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mardi, 12 mai 2015

Eau, frire et döner, c'est pas pareil…

Hier, il faisait un temps superbe.
J’en ai profité pour traîner Heure-Bleue manger un döner là où il est fait avec du veau et pas avec de la dinde ou un mélange de veau et de poulet.
Mélange genre pâté d’alouette, un cheval pour une alouette.
Il était délicieux, on nous l’a fourgué avec des frites que nous avons laissées.
Exceptionnellement, la lumière de mes jours ne s’est pas décorée comme un maréchal russe de petits bouts de viande échappés du petit pain.
Elle a particulièrement apprécié les oignons crus.
Ça masque efficacement l’eau de toilette quand on parle…
Heure-Bleue a papoté un moment avec une jeune kurde – vingt-deux ans, la vache !- qui avait choisi la France et était naturalisée depuis ses treize ans.
Je ne sais pas ce qu’elle a pensé des oignons mais elle nous a assuré qu’elle aimait bien mieux vivre ici que dans la Turquie d’Erdogan…
Nous sommes repartis vers la Bourse en remontant les boulevards de Bonne-Nouvelle et Montmartre.
Nous avons pris un café à côté de là où j’ai croisé la lumière de mes jours pour la première fois.
Elle se rappelait le goût des croissants de l’époque.
Moi sa mini robe bleu-vert.
Elle se rappelait les repas de « La Une », huit francs tout compris.
Moi plutôt ses jambes car il fallait monter un étage pour atteindre la salle et je ne sais pas si vous connaissez la mode de l'époque, lectrices chéries, mais un escalier étroit et un peu de savoir vivre vous ouvre de ces horizons parfois...
On ne se rappelle ni les mêmes choses ni les mêmes goûts.
Elle est pragmatique, il en faut bien un dans un couple.
Le moment d’attendrissement passé, nous avons flâné jusqu’à l’Opéra.
Nous nous sommes arrêtés une fois de plus chez Illy pour la pause « café-pipi », histoire de préparer la prochaine...
Pour peaufiner notre ligne, j’ai amené à notre table deux « gelati » au café et de l’eau.
J’ai été surpris un moment en prenant mon verre d’eau.
J ’ai dit à Heure-Bleue :
- Tu te rends compte ? Il y a peu je pouvais tenir mon verre sans qu’un tremblement n’agite l’eau.
Alors qu’elle est quand même censée me regarder avec amour, admiration et tout ce qui va bien pour que je tienne sérieusement ma place de divinité, elle a rétorqué :
- Tu as fait des progrès, Minou. Maintenant tu peux casser un verre avant que l’eau n’ait le temps de trembler…
Ça nous a causé un fou-rire, ce qui prouve qu’on s’amuse de peu…
Finalement, on s’est fait une super sortie pour pas cher.

lundi, 11 mai 2015

Pas encore podagre mais toujours pas d’ogre…

Les enfants sont les premiers à déclarer, dès que la possibilité de découcher se profile que « les enfants n’appartiennent pas à leur parents ! »
Mais avez-vous remarqué, lectrices chéries que dès qu’ils ont grandi et suffisamment découché pour avoir à leur tour des enfants, nos enfants décrètent que « les parents appartiennent à leurs enfants ».
Ils ne le disent pas aussi nettement mais c’est exactement ce que je ressens.
« On » nous avait déjà reproché d’avoir été abandonné quand j’avais prié la lumière de mes jours de me retrouver en Israël.
L’abandon d’un nourrisson de vingt-cinq ans ne me paraissait pas relever du code pénal mais les gamins sont ainsi faits.
Tant qu’ils n’ont pas décidé d’ouvrir leurs ailes eux-mêmes c’est comme si on les sortait du nid pour les précipiter de la branche sur le macadam.
Puis « on » nous a reproché, à nous, parents du « on », de les avoir abandonnés pour retourner à Paris.
Le froid dura quelque temps, jusqu’à ce que la proximité retrouvée réchauffe les relations entre les propriétaires des parents –Eux- et la propriété des enfants –Nous-.
Les relations, cette fois plus affectueuses que diplomatiques, rétablies, nous voilà repassés de la position peu enviable de « traîtres » à celle de « parents » guère plus enviable.
En réalité à celle de « propriété des enfants ».
Et qu’en résulte-t-il ?
Eh bien, nous aurons Merveille à déjeuner, sortir, dîner, dormir, petit-déjeuner, occuper, déjeuner, sortir et ramener chez ses parents.
J’avais déjà remarqué que les parents devenaient la propriété des enfants.
J’ai pu constater que les grands-parents sont d’office la propriété des petits-enfants.

