
Non, c'est pas vrai, « personne ne m’aime », elle ne dit pas, elle me connaît et elle a peur que je lui dise « ne dis pas ça, il y a plein de gens qui ne te connaissent pas encore… »
Il est vrai que « la blogueuse qu’on aime » c’est nettement plus  restrictif et peut susciter ce sentiment désagréable qui ressemble à un « pincement de cœur » et est tout bonnement quelque chose entre l’envie et la jalousie.
Eh oui, lectrices chéries, je vous sais avides de notre affection et en même temps si tentées par l’exclusivité d’icelle à votre endroit.
Rassurez vous, Heure-Bleue et moi vous aimons toutes.
Avec d’autant plus d’ardeur que c’est comme un sourire :  ça fait plaisir et ça ne coûte rien.
Enfin, je dis Heure-Bleue et moi… C’est surtout moi, équipé de naissance d’un cœur d’artichaut de trois tonnes car Heure-Bleue est bien plus regardante sur ses sentiments, elle n’aime pas si facilement.
Surtout, comme Mab, elle ne le dit pas comme ça, à tous vents.
Mais que voulez vous, j’aime, je suis comme ça.

Ah… Où en étais-je et où voulais-je en venir ?
Ah oui ! Nous allons à Paris déjeuner avec cette blogueuse qu’on aime, dans un coin que j’ai longtemps arpenté d’un pas plus alerte qu’aujourd’hui.
Et je devrais avoir des choses à vous dire demain.
Peut-être même à vous chuchoter. C’est pas chouette, ça ?
Vous avez vu comme je peux être saoulant de bon matin, lectrices chéries ?
Bref, tout ce délayage, c’était pour vous dire :
« On va à Paris, je vous raconterai tout ça demain. »
Tant de mots pour dire si peu.
Je vais pouvoir faire « speaker » à la radio…

lundi, 06 avril 2015

La dent élève…

De rien, Mab
- Minou ?
- Ma mine ?
- Regarde ma dent, là.
- Laquelle ?
- Alors, il y en a deux, je sens quelque chose, là.
- Où ça ?
- Là !
Dit-elle en montrant un endroit plutôt vague et plein de dents. Tout ce que je sais c’est que c’était sa bouche…
- Mais où ça exactement ?
- Ben là, enfin !
- Et il y a quoi « là » ?
- J’ai mal, je crois que ça bouge.
Je regarde, je crois voir une piqûre sur la gencive de la lumière de mes jours.
- Je pense que le dentiste t’a piquée avec son crochet.
- Tu te rends compte, Minou ? Il m’a esquintée !
- Mais non, ça va s’arranger…
Heure-Bleue, à peine rassurée, va fureter sur le Net, boit une gorgée d’une des deux Rico que j’ai préparées.
Quelques minutes passent que je mets à profit à me demander ce que je pourrais bien vous raconter, lectrices chéries, afin de nourrir ce blog.
Une atmosphère de calme baigne la pièce. Qui dure peu, hélas.
- Minou ?
- Ma mine ?
- J’ai maaaaaal Minou.
- Tu as pris un dolimachin ?
- Ah non ! J’en ai marre de prendre des médocs !
- Tu sais que tu es la seule que je connaisse qui dise « j’ai mal » et refuse de faire quoi que ce soit pour que ça cesse…
- Oui mais j’en ai marre. Et si je deviens brutalement allergique au dolitruc ? Hein ? Tu vas faire quoi ?
Le risque d’allergie est, chez la lumière de mes jours, un sujet de conversation récurrent. Un peu comme « the Big One » chez un Californien.
Le truc qu’on redoute sans cesse et avec lequel on saoule son camarade de jeux…
Alors je soupire. Elle insiste.
- Alors ? Tu ferais quoi, hein ? 
- J’attendrais…
- Tu attendrais quoi ? Hein ? Tu attendrais quoi ?
- Le choc anaphylactique fatal. Je te regarderai te tordre sur le plancher et j’attendrai ta dernière convulsion.
- Minou ! Noooon Minou ! Dis moi, tu crois que je dois retourner chez le dentiste ? Ce crétin m’a estropié la bouche ! C’est grave. Je vais avoir un abcès, c’est sûr !
- Mais non, ça va aller…
- Je crois que je vais changer de dentiste, celui-là, il est fou.
Elle parle de notre psychorigide.
- Tu irais chez un dentiste que tu ne connais pas ?
- Un vieux, ça ne connaît pas les nouvelles techniques.
- Un jeune ça a son cabinet à payer, ça veut aller vite…
- Je veux un jeune qui va lentement…
Là, j’avoue que j’ai pensé à autre chose et pas du tout au dentiste…
Ce matin, elle n’a plus la trace de l’outil du dentiste et elle se demande ce qu’elle va pouvoir vous raconter.
Moi j’ai trouvé…

samedi, 04 avril 2015

A Pâques, les cloches c’est nous !

Au lieu de me réjouir béatement de la résurrection supposée de quelqu’un qui est de toute façon mort depuis deux millénaires au bas mot, je vais vous parler de quelque chose qui n’est pas plus passionnant mais qui nous frappés, Heure-Bleue et moi depuis des années.
De toute façon, je n'ai pas de boulangère à taquiner, la gamine qui sert en bas de chez moi a deux neurones et ils sont déjà partis en week-end de Pâques depuis des années, alors...
Nous nous demandions pourquoi le liquide manque de plus en plus alors que nos revenus fondent comme neige au soleil.
C’est ça les vieux, ça parle soit de santé soit de sous.
Bref, on parle de ce qui nous manque.
Heure-Bleue donc, faisait hier remarquer au monde entier, du moins aux aficionados de son blog que nous étions devenus pas terribles.
Nous avons papoté et avons retracé le cheminement de notre société depuis le début des sixties.
Comment nous étions passés insensiblement d’une société plus solidaire, une société d’émulation, de partage, à une société individualiste, une société de compétition, d’égoïsme institutionnalisé.
Comment, toujours insensiblement, nous étions passés de la dénonciation des dictatures à la défense des libertés publiques.
Puis de la défense des libertés publiques à la défense des libertés individuelles.
Puis carrément à une société où le « crève connard » est devenu une ponctuation autant qu’un art de vivre.
Le tout accompagné d’une pleutrerie incompréhensible dès qu’il est question de défendre ce que nos ascendants ont conquis de haute lutte dans les générations précédentes.
Tout ce qui nous a permis d’être élevés, éduqués, soignés et protégés, nous le laissons démanteler, sans rien faire ni même dire, par des gens qui nous ont roulés maintes fois dans la farine.
Les uns roulés par une gauche qui dispense avec sérieux des leçons de morale qu’elle se garde bien d’appliquer elle-même.
Une gauche devenue amorale.
Les autres roulés par une droite qui fut longtemps moraliste et ne pratiquait pas plus les leçons qu’elle donnait.
Les deux me semblent même devenues totalement immorales.
À regarder les uns faire des grâces à un parti qui aurait valu la déchéance de ses membres il y a soixante dix ans, ils me font honte.
À regarder les autres copier sur le programme des premiers en continuant à professer un discours censément opposé, j’ai honte de m’être fait avoir si facilement.
En 1979, Laurent Fabius, dit « Fafa » selon son ex, avait osé lancer face à Rocard « Entre le Plan et le marché, il y a le socialisme ».
Hélas, depuis 2012 on dirait bien que ça s’est arrêté au marché…