Je vais donc devenir la propriété de Merveille pour une journée et demie.
Plus exactement, elle va exercer son droit de propriété car elle nous garde comme on range ses affaires sur une étagère mais il n’est pas question de nous laisser aller comme ça n’importe où.
On peut encore servir.
Bon, j’ai l’air de me plaindre comme ça, lectrices chéries, mais j’aime bien ça.
J’avais dans ma prime jeunesse caressé l’idée d’avoir une femme-objet qui satisferait toutes mes envies sans rechigner.
Il est rapidement apparu que j’étais en fait un homme-objet qui avait intérêt à filer droit.
Alors maintenant, je trouve assez cool d’être un papy-objet.
Le mec qui écoute des secrets, qui emmène une Merveille au cinéma, au restaurant, au musée, au « Jardin d’Exploitation », au Jardin des Plantes,  bref, où elle veut…
Cette fois-ci ce sera le Pavillon de Gemmologie du Museum d’Histoire Naturelle.
Évidemment, on aura droit en sortant puisqu’on passe devant, soit à la Grande Galerie de l’Évolution, soit à la Ménagerie.
Comme d’habitude…

dimanche, 10 mai 2015

On marche, pèle, rit, nage…

Hier, on a eu Tornade au téléphone.
Elle tient une forme d’enfer.
Elle est déjà du côté de Cahors. Elle semble prendre du bon temps malgré la chaleur accablante.
Ah ça, c’est sûr que si elle avait entraîné les Hébreux hors d’Égypte, ils n’auraient pas perdu quarante ans à tourner dans le désert.
Elle est partie sur le chemin de Compostelle avec une amie et rencontre d’autres avec qui elle fait connaissance.
Je la connais, je suis sûr qu’elle les traîne et quand ils sont fatigués, elle en prend dans chaque main par un pied et les traîne comme on faisait en accrochant un mécréant au pommeau de sa selle et qu’on le tirait.
Comme Jean-Claude Pascal dans « Angélique et le Sultan »…
Hercule, à côté, fait petit joueur.
Je suis sûr qu’elle n’est pas comme un tas d’autres « faux chemineaux de Compostelle », le genre à marcher quatre kilomètres et faire le reste de l’étape en taxi appelé dès qu’il y a un réseau accessible.
J’en ai vu des comme ça.
Ça part « se retrouver », ça « se remet au diapason de la nature », ça « remet les choses en perspective », ça « donne un sens à sa vie », ça « bobotise » à mort.
Mais pour de faux.
Tornade a deux problèmes.
Un problème de chaussettes chinoises qui, malgré des lavages répétés ajoutent des socquettes rouge vif à ses pieds et chevilles.
Un autre est qu’une ampoule est toujours source de graves problèmes et qu’elle en a une.
Elle m’a demandé conseil.
Je peux, à défaut de vous sortir de l’ornière si vous en avez une, vous dire ce qui va arriver, lectrices chéries.
Vous la percez ? La peau va sans cesse frotter sur la chair à vif qui se trouve au dessous.
Vous retirez cette peau ? C’est votre chaussure ou votre chaussette qui va faire ce douloureux boulot.
Vous laissez en l’état ? Vous pouvez alors avoir la chance d’une résorption longue mais indolore.
Le mieux est de ne rien faire et vous laisser emporter dans les bras d’un chevalier servant.
Mais n’oubliez pas de vous plaindre tout au long du chemin, lectrices chéries.
Parce que je connais bien les chevaliers servants, dès qu’ils ont une femme dans les bras il leur vient des tas d’idées qui mettraient tout le monde en retard…

samedi, 09 mai 2015

Décollation, l’hypothèse décolle…

Aujourd’hui, lectrices chéries, j’ai décidé d’être un peu chiant.
Ce serait gentil que celle qui a dit « Pourquoi un peu ? » ait gardé ses réflexions pour elle...
Je crains en effet que la République, dont on nous rebat les oreilles pour sa pureté, la liberté qu’elle nous promet de protéger, le respect de la volonté du peuple, tout ça, ne soit quelque peu malmenée par la paranoïa sécuritaire qui n'a jamais empêché les malfaisants d’officier mais toujours emmerdé l’honnête citoyen.

Ouaip ! J’ai entendu nos ministres, dont le premier d’entre eux, nous vanter les vertus de la « loi sur le renseignement » censée nous mettre à l’abri des entreprises de malintentionnés.
En y regardant de près, elle risque d’être aussi efficace et d’engendrer autant d’effets pervers que les méthodes d’espionnage de masse de la NSA.
Le genre de système qui va permettre de pourrir la vie du pauvre type qui a la malchance d’être l’homonyme d’un dangereux cinglé mais du coup permettra de laisser échapper ce dernier, le premier étant déjà sous les verrous…
Quelques détails supplémentaires me font discerner des retombées néfastes car il est prévu de donner au fisc un accès assez large aux données récoltées.
Comme la séparation des pouvoirs reste un vœu pieux et souvent enterré sous les considérations politiques, la décision de piller les données personnelles, le contenu de l’ordinateur ou du téléphone d’un citoyen ne sera pas laissée à l’appréciation d’un juge mais à la discrétion du Premier Ministre.
Ça évitera à la Justice, toujours trop sourcilleuse dès qu’il s’agit de libertés publiques, d’aller mettre son nez dans une tambouille peu ragoûtante.
Nos députés et ministres, pour une fois soutenus par la droite et les syndicats de police les plus enclins à vouloir tout savoir sur tout et sur tous, ont voté une loi qui autorise donc « ce qui était jusqu’à présent pratiqué de façon illégale ».
La formule m’avait fait sursauter à l’idée que légaliser par voie parlementaire un acte illégal a quelque chose de choquant.
Puis, un argument lancé par je ne sais plus quel député ou ministre m’a rappelé une phrase lue il y a bien longtemps.
Je lisais à cette époque lointaine des bouquins de la collection « Idées » de la NRF.
J’avais commencé par « La révolution permanente » de Trostky, victime d’un mauvais coup de pic à glace car Staline était assez sourcilleux sur les points de dogme.
Moins fainéant qu’aujourd’hui, j’avais donc pioché les vies des personnages qui avaient engendré les graines du communisme et de l’anarchie pendant la Révolution.
De Gracchus Babeuf à Saint-Just, nombre de lascars avaient été passés au massicot pour avoir manifesté un désaccord avec ce que prônait notre inflexible Maximilien.

C’est donc en écoutant, ça me revient, le Ministre de l’Intérieur, engeance liberticide entre toutes, que m’est revenue à l’esprit la phrase de Robespierre dans un discours de 1794 qui « justifia » la Terreur :

« Je dis que quiconque tremble est coupable car jamais l’innocence ne redoute la surveillance publique. » (Robespierre, le 31 mars 1794)

J’ai retrouvé la phrase exacte ici.
En l’entendant je me suis dit que dans bientôt on allait rebrancher « la veuve » au nom de la République.
Et dire que c’est à ces gens là qu’on laisse le soin de veiller sur nos libertés et les préserver…

vendredi, 08 mai 2015

L’alibi d’eau…

Bon, on a la fibre.
C’est efficace.
Les âneries arrivent encore plus vite sur mon écran…
On nous avait envoyé un gamin, un jeune homme de vingt-deux ans, mat de peau et de noir de cheveux, tel que j’ai surpris une lueur d’intérêt dans l’œil de la lumière de mes jours.
Heureusement il parlait mal avec des fautes de temps qui ont fini par faire dire à Heure-Bleue :
- On ne dit pas « si je serais », on dit « si j’étais » jeune homme !
Ça m’a rassuré pour le coup, elle ne pourrait pas s’enfuir avec un gamin, si brun qu’il fût, qui foutrait de tels coups de pieds dans la grammaire…
Rien n’alla de soi, le câblage de l’immeuble avait été fait comme le reste.
C'est-à-dire comme le bon dieu a fait les bossus, autant dire à vue de nez.
Dès que le gamin eut fini son travail, assez tard, nous sommes partis.
A Paris d’abord, pour acheter du café chez Clooney et en boire un chez Illy à l’Opéra.
Nous sommes arrivés un peu tard et nous n’aimons pas ça.
Nous n’avons pas eu le temps de faire ce que nous faisons habituellement le mieux : Glander en traînassant lentement le long des rues à regarder les vitrines et les gens.
Nous sommes donc revenus chez nous en passant par les courses à faire.
Là, j’ai failli avoir la deuxième sueur froide de la journée.
La lumière de mes jours attendait devant le rayon boucherie tandis que je regardais les légumes.
Un type a engagé la conversation avec ma moitié. Je le voyais de là où j’étais.
Je me suis approché.
Mais bon sang ! Ce mec essayait de me soulever ma meuf ! Le chien ! Le rat !
Il la draguait de façon outrageusement voyante !
Et que je papote et que je papote !
J’ai fini par m’inviter dans la conversation.
J’ai été rassuré quand il a dit qu’il était d’origine bordelaise et avait commencé à boire du vin bien avant vingt ans.
J’ai été quand même effrayé quand il a dit « je suis né en 1947 ».
Je ne sais pas pourquoi on nous raconte tout ça quand on nous croise.
J’ai été rassuré car Heure-Bleue n’aurait pas supporté un type qui aurait bu du vin si jeune, je la connais.
En plus c’était un vieux.
Quand nous avons abandonné le dragueur, j’ai dit « P… ! Ce type et moi, on a le presque même âge ! »
La lumière de mes jours m’a rassuré « Mais tu fais plus bien jeune que lui, Minou ! »
Elle a ajouté « mais c’était un brun, je suis sûre… »
Heureusement, tout s’est arrangé à la caisse où la queue était trop longue pour que je n’use pas de mon droit de gruger. Je me suis arrêté juste derrière une Brésilienne (une vraie, elle me l’a dit) enceinte jusqu’aux yeux.
C’était parfait, derrière nous il y avait une jeune fille antillaise et puis deux vieilles atrabilaires.
Ce sont surtout ces deux vieilles qui nous ont amusés.
Mauvaises comme des teignes et me râlant dessus pour avoir osé leur passer devant.
J’adore ça, surtout dire à la jeune Brésilienne :
- Vous voyez ? C’est pour ça qu’on diminue les retraites… 
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Pour que les vieux meurent plus vite, ça évite les histoires aux caisses des magasins.
Heure-Bleue a mis son grain de sel, justifiant à haute voix :
- C’est pour ça que la piqûre pour les vieilles, c’est pas idiot…
Nos deux vieilles ont fait la gueule.
Bref, ce fut une bonne journée.
Je n’ai plus qu’à me lancer dans la confection du déjeuner.
Nous avons des invités